Épisode 4

Ecrit par Mona Lys

Episode 4


TERRY


– Chéri, nous devons y aller.

– Suis-je vraiment obligé ?

– Tu as promis !


Je pousse un soupir. Je sais que j'avais dit oui mais maintenant je n’ai aucune envie de me rendre au chevet de cette femme. La voir est la dernière chose que je désire. Mais je sais que ma femme ne me lâchera pas la grappe tant que je ne l'aurais pas fait. Ma mère aussi s'y est mise. Son sort à cette femme m’importe peu. Je n'ai absolument aucune compassion pour elle. Je pense même qu'elle n'a que ce qu'elle mérite.


– Descend parler avec ta mère le temps que je vérifie nos affaires.

– Tu tiens vraiment à venir avec nous ?

– Ouais. Carine aura besoin de soutien. Elle ne peut compter sur toi vu que tu t'en fiche pas mal.


Je lui fais un léger sourire. Elle tchipe. Je la laisse donc dans la chambre et descends rejoindre ma mère et ma sœur en bas. Carine, contrairement à moi, est très affectée. Je retrouve ma mère seule. Je l'embrasse et m'assois près d'elle.


– Elle est où Carine ?

– Aux toilettes. Ça va ?

– Oui !

– Chéri, je sais que si ça ne tenait qu’à toi seul, tu allais laisser la femme-là mourir comme ça. Mais ta sœur est affectée. Même si elle ne la considère plus comme sa mère, elle a quand même vécu avec elle donc forcément ce qui se passe va la toucher. Je veux que tu fasses un effort pour elle. Elle a besoin de toi.

– J'en suis conscient. Je serai là pour elle.

– Je ne parle pas de ça. Je sais que tu seras toujours là pour ta sœur. Je te parle de pardonner à cette femme pour le repos de son âme.

– Je n'ai aucun ressentiment à son égard.

– Tu pourras donc lui dire que tu lui pardonnes ?

– Je n’avais pas l’intention de la voir. Juste accompagner Carine dans l’hôpital.

– Mais elle veut vous voir tous les deux. Elle veut te demander pardon.

– Je ne sais pas comment je vais réagir en la voyant. Je risque de la détester pour de vrai. Elle m'a jeté à la poubelle.

– Et voici l’homme que tu es devenu. Le fait qu'elle t'ait jeté dans les ordures ne t'a pas empêché de réussir. Tu es le grand Terry YOUL.

– Uniquement grâce à toi.

– Donc fais ça pour moi.


Je souffle.


– Ok.


*Mona

*LYS


Nous pénétrons ce petit centre communautaire au Mali, précisément à Gao où est gardée Léontine. J'ai voulu empêcher Trisha de venir avec nous dans cet endroit miteux à cause de son état mais elle en a fait à sa tête. C'est un tout petit hôpital qui fait plus dans le social pour les personnes défavorisées. Il y a des malades çà et là dans les couloirs. Bien que l'endroit soit propre, il se dégage quand même dans l'air une odeur pas très agréable. Je serre la main à ma femme qui comprend mon angoisse. Pour avoir été malade dans mon enfance, voir ces personnes presque mourantes me ramène de mauvais souvenirs. Notre hôte qui est une infirmière nous conduit à la directrice du lieu. Elle nous donne la place dans son bureau. Moi je reste debout mais Trisha m'oblige à m’asseoir.


– Soyez les bienvenues, entame la directrice avec un accent. Vous êtes là pour la patiente Léontine KOUASSI ?

– Oui, répond Carine.

– Au téléphone vous aviez dit être de sa famille. Puis-je savoir qui vous êtes exactement pour elle ? Ses enfants ?

– Non ! Répondé-je.


Trisha me fait des gros yeux.


– Qui nous soyons n'a vraiment pas d’importance, continué-je sans me soucier de ma femme. Nous voulons juste la voir parce qu'elle l'a demandé.


Elle passe son regard sur nous à tour de rôle.


– Je comprends. Elle m’avait déjà compté toute l’histoire. Je voulais être sûre que…

– Pouvons-nous aller à l’essentiel s’il vous plaît ? Nous avons d’autres obligations.

– Ok. Mais avant qu’on aille, laissez-moi vous prévenir que ce que vous allez voir risque de vous choquer. Elle n'a presque plus de chair sur les os.

– Comment est-elle arrivée ici ? Interroge Carine.

– Nous l'avions juste trouvé couché devant l’hôpital. Elle m'a raconté son histoire et ce qui expliquerait son état c'est qu'elle a été mystiquement envoutée par un riche homme qu'elle aurait rencontré à Dubaï. Ayant entamé un tour du monde, c’est ici que l’homme a jugé bon d'en finir avec elle. En plus de l’envoûtement que nous n'arrivons pas à détecter, nous lui avions diagnostiqué un cancer de l’utérus. Je ne lui donne pas la fin de cette semaine.


Carine baisse la tête toute attristée. Ça me fait de la peine qu'elle soit affectée par l’état de cette femme. Je déteste voir ma sœur malheureuse. Nous suivons la femme jusque devant la chambre où elle se trouve. Je me tourne vers ma femme.


– Tu devrais rester ici. Je refuse que tu voies une femme au stade de la mort.

– Je n'avais pas l’intention de rentrer. Mais chéri, s'il te plaît, évite de la heurter. A défaut de compatir, garde juste le silence.

– Ok. Retourne près de Rico maintenant.


Elle pose un baiser sur mes lèvres et tourne les talons. Carine et moi emboitons le pas à la directrice dans la chambre. Je vois un lit, mais je n'y vois personne. La directrice s’arrête pourtant près. C'est une fois beaucoup plus proche que je remarque cette forme complètement squelettique dans le lit. C'est elle ça ? Ce n'est pas possible ? Malgré moi j'en suis choqué. Elle est quasiment méconnaissable. Carine, la voyant, part dans un sanglot. Je lui prends automatiquement la main. La directrice nous laisse seuls.


– Mes enfants ! Dit-elle faiblement.


La colère remonte à l’intérieur de moi en l’entendant nous appeler ainsi. Mais je ne dis rien, pour Carine. Elle sourit en regardant Carine.


– Comme tu es belle ma petite chérie.

– Qu’est-ce que tu es devenue maman ? Pleure Carine.

– Je ne fais que payer pour mes péchés. J'ai presque tué mon premier enfant que j'ai jeté dans les ordures, j'ai rendu mon deuxième enfant alcoolique en lui volant son fiancé. Je suis revenue des années plus tard dans le seul but de…


Elle est prise de toux.


– Dans le seul but de me faire de l’argent. Je suis passé d'homme en homme rien que pour le matériel. J'ai rejeté l’essentiel.


Elle se met à pleurer. Je détourne les yeux au risque d’avoir compassion.


– Je vous demande pardon. Je regrette tellement tout ce que j'ai fait. Si je pouvais revenir en arrière je le ferais. Mais c'est trop tard. Je vais mourir. Tout ce que je vous demande c'est de me pardonner. Je ne veux pas mourir sans avoir votre pardon.


Elle lève légèrement la main vers Carine. Celle-ci regarde avec hésitation sa main. Elle se tourne ensuite vers moi. Je lui fais un léger oui de la tête. Voir cette femme ainsi me fait comprendre que ça n'en vaut vraiment pas la peine de continuer à la détester. La vie s'est déjà chargée d'elle. Carine lui prend la main et toutes les deux se remettent à pleurer.


– Je te demande pardon pour tout Carine. Je t'en supplie.

– Je te pardonne maman. Je n'ai plus rien contre toi.

– Je sais déjà que tu es heureuse. Mais continue de l’être encore plus. Surtout profite bien de ta famille. C'est la plus belle chose que Dieu nous ait donné.

– J'ai compris maman.


Léontine lève les yeux sur moi. Je n'ai pas bougé un seul instant de ma place depuis notre entrée.


– Terry, je ne peux rien exiger de toi. Je veux juste que tu trouves en toi la force de me pardonner.


Je fais juste oui de la tête. Elle sourit. Elle revient à Carine à qui elle demande de se calmer. Lorsque Carine se nettoie le visage. Je remarque les yeux de Léontine qui se ferme petit à petit. Je prends automatiquement la main de ma sœur. Comme si elle se rendait compte que quelque chose se passait, elle se retourne maintenant vers le corps sans vie couché dans le lit. Elle étouffe ses pleurs dans la paume de sa main. Je la fais sortir et la prends dans mes bras. Je la laisse pleurer, vider tout son chagrin. Je sais que ce n’est pas facile pour elle surtout qu'elles ont vécu ensemble. Il est difficile d’oublier les moments passés auprès d’une personne quel que soit ce qu'elle a pu nous faire de mal. Je sais qu'elle l’aimait malgré tout.


– Je suis désolée de pleurer de la sorte. Je ne devrais pas.

– Tu en as tous les droits. Je ne t'en veux pas.


Je la garde encore dans mes bras avant qu'elle ne se ressaisisse. Je lui tends le mouchoir de mon costume.


– Est-ce qu’on peut ramener le corps au pays s'il te plaît ?

– On fera tout ce que tu veux. Mais je ne veux pas que tu t'en occupe. Laisse Safi gérer.

– D’accord.


De retour dans notre chambre d’hôtel, je jette un coup d'œil à mes mails le temps que Trisha prenne sa douche. Je vois le mail de mon Docteur de France qui me demande de me rendre de toute urgence à son cabinet. Je l'appelle pour m’assurer qu'il ne s’agit de rien de très grave.


– « Allô ? »

– Bonsoir Docteur. Ici Terry YOUL. Je viens de lire votre mail. Il y-a-t-il un problème avec mes examens ?

– « Euh, au fait, il y a un problème mais pas avec vos analyses. Je préfère vous en parler de vive voix. » 

– Ok je prendrai l'avion demain très tôt.

– « Bien monsieur. »


Trisha apparaît quand je raccroche. Elle s’essuie les cheveux.


– Je dois me rendre en France demain.

– Ah bon ? Pourquoi ?

– Le Docteur désire me voir.


Elle stop son geste. Son regard devient inquiet.


– Non il n'y a rien de grave. En tout cas c'est ce qu'il m'a dit. Ce doit être à propos d’autre chose.

– Je l’espère vraiment.


Elle fait tomber sa serviette qui lui nouait la poitrine et s'assoit sur mes jambes. Je pose un baiser sur son ventre.


– Je suis fier de toi, affirme-t-elle.

– Merci ! Safi vous rejoindra demain pour entamer les démarches de rapatriement du corps.

– Je veux encore rester deux jours pour faire des achats. Ici il y a de bon Bazin très riche.

– Ok mais tu ne te surmène pas s'il te plaît.

– A vos ordres monsieur mon mari.


Je glisse mes mains sur ses fesses nues. Elle commence à les bouger sur moi. Elle m’oblige à me coucher. Je reste allongé sur le dos à profiter de cette douce torture qu'elle m'afflige. Me retrouver en ma femme après une dure journée stressante, c'est tout ce qu'il y a de mieux pour moi.


*Mona

*LYS


A peine mon jet atterrit que je prends directement le chemin de la clinique. Je veux finir au plus vite pour rentrer retrouver ma famille. Je n'aime plus rester loin d'elle. Je préfère être là pour être plus rassuré que ma femme et mes enfants vont bien. J'entre dans le bureau du Docteur BELLEVILLE qui dès qu'il me voit se lève.


– Soyez le bienvenu M. YOUL.

– (M’asseyant) Merci. Quelle est l’urgence ?


Il se gratte la tête. La confusion se lit son visage.


– Au fait euh, il y a eu une très grosse confusion qui nous met maintenant dans un imbroglio.


Je fronce les sourcils.


– Vous avez découvert quelque chose d’anormal dans mes analyses ?

– Non. Vos résultats ne montrent rien d'anormal. Les voici donc.


Il me tend un document que je parcours.


– Je vois que vous n'avez plus eu besoin d’analyser ma semence.

– Je n'en ai jamais eu besoin. Mon second a fait une erreur en vous en demandant.

– Bon ok pourquoi suis-je là ? Demandé-je en refermant le document. Vous auriez pu m’envoyer mes résultats par mail.


Il redevient confus.


– C'est complexe M. YOUL.

– Vous me faites donc perdre mon temps.

– Non Monsieur. Bon voilà. Après les analyses que je vous avais personnellement faites, j'étais sorti un moment du pays. Je n’étais donc pas informé que l'autre Docteur vous avait demandé un échantillon de votre semence.

– Il m’avait pourtant dit que ça venait de vous.

– Oui au début je l’avais dit mais après j'ai constaté que ça n'était plus nécessaire. Voilà donc qu’à mon retour de voyage, on m’informe d'un incident qui a eu lieu.


Je le regarde attendant la suite.


– Il se passe qu'en mon absence, l'une des infirmières s'est mélangée les pédales dans les dossiers. Il y avait ce jour trois rendez-vous de jeunes femmes. Deux qui devaient se faire inséminer, dont l'une n'est plus venue et une qui devait se faire consulter par un gynécologue.

– En quoi suis-je concerné ? Je ne suis pas Médecin.

– Vous êtes concerné dans le sens où votre semence a accidentellement été inséminée à une des patientes présentes.


Je plisse les yeux. Je crois avoir mal entendu. Je le regarde sans réagir. Il se lance dans une tirade sans fin au bout de laquelle il m’informe qu'une femme est enceinte de deux mois et que j'en serais le père.


– C’est une caméra cachée ?


Il se racle la gorge.


– Non Monsieur. Nous l’avons su quand la femme en question est venue faire un scandale il y a quelques jours. J’ai interrogé les infirmières et la concernée a avoué son erreur.

– Erreur ? Vous avez dit erreur ?

– Monsieur YO…

– Il n'y a qu’une femme dans ce vaste monde qui porte ma progéniture et c'est Trisha YOUL, MA FEMME.

– Je suis conscient de la gravité de la situation. Nous sommes prêts à faire tout ce que vous voudrez.


Je me lève.


– Bien. D’abord faite avorter cette femme. Je ne veux rien savoir d'elle. Je refuse que mon sang soit dispersé. Pour le reste vous aurez de mes nouvelles.


Je pose à peine la main sur le poignet de la porte quand celle-ci s’ouvre avec fracas.


– Je veux voir le Directeur de cette clinique immédiatement, hurle une femme en pénétrant la pièce.


Le second Docteur de la clinique entre à la suite de la femme.


– Comment avez-vous pu faire une telle erreur ? COMMENT ?


Je regarde la femme de plus près. Elle tourne aussitôt la tête vers moi.


– Terry ?

– Carla ?

– Vous vous connaissez ? Questionne le Docteur BELLEVILLE en passant son regard de moi à Carla.

– Oui, répondé-je. Mais ce n’est rien d’important. J’y vais.


J’ouvre la porte.


– Attendez Monsieur YOUL. C’est elle la femme qui a été inséminée avec votre semence.


Mon cerveau émet un bug à cette annonce. Je me retourne vers lui les yeux hagards. Carla fait de même.


– Quoi ? Disons-nous ensemble elle et moi.


Le Docteur répète sa phrase mais je l’entends à peine. Carla ? Non pas possible.


– Non, dit-elle la voix cassée. Non ça ne peut pas être possible. NON PAS ÇA. NON.


Elle ressort de la pièce précipitamment. Moi je reste là complètement abasourdi.


– Monsieur YOUL…

– Rappelez-la et dîtes-lui que je veux qu’elle se fasse avorter sur le champ.


Je sors à mon tour sans attendre sa réponse. Il n’est pas question que j’aie un enfant d’une autre femme. Encore moins cette femme-là. 


Je fais un énième tour sur moi-même. Depuis mon retour de la clinique je ne fais qu’arpenter ma suite. Ça ne peut pas m’arriver à moi. Pourquoi de toutes les femmes qui puissent exister, ce soit Carla, la sœur jumelle de ma défunte femme qui porte mon enfant ? Toutes ces manigances contre moi et Trisha défilent devant mes yeux. Elle avait engagé des filles pour faire vivre un enfer à Trisha. Elle a tenté de me séduire pour prendre la place de ma femme. Je l'avais fait quitter le pays de force. Je la détestais, et je la déteste encore pour tout le mal qu’elle a fait. Je n’arrive pas à croire qu’ils aient pu commette une telle erreur. Faire de moi le père de l’enfant d'une autre femme que la mienne ? En plus elle ? Hors de question. Qu'ils la fassent avorter et on en reparle plus. Je suis trop bien heureux avec ma famille pour foutre tout ça en l'air à cause d'une idiotie.


Je suis réveillé par la sonnerie de mon portable. Je prends le temps de me frotter les yeux avant de le récupérer. J’ai eu du mal à fermer les yeux tant je n’ai fait que cogiter sur cette histoire. C’est le numéro du Docteur BELLEVILLE. J’espère qu’il m’annoncera qu’ils se sont débarrassés de la grossesse.


– J’espère que vous avez une bonne raison de m’appeler à cette heure de la nuit.

– « Euh, au fait, Monsieur, il y a un problème. Il est préférable que vous veniez maintenant à la clinique. »

– Ok.


J’arrive en une trentaine de minute à la clinique. Je rencontre le Docteur qui donne des instructions à une infirmière. Il la libère quand il me voit avancer vers lui.


– Que se passe-t-il ?

– La jeune femme est ici.

– Et ?

– Dans un état critique. Avant que nous ne la contactions pour lui parler de l’avortement, elle a été transférée ici par son fiancé qui par la suite l’a abandonné entre nos mains. Selon les informations qu’il nous avait données bien avant, elle n’aurait aucune famille.

– Docteur, vous m’épuisez le cerveau à force de tourner autour du pot. Qu’est-ce que je fous ici à cette heure de la nuit ?

– Elle a tenté un suicide. Elle aurait bu des produits toxiques. Et selon les résultats des analyses qui m’ont été rapporté par le deuxième Docteur, cette tentative a mis en danger la grossesse donc si nous risquons un avortement, nous risquons par la même occasion de la rendre stérile et mettre sa vie en danger. Elle risque de ne pas survivre.


Je retiens entre mes dents un juron. Me voilà dans la merde.


– Psychologiquement, elle n’est pas très stable. Nous n’en connaissons pas encore la raison. Mais si elle a tenté de se suicider ça voudrait dire qu’elle non plus ne veut de cette grossesse.

– N’y-a-il pas d’autre solution pour interrompre cette grossesse ?

– Je suis dans le regret de vous dire non. On aurait pu envisager attendre son rétablissement mais nous en sommes déjà à deux mois, bientôt trois. La grossesse est déjà avancée.


Il commence à marcher. Je lui emboite les pas. Il continue de m’expliquer l’état de santé de Carla jusqu’à ce que nous arrivions devant la fenêtre d’une chambre. Je vois à travers la vitre Carla allongée dans le lit. Elle a l’air très faible. Ils ont même dû lui mettre un masque à oxygène. Trisha va me tuer. Elle ne supportera pas qu’une autre femme soit enceinte de moi, à fortiori s’il s’agit de Carla, sa plus grande ennemie. Penser au mal que cette histoire fera à ma femme me fait monter la moutarde au nez.


– Je veux que cette infirmière qui a fait cette erreur soit renvoyée sur le champ, ordonné-je en sortant mon portable de ma poche.

– Monsieur YOUL je comprends que…

– Non vous ne comprenez rien, le coupé-je en le fixant durement. Vous ne comprenez pas le merdier dans lequel vous m’avez mis. Et puisque je suis dans cette merde, des têtes doivent tomber. Je ne me répéterai pas Docteur BELLEVILLE.


Je marche vers la sortie de la clinique mon portable vicé à l’oreille.


– « Chéri ? Qu’est-ce qui se passe ? »

– Tu dois venir le plus tôt possible maman. Nous sommes dans la merde.

T.Y : Cet homme à to...