Episode 35

Ecrit par Annabelle Sara


KIKI

 

Jules venait de partir, j’avais senti une certaine lutte interne en lui entre la confiance et la relation particulière qu’il a avec son mentor et notre attachement récent tant bien même qu’il y a entre nous une certaine complicité, il ne m’aurait surement pas cru si Fabrice n’avait pas signé cette plainte contre moi.

Je finissais de débarrasser la table lorsqu’on frappa à la porte de mon appartement.

Moi : Qui est-ce ?

La prudence est de rigueur depuis que mon père est venu m’agressé chez moi.

Ma mère : Kiki c’est moi !

Moi : Maman ?

Je lui ai ouvert et s’est une maman avec une mine bizarre que j’ai découverte devant ma porte.

Moi : Mama il y a quoi ?

Elle piaffa en entrant.

Ma mère : J’ai vu la voiture de ton ami là sortir d’ici ? Vous êtes vraiment ensemble ? Il a dormi ici ?

En voilà des questions !

Moi : Il s’appelle Jules et oui il a dormi ici, oui nous sommes ensemble… maintenant dis moi pourquoi tu es tellement de mauvaise humeur que tu ne peux pas me dire bonjour ?  

Ma mère : Excuses moi ma fille… Bonjour !

Elle me fit la bise et m’inspecta de plus près.

Ma mère : Ton homme vient de sortir de chez toi mais tu n’as pas bonne mine… Une dispute matinale ?

Là elle exagère !

Moi : Mama !

Elle éclata de rire et alla s’asseoir sur mon canapé et sorti son téléphone de son sac.

Ma mère : Regarde cette vidéo et dis moi si je peux porter plainte avec ça !

Moi : Hein ? Porter plainte à qui ?

Ma mère : A ton Père !

En entendant ton père, j’ai appuyé le bouton play pour démarrer  la vidéo. C’était une dispute entre mon père et ma mère.

Moi : Mama c’est où ça ?

Ma mère : Regarde la vidéo !

Mon père insultait et menaçait ma mère, apparemment c’est chez elle, on pouvait voir mon père entrain de lui crier dessus en la menaçant du doigt tandis qu’elle était assise sur le canapé de son séjour. Moi qui pensais que ma mère était une analphabète en ce qui concerne la technologie elle me surprenait. Elle avait posé son téléphone près d’elle,  de telle façon qu’il filme la scène sans que mon père ne s’en rende compte.

Il lui vociférait des menaces apparemment il recherchait toujours Diane et il était allée dire à ma mère de me demander où se trouve sa fille, comme elle a refusé il la menacé. Je croyais que c’était tout jusqu’à ce qu’il dise quelque chose et le répète avant de la menacer de mort et enfin quitter la maison de ma mère.

J’ai cru ne pas avoir bien entendu c’est allé trop vite, alors j’ai fait un retour en arrière sur la séquence et j’ai augmenté le volume.

Mon père : Tu ne sais pas de quoi je suis capable ? J’ai montré  à ton feu fiancé de quoi je suis capable… Il a appris qu’il ne faut pas me défier… fais attention à toi, ta vie ne tient qu’à mon bon désire !

J’ai levé des yeux exorbités sur ma mère ! Je n’arrivais pas à croire ce que je venais de voir. Et l’expression sur son visage !

Moi : Mama ça veut dire quoi ?

Ma mère : Il a tué Joseph !

Joseph c’est l’homme le seul autre homme qui était entré dans la vie de ma mère, qui lui a donné du sourire et de la joie, mais qui n’a pas duré car arraché brusquement et bizarrement à la vie et à ma mère pendant que j’étais chez ma tante. Je ne l’ai jamais rencontré ! Mais de ce que j’ai entendu de ma mère et de ma tante, c’était quelqu’un de bien.

Une relation brève pour ma mère qui lui avait définitivement fermé le cœur.

Moi : Tu crois qu’il en est capable ?

Ma mère : Je l’ai longtemps soupçonné ! Joseph est tombé malade à 16 heures, à 22 heures sa sœur m’appelle pour me dire qu’il est mort ! A l’hôpital on a rien vu, rien détecté, moi j’ai pensé à du poison mais je ne pouvais pas le prouver alors j’ai abandonné, mais je suis maintenant certaine que c’est lui qui a enlevé la vie à Joseph !

Elle avait les larmes aux yeux, mon père aurait été une véritable épine dans le pied de ma mère et ça c’est peu de le dire.

Ma mère : Je ne vais pas laissé ça s’arrêter là, je veux porter plainte…

J’ai souri en l’entendant dire ça !

Moi : Tu es certaine ?

Ma mère : Je lui ai dit de ne jamais porter la main sur ma fille, donc oui je suis certaine, il est venu me menacer chez moi en avouant un meurtre ? Je vais lui apprendre que se taire et encaisser ne veux pas dire qu’on est faible !

ALLELUIA !

J’avais envie de danser en écoutant ma mère !

Moi : Ok attends moi je vais me préparer rapidement on va voir Gérôme s’il peut nous aider.

Ma mère : Ok fais vite ! Sauf si la nuit t’a fatiguée…

Attendez ma mère vient de me faire une blague salasse ? Elle éclata de rire !

Ma mère : Je veux seulement un bon pagne ghanéen !

Moi : Mama !

J’ai fais un message vocale à Gérôme pour lui expliquer les deux situations celle de ma mère et celle avec Jules, avant d’entrer dans la douche. Lorsque je suis revenu dans la chambre il  m’avait répondu qu’il était au poste et qu’on pouvait s’y rendre, tout en me demandant de donner son numéro à Jules pour qu’ils se parlent.

Alors j’ai fais un message à Jules ! J’espérais vraiment qu’il ne lui arriverait rien de fâcheux aujourd’hui avec son partenaire et son fils.

Moi : « J’espère que tu vas bien ! Je suis avec ma mère, elle veut porter plainte contre mon père, une longue histoire je te raconterais plus tard ! Gérôme voudrait aussi te parler je t’envoie son numéro, on se parle après Bisou ! Ne te dépense pas trop ! »

La dernière partie me fit sourire moi-même !

Ma mère : Kiki dépêches toi !

Moi : Me voici !

Nous sommes sorti de chez moi pendant que j’expliquais à ma mère comment j’avais découvert qui est le père de Loïc, mon renvoi et tout. Elle me regarda dépassée !

Ma mère : Nous sommes vraiment nulles quand il faut choisir les hommes dans nos vies hein !

Elle avait raison, mais nous nous en sortons plutôt pas mal au final. Au commissariat, Gérôme posa des questions à ma mère sur les circonstances du décès de son compagnon de l’époque, si une enquête avait été ouverte et par qui ? Où ?

Il m’avoua que pour lui c’était effectivement des paroles incriminantes et avec cela on peut tout simplement ouvrir une enquête sur le décès de l’ancien compagnon de ma mère.

Cela dit il enregistra les menaces de mort et l’agression contre moi. Nous tenions enfin de quoi faire payer à cet homme toutes ces années de mauvais traitement.

Mais il restait une question en suspens.

Gérôme : Tu es certaine qu’Abeng n’a rien à voir avec le trafic de son partenaire ?

Moi : Je ne crois pas qu’après lui avoir raconté ce que je savais hier dans la nuit je serais encore debout devant toi, tu ne crois pas ?

Gérôme : C’est vrai il t’aurait fait disparaitre ! Maintenant tu vas faire quoi ?

Moi : J’ai un rendez-vous tout à l’heure, un rendez-vous très important c’est au terme de celui-ci que je te dirais ce que j’ai l’intention de faire.

Gérôme : Je peux savoir avec qui tu as rendez-vous ?

Je ne voulais pas le lui dire !

Gérôme : Kiki… Tu vas encore t’attirer des ennuis !

Moi : Poses un traceur dans mon téléphone ou alors demande à Jules ! Il me trace déjà !

Il secoua la tête sachant que je ne lui dirais rien.

Gérôme : Apparemment vous deux là vous vous êtes trouvé hein…

Après le commissariat je suis rentrée chez moi, j’avais besoin de télécharger la photo de la montre de Samuel Etoa dans mon téléphone avant de me rendre à mon rendez-vous. Même si techniquement ce n’était pas un rendez-vous puisqu’on ne m’attendait pas !

J’avais une boule au ventre en me rendant dans cette maison. Ça faisait des années que je n’y avais pas mis les pieds. Je ne sais pas sa j’y serais la bienvenue, mais sachant ce que j’apportais comme trouble j’étais certaine de ne pas être accueillie à bras ouvert. Encore avec la façon dont j’avais été traité par la mère de Fabrice la dernière fois qu’on s’est vue.

Elle m’avait dit à l’époque que je l’avais déçu !

Cette femme avait été comme une mère pour moi pendant des années, m’avais traité avec respect et amour malgré que nous n’étions pas du même monde. Je ne sais pas si elle sait ce que fais son mari, mais je vais tout de même plaider en la faveur de mon fils.

Il a droit de vivre tranquille sans avoir peur de ce qui pourrait lui arriver, parce que son père aura besoin d’argent ou de succès !

En sonnant chez Les Etoa je me demandais si les choses avaient changé dans cette maison. Le gardien vint m’ouvrir et me fit entrer. Il me demanda que j’attende qu’il prévienne Madame qu’elle avait de la visite.

J’ai attendu mais je savais que si elle refusait de me voir je lui enverrais un mot qui peut-être la ferait changer d’avis.

Il revint et m’annonça que Madame allait me recevoir sur la terrasse de la maison et m’y accompagna.

Ok maintenant il va falloir que je trouve les mots appropriés pour expliquer la situation sans trop causer des dommages ! Mais comment est-ce que c’est possible ? Ce que je vais dire ici, même si j’emballe dans un paquet cadeau en feuilles d’or ne sera autre qu’un carnage.

Et quand je le vis arriver je me suis dit que je ne pouvais pas lui faire ça !

La mère de Fabrice était sur un fauteuil roulant. C’était la pire image à laquelle je ne m’attendais vraiment pas. Qu’est- ce qui lui était arrivé ?

Mme Etoa : Kiki ? Ma fille… qu’est ce que tu fais ici ?

Elle semblait heureuse de me voir, je la regardais hébétée, pendant qu’elle dirigeait son fauteuil électrique dans ma direction.

Que lui était-il arrivé ?

Mme Etoa : Kiki…

J’ai sourit rapidement en allant vers elle pour la prendre dans mes bras et lui faire la bise.

Moi : Comment vous allez ?

Mme Etoa : Oh comme tu peux le voir je me traine doucement… Assieds-toi ma fille ! Tu es belle ! Qu’est-ce que tu deviens ?

Moi : Je… je vais bien ! Je…

Mme Etoa : Tu sembles déstabilisée par ma chaise ?

Moi : Oui je ne savais pas…

Mme Etoa : J’ai eu un second accident il y’ a un an à peu près… J’ai vraiment failli y rester !

Un autre accident ? C’était quoi cette affaire d’accident avec cette femme.

Mme Etoa : Sans les prières et la foi je serais surement parti ! Et toi ma fille, Tu as l’air d’aller bien ? Mariée enfin ?

Moi : Malheureusement non !

Mme Etoa : Mais tu as quand même un homme dans ta vie…

J’ai hésité !

Mme Etoa : Ah tu vois ? Il faut savoir attendre, le bon fini toujours par arriver.

Je ne savais pas quoi répondre à ça, je me demandais même si j’aurais la capacité de parler de ce qui m’amenait chez elle aujourd’hui ?

Mme Etoa : Alors ma fille qu’est-ce qui me vaut la visite ?

Moi : je voulais… c’est un sujet assez délicat dont je voulais vous parler… si vous êtes fatiguée…

Mme Etoa : Kiki je suis invalide ne veut pas dire que je suis en verre ! Vas-y ma fille… Tu as dis que tu as un homme j’ose croire que ce n’est pas mon fils ?

Moi : Oh noon ! Non… on ne se voit plus depuis plus d’un an déjà !

Mme Etoa : Je préfère ça !

Elle me sourit, je ne sais pas mais le sentiment horrible que j’avais de venir parler à cette femme commença à se dissiper, je devais lui dire qui est son mari et dans quoi il trempe sans oublier que même son fils doit être mêlé à ça !

Moi : Bon en fait, ma petite sœur est décédée il y’a quelques temps…

Mme Etoa : Oh non ! Toutes mes condoléances ma belle, de quoi est-elle morte ?

J’ai pris une bonne inspiration.

Moi : Ma tante et elle ont trempé dans une histoire lugubre de trafic qu’enfant !

Mme Etoa : Pardon ?

Moi : Oui, aujourd’hui ma tante est en prison, ma petite sœur est morte de suite d’une césarienne clandestine qui a mal tournée !

Mme Etoa avait les yeux grands ouverts sur moi, pendant ce temps j’essayais de calmer le tremblement de mes mains en les entrelaçant.

Moi : Elle est morte mais l’enfant a survécu, il était un peu fatigué à la naissance mais il allait bien !

Mme Etoa : Gloire à Dieu !

Moi : Amen ! Mais cet enfant était en danger donc nous avons dû le cacher !

Mme Etoa : En danger ? Les trafiquants le cherchaient ?

Moi : Ce ne sont pas des trafiquants ordinaires Mme Etoa ! Ce sont des ritualistes, qui font des enfants avec des jeunes filles pour les présenter en sacrifice devant je ne sais quoi pour avoir de l’argent, du succès…

Mme Etoa : Seigneur ! Exactement comme la secte gabonaise là ? Je ne connais plus son nom !

Moi : C’est une ramification de cette secte effectivement !

Elle leva les yeux ronds sur moi.

Moi : En ce moment… le père de l’enfant est une menace pour lui…

Mme Etoa : Oui mais pourquoi tu viens me dire ça ?

Une femme sortit brusquement de la maison pour nous rejoindre sur la terrasse.

Monique : Tu sais très bien pourquoi elle vient te parler de ça Mama… tu sais…

La première fois que j’avais vu cette femme dans ma vie, elle était enceinte de plusieurs mois et on m’annonçait le mariage de mon gars et elle. La femme de Fabrice, ou plutôt l’ex-femme de Fabrice, qu’est-ce qu’elle fait là ?

Monique : Tu veux faire celle qui ne comprend pas mais tu comprends très bien quel est le rapport avec toi !

Mme Etoa : Monique s’il te plait n’interromps pas Kiki !

Monique : Allez- y Kiki dites nous lequel des deux est le père de votre neveu ?

Lequel des deux ? Elle connait de quoi je parle ? J’étais perdue !

Mme Etoa : Pourquoi tu passes ton temps à raconter des histoires ?

Monique : Quand je parle vous ne me croyez pas ! Maintenant que votre petite préférée, celle qui aurait due épouser votre fils est là s’il vous plait écoutez la !

Mme Etoa se tourna vers moi.

Mme Etoa : Kiki tu disais que tu as dû cacher ton neveu des trafiquants ?

Moi : Surtout de son père ! Parce que c’est lui qui a besoin de l’enfant pour son rituel… Si je suis venue vous parler c’est parce que ma sœur a faites une photo de la montre du père de son enfant…

Je lui ai remis mon téléphone avec la photo dessus, j’ai vu l’expression de son visage changer. Elle savait de qui je parlais, elle me remit le téléphone immédiatement.

Monique : Alors c’est lequel ?

Mme Etoa : Tais-toi ! Tais-toi Monique !

Je la regardais sans rien dire ! Je ne voulais pas l’accabler mais j’avais besoin d’aide ! Elle était la seule à pouvoir mettre un terme à cette histoire.

Mme Etoa : Tu vois la raison pour laquelle j’aurais préféré que Kiki soit ma belle-fille c’est qu’elle est posée ! Elle est venue ici avec un problème grave, une situation qui pourrait me mettre dans de sérieux ennuis et elle est calme, m’explique tranquillement les choses ! Toi tu n’avais même pas le dixième des preuves qu’elle a mais tu as crié des horreurs sur la terre entière !

Monique : Je pari que c’est Fabrice !

Elle se retourna et entra dans la maison. Elle se comportait comme une furie.

Moi : J’ai besoin d’aide !

Mme Etoa : Je sais ! Je sais ma fille ! Ne penses pas que je suis surprise ? Il a déjà fait tellement de chose…

Elle baissa les yeux sur sa chaise roulante avec une émotion particulière dans la voix !

Non ! Il a voulu se débarrasser de sa femme ? Samuel Etoa est un véritable monstre.

Elle leva les yeux sur moi.

Mme Etoa : Ne reste jamais dans un mariage pour les convenances ou pour faire plaisir à tes parents ! Jamais !

Pendant qu’elle me parlait une autre personne arriva dans mon dos.

Fabrice : Mekeng tu fais quoi ici ?

Ce n’était pas un message de bienvenue ça !

Je me suis levé de mon siège. Maintenant je me sentais en danger !

Mme Etoa : Elle est venue me voir ! Toi tu n’es pas sensée être au bureau ?

Fabrice : Figures-toi que le nouveau gars de Kiki a changé les serrures de mon bureau et a demandé que personne de mon service ne soit admis dans les locaux de la société aujourd’hui !

Mme Etoa : pardon ?

Comment Fabrice est au courant pour Jules et moi ?

Fabrice : Elle ne t’a pas dit qu’elle couche avec Jules Abeng ?

Mme Etoa : Ne lui parle pas de cette façon, elle est libre d’admettre qui elle veut dans son lit ! Expliques moi plutôt pour quelle raison Jules te ferait bannir des bureaux ?

Moi : Parce qu’il le vole depuis des années !

Le calme dans ma voix était surprenant étant donné que je sentais que je ne devais plus trainer ici.

Mme Etoa : Kiki s’il te plait fait attention à ce que tu dis !

Je devais lui dire la vérité elle devait savoir pourquoi je mêlais son fils aux activités de son mari.

Moi : Grâce à votre fils et à une de ses manœuvres je me suis faites renvoyer, et donc en représailles mon petit ami l’a mis à la porte !

Je parlais en tendant la plainte de Fabrice à sa mère une fois de plus elle lut et se débarrassa directement du document que j’ai vite rangé dans mon sac.

Mme Etoa : ça ne s’arrêtera donc jamais Fabrice ? Jules est le fils d’un ami cher, que j’ai présenté à ton père, pour qu’il lui montre les ficelles, ils sont devenus associés et vous vous arrangez pour le voler ? Tu signes une plainte contre Kiki en apposant le nom de Jules pourquoi ?  Expliques moi !

Monique : Il ne va pas vous dire pourquoi ?

Nous nous sommes tous tournés vers elle et nous nous sommes tous exclamés en voyant ce qu’elle tenait à la main.

Mme Etoa : Que fais tu avec ça ?

Elle tenait un fusil de chasse dans les mains, je n’avais jamais vu un fusil sous cet angle et de si près.

Monique : Ce que j’aurais dû faire il y’a longtemps… très longtemps…

Fabrice : Monique poses ça tu vas finir par blesser quelqu’un !

Elle éclata de rire.

Monique : Donc maintenant Fabrice Etoa a peur de blesser quelqu’un ? Tu as blessé cette fille je ne sais combien de fois ! Lui faisant croire que tu allais l’épouser, tu m’as blessé combien de fois en m’imposant un mariage vide de sens ! Mais comme ça ne suffisait pas tu t’es attaqué à mes enfants, la prunelle de mes yeux… tu as tué mon bébé… voici mon premier qui n’est rien d’autre qu’une coquille vide ! Un enfant qui ne pourra jamais faire la fierté de sa mère ! Au contraire, je suis obligée de vivre dans cette maison de sorcier pour pouvoir m’occuper de mon enfant ! Ça suffit Fabrice… ça SUFFIT !

Le coup était parti, puis un deuxième… un troisième…

Je n’ai jamais autant retenu mon souffle ! Je n’ai jamais autant eu peur !

J’avais la main sur mon ventre les yeux fermés tellement j’étais sidéré, apeuré ! Elle avait tiré sur moi ? Non, je n’avais mal nulle part, je me suis touchée je n’avais rien même pas une égratignure.

Mme Etoa : Fabrice… Fabrice…

Il était allongé sur le carrelage de la terrasse, une marre de sang l’entourait, il avait les yeux ouverts et on pouvait l’entendre respirer fort, cherchant son souffle. Monique avait posé son fusil sur une chaise et s’est assise, elle prit son téléphone, pendant que le gardien et les femmes de ménage accouraient, elle appela un numéro d’urgence.

Je l’ai entendu donner l’adresse et expliquer pourquoi elle appelait. Moi je ne pouvais pas bouger, je regardais le corps de Fabrice qui s’éteignait peu à peu.

Mme Etoa : Kiki aide-moi !

Elle pleurait en me tirant par la main, alors j’ai bougé ! Je me suis agenouillée pour sentir le souffle de Fabrice, j’avais maintenant du sang partout, c’est là que j’ai paniqué et je l’ai appelé.

Il a décroché aussi vite mais ma voix affolée ne lui permettait pas de me saisir.

Jules : Kiki… calme toi…

MOI : Jules s’il te plait j’ai besoin d’aide… Fabrice est mort !


KIKI DU 237