Épisode 21

Ecrit par Mona Lys

Episode 21



VANESSA


Dès que je rentre chez moi, je jette mon sac de voyage et je cours rejoindre les bébés qui jouent sur leur tapis de jeu. Je m'assois près d'eux et les prends dans mes bras.


Moi : Comme vous m'avez manqué mes amours.


Je les embrasse de façon désordonnée. Ils m'ont trop manqué. Juste deux semaines de voyage et j'ai eu l’impression de mourir loin d'eux. Je ne peux plus me passer d'eux. Une heure loin d'eux parait comme une éternité. Je ne savais pas que je pouvais être autant gaga de mes bébés. Ils grandissent tellement bien et vite que j'ai peur qu'ils quittent déjà la maison pour fonder leurs familles. Je veux les garder avec moi éternellement. Ils n'ont même pas encore 1 an qu'ils sont super hyperactifs. Ils passent leur temps à faire des babillages qui donnent l’impression qu'ils parlent même bien. Ils hurlent toute la journée et ce sont de gros bouffeurs. Un seul bibi ne les suffisait plus. Chacun prenait deux biberons à chaque repas en plus des céréales et autres purées. Je les ai alors vite sevrés. Maintenant ils avalent de grandes assiettes. Mais je suis bien heureuse qu'ils soient en pleine forme.


Je finis, malgré moi par les laisser et je monte dans ma chambre me débarbouiller avant de rejoindre les filles chez Ashley qui a accouché d'un garçon il y a un mois prématurément mais le bébé se porte à merveille. Je reviens de la France où j’étais allé faire signer les papiers de divorce à Lucas, l'ex-mari de Zoé. Ayant le droit d’exercer sur le territoire français, je m'y suis rendue avec la demande de divorce. Lucas voulait se la jouer avec moi mais je l'ai vite fait redescendre sur terre. Je lui ai fait comprendre que soit il signait ces foutus papiers soit on portait plainte contre lui pour proxénétisme et séquestration. De toutes les façons il n'avait vraiment plus aucune raison de rester marié à Zoé, puisqu’il s’était dégoté une jeune Africaine qui a les mêmes traits que Zoé. Il a fait son tapage mais a fini par signer. Il m’a même remis tous ses papiers qu’il avait bloqués. Zoé est donc maintenant libre et peut se marier avec Laurence. La dot a déjà été faite. Ils n’attendaient que le divorce soit officiel pour se marier même si les préparatifs sont déjà entamés. Ils ont arrêté la date pour ce mois-ci donc c’était à moi de me démener entant qu'Avocate pour rendre Zoé libre.


J’arrive chez Ashley où les filles sont déjà. Zoé n'a pas arrêté de me bombarder de message sur WhatsApp. J’ai fait mine de ne pas les voir parce que je veux lui annoncer la bonne nouvelle en face. Je retrouve donc mes copines en pleine discussion. Ashley donne la tété, Zoé ne cesse de regarder son portable attendant sûrement un signe de ma part et Kayla caresse son ventre de femme enceinte. Bon il est encore petit quoi que visible mais elle porte tellement des vêtements près du corps qu'on ne peut le rater.


Moi : Bonjour la compagnie.


Zoé est surprise de me voir. C'est la seule qui ne savait pas que je rentrais aujourd’hui.


Zoé : Tu es là ? Alors ? Dis-moi qu’il a signé.


Je la regarde sans répondre. Je ne laisse rien paraitre sur mon visage.


Zoé : Vanessa parle sinon je t'étrangle.


Je jette le document devant elle. Je lui fais un sourire.


Moi : On a gagnééé !!!


Elles se mettent toutes à jubiler. Zoé après avoir regardé se met à danser. Elle se jette ensuite dans mes bras.


Zoé : Merci, merci, merci.


Moi : Nous allons fêter ça.


Je sors de mon sac à main une bouteille de vin. Kayla part dans la cuisine nous ramener des verres.


Moi (servant) : Désolée la nourrice, pas de ça pour toi. Je t'ai quand même apporté des cadeaux. Je lui tends les paquets avec lesquels je suis venue depuis la France. Il y a des accessoires pour le bébé et des vêtements pour elle. Zoé, Kayla et moi trinquons. Kayla boit juste une petite gorgée et pose son verre. Zoé le récupère. La mère d'Ashley apparait dans les escaliers et vient récupérer le bébé qui est endormi. Je suis surprise de la voir 


Moi (chuchotant) : Ta mère est là ?


Ash : Elle vit ici le temps de ma guérison.


Je suis surprise.


Moi : Comment ça va entre elle et Adé ?


Ash : Bah coussi coussa. Il fait en tout cas de son mieux pour la mettre à l'aise sans s'attarder sur ses humeurs.


Zoé : Pardon si la maison prend feu appelle-nous on va venir prendre le bébé avant que vous ne vous tuez.


Kayla (à Zoé) : En tout cas en matière de sauver les gens des flammes on sait que tu es une experte.


Zoé : Va là-bas. Mtchrrr.


J’appelle Khalil quand je reprends le chemin retour après deux heures passées avec les filles. Lui aussi m'a énormément manqué.


Moi : Coucou toi.


« Khalil : Coucou. Tu es rentrée ? »


Moi : Oui. Je voulais passer chez toi avec les enfants. Ça fait longtemps que nous n'avons pas passé de temps ensemble.


« Khalil : Ça ne me dérange pas mais je suis encore au boulot. »


Moi : Pas grave. On t’attendra. A toute.


« Khalil : Ok. »


Avec Khalil les choses ne sont pas encore totalement arrangées. Il n'est toujours pas prêt à me redonner une chance. Pourtant nous nous comportons presque comme un vrai couple. Nous ne couchons pas ensemble, ni ne nous embrassons, mais nous sommes attentionnés l'un envers l'autre. Il est arrivé des fois où il m'a embrassé dans le cou en me complimentant. Il passe souvent la nuit chez moi. Nous avons même déjà dormi avec les garçons dans mon lit et le matin nous nous sommes réveillés dans les bras l'un de l’autre. Tout est pourtant disposé pour que nous ayons une très bonne relation. Je commence par me décourager. J’ai une fois été à deux doigts de lui cracher au visage de me libérer s'il n'avait pas l’intention de me redonner une chance. Tant d’hommes me font la cour mais pour lui je refuse. J’espère qu'il se décidera vite sinon je risque de tourner la page.


Je termine de dresser la table à temps. J’entends sa voiture se garer dans le garage. Les enfants qui je ne sais par quel miracle reconnaissent le bruit du moteur de la voiture de leur père se mettent à sautiller sur leurs fesses. Ils font même quelques petits pas avant de retomber. Je passe mes mains sur mon visage et dans les cheveux pour être sûre d’être présentable. Je le vois de loin embrasser ses fils. Khalil ne passe jamais une journée sans les voir. Même quand il est au bord de la fatigue il vient quand même les voir et finit par dormir chez moi. Il vient vers moi et pose un baiser sur mon front.


Khalil : Ça va toi ?


Moi : Oui. Le diner est prêt.


Khalil : Je monte prendre une douche et je reviens.


Moi : D’accord.


Je me retourne vers la table pour vérifier que tout est ok. Je sens toujours des yeux sur moi. Je me retourne et je vois Khalil qui glisse son regard sur moi.


Moi : Quoi ?


Khalil : J’aime bien ta robe.


Moi : Oh merci. Elle m’a été offerte par un homme qui a sacrément du goût.


Il sourit et s’éclipse. C’est lui qui m’a offert la robe pour aucune occasion particulière. Il a dit qu’il a pensé à moi quand il l’a vu. La servante de Khalil se charge de nourrir les garçons. Khalil descend tout propre et tout beau et nous nous mettons à table. J’aime cuisiner pour Khalil. Après mon rétablissement de l’accouchement, j’ai commencé mon opération séduction. Je fais de temps en temps la cuisine pour Khalil, je lui accorde du temps pour des diners. Au fait, même en dehors de lui j’ai fait des réaménagements dans ma vie. Je continue de travailler mais je consacre toujours beaucoup de temps à mes enfants. Des fois, c’est lorsqu’ils dorment que je me permets de travailler, quand je ne discute pas avec Khalil par message. Les week-ends, principalement les dimanches, c’est journée famille. Pas de travail, j’interdis même à Chantal de m’appeler pour le boulot. Si elle veut me dire quelque chose elle me laisse des mails que j’ouvre uniquement quand je me mets au lit.


Parlant du boulot, j’ai démissionné du cabinet du père de Joyce pour ouvrir le mien. Ça fait cinq mois que je l’ai ouvert et comme j’avais déjà de la renommée les clients n’ont pas mis du temps à rappliquer. Mon ancien patron, refusant de me laisser partir m’a fait signer un contrat freelance pour que je continue de travailler pour lui si besoin est. En démissionnant j’ai renoncé à mes parts dans le cabinet. Mais je préfère travailler à mon propre compte pour avoir plus de temps à consacrer à ma famille.


Khalil : Alors ce voyage ?


Moi : Il s’est très bien passé. Lucas a signé les papiers donc Zoé peut maintenant se remarier sans souci. J’avais déjà bouclé l’affaire en une semaine.


Khalil : Et qu’as-tu fait la deuxième semaine ?


Moi : Bah j’ai fait des balades, des rencontres, des soirées avec des connaissances. Bref, je me suis un peu amusée.


Khalil : Avec des connaissances hein. Je suppose qu’il y avait Henry.


Moi : Oui. Comment tu l’as su ?


Khalil : Un ami qui vous a vu ensemble me l’a dit.


Moi : Tu as mis des espions derrière moi ou quoi ?


Khalil : Peut-être que oui. Faudrait pas que la mère de mes enfants fréquente n’importe qui.


Moi (souriant) : C’est ça.


Il sourit en apportant son verre à ses lèvres. Il lui arrive d’être jaloux quand un homme se rapproche trop de moi. C’est ce qui me donne de l’espoir qu’il m’aime encore.


Mon portable près de moi me signale un message de Zeinab.


« Zeinab : Je suis enceiiiinnte. Ne le dis pas à Khalil. Je suis tellement heureuse que je n’arrivais pas à le garder pour moi. Il fallait que je le dise à quelqu’un avant de faire la surprise à Antoine. »


Je souris. Je la félicite et relève la tête. Je tombe sur un regard suspicieux de Khalil.


Moi : C’est ta sœur.


Il n’a pas l’air de me croire. Je lui montre le nom sans afficher le message. Il replonge sa tête dans son plat. Avec Zeinab, nous sommes devenues des super copines. Quand elle a su qui j’étais, elle a été ravie. Depuis, elle ne me lâche plus. Elle est une belle personne comme son frère et sa mère. J’ai eu à constater moi-même qu’elle avait opéré des changements dans sa vie tout comme moi. Elle continue de travailler, de voyager pour le travail, mais elle accorde aussi du temps à son mari et leur fils. J’ai rencontré un Antoine très heureux. Tout va pour le mieux dans la famille.


Après le diner, nous avons passé le reste de la soirée devant un reportage sur les hommes d’affaires Africains. Je me suis mise au lit un peu tôt parce que j’étais épuisée. Là maintenant je sors du lit. Je dors dans une autre chambre quand je viens ici. Les enfants ont leur chambre à eux. Je suis réveillée par la soif. Je me rends dans la cuisine me remplir une carafe d’eau et en retournant à ma chambre je vois de la lumière provenant du bureau de Khalil. Je m’y rends avec la carafe et le verre en main. Je le vois par le petit espace de la porte en train de se masser les tempes. Je pousse la porte et entre. Il me regarde avancer jusqu’à ce que je pose ce que j’ai en main sur la table. Son regard s’attarde sur mes jambes nues. Je ne porte qu’une petite nuisette transparente. J’ai oublié de mettre par-dessus le peignoir. Je ne pensais même pas voir Khalil. 


Moi : Je croyais que la personne qui abusait du travail c’était moi.


Khalil : Ce dossier me donne des céphalées. Ça fait un mois que je suis dessus.


Moi : Laisse-moi y jeter un coup d’œil.


Il me laisse jeter un coup d’œil à son ordinateur. Je suis tellement penchée en avant que mes seins sont à eux doigts de sortir de la nuisette. Je peux sentir le regard de Khalil sur ma poitrine même s’il regarde l’écran. Après avoir jeté un coup d’œil au dossier, je lui donne mon avis. Il m’écoute attentivement. Il trouve une solution dans mon analyse.


Khalil : Merci ! Tu viens de m’éviter d’autres nuits blanches.


Moi : De rien. Tu devrais maintenant te mettre au lit. Ne m’incite pas à aussi prendre mon ordinateur pour travailler.


Il sourit. Il ferme tous les onglets et éteint l’ordinateur.


Khalil : Ça ne se fait pas de dormir dans une telle tenue quand on est chez les gens.


Moi : Qu’est-ce qu’elle a ma tenue ?


Il sourit et se lève sans répondre. Je me retourne et nous nous retrouvons face à face. Le regard qu’il pose sur moi est grisant.


Khalil : Ce genre de tenue peut pousser un homme à sortir de ses gongs.


Moi : Ah bon ? Je ne savais pas que je pouvais faire de l’effet à un homme.


Il me fait asseoir sur son bureau et se place entre mes jambes.


Khalil : Tu n’as pas idée de l’effet que tu me fais ce soir.


Moi : Uniquement ce soir ?


Khalil : Tous les soirs.


Il baisse la tête et capture mes lèvres. Je suis fouettée d’un court-circuit qui me traverse de la tête à la plante des pieds. Quand il passe sa main sous ma robe pour me caresser le dos, je lâche un gémissement entre ses lèvres. Ce gémissant a pour don de le booster parce qu’il retire ma robe qui finit au sol. Je me retrouve nue. J’entreprends aussi de le déshabiller pour que nous soyons en harmonie. Je n’ai même pas encore totalement baissé son bas qu’il m’attire contre lui et me possède. Bon sang de bon chic bon genre. C’est bon, c’est agréable. J’ai été sevrée trop longtemps. Nous savourons ce moment pas qu’une seule fois parce qu’après jouissance nous continuons encore et encore à faire l’amour. Cette fois c’est effectif. Je l’ai récupéré.


*Mona

*LYS


Je me réveille en sursaut. Je jette un coup d’œil sur ma veilleuse. Merde je suis en retard. J’ai un rendez-vous important ce matin avec un client et mon ancien patron. Nous devons défendre un dossier d’une grande importance qui peut nous rapporter des millions. Je file dans la salle de bain me laver rapidement avant de revenir dans la chambre me préparer. La première chose que je vois quand je reviens c’est un plateau de petit déjeuner sur la petite commode près de mon lit. Il y a aussi une rose et une carte. Je souris en la lisant. « Je sais que tu seras en retard ce matin mais prends juste deux minutes pour avaler le petit déjeuner, surtout le jus. Je t’aime. »


Je me mordille la lèvre. Khalil a repris ses vieilles habitudes depuis notre première nuit chez lui il y a une semaine. Nous passons toutes nos nuits ensemble tantôt chez lui, tantôt chez moi. J’avale à la hâte le croissant et je serre les dents avant de boire le jus. Je suis sûre qu’il y a mis quelque chose. Quand je finis je sors de ma chambre et me rends dans celle des jumeaux les embrasser et je fonce d’abord à mon cabinet. Je dois récupérer le dossier. J’appelle Khalil.


« Khalil : Tu es en retard ? »


Moi : Par ta faute oui. Tu n’as pas voulu me laisser dormir.


« Khalil : Tu n’avais pas envie de dormir. Tu as pris le petit déjeuner ? »


Moi : Oui.


« Khalil : Et tout va bien ? »


Moi : Oui. Je me rends au boulot.


Je l’entends rire.


Moi : Pourquoi ris-tu ?


« Khalil : Pour rien. Je te laisse. Je t’aime. »


Moi : Je t’aime.


Après le cabinet, je me rends à ce restaurant où je passe des heures et des heures à discuter avec le client sous l’assistance d’Eloge. Je sens quelque chose de bizarre sur moi mais je n’arrive pas à capter quoi. Je n’ai non plus le temps en ce moment de chercher. Il est presque 14h et nous sommes loin d’avoir terminé. Heureusement que nous avons fait une petite pause pour prendre le déjeuner. J’ouvre de nouveau le dossier et c’est là que quelque chose capte mon attention. Il y a sur mon doigt une bague. Une bague de fiançailles je crois. Que fait-elle sur mon doigt ? Je la regarde afin de m’assurer que ce n’est pas celle d’il y a deux ans que j’ai gardé. Je ne la porte jamais, je la gardais juste comme un souvenir. Ce n’est pas la bague, mais une autre. Je ne me souviens pas en avoir acheté une récemment. Et puis pourquoi me serais-je acheter une bague de fiançailles ? On ne s’auto demande pas en mariage. Je n’ai pourtant pas ouvert le tiroir où elle se trouvait. D’où sort cette bague et à quel moment elle a atterri sur mon doigt ?


Eloge : Vanessa, ça va ?


Moi : Euh, oui.


Je replonge dans mes pensées mais je suis convaincue de ne l’avoir pas porté. Je voudrais bien me reconcentrer sur le boulot mais la présence de cette bague sur mon annulaire m’intrigue. Je demande un moment aux deux hommes et m’éclipse dans les toilettes. J’appelle Khalil. C’est avec lui que j’ai dormi hier donc il doit pouvoir m’éclairer.


« Khalil : Oui Vanoush. »


Je souris devant cette appellation. Enfin ça sort de sa bouche.


Moi : Au fait, je viens de remarquer quelque chose.


« Khalil : Quoi ? »


Moi : C’est bizarre mais, il y a une bague de fiançailles sur mon doigt.


« Khalil : Ah enfin tu la vois. »


Moi : Je, c’est… toi qui me l’as enfilée ?


« Khalil : Oui, quand tu dormais. »


Moi : Je… Tu…


Je veux lui poser cette question qui me brûle les lèvres mais j’ai peur de recevoir une réponse décevante. Je l’entends rire à l’autre bout du fil.


Moi : C’est une demande en… mariage ?


« Khalil : Ça dépend de ce que tu veux. J’y vais, j’ai une réunion. »


Il raccroche et je reste là à analyser ce qu’il vient de dire. Et si c’était un test ? Et s’il essayait de voir ce que je désirais réellement ? Je ne peux pas rester ici une minute de plus. Je retourne à la table et je fais comprendre aux hommes que j’ai une urgence à régler. Ils comprennent et acceptent que je leur fausse compagnie.


Je conduis à vive allure en n’arrêtant pas de fixer la bague. Je souris. C’est quel genre de demande en mariage ? Je dors et je me réveille avec une bague au doigt. Khalil a toujours de ces idées bizarres. Quand j’arrive à sa boite, je fonce directement dans l’ascenseur qui me conduit à son étage. Je ne prends pas la peine de demander à son assistante s’il est occupé que je rentre dans son bureau. Je le vois arrêté.


Moi : Oui, je veux t’épouser.


Je vois trois têtes tourner dans ma direction. C’est à ce moment je me rends compte qu’il est en réunion. Il sourit en me regardant.


Moi : Oh désolée.


Il libère les trois hommes assis devant lui en continuant à sourire. Je me dégage pour les laisser passer. Je referme la porte derrière. Khalil ne me quitte pas des yeux.


Moi : Désolée.


Khalil : Quelle est cette urgence qui t’a poussé à interrompre ma réunion ?


Je lève la main en avançant vers lui.


Moi : Je ne sais pas si c’est une demande en mariage mais je te le dis en même temps, je veux t’épouser. Et tu n’as même pas intérêt à me dire que ce n’en est pas une parce que j’adore déjà cette bague.


J’adore ce sourire malicieux qui ne quitte pas ses lèvres. Il m’attire contre lui et m’embrasse.


Khalil : Je n’avais pas non plus l’intention de la reprendre.


Moi : Alors c’est…


Khalil : Oui.


Je me mets subitement à hurler. L’entendre de sa bouche rempli mon cœur de joie. Je prends sa tête en coupe et l’embrasse à en perdre l’haleine.


Moi : Je t’aime Khalil. Je t’aime comme jamais.


Il passe ses mains sous mes fesses et me hisse sur son bureau. Il appuie sur le combiné et demande qu’on ne le dérange sous aucun prétexter. Moi j’ai déjà commencé à déboutonner sa chemise…


Dès que j’arrive chez Ashley et vois les filles déjà installées, je pose ma main sur ma bouche en faisant mine de tousser. Elles remarquent tout de suite la bague. Elles se mettent toutes à hurler. Je me laisse tomber sur l’immense matelas. Elles me prennent la main pour contempler la bague.


Ashley : Enfin il l’a fait.


Moi : Oui. Hier. Je me suis réveillée avec la bague déjà au doigt. JE VAIS ME MARIEERRRR.


Zoé : MOI AUSSIIII !!!


Je me sers un verre de vin pour les rejoindre. Kayla boit du jus de fruit.


Kayla : Je suis tellement heureuse que tout ce soit finalement arrangé dans nos vies. Après tout ce par quoi nous sommes passées.


Zoé : Vraiment. En tout cas toi et Darnell n’avez pas perdu de temps pour faire un autre bébé.


Kayla : Ce n’était même pas programmé. Ça nous est tombé dessus comme ça.


Ash : Et à quand le mariage ?


Kayla : Avant la fin de cette année. Actuellement les choses se posent dans le travail de Darnell si bien qu’il est en train d’agrandir son studio. Depuis qu’il a couvert le mariage de la petite sœur de Terry YOUL il y a quelques semaines, sa renommée ne fait que grimper. Ils ont tellement adoré les photos qu’ils ne cessent de le solliciter même de le proposer à d’autres personnes. Darnell m’a promis un beau mariage et il travaille dur pour cela. Je lui ai pourtant dit que je n’avais pas besoin d’un grand mariage, juste d’un truc entre nous. Je suis tellement heureuse les filles. Il ne m’offre pas des choses qui coûtent les yeux de la tête mais je suis complètement comblée. Si seulement je l’avais choisi plutôt.


Ash : Comme on le dit “Si je savais n’a pas de queue’’. Après plusieurs mois, mes parents ont enfin décidé de prendre la dot.


Nous (souriant) : Vraiment ?


Ash : Oui. Mon père nous a convoqué ce matin. Il a appuyé qu’il n’était toujours pas d’accord avec mon choix mais puisque je me suis entêtée, il va me suivre. Il refuse qu’un homme profite de sa fille sans avoir au moins payé un dû. Donc le mois prochain aura lieu ma dot ainsi que celle de Safi.


Moi : C’est une très bonne nouvelle.


Ash : Au fait j’ai compris une chose dans cette aventure. C’est que ce n’est pas à nos parents d’aimer nos conjoints puisque ce ne sont pas eux qu’ils vont épouser. Ils doivent juste les accepter et nous encadrer, nous donner des conseils. Nos parents n’ont pas toujours raison vous savez. Regardez, la mère de Zoé a eu raison de ne pas vouloir l’union entre sa fille et Lucas, mais mes parents ont eu tort en refusant Adé pour me mettre avec Stéphane. Au fait, le seul moyen de savoir s’ils ont raison ou tort, c’est de faire ce que nous pensons être le mieux pour nous. Et puis ce n’est pas parce qu’on aura échoué que ça veut dire que les parents avaient raison. Si ça n’a pas marché c’est que ça n’a pas marché. On devrait même arrêter de dire que ça n’a pas marché parce que nos parents l’avaient prédit. Nous avons aussi des responsabilités dans la réussite de notre mariage, donc si ça ne marche pas c’est que c’est nous-même. Et si on échoue, on aura au moins une expérience qui nous aidera dans le futur. Dans la vie, l’échec est une réussite parce qu’on apprend toujours une leçon. Je suis sûre qu’après l’expérience de Zoé elle ne commettra plus la bêtise de suivre un blanc bêtement juste parce qu’elle veut voir l’Europe.


Zoé : Tu as trouvé même maman. En tout cas moi j’ai appris de mon expérience qu’on peut avoir des préférences en amour, mais ces préférences ne sont pas toujours ce qu’il y a de bon pour nous. Tous les blancs ne sont pas comme Lucas, mais si on veut forcer le destin bah on tombera forcément sur un comme lui. Tout le monde n’est pas appelé à épouser un blanc. Et une autre chose que j’ai apprise dans cette aventure, c’est que le bazouzou des noirs est plus doux que pour les blancs.


Nous éclatons de rire.


Ash : Je savais que tu finirais par y arriver.


Zoé : Ah mais c’est vrai.


Kayla : Moi aussi je rejoins Zoé. (Souriant) Pas sur le cas des bazouzous. Mais sur le fait que tout le monde n’a pas la même destinée. Certaines femmes ont la chance de tomber sur des hommes déjà riches, d’autres sur des hommes qui ne sont ni riches ni pauvre, juste au milieu. Tandis que d’autres, comme moi, tombent sur des hommes qui luttent pour se faire une place au soleil. Le plus important dans tous ces cas c’est, est-ce que vous vous aimez ? Si un homme qui se débrouille te rend heureuse, pourquoi te priver de ce bonheur pour le bling bling ? La richesse ne garantit pas le bonheur. J’en connais tellement de ces femmes de riches qui souffrent dans leur ménage mais qui reste à cause du prestige. On ne devrait pas limiter notre bonheur au matériel. C’est au-delà de ça.


Moi : J’ai tellement entendu des femmes crier haut et fort qu’elles s’en moquent du mariage et qu’elles sont heureuses avec leur travail que j’ai fait pareil. Nous les femmes, nous aurons beau nous mentir que le travail est la chose la plus importante de nos vies et patati et patata, mais il arrivera un jour où nous aurons besoin d’une chaleur masculine dans nos draps. Nous nous mentons tellement quand nous sommes entre nous. Toujours à vouloir paraitre plus forte, plus suffisante, plus heureuse, alors qu’une fois chez nous, c’est la tristesse totale. Ma mère m’a dit un jour, la femme a été créée pour se marier et faire des enfants. C’est ce qui fait que malgré tout l’argent qu’une femme peut avoir dans sa vie, elle aura, à un moment de sa vie, forcément besoin d’un homme à ses côtés. C’est ainsi que Dieu nous a créé. On n'y peut rien. Celles qui passent leur temps à dire qu’elles s’en foutent du mariage finissent par sortir avec des jeunes qui peuvent être leurs petits-enfants. Le mariage est une chose importante parce que ça vient de Dieu et non d’un homme. Seulement que ce n’est pas la fin de la vie. Il y a d’autres choses après. Nous pouvons très bien diriger nos entreprises et être de bonnes épouses et vice versa.


Kayla : C’étaient des aventures douloureuses mais je pense qu’elles en valaient la peine parce que nous en sommes sorties matures. Nous avons aussi appris des leçons.


Zoé : Et nous avons eu de la chance que tout ce soit arrangé avec nos hommes. Pour d’autres cela ne finit pas toujours ainsi.


Ash : Exactement. Si je n’avais pas rencontré Adé, j’aurais passé ma vie à regretter un de mes ex. Vous vous souvenez de celui que mes parents avaient refusé parce qu’il se débrouillait dans la vie ? Bah il est devenu le nouveau propriétaire de l’entreprise où je bossais. La boite a fait faillite et c’est lui qui  l’a rachetée. Je l’ai rencontré par pure hasard à l’hôpital quand j’étais allée pour le vaccin de Rémi. Il y était aussi parce que sa femme venait d’accoucher de leur troisième enfant. J’aurai bien voulu que mes parents le voient pour qu’ils comprennent que la vie d’une personne ne se limite pas à son présent.


Moi : Disons donc merci à la vie de nous avoir donné une nouvelle chance.


Nous levons nos verres, les cognons et les rapportons à nos lèvres.


*Mona

*LYS


Après l’ouverture du bal, nous revenons toutes nous asseoir complètement exténuées. Le mariage de Zoé est magnifique. Elle est sublime dans sa robe de mariée. Elle est tellement heureuse qu’on croirait que c’est son premier mariage. Ça fait vraiment cet effet-là de se marier à la bonne personne.


Zoé : Devinez quoi les filles.


Nous : Quoi ?


Zoé : Laurence et moi partons en lune de miel à Paris.


Ash : Mais c’est super ça.


Kayla : Lucas t’attend là-bas.


Zoé : Mtchrr regardez-moi les choses comme ça. Il n’a qu’à m’attendre. Avec sa grosse tête.


Moi : Tu es magnifique Zo.


Zoé : Je sais. Ce sont mes meilleures copines qui ont pris soin de moi de la tête aux pieds.


Nous échangeons des sourires. Malia vient vers nous en courant.


Malia : Maman je veux manger le gâteau.


Zoé : Attend il sera… Comment tu m’as appelé ?


Elle lève les yeux sur nous.


Zoé : Elle a dit maman ?


Nous faisons oui de la tête. Elle soulève sa fille sur ses jambes et déverse sur son visage plein de bisous qui font rigoler la petite. Laurence s’approche à son tour.


Zoé : Elle m’a enfin appelé maman.


Laurence : C’est normal, tu es sa mère. Tu m’offres cette danse ?


Zoé : Bien-sûr. On dansera tous les trois ensembles.


La petite famille se rend sur la piste de danse pour danser sur le slow qui joue. Adé arrive à notre table et demande à sa femme de venir danser avec lui. Darnell qui supervisait ses apprentis laisse son appareil photo et vient chercher Kayla. Il ne reste plus que moi. Je sens quelqu’un se rapprocher de mon oreille. Je sais que c’est Khalil.


Khalil : Vous ne dansez pas chère madame ?


Moi : J’attends mon cavalier.


Khalil : Je vais donc vous piquer le temps qu’il se pointe.


Il me prend la main et me tire vers les autres. Chacune de nous danse dans les bras de son homme. Le Dj a choisi le parfait slow pour ce moment. Nos enfants sont avec leurs nounous pour nous lâcher un peu la grappe. La vie nous a vraiment fait une faveur en nous permettant de réparer nos erreurs auprès de ces hommes que nous n’avons jamais cessé d’aimer. Nous aurons pu définitivement les perdre.


C’est ainsi que plusieurs laissent passer leur bonheur. Toujours par de mauvaises prises de décision. Soit nous restons dans des relations sans amour, où nous sommes constamment humiliées, méprisées, trompées parce que nous espérons que les choses changeront. Soit nous acceptons les coups et blessures de nos soi-disant hommes parce que nous n’avons nulle part où aller, à cause des enfants ou encore parce que nous avons peur des qu’en-dira-t-on.


Soit nous laissons passer le vrai amour parce qu’il est dans l’incapacité de nous offrir le luxe auquel nous rêvons. Ou qu’il n’a pas la taille, la forme et le teint que nous souhaitons. Soit nous laissons passer le véritable amour parce que nos parents disent qu’il n’est pas assez bien. Soit nous laissons passer le bonheur à cause de cette mentalité d’émancipation ou de féministe qui demande aux femmes de ne point pratiquer la soumission qui, maintenant je le sais, n’est pas synonyme d’esclavage. Etre soumise ne veut pas dire que nous n’avons pas notre mot à dire dans notre ménage. Nous devons juste savoir le dire sans manquer de respect à notre homme, encore moins le rabaisser.


Soit nous limitons nos vies en refusant d’être indépendante financièrement pour vivre aux crochets d’un homme et nous finissons prisonnières d’un ménage qui a échoué et dans lequel nous mourrons à petit feu. Soit nous nous rendons stérile en acceptant d’avorter sous la demande d’un homme qui est trop lâche pour assumer son rôle et nous nous retrouvons seule parce qu’aucun homme ne veut d’une femme stérile. Soit nous gaspillons notre jeunesse dans les vices (alcool, drogue, sexe, banditisme, prostitution, vie de débauche) pour après nous rendre compte que notre âge est beaucoup trop avancé pour nous construire une vie convenable et on se contente juste du peu que la vie peut nous offrir. Et après toutes ces choses, nous passons le reste de notre vie dans le regret, dans le si je savais.


Nous pouvons nous éviter certaines douleurs, certaines souffrances, l’enfer sur terre, de perdre notre dignité, SI SEULEMENT nous prenons de bonnes décisions quand il le faut. Dans chaque situation Dieu met toujours devant nous des signes pour nous montrer le chemin à suivre. Mais nous fermons nos yeux pour nous bercer de faux espoirs ou en croyant que la vie nous attendra. Que chacun prenne de bonne décision pour éviter de dire un jour “Si Seulement…’’


  

***FIN***


Si Seulement Tome 2