Épisode 3

Ecrit par Mona Lys

Mon cœur contre ma raison

Episode 3



***Emy***                                        


C’est avec une mine triste que je me rends au travail ce matin. J’essaye de me concentrer sur tout ce qu’il y a à faire mais ma conversation d’hier avec Josh ne cesse de sonner dans ma tête. Il est triste parce que je le suis. Il déteste son père parce qu’il m’a fait pleurer et ça c’est quelque chose que je ne peux changer. Mais comment être heureuse quand l’homme qu’on aime de tout son être ne veut plus de toi ? Il ne me trouve plus à son goût ? Suis-je devenu fanée à cause de la maternité ? Ou c’est quoi ? Je n’arrive pas à comprendre.


Nicole : Emy tu écoutes ?


Moi (sursautant) : Quoi ? Oui, oui je suis d’accord.


Nicole (plissant les yeux) : D’accord avec quoi ?


Moi (gênée) : Euh ce que tu as dit.


Nicole : Et qu’est-ce j’ai dit ?


Moi : Je suis désolée je ne suivais pas.


Nicole : Ok je veux te voir dans mon bureau après la réunion.


Moi : D’accord.


Je sans déjà que je vais passer sur le fauteuil blanc. Elle ne me lâchera pas tant que je ne lui aurais pas dit ce qui me chiffonne.


Nicole : Ok Emy, Béa, Monique et Solange je veux voir un exemplaire de vos rubriques sur mon bureau avant la fin de la semaine. C’est vous les éditrices ce qui signifie c’est vous qui faites vivre le magazine ce qui signifie que vous devez toujours apportez des  sujets croustillants. La semaine prochaine c’est la saint valentin, je veux des sujets qui feront rêver nos lecteurs. Je sais que vous êtes des femmes amoureuses donc ça ne doit pas être difficile. Sur ce bonne journée.


Je souffle de soulagement que cette réunion soit terminée parce que je luttais vraiment contre mes pensées qui voulaient à tout prix me submerger. Oui en plus d’être Directrices de différents départements nous sommes aussi les rédactrices du magazine et Nicole la rédactrice en chef. Je me rends dans son bureau et m’assois en face d’elle.


Nico : Oui qu’est-ce qui ne va pas ?


Moi : Tout. Ma vie est un gros n’importe quoi et mon fils prend sur lui le poids de mon chagrin.


Nico : Ok. (Elle appuie sur un bouton de son téléphone) Les filles réunions d’urgence à la pause.


Elles : Ok.


Nico (à moi) : Tu peux partir.


***A la pause***


Béa : Emy tu as besoin d’un mec.


Moi (déposant mon verre) : Hum hum non. De grâce ne recommencez pas.


Monique : Si on va recommencer jusqu’à ce que tu comprennes. On ne te dit pas de tomber amoureuse et de te remarier même si c’est ce que tu devrais faire mais juste de te changer un peu les idées. Vas explorer d’autres cieux et après tu verras mais ne reste pas comme ça à attendre que Fabien te chasse définitivement de sa vie. Tu dois reprendre goût à la vie.


Nico : Oui c’est vrai tu dois te bouger un peu. Tu es tout le temps triste et tu te plains que ton fils le soit. Il te l’a lui-même dit, il ne peut pas être heureux alors que toi tu es malheureuse.


Béa : Bébé ça fait 6 mois que Fabien t’a quitté et depuis rien. Quel autre signe veux-tu pour comprendre que votre mariage est fini. F-i-n-i, fini. Il est heureux avec l’autre donc toi aussi fait de même. Tu es encore jeune donc tu peux encore refaire ta vie.


Moi : Je ne suis plus très jeune. J’ai 37 ans.


Nico : Oui et c’est un âge jeune. Moi j’en ai 40, Béa 36 et Monique 37 comme toi mais regarde-nous on croque la vie à pleine dent.


Moi : Mais vous êtes mariées et heureuses avec vos hommes. Béa elle est dans une relation sérieuse.


Béa : On ne te parle pas de mariage mais de joie de vivre. Tu dois te trouver une autre source de bonheur. Quelque chose ou QUELQU’UN qui te fasse oublier ton chagrin. Tu dois essayer d’aller voir ailleurs et si Fabien deviez revenir ensemble chose que je n’espère pas eh bien ça se fera. Ne le laisse pas te voler ta joie.


Moi : Vous avez raison mais pour ce qui est d’avoir une aventure je ne pense pas que ce soit une très bonne idée.


Nico : On te laisse réfléchir. Bon on se fait un restau ce soir avec les enfants ?


Moi : Oui, ça me fera changer les idées.  


***Au restaurant***


Nous sommes assises dans un restaurant autour d’une table pour 4 et les enfants sur une autre. Nicole a aussi deux enfants et Monique 1 pour le moment vu qu’elle s’est mariée il y a à peine deux ans. Béa est la seule à ne pas avoir d’enfant. Comme elle-même aime le dire, elle aime trop la vie pour qu’un enfant vienne gâcher son indépendance mais au fond elle aime les enfants. Elle ne cesse de gâter les nôtres avec des cadeaux à chacune de ses visites.


Béa : Oh mon Dieu vous n’allez jamais croire ce que je vois.


Nous : Quoi ?


Béa : Le beau mec super canon avec des fesses d’enfer.


Les filles se tournent pour regarder dans la direction où elle regarde et je fais de même mais sans enthousiaste. En effet nous voyons le livreur d’hier assis à une table dans une zone fumeur avec un vieillard. Lui sirote un verre de vin avec une cigarette entre les doigts tandis que le vieillard mange. Je détourne les regards pour éviter de le trouver beau comme les filles ne cessent de le dire.


Monique : Wallay que ça c’est un signe de Dieu. Emy regarde-le bien.


Moi : Non je ne regarde rien et puis Béa ta phrase est pleine d’euphémisme. Tu as dit beau mec super canon.


Béa : Pardon avance avec ton français là. C’est sur moi tu vas commencer ton enseignement ? Mtchrrrr. On te dit regarde le type tu parles de phémiste.


Nico : Regarde-le peut-être que ça va te donner l’envie d’y gouter. Il a l’air apetissant.


Je secoue la tête dépassé par leurs propos puis pose mes yeux sur le jeune en question. Il me fait face donc je peux bien le voir. Il n’est pas mal en tout cas. Beau, sexy avec sa coupe de cheveux et sa barbe qui lui mange carrément la joue. Les boucles dans ses oreilles se mari parfaitement avec son style. Il a regard perçant, je le sens par sa manière de regarder le vieux en face de lui. Il fait un sourire en coin… Bon ok ça va je pense l’avoir trop regardé.


Moi : Il est comme vous dites mais désolée je ne suis pas intéressé. Rien sur lui ne m’attire.


Monique : C’est parce que tu n’as pas encore vu ses fesses.


Moi (choquée) : Monique. Pff vous êtes lourde. Svp oubliez cette histoire, elle n’a pas de sens. Je ne vais quand même pas batifoler avec un livreur.


Nico : Oh parce que c’est sa livraison qui va te faire hurler de plaisir ? Ma chérie on n’a pas dit de te marier avec lui, juste de prendre du bon temps et à le voir on sent que c’est un homme à femme donc tu n’auras pas à craindre qu’il te colle aux fesses.


Monique : Oui, impossible d’être aussi beau et d’être célibataire ou copin d’une seule fille.


Moi : Raison de plus pour ne rien faire avec lui. Je ne veux pas chopper une sale maladie.


Béa : C’est pourquoi les préservatifs existent.


Moi : Attendez à quel moment sommes-nous passés du diner au sexe ?


Nico : Hum faut restez là seulement à parler tout français qui est dans dictionnaire là. C’est le jour ton imbécile de mari va t’envoyer les papiers du divorce que tu vas comprendre. Bon changeons de sujet.


Elles entament un autre sujet de conversation et moi sans le vouloir je ramène mon regard sur le jeune. Je veux détourner mon regard mais je n’y arrive pas. Il lève aussitôt les yeux vers moi et nos regards se croisent. Je lance un juron silencieusement puis baisse les yeux. J’espère qu’il ne va pas penser que je l’espionne.


***Jamal***


Ce soir j’ai décidé d’envoyer Ous diner dans un restaurant chic. J’avais envie de sortir un peu et comme lui ne sort presque jamais de son studio j’ai décidé de l’inviter. Je le fais souvent quand je ne suis pas trop fatigué par la boite. Aujourd’hui je suis vite descendu à cause du diner avec Ous sinon d’habitude je reste jusque tard la nuit puisque dans le monde du show bizz c’est la nuit que les affaires se font et marchent. La journée c’est généralement le repos raison pour laquelle il n’y a que 3 de mes employés qui travaillent puisqu’on a des fois des gens qui viennent boire un peu sur la terrasse et aussi des commandes. Mais le vrai boulot c’est la nuit. Donc je jour on se repose et la nuit on travail. Je m’absente généralement quand il n’y a pas grande chose de prévu comme un concert ou des prestations ou célébrations d’anniversaires d’artistes mais n’empêche que je garde toujours un œil sur tout ce qui se passe. J’ai fait installer des caméras dans la boite et aussi dans mon bureau sans que personne ne soit au courant comme ça si quelqu’un essaye de me rouler dans la farine je le saurais.


Moi (rejetant la fumée de la cigarette) : Alors tu aimes ton plat ?


Ous : Oui mais ce coin a l’air d’être un peu cher.


Moi : Hum je dirais moyen mais bon ce n’est rien tant que ça te fait plaisir.


Ous : Pourquoi est-ce que tu n’es pas mon fils Jamal ?


Moi : Sûrement parce que tu m’aurais mené la vie dur avec tes caprices de vieux fou mais je te considère comme mon père tu le sais ça.


Ous : Oui en tout cas que Dieu te bénisse et te donne de tomber sur une bonne femme.


Moi : De grâce épargne-moi ce genre de bénédiction. Je tiens encore à mon bonheur.


Ous : Ce n’est pas parce que ton ex t’a trompé avec un autre que toutes les femmes sont pareilles.


Moi : Toutes les femmes sont pareilles. (Je tire sur ma cigarette) Toi dis-moi donc pourquoi tu n’es pas marié alors que tu aimes tant les femmes.


Ous : Je l’étais autrefois.


Moi : Et… ???


Ous : Et rien du tout. Serre-moi du vin.


Je le sers puis sens comme un regard sur moi. Je tourne donc la tête et croise le regard d’une femme assise à une table un peu éloignée de la nôtre. Son visage m’est familier mais je ne sais pas où je l’ai déjà vu mais on s’en fiche ce n’est pas mon genre de femme donc mieux je ne m’attarde pas sur elle bien que belle. Elle est un peu âgée pour moi. Elle peut être ma mère ? Non disons plutôt grande sœur parce qu’elle est encore jeune. Bref. Ous finit son repas, je règle la note puis nous nous en allons. Les femmes tournent la tête à mon passage exactement comme quand je suis rentré. L’une des serveuses m’a même fait un clin d’œil et je lui ai fait mon plus beau sourire. Je sais déjà qu’elle va me chercher dans toute la ville mais si c’est une fille de la nuit elle ne va pas mettre long feu à me retrouver. Qui ne connait Jamal dans ce milieu ? Jamal qui fait tourner les têtes des filles, c’est moi.


**


Ce matin je me rends à Bassam chez ma mère. Elle y vit avec mes deux petites sœurs Roseline et Rosine des jumelles de 17 ans. Maman a préféré rester vivre dans la ville où elle a rencontré et vécu avec notre père l’amour de sa vie. Elles vivent dans la maison qui nous a vu naitre et grandir. Après la mort de notre père nous avons tout perdu ou du moins sa famille nous a tout pris y compris la maison qu’ils ont par la suite vendue. Nous nous sommes retrouvés à la rue et avons vécu un temps grâce au commerce de maman mais qui a fini aussi par prendre un coup. On vivait dans un sicobois (maison en bois) tous les 4 et avions du mal à manger. J’allais souvent emprunter de l’argent ou comme on le dit ici prendre crédits avec les voisins pour pouvoir nous nourrir. Je ne faisais que tendre la main aux gens autour de nous pour qu’ils nous aident au point où nous étions devenus la risée du quartier. Puis ayant arrêté les cours au collège j’ai commencé à cirer les chaussures, vendre des lotus et autres dans les rue de Grand-Bassam pour que mes sœurs continuent d’aller à l’école parce que papa n’aurait jamais voulu qu’elles arrêtent. Deux ans plus tard quand j’ai eu 18 ans j’ai dit à maman que je voulais aller me chercher à Abidjan pour pourvoir prendre soin d’elles puisque j’étais l’homme de la maison maintenant. J’ai vécu chez un ami et j’ai commencé à travailler dans un bar en tant que barman puis par la suite disque joker et j’envoyais plus de la moitié de mon salaire à ma famille. Un an après j’ai demandé un prêt à la banque pour ouvrir ma propre boite mais c’est 3 ans plus tard que la banque a accepté de me donner le prêt qui s’élevait à des millions et ce parce qu’un bon vieux père qui était l’un de leur bon client s’est porté garant. Mais la banque n’avait pas tout à fait tort. Qui donnerait des millions à un jeune de 19ans qui d’ailleurs est censé être encore sur les bancs ? J’ai donc ouvert ma boite à 22 ans et j’ai travaillé dur pour la faire grandir. J’ai touché mon premier vrai million à 23 ans chose incroyable et ça ne s’est plus arrêté jusqu’à aujourd’hui. Je n’ai pas vraiment voulu être dans ce domaine parce qu’il s’y passe trop de chose pas convenable mais puisque c’est ce qui s’est présenté à moi j’ai fait avec. Je souhaite dans l’avenir me lancer dans un autre truc qui fasse plus responsable mais bon j’y réfléchirai plus tard.


J’ai donc remboursé mon crédit à la banque et j’ai commencé à faire grandir la boite. Je suis retourné à Bassam et j’ai racheté notre maison. Ma mère a pleuré toutes les larmes de son corps et notre vie est redevenue comme avant. C’est une très grande villa avec plusieurs chambres, jardin et piscine. Nous y avons tellement de beaux souvenirs que jamais je n’aurai accepté qu’on s’en sépare. 


Je gare dans la cour et klaxonne pour leur faire comprendre que je suis là. Les jumelles sortent aussitôt en courant et se jettent sur moi.


Moi (les réceptionnant) : Oh doucement vous allez me faire tomber.


Rosine (excitée) : Tu nous as envoyé quoi ? Tu nous as envoyé quoi ?


Moi : Regarder dans le coffre vous verrez.


Maman (sortant) : Laissez mon fils venir m’embrasser.


Elles me laissent et vont ouvrir le coffre tandis que moi je vais prendre ma mère dans mes bras.


Moi : Bonjour maman. Comment tu vas ?


Maman : Bien et toi mon fils ?


Moi : Bien.


Roseline : Maman regarde tout ce que Jamal nous a apporté.


Maman : Tu n’aurais pas dû dépenser autant.


Moi : Mais qu’est-ce que tu racontes ? Si vous ne profitez pas de mon argent qui le fera ? Je n’ai pas fait tout ce chemin pour vous donner des miettes.


Elle me fixe les yeux brillants et me tapote la poitrine.


Maman : Ton père serait fier de toi.


Moi (lui faisant une bise sur la tempe) : Je sais.


Nous avons fini de prendre le déjeuner et nous sommes maintenant en train de discuter près de la piscine. 


Rosine : Jamal on a plusieurs fascicules à acheter pour préparer le bac.


Moi : Je croyais que c’était interdit d’en vendre ?


Roseline : Hum est-ce que les professeurs là écoutent. Et puis qui va les surveiller pour être sûr qu’ils n’en vendent pas ? Les gens de votre gouvernement là mettent des lois et puis ils restent assis dans leurs grosses maisons là-bas. Si les gens respectent leurs lois oh ou s’ils ne respectent pas oh ce n’est pas leur problème.


Rosine : Il faut les laisser. C’est nous on est leur mouton de sacrifice.


Moi : Et vous avez besoin de combien en tout ?


Rosine : 15 mille (souriant) mais tu peux arrondi à 20 mille hein.


Maman : Les filles arrêtez de fatiguer votre frère. Ce qu’il vous donne ne vous suffit pas ?


Moi (souriant) : Non laisse maman ce n’est pas un problème. Et puis je ne savais pas que vous étiez devenues escrotes.


Rosine : Hé mon frère la vie est dur donc chacun se bat pour survivre.


Maman : Toi tu te bats où ?


Roseline : Mais c’est ce que nous sommes en train de faire là. Si toi tu ne veux pas bouffer l’argent de ton fils laisse-nous bouffer. On n’a pas les même problèmes la vielle.


Maman secoue la tête et moi j’éclate de rire. J’aime trop ces filles, elles ont l’art de nous mettre de bonne humeur.


Moi : Prenez les clés et aller voir dans la voiture dans la boite à gant il y a une enveloppe apportez-la moi.


Elles se lèvent et se mettent à courir vers l’extérieur. Je bois mon jus de fruit puis allume une cigarette.


Maman : Tu n’es donc pas encore guéri Jamal ?


Moi (rejetant la fumée) : Si maman.


Maman : Mais tu fumes toujours et tu ne m’as toujours pas présenté de belle-fille.


Moi : La cigarette a fini par faire partir de mon quotidien et concernant une éventuelle belle-fille ce n’est pas la peine d’y penser. Sinon je suis guéri et j’ai tourné la page.


Maman : Non c’est faux. Si c’était le cas tu aurais arrêté de fumer. Je te rappelle que c’est lorsque tu as découvert que Léandre ton ex-fiancée te trompait avec ton oncle que tu as commencé à fumer pour oublier ton chagrin. Donc si tu fumes encore c’est que la blessure est encore là. Tu dois passer à autre chose chéri. Coucher de fille en fille ne t’aidera pas à oublier.


Moi : La vielle stp ne recommence pas. Léandre je l’ai oublié mais la cigarette j’y suis maintenant habitué et dans le milieu dans lequel je travaille c’est quelque chose d’indispensable pour oublier le stress et autre.


Elle veut parler mais je lui lance un regard suppliant et elle se tait. Les filles reviennent avec l’enveloppe, je leur donne 60 mille et tend l’enveloppe à maman qui contient 140 mille. 


Maman : Jamal tu n’es pas obligé de me donner de l’argent. Les 2 magasins de pagnes et bijoux que tu as ouvert pour moi me rapportent.


Moi : Maman prend pardon.


Rosine : Eh la vieille tu fais malin dèh. On te donne l’argent tu dis non. Jamal donne-moi si elle ne veut pas.


Maman : Mtchrrr on vous a dit que c’est pour vous que mon fils travaille.


Elle prend l’enveloppe et me remercie. Je reste encore jusqu’à 17h et décide de rentrer pour me préparer pour aller à la boite. Durant le trajet je ne cesse de repenser aux propos de ma mère. C’est vrai que j’ai commencé à fumer à cause d’une déception amoureuse mais aujourd’hui je crois que j’ai surmonté ça. Enfin je pense. Lorsque j’ai ouvert ma boite j’ai fait la rencontre d’une jeune fille qui s’appelait Anna et je l’aimais beaucoup. Je la voyais même comme ma femme dans le futur mais après 6 mois de relation vraiment intense et pleine d’amour je l’ai perdu brusquement dans un accident de la circulation. Elle était en route pour venir me voir et le taxi qu’elle avait emprunté est rentré en collision avec un gros camion la tuant sur le coup. J’ai cru mourir quand j’ai appris la nouvelle et j’ai passé une année à m’en vouloir jusqu’à ce que je rencontre Léandre qui m’a redonné goût à la vie. Je suis tombé fou amoureux d’elle et elle m’a fait oublier mon chagrin passé. Après deux ans de relation je suis allé me présenter à ses parents et je leur ai demandé sa main. Ils ont accepté bien qu’estimant que nous étions encore trop jeune pour nous marier et pendant les préparatifs pour la dote elle est tombée enceinte pour mon plus grand bonheur même si je n’avais pas prévu avoir un enfant maintenant. Cependant j’avais un peu de doute parce qu’on avait décidé de s’abstenir jusqu’au mariage donc on n’avait pas couché ensemble depuis 2 mois mais elle m’a dit être enceinte de trois mois donc j’ai mis de côté mes doutes.


Un jour sa mère a découvert qu’elle était enceinte de 4 semaines donc 1 mois et elle m’a appelé pour me faire des reproches puisque c’était eux qui nous avaient demandé de nous abstenir. J’ai été surpris et le même jour un de mes amis m’a envoyé sur WhatsApp des photos de Léandre sortant d’un hôtel bras dessus-dessous avec le petit frère de mon défunt père qui est marié et a trois enfants. Celui-là même qui a avait vendu notre maison et empoché l’argent. Après confrontation elle a avoué être la maitresse de mon oncle depuis plus d’un an et qu’il était l’auteur de sa grossesse. Ce jour a été le début d’une grande dépression. Mon univers s’était effondré et mon cœur brisé en mille morceau. J’ai fait une dépression puis j’ai commencé à fumer et à me saouler la gueule tous les jours pour l’oublier. J’avais même abandonné ma boite pendant plusieurs mois parce que j’étais au plus bas. J’étais au fond du gouffre. J’avais tellement vu mes parents être heureux et s’aimer si passionnément que j’avais décidé d’être comme eux, d’aimer pour de vrai et de ne pas être un homme volage mais après tout ce que j’avais vécu mes résolutions avaient été jeté à la poubelle. J’ai donc décidé de ne plus jamais ouvrir mon cœur à qui que ce soit. J’ai décidé de ne plus avoir de relation mais de juste me contenter des plans cul parce qu’étant qu’homme j’ai des besoins et des envies. Voici donc 2 ans que je vis ma vie de célibataire et j’en suis heureux. Super heureux. 


Ma mère a peut-être raison. Peut-être que si je n’arrive toujours pas à tomber amoureux et à me mettre en couple c’est parce que je ne suis pas encore totalement guéri. Je ne sais pas si je pourrai aimer un jour mais une chose est sûr je ne veux plus aimer. Je ne veux plus revivre ce chagrin que j’ai vécu il y a deux ans. Je ne veux plus avoir mal au cœur à cause d’une femme. Je ne veux plus me noyer dans l’alcool et la cigarette, déjà que je m’efforce à arrêter. Donc le mieux c’est que je continue ma petite vie comme je l’ai débuté il y a deux ans.


Mon cœur contre ma r...