Épisode 8
Ecrit par Mona Lys
Episode 8
***Loraine***
Je suis heureuse que Carl commence à se détendre un peu parce que vraiment il était trop coincé. C’est quel homme qui ne rit jamais ça !? Mais je le trouve quand même mignon quand il est comme ça surtout avec ses muscles qui le rende super sexy. J’avoue que j’aime bien sa manière d’être mais surtout ses yeux, sa manière de regarder. J’ai appris à lire ses différentes émotions dans ses yeux. Son visage n’affiche jamais d’émotions, il est toujours neutre mais ses yeux disent tout, il faut juste apprendre à les comprendre. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un comme ça et je dois avouer que c’est quand même un peu intriguant. C’est vrai qu’on dit que les yeux parlent mais pour lui c’est vraiment la totale.
Je commence à beaucoup aimer nos séances. On ne fait plus que faire des exercices mais on échange aussi. Bon lui n’est pas trop bavard mais le peu qu’il dit me va. La séance d’aujourd’hui est un peu relaxe parce j’ai déjà atteint le résultat que je voulais donc nous faisons juste des exercices pour détendre et affermir mes muscles. Il m’apprend des positions un peu difficiles qu’il pratique lui-même et je dois dire qu’il est vraiment fort. Je n’arrive même pas à tenir plus d’une minute.
Moi : La vache Carl c’est trop dur.
Carl : Ca le serait moins si vous fermiez un peu votre bouche. C’est de l’énergie que vous gaspiller.
Moi : Haha très drôle.
Carl : Bon attendez que je vous montre une autre posture.
Il vient vers moi qui suis couché sur le ventre au sol. Il pose ses mains de part et d’autre de mes hanches puis les soulèves jusqu’à une certaines hauteurs mes bras tendus vers le sol. Alors qu’il positionne mes hanches mes fesses se collent à lui et je sens un gros truc contre moi. Putain il doit en posséder celui-là. Une petite envie brève me traverse mais je reprends mes esprits aussitôt.
Nous changeons encore de position mais cette fois je suis couché sur le dos au sol. Tout doucement il se place au-dessus de moi en position couché mais nos corps ne se touchent pas. Il prend appuie sur une main qu’il a placé juste à côté de ma tête afin de rester à une certaines hauteur de moi même s’il est quand même un peu proche. Il place son autre main sur mon pied droit qu’il plie en l’emmenant vers moi. Il la place sur mon genou qui est plié et y exerce une pression pour la faire craquer. Je dois avouer que cette position dans laquelle nous sommes me donne quelques bouffées de chaleur surtout avec nos regard mêlés l’un dans l’autre. C’est fou comme j’aime sa manière de me regarder. Nos yeux n’arrivent pas à se détourner et je peux sentir sa respiration sur mon visage.
Carl : Maintenant faites des mouvements de vas et viens, je veux dire tendu et plié avec votre pied.
Il me le dit sans me quitter du regard et à l’entente des mots vas et viens mon corps frémi un tout petit peu. Je commence à bouger mon pied et tout doucement il glisse sa main sur le côté de ma cuisse comme pour sentir mes muscles bouger. L’atmosphère devient un peu trop intime à mon goût mais bizarrement je me sens bien. Je sais que ça n’a rien à avoir mais j’aime le fait que sa main soit posée de cette façon sur ma cuisse, ça faisait une éternité qu’on ne m’avait pas touché de la sorte.
Moi : Vous savez que vous avez des yeux magnifiques ?
Je n’arrive pas à croire que je lui ai dit ça. Non mais qu’est-ce qui me prend ? Il ne répond rien mais je peux lire dans ses yeux une petite lueur comme s’il appréciait mon compliment. Il ouvre enfin sa bouche que je trouve sexy subitement.
Carl : C’est la première fois qu’on me le dit.
Je lui souris ravi par sa réponse et ses yeux montrent qu’il sourit intérieurement. Merde je suis en train de craquer pour ce type.
« Je dérange peut-être ? »
On tourne la tête en harmonie pour voir Charles qui a des paquets en mains. Carl se relève aussitôt et m’aide à me lever. Je m’excuse auprès de Carl et m’avance vers Charles.
Moi : Charles ? Que fais-tu ici ?
Charles : Apparemment j’ai interrompu un moment d’intimité. C’est qui lui ?
Moi : Ca ne te regarde pas. Dis-moi ce que tu fais ici ?
Charles : Quoi je n’ai plus le droit de venir dans ma maison ?
Moi : Cette maison a cessé d’être la tienne quand tu y es parti avec ta maitresse donc non tu ne peux plus venir ici sans m’avertir auparavant et pour la dernière fois Charles dis-moi ce que tu fais ici ? Les enfants sont à l’école et ce n’est pas vendredi aujourd’hui pour que tu viennes les chercher.
Il jette un long regard vers Carl puis revient à moi en me tendant les paquets.
Charles : J’ai rapporté ces cadeaux de voyage pour les enfants.
Je les prends et quitte devant lui me dirigeant à l’intérieur de la maison pour aller déposer les paquets.
Moi : Merci mais tu peux t’en aller maintenant j’ai une séance à terminer.
A peine avoir fini ma phrase qu’il me fait retourner avec force par le bras.
Charles : Tu n’as pas le droit de t’exhiber et de racoler avec ce type qui a l’air d’un briguant avec cet énorme tatouage devant mes enfants.
Je me dégage tout aussi violemment et lui pointe mon doigt au visage.
Moi : Et toi c’est la première et la dernière fois que tu poses tes salles pattes sur moi. C’est ma vie et je fais ce que tu veux. Je sors avec qui je veux, je COUCHE avec Qui je veux quitte même à baiser avec le diable en personne, ça ne regarde que moi. Je n'ai de comptes à rendre à qui que ce soi encore moins à toi est-ce bien claire ? Maintenant tu dégage de MA maison avant que je n’appelle Olivier pour s’en charger.
On se défie du regard puis je vois du coin de l’œil Carl s’approcher.
Carl : Loraine est-ce que ça va ?
Je ne détourne pas les yeux de Charles.
Moi : Oui ça va, il s’en allait.
Il reste là encore un peu puis se décide à partir. Ce salaud vient de gâcher ma bonne humeur.
***Carl***
Voir ce type au travers la baie vitrée saisir Loraine par le bras m’a rappelé l’espace d’une seconde ma mère qui se faisait battre par mon père et je n’ai pas pu rester sur place. Je suis sûr que je lui aurai défoncé la tête à ce type s’il continuait dans sa lancée. Mais je dois dire que Loraine est une femme vraiment courageuse qui ne se laisse pas faire et j’aime ça. Une femme qui a de la repartie et qui sait se défendre est une femme qui influence facilement son entourage de la meilleure des manières.
Le type s’en va et je sens Loraine se détendre petit à petit.
Loraine : Désolé pour ce spectacle, c’est mon ex-mari.
Moi : Je l’ai deviné. J’espère qu’il ne t’a pas fait mal ?
Loraine : Oh il y a bien longtemps qu’il n’arrive plus à me faire mal. Le plus grand mal qui m’ai jamais fait était de me cocufier avec ma meilleure amie.
Elle parle sans trop réfléchi et elle se rend soudainement compte qu’elle s’est un peu trop ouverte à moi.
Loraine : Je suis désolée. Je pense qu’on devrait oublier ça.
Moi : Je pense qu’on devrait aussi s’arrêter là pour aujourd’hui.
Loraine : Ok pas de soucis.
Moi : Je vais aussi y aller, j’ai plein de truc à faire aujourd’hui.
Loraine : Ok moi aussi j’ai des dessins à terminer.
Je reste là à la regarder et je la sens un peu gênée sans doute parce que j’ai un peu connu son intimité. Je prends mon sac à dos et m’en vais. A vrai dire je n’ai pas envie de partir mais je sais qu’elle est un peu mal à l’aise donc je préfère la laisser seule.
Après une longue séance de musculature à la salle de gym je rentre à mon appart et me réchauffe une vielle pizza qui a l’air toujours bonne. Je sers ses croquettes à bob mon chien et nous mangeons en même temps. Mes pensées s’envolent sans mon approbation vers Loraine et je repense à ce petit moment qui était un peu trop intime. Je lui touche le corps à chacune de nos séances mais aujourd’hui j’ai senti comme une alchimie entre nous et je ne sais pas trop quoi en penser. Mais j’ai décidé de ne pas ouvrir mon cœur à une femme ou la laisser être trop présente dans ma vie et je compte m’en tenir.
Mon portable vibre et c’est un message, de Loraine.
« Je suis désolée pour ce qui s’est passé aujourd’hui. Je ne voulais pas que vous assistiez à ce genre de spectacle avec mon ex-mari. »
Je lis et relis le message comme si je voulais y trouver un code secret. J’hésite à répondre parce que j’ai peur d’écrire avec plein de faute. Je ne suis pas arrivé bien loin à l’école mais plus tard j’ai suivie des cours du soir pour savoir mieux lire et écrire. Je sais que je m’en sors mais écrire un message à une femme surtout Loraine ça me donne un peu de traque je ne sais d’ailleurs pas pourquoi. J’appuie sur les touches pour écrire, j’efface ce que j’ai écrit et recommence encore à écrire puis j’envoie.
***Loraine***
« Carl : Non vous n’avez pas à vous excuser. Chacun de nous a une partie de sa vie qu’on ne voudrait pas montrer au monde. »
Je souris bêtement et pose mon portable sur le lit. Sa réponse me réchauffe le cœur. J’interromps mes rêveries et vais souhaiter bonne nuit à mes enfants. Je fini avec Sam et me rend dans la chambre de Jess. Elle me boude un peu à cause de mon numéro à la plage avec son ami. Je toc et entre, elle est concentrée sur son portable et ne lève même pas les yeux sur moi. Je m’assois à côté d’elle sur son lit et me rapproche d’elle.
Moi : Tu boudes toujours ma puce ?
Jess : Hum.
Moi : Tu sais tout ce que je fais c’est pour ton bien. Jamais je ferai quelque chose pour te faire du mal. Tu es mon bébé et je t’aime donc je ne veux pas que quelqu’un joue avec ton petit cœur encore si fragile.
Jess : Mais ce n’était pas une raison de le ridiculiser de la sorte. Il ne m’adresse même plus la parole.
Moi : C’est qu’il n’avait pas de bonnes intentions envers toi. Tu es encore jeune et tu as tout le temps pour vivre une histoire d’amour mais si je sens que quelqu’un s’intéresse réellement à toi et envisage un avenir avec toi je ne m’y opposerai pas. Je connais quelqu’un qui a connu son mari à 16 ans donc ça peut arriver mais pour l’heure concentre toi sur tes études et laisses les choses se faire.
Elle se décrispe et lève enfin la tête vers moi.
Jess : C’est vrai tu as peut-être raison.
Moi : Alors tu me fais un bisou.
Elle se met à sourire puis s’avance vers moi et pose un baiser sur ma bouche. Elle veut retourner à sa place mais je lui attrape les joues et pose plusieurs bisous sur sa bouche. Elle se tord de rire en essayant de se dérober.
Jess : Maman arrête, ça suffit comme ça.
Je la libère et elle tombe sur le lit.
Moi : Je t’aime mon bébé.
Jess : Je t’aime aussi maman.
Moi : Ok maintenant arrête tout ça et mets-toi au lit. Il y a école demain.
Jess : Ok maman.
Moi : Bonne nuit.
Jess : Bonne nuit maman.
Je sors de sa chambre et me rend dans la mienne. Je prends mon portable que j’avais déposé sur le lit avant de sortir et constate que j’ai reçu un message. Je l’ouvre et c’est de Carl, je me mets à sourire même sans avoir lu son message.
« Carl : Fermes tes yeux, respire un bon coup et rappelle-toi d’une chose ou d’un évènement qui t’a rendu heureuse et tu verras que tu n’auras plus le temps de penser aux mauvais souvenirs. Bonne nuit. »
La seule bonne chose qui me vient à l’esprit instantanément c’est ce qui s’est passé pendant la séance. Je me mords la lèvre en m’en rendant comptes. Je lui réponds « Merci pour l’astuce et bonne nuit à toi également » puis je me couche sur mon lit la tête pleine d’idée qui n’ont d’ailleurs aucun sens jusqu’à ce que je m’endorme