Episode 3

Ecrit par Nifêmi

Épisode 3


‘’ La vie ce sont des étapes : la plus douce c'est l'amour... la plus dure c'est la séparation... la plus pénible ce sont les adieux... la plus amer c'est la trahison... la plus belle ce sont les retrouvailles... son espoir c'est l'attente... et la meilleure c'est la fidélité. ‘’

Fly

La semaine, je l’avais passée avec des papillons au ventre. J’avais la tête dans les nuages, à la maison, au restaurant à l’école. Mais cela ne m’empêchais pas d’étudier comme il le fallait. Je tenais à obtenir les bonnes notes et avoir un comportement exemplaire au cours de la semaine, afin que mes parents puissent me laisser sortir le samedi.

Et ce samedi après les cours, j’étais vite allée à la maison déjà à 12h30 pour aider Man’mi, afin qu’elle me laisse partir 30 minutes avant le rendez-vous. Pendant que j’aidais Man’mi, cet affable de Afoaka me faisait des avances au point où ma mère le remarqua :

-          Afoaka, qu’est-ce qui se passe ? on t’a mal servi

-          non dada…

-          alors tu discutes quoi avec cette petite ? s’il y a un problème tu viens me voir. Ne parle plus à ma fille hein ?

-          dada calme toi, ce n’est pas une petite, dans mon village Ibo au Nigéria, c’est une femme qu’on aurait déjà mariée, disait-il en riant.

-          Finis de manger et sors de mon restaurant ! je ne veux plus te voir ici. Ici ce n’est pas ton village Ibo, Dieu merci

-          Dada, tu te fâches  pourquoi ? moi je m’amuse

Man’mi ne lui avait pas répondu. Elle est repartir s’occuper de ses casseroles. Elle m’a fait signe de venir la voir, ce que je fis rapidement. J’avais peur, c’était tout comme si c’était moi qui cherchait les problèmes. Le visage de Man’mi était vraiment sévère et fermé :

-          Folakè ! désormais dans ce restaurant, ne t’approche plus de Afoaka. Cet homme n’est pas clair. Si tu ne vois pas moi je vois. D’ailleurs même, ton examen c’est dans quatre moi, vas t’en occuper, au restaurant j’ai suffisamment d’aide.

-          D’accord Man’mi. Cet Afoaka là me fait vraiment peur, je ne l’aime pas. j’espère qu’il ne reviendra plus jamais ici.

-          Je vais m’en occuper ma fille. Tu avais une sortie avec tes amies non ?

-          Oui Man’mi

-          Amusez-vous un peu et étudiez beaucoup.

-          Merci Man’mi.

-          Allez, vas t’habiller et pars. Pas la peine de redescendre pour me dire au revoir. Prends 200f dans le tiroir dans ma chambre, 10f pour faire ton transport et 100f pour un casse-croûte.

-          Ah merci maman ! tu es la meilleure !

-          Je le sais ! et tu mérites bien ça.

C’était ce que je n’espérais pas. Moi qui savais que j’allais marcher de chez moi au port. J’étais si heureuse, j’allais pouvoir passer plus de temps avec lui. Je montais les marches de l’escalier dans la joie et en courant. J’ai choisi une robe simple pour ne pas éveiller les soupçons. Une robe bleue foncée, avec beaucoup de fleurs jaunes imprimées là-dessus. Je ne pourrai jamais oublier ce premier rendez-vous avec mes sandales en plastique.

J’ai quitté la maison à l’heure prévue pour prendre un taxi-bus commun en direction du port.

Arrivée au port, il y avait du monde, c’était un marché à part. On n’avait pas de téléphone pour s’appeler et se situer à l’époque. J’ai demandé à un passant l’heure, il m’a dit qu’il était 14h50. Il était censé m’attendre à l’entrée. J’ai regardé autour de moi, là maintenant j’avais peur d’être découvrir par un parent ou un client du restaurant de Man’mi.

Je me suis décidée à rentrer à l’intérieur à la recherche de Banji. Les vendeuses de poissons appelaient les passants pour vendre leurs poissons. J’ai eu la lumineuse idée de m’approcher de l’étalage d’une vendeuse pour lui demander :

-          Bonsoir maman, et la vente ?

-          Ma fille on est là, tu veux quel genre de poisson, parce que j’ai des carpes fraichement péchés.

-          Non maman, je cherche la maman de Banjoko.

-          Ah ! la mère de Banji. Tu vas au fond là-bas et demande encore.

-          Merci maman

-          Poissons frais, approchez

Elle m’avait déjà oublié. J’ai suivi ses instructions en demandant à deux autres personnes qui m’ont enfin aidé à retrouver la mère de Banji. Je me suis approchée timidement vers elle pour la saluer :

-          Bonsoir maman,

-          Bonsoir ma fille, les poissons sont déjà finis, fallait venir plutôt. Demain tôt il faut revenir.

-          Non maman, en fait je cherche Banjoko…

-          Aaaah ! c’est toi la fille dont il parlait depuis…viens par ici t’assoir !

Elle m’a désigné un tabouret à côté d’elle.

-          Attends je nettoie… assieds-toi ma fille.

-          Merci maman, et Banji lui-même ?

-          Il a quitté ici depuis quelques minutes. Surement il te cherche à l’entrée.

-          Aaaah

-          Tu es en avance peut-être.

-          Et si j’allais le chercher au dehors ?

-          Reste assise ici on va faire connaissance. Dieu sait faire ses choses. Tout compte fait il va revenir s’il ne te voit pas.

-         

-          C’est Folakè n’est-ce pas ? tu es une belle fille.

-          Merci maman.

-          Il m’a dit que tu vas à l’école, ce qui n’est pas son cas à lui. J’espère que tes parents vont voir votre relation de bon œil hein ! je ne tiens en aucun cas que mon unique fils souffre. Il t’apprécie tellement.

-          Nous sommes juste des amis simplement

Avant que sa mère ne puisse dire quelque chose, voilà Banji qui venait en courant :

-          Maman, elle n’est pas…Folakè !! tu fais quoi ici !! disait-il à la fois surpris et à la fois heureux.

-          Bonsoir Banji,

-          Elle me tenait compagnie comme tu vois.

-          Merci maman, mais je vais te la reprendre pour un long moment.

-          Les amis, au revoir. Banji, ne vas pas loin…

-          Message reçu

Je m’étais mise à rire, tellement c’était drôle leur relation.

-          Merci beaucoup maman. Je suis contente de faire votre connaissance

-          Moi aussi, à la prochaine

Banji me prend par la main, on aurait dit des amoureux. Il a guidé notre marche jusqu’au bord de la mer, là où les pirogues à moteur stationnaient. C’était la première fois que je venais à la mer. Venir à la plage ne m’a jamais effleuré l’esprit. Ce jour-là, j’étais très excitée de me retrouver à cet endroit, heureuse avec Banji.

Il saluait tout le monde, tout le monde le connaissait au port de pêche. Banji était célèbre.

BANJOKO ne part jama...