Épisode 4️⃣
Ecrit par Jereda
Il est agacé par le tour que prend la conversation et jette un œil à sa montre.
— Je vais vous mettre en contact avec la professionnelle qui a eu le privilège d’organiser la fête l’année dernière.
— Vous continuez de me traiter d’incapable sans avoir regardé mon planning d’organisation.
Cette opportunité d’organiser un tel évènement serait un atout considérable dans son rapport de stage. Le nom de l’entreprise à lui seul est déjà une réussite en soi, d’autant plus qu’elle est étrangère.
— Je veux juste éviter un fiasco, des impréparations. Il y va aussi de mon équipe et de ma réputation.
— Tout ce que je vous demande, M. Omar, c’est d’évaluer le planning que j’ai conçu. S’il vous plaît.
Il hoche la tête puis range ses clés de voiture dans la poche de son pantalon.
— Nous avons déjà perdu une semaine. Apportez-le-moi en fin de journée. Et pensez à emprunter les escaliers quand vous viendrez. À ce rythme, vous ne supporterez pas la pression au soir de l'événement.
Annie reste muette, tandis que ses yeux se perdent à contempler sa démarche à la fois nonchalante et énergique qui met en valeur son fessier ferme. Elle détourne rapidement la tête, se rappelant qu’elle est dans la cour, exposée.
***
— Nina ! Vous partez déjà ? M. Omar est-il dans son bureau ?
— Mais, Annie, pourquoi passes-tu par les escaliers si à cette heure de l’après-midi il n’y a pas grand monde qui utilise l'ascenseur ?
— Euh… je voulais éviter d’être retardée par les arrêts. Et… j’aime bien les escaliers, c’est pratique pour l’entretien du rythme cardiaque. Tu sais qu’ici, on est toujours en mouvement.
— Bon, si c’est ce que tu préfères. Annie se contente de sourire tout en calmant sa respiration saccadée après son exercice forcé.
— Au fait, félicitations Annie ! Tu fais du bon boulot, à ce qu’il paraît. Personne n’y croyait vraiment. Sauf peut-être M. Omar. Il a toujours eu une bonne intuition. C’est un manager très avisé malgré son jeune âge. Il a bien fait de défendre ta candidature pour que ton délai de stage soit révisé. Il a eu raison.
— Pardon?
— Comment ça, tu ne le savais pas? Tout le monde est au courant. Ce qui a même suscité des ragots sur vous deux. C’est la première fois, je peux te l’assurer, qu’il se mêle d’une candidature de stagiaire en dehors de son service. Tu le connais, il n’aime pas l’à peu près.
— Je… ne le connais pas tant que ça…
— Heureusement, son sérieux et sa rigueur, ta discrétion aussi, ont fait cesser les kpakpato*.
— Hum.
— Bon, je dois y aller. Valence n’est pas dans son bureau. Il a été toute la journée en réunion à l’extérieur. Tout va bien ? s’enquiert-elle.
— Oui, oui, tout va bien. La fête est dans quelques jours seulement, alors, je voulais son approbation sur quelques détails. C’est tout.
— Je vois. Mais ne t’inquiète pas, tout se passera bien. On parle déjà de toi avec des compliments à l’appui.
— Ce qui avant… n’était pas le cas, c’est ça?
Nina se contente de hausser les épaules, puis s’en va.