Episode 5

Ecrit par Annabelle Sara


Ma tante était fâchée c’est son droit, tout comme c’est le mien d’exiger de sa part plus de considération. J’en avais vraiment marre d’être la serpillère de cette femme. Je sais que nous avons des antécédents toutes les deux mais rien qui justifie qu’elle se comporte de la sorte avec moi.

Nous étions réunis toutes les 3 au chevet de ma sœur qui avait fait une crise de palu, elle était couchée dans une salle commune à l’hôpital de la caisse et des infirmières lui mettaient une perfusion.

C’était le moment rêver pour mettre les choses au clair avec ma Tante et ma Mère.

Moi : Tantine je ne voulais pas t’offenser mais franchement je ne vois pas comment tu peux cautionner qu’une fille de 19 ans tombe enceinte et que personne ne dise rien. Elle n’a pas de revenu, les études elle n’a pas encore fini même le gars qui la mise dans cet état on ne le voit pas ! Et tu me demande de ne rien dire ?

Ma Tante : Toi d’autrui ! 19 ans n’est pas un mauvais âge pour commencer à accoucher Madame la sabitou… et ce n’est plus comme avant que lorsqu’une jeune fille tombait enceinte on la chassait de la maison familiale…

Moi : Tantine je n’ai jamais dis qu’on devait la chasser de la maison familiale, je dis juste qu’on doit la mettre face à ses responsabilités ! Mais si à chaque fois tu es là pour la protéger et prendre sa défense lorsqu’elle fait n’importe quoi, elle ne va jamais grandir ! Bientôt elle devra s’occuper à la fois d’elle-même et de son bébé…

Ma Tante : Esseu c’est alors de sa faute si elle a fait une crise de palu ?

Moi : Oui, on lui a demandé de prendre un traitement préventif tous les mois depuis le début du second trimestre la bonne dame n’a pas suivi maintenant elle est hospitalisée et on se retrouve entrain de dépenser un argent qui aurait servi à autre chose !

Ma Tante : Avec toi c’est toujours un problème d’argent ! Ta fille ci hein ? Elle n’est pas Bamiléké par hasard ?

Ma mère nous observait depuis un moment sans rien dire.

Ma mère : Ma’amang, Kiki a raison ! Ça fait cinq mois que Magon est enceinte et personne ne connait le gars qui l’a enceinté !

Ma Tante : Quand vous passez le temps à l’agresser vous voulez qu’elle vous parle comment ?

C’était la goutte d’eau !

Moi : Tantine, je suis fatiguée ! A l’heure ci je ne fais plus de plan… Si Magon ne dit pas à sa mère qui est le géniteur de son bébé je ne sors plus mes 5 francs ! Pas ce que tu dis que je suis Bamiléké ! Même pour sa mère elle n’a aucune considération et toi tu cautionnes… Je ne suis pas sur ça !

Ma Tante : Kiki ne m’énerves pas !

Ma Mère : Elle a raison ! On lui a donné assez de temps… on fait comme ça elle-même ne sait pas qui c’est hein !

Ma Tante : Akieu tu vois alors ce que vous dites ?

Moi : Tantine c’est ta complice il faut lui parler pardon !

Elle semblait résignée, elle hocha la tête avant d’entrer dans la salle pour aller rester auprès de sa nièce chérie.

Ma Mère : Hum, Kiki c’est l’alcool que tu as bu qui t’a donné le courage de tenir tête à ta Tante ?

Ma Mère me connait mieux que personne, pendant que Magon était la préférée de ma Tante, ma Mère savait qu’elle pouvait toujours compter sur moi et vice versa.

Moi : Mama pardon laisse j’ai même bu quoi ?

Ma Mère : Qu’est-ce qui te déranges alors comme ça ? Ne me dis pas qu’il n’y a rien je te connais…

De toutes les façons j’avais besoin d’en parler.

Moi : J’ai vu Fabrice tout à l’heure… il était là avec Nyango ! Tu te rends compte ma meilleure amie avec le gars qui…

Ma Mère : Attend, ils sont arrivés au snack ensemble ?

Moi : Non il était déjà là mais moi je ne l’ai pas vu avant qu’elle n’arrive nous traverse comme si elle ne nous voyait pas pour aller le saluer ! La fille là hein, je ne sais pas pourquoi je reste ami avec une fille comme ça…

Ma Mère : Ne condamne pas encore, tu ne connais pas pourquoi ils se sont rencontrés…

Moi : Mama je m’en fous ! Si elle est mon amie elle ne peut pas être la sienne…

Ma Mère : Kiki je comprends que tu as encore mal quand tu vois le gars-là sachant qu’il t’a fait ce qu’il t’a fait… D’ailleurs je ne sais pas pourquoi tu es encore énervée, il a été honnête avec toi, un peu tard mais il a été honnête donc franchement passe à autre chose. Quand ton père m’a abandonné avec vous si c’est amis avaient décidés qu’ils ne pouvaient pas être amis avec moi parce que leur ami n’était plus avec moi je ne sais pas où je serais !

Moi : Mama ce n’est pas la même chose !

Elle secoua la tête, parce qu’elle savait que quoi qu’elle dise je ne vais pas écouter. La blessure que m’avait infligée Fabrice cette fois était bien trop profonde.

Cette soirée se termina dans le calme, Magon promit d’appeler l’autre responsable de sa grossesse.

Le week-end était calme pas de mauvaise amie dans les parages encore moins d’ex parasite. Lundi au boulot je ne sais pas pourquoi ce qu’Alfred m’avait dit de notre superviseur m’avait intrigué, comme quand on te dit que si tu siffle dans la nuit tu vas attirer les serpents, tu vas tester juste pour voir si c’est vrai !

Tony était un Monsieur déjà et de ce que je sais il a une concubine avec qui il vit et avec qui il a des enfants. Alors pour moi il était intouchable, même s’il faut reconnaitre qu’il a de la personnalité et du charisme. Il est strict et exigeant dans le travail mais il ne s’emporte jamais. Je ne voulais pas croire qu’il a les yeux sur moi.

Il est loin du genre d’homme qui m’attire en temps normal, disons qu’il est à six tablettes de chocolat de distance de ces hommes mais peut-être que si je ne recherchais pas le physique et plutôt  la personnalité je ne serais pas dans cette situation aujourd’hui. Une femme prit place face à moi avec un appareil qui apparemment n’avait pas démarré normalement la procédure voulais que je l’envoi d’abord chez un technicien qui devait déterminer si je pouvais o pas changer son appareil et pendant que je m’occupais d’elle j’ai levé les yeux.

Tony avait effectivement les yeux sur moi, avec une lueur bizarre, ça me mit immédiatement mal à l’aise ! Pas parce qu’il bavait littéralement en m’observant en s’imaginant que personne d’autre ne le verrai mais surtout parce que tous le monde voyait ses yeux et me jetait des regards en coin.

Comment j’ai fait pour ne pas voir ça depuis ?

Il faut que ça s’arrête !

Mais comment faire pour qu’il arrête ? C’est bien trop malsain et j’ai trop de souci en ce moment pour en rajouter. A la pause je suis allez voir Alfred directement.

Alfred : Kiki c’est how ?

Moi : Gars ça ne va pas !

Alfred : Il y’a quoi ma belle ?

Moi : Ce que tu racontais vendredi là… J’ai vu ça aujourd’hui !

Alfred : Ahahahaha, tu as confirmé comment le père là te dévores du regard noooo…

Moi : Massa !

Alfred éclata de rire, moi je n’avais pas le cœur à rire je sais ce qu’implique d’avoir un supérieur  qui  vous fait du rentre dedans. Ce sont des histoires qui ne finissent jamais bien, surtout pour le petit employé.

Moi : Ne ris pas pardon, je suis dépassée !

Alfred : Tu vas faire quoi ?

Moi : Comme quoi ?

Alfred : Gars esseu tu a le moule ma chérie ? Fonces noooo !

Moi : Jamais ! Pas avec quelqu’un avec qui je travaille… ça crée trop de problème, je dois lui dire d’arrêter de faire ça…

Alfred : Vraiment hein la go ci tu aimes mimba les réglos, ton supérieur te calcule et toi au lieu de faire les équations pour évoluer tu restes ici…

Moi : Pardon ! Je n’ai jamais fais ce genre de chose, ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer !

Alfred : Et tu crois qu’il va juste falloir que tu lui dises que tu n’es pas intéressée pour qu’il te laisse tranquille ?

Je savais bien que ce ne serait pas aussi facile mais je devais faire en sorte que mon supérieur arrête de me manger des yeux de cette façon au vu et au sut de tous.

Moi : Je suis dépassée…

Alfred : Bon je peux t’aider…

Moi : Comment ?

Alfred : Qu’est-ce qui peut décourager un homme quand il vise une femme ?

Moi : Je ne sais pas !

Vous vous savez ?


KIKI DU 237