Épisode 9
Ecrit par Mona Lys
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***ALEXANDRA
J'essaie depuis hier de joindre Tiger sans succès. Ça sonne dans le vide. L’idée qu'il soit toujours en colère contre moi à cause de cette Murima m’empêche de dormir. Je crains qu'il rompe avec moi. Je l'aime trop pour pouvoir le supporter. Je n’imagine pas ma vie sans lui. Malgré tout ce qu'on peut dire sur lui ça ne m’empêche pas de l'aimer. Il n'est pas méchant. Il a juste un fort caractère c’est tout sinon quand il le veut il sait être romantique. Il m'a déjà offert des cadeaux. Pas coûteux mais importants à mes yeux. J’ai compris pourquoi il ne voulait pas d’enfant maintenant. Il a juste peur d’être un mauvais père. C’est tout à fait compréhensible. Nous souhaitons tous être de bons parents pour nos enfants alors lorsqu’on ne s'en sent pas encore capable on ne doit pas en faire. C’est ce qui explique la réaction de Tiger. Il n'a pas eu besoin de me le dire. Je le sais parce que je le connais plus que quiconque.
‒ Comment va-t-il ?
Nous tournons tous la tête vers Mamie qui rentre dans la chambre où Travon est hospitalisé.
‒ Son état est stable pour le moment, répond mon père. L’opération aura lieu dans quelques heures.
Mamie s'avance vers Travon qui est toujours inconscient. Imelda qui est assise près de lui semble ne pas s’intéresser à la présence de Mamie près d’elle.
‒ Je te croyais partie toi, lui dis Mamie.
‒ Je ne pouvais pas rester loin pendant que mon époux est entre la vie et la mort.
‒ Tu as sans doute oublié que c’était toi l’origine de son état actuel. Tu n'as cessé de le stresser.
‒ Maman s'il te plaît, intervient papa. Ce n’est pas le moment.
‒ Demande donc à cette femme de retourner d’où elle vient. Mon petit fils a juste besoin de sa famille. Et d’ailleurs que fait la domestique ici ? Demande-t-elle en fixant Murima.
Je remarque des échanges de regard entre papa, Murima et Mamie. C’est à ce moment que Tiger décroche enfin mon énième appel. Je sors de la chambre à la hâte.
‒ Allô bébé !
‒ « Je ne suis pas ton bébé. Que me veux-tu ? »
‒ Pourquoi ne réponds-tu pas à mes appels ?
‒ « Pourquoi veux-tu que j'y réponde ? Ça ne t'a pas suffi qu'on me bastonne parce que tu as raconté n'importe quoi sur moi ? Il a fallu encore que ta famille porte plainte contre moi. J’ai reçu la visite de la police. Ils ont fouillé ma maison à la recherche de drogue. J’ai été mis au cachot depuis hier. Il m'a fallu payer une caution pour me libérer de là. Mais avant on m'a donné une restriction. Je ne dois plus te parler ni même te voir. Tu es contente maintenant ? Ta famille et toi êtes en train de me pourrir la vie. »
‒ Mon amour, je te promets que je n'en savais rien. Je ne savais même pas qu’une plainte avait été déposée contre toi. Encore moins qui l'a fait.
‒ « Qui cela peut-il être si ce n'est cette connasse de gouvernante. Tu as permis à une moins que rien de bonniche de s’immiscer dans notre couple. Assumes donc les conséquences. Je ne veux plus te voir. Ne m’appelle plus jamais. »
Il me raccroche au nez. Ses paroles me font tellement mal que je ne me retiens pas de pleurer.
‒ Xandra ça va ? Tu es sortie précipitamment de la chambre. Est-ce que tout va bien ?
Je fais volte-face devant Murima sans manquer d’afficher ma colère sur mon visage.
‒ Non ça ne va pas. Ça ne peut aller parce que toi tu as décidé de fourrer ton nez dans ma vie privée. Pour qui te prends-tu pour t'immiscer dans mes affaires hein ? Jusqu’à envoyer la police chez mon petit ami ? Non mais tu es malade ?
‒ Mesure tes propos jeune fille.
‒ Sinon quoi ? C’est à toi de mesurer tes propos parce que je suis ta patronne. Parce que je t'ai raconté ma vie tu as poussé des ailes. Mais laisse-moi te rappeler que tu n'es rien qu'une misérable bonniche et tu le resteras.
La gifle que je reçois instantanément me fait tomber dans le fauteuil derrière moi.
‒ Imbécile à qui crois-tu parler de la sorte ? Vocifère Murima. Quand tu me regardes nous avons le même âge ? Non mais tu es malade ? Enfant sans cervelle et sans éducation. Oses encore ouvrir ta sale gueule pour me hurler dessus.
Je tombe des nues. Comment peut-elle me parler de la sorte ? A moi sa patronne ? Quand je vois mon père venir vers nous, je cours me jeter dans ses bras en pleurant.
‒ Que se passe-t-il ?
‒ Elle m'a giflé, lui dis-je en hoquetant.
‒ Quoi ? Murima tu as osé ?
‒ Qu'elle l'ouvre encore et elle verra si je ne lui arrache pas ses dents de lait, menace-t-elle en agitant ses doigts devant moi.
‒ Papa renvoie-la. Je ne veux plus qu'elle travaille chez nous.
C’est au tour de ma grand-mère de nous rejoindre.
‒ Qu’est-ce qu’il se passe ici ? On entend vos voix depuis la chambre.
‒ Mamie cette femme a levé la main sur moi.
‒ QUOI ? Comment diable as-tu pu ?
‒ Peut-être que si vous aviez appris à cette fille le respect du prochain nous n'en serions pas là, lui lance Murima à la figure avec hargne.
‒ Respecter qui ? Toi ? Une sous femme ? Mieux vaut encore mourir que de respecter une prostituée comme toi. Plus jamais tu ne touches ma petite fille avec tes sales pattes.
‒ Tant que nous serons liées je ferai ce que je voudrai. Quitte à lui arracher la vie.
‒ Murima ! Gronde mon père.
Elle tourne les yeux sur lui et les reportent sur Mamie comme s'il n’existait pas.
‒ Puisque vous êtes autant une bonne grand-mère, conseillez votre petite-fille pour ne plus qu'elle s’amourache des jeunes drogués.
‒ Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un membre de ma famille côtoie les délinquants drogués et meurtriers. Ça finira par lui passer comme ça l’a été la première fois. En attendant je veux que vous ramassiez vos affaires et dégagiez de la maison de mon fils.
Elle sourit, regarde mon père et tourne les talons. Je n'arrive pas à cerner ce qui vient de se passer. J'ai eu l’impression qu’ils se parlaient avec des codes. Leurs propos étaient un peu énigmatiques. Mais ce que je n’arrive toujours pas à comprendre c’est la faiblesse de mon père face à cette femme. Cet homme qui m'a toujours défendue contre vents et marrées n'ose parler quand j'ai affaire à cette femme. Est-il amoureux d'elle ? Ou c’est elle qui l'a ensorcelé pour qu'il ne la contredise jamais ?
‒ Xandra tu n'aurais pas dû lui manquer de respect, me dit enfin mon père.
‒ Quoi ? Tu ne lui as rien dit quand elle m'a giflé mais tu me fais des reproches à moi ?
‒ Si tu ne t’étais pas mal comportée elle n’aurait pas réagi de la sorte. Tu lui dois des excuses.
J'ouvre ma bouche sous le choc.
‒ Comment peux-tu défendre cette femme malgré tout…
‒ Maman arrête. Xandra s'est mal conduite, un point c’est tout. Nous n’allons pas nous attarder sur ce sujet. (A moi) Rentres à la maison. La nuit tombe déjà. Tu as cours demain.
Je quitte les bras de mon père encore plus déçue et en colère. Je retourne dans la chambre prendre mon sac à main en toisant au passage cette mégère. Elle ne perd rien pour attendre. En sortant de la Clinique je rencontre Samy et ses parents. J’embrasse ses parents qui nous laissent seuls.
‒ Tu vas où comme ça avec la mine amarrée ? C’est quoi cette rougeur au visage ?
‒ C’est cette pétasse de Murima qui a eu le culot de me gifler. Mais je vais le lui faire payer sa race.
‒ Elle t'a porté main ?
‒ Oui et mon père n'a pas eu la décence de me défendre. Ça ne m’étonnerait pas qu'elle l'ait marabouté.
‒ Pourquoi en est-elle arrivée à ces extrêmes ?
‒ Par sa faute la police a donné une restriction à Tiger. Ils ont même perquisitionné sa maison parce qu’il y cacherait de la drogue et maintenant il me déteste.
‒ Donc tout ça pour ce type ? Xandra tu es sérieuse ? Tu le défends encore après ce qu’il t'a fait ?
‒ Que m’a-t-il fait ?
‒ Il t'a obligé à avorter et tu as failli perdre la vie.
‒ C’était un accident. Tiger est un mec bien. Il n'a juste pas eu la chance de naître et grandir dans une famille de riche comme nous. Moi je vais l'aider à s'en sortir. Vous aurez tous honte demain lorsque vous verrez l'homme qu’il sera devenu.
La sonnerie de mon portable nous interrompt. Je souris en voyant son numéro.
‒ Oui bébé ?
‒ « Je te donne une dernière chance de te racheter. J’ai besoin d’argent tout de suite. »
‒ Merci mon amour de combien as-tu besoin ?
‒ « Deux milles Livre sterling. Retrouve-moi dans le deuxième QG. »
‒ Tout de suite bébé.
Je raccroche.
‒ Il faut que j'y aille. Tiger a besoin de moi.
‒ N'y va pas. Ce type se sert de toi.
‒ Arrête de me raconter des bêtises.
‒ Xandra !
‒ Non Samy. J'en ai marre que tout le monde me dicte ce que je dois faire surtout quand ça concerne mon mec. Je ne me mêle pas de ta relation avec ta copine donc fais-en de même. Tu es mon meilleur ami mais ça ne te donne pas tous les droits.
‒ Non mais tu es inconsciente ou quoi ? Ta famille traverse un moment difficile avec la santé de ton frère et toi tu trouves la force d'aller fricoter avec ce drogué ?
‒ Je ne te permets pas Samy. Contrôle ton insolence. Ce n’est pas parce que tu sors avec une pouffiasse de première qui n'en veut qu’à ton argent que tu vas vouloir gâcher ma relation. Plus jamais tu ne parles de mon homme ainsi. Plus jamais.
Je pars sans lui permettre d'en rajouter. Non mais qu’ont-ils tous à vouloir me monter contre Tiger ? Ils ne comprennent pas qu'il a besoin de moi. Il m'aime énormément sinon il ne me donnerait pas une chance après ce qu’il a subi par ma faute.
Je fais un tour à la banque retirer de l’argent sur mon compte et je rejoins mon homme dans une boîte de nuit où il passe du temps avec ses amis. Il m’accueille avec un baiser langoureux devant ses potes. J’ai bien dit qu’il m'aimait. Il m’embrasse encore quand je lui donne l'argent. Je passe le reste du temps à le regarder discuter, fumer de la chicha et boire toutes sortes d’alcool avec ses amis. Ils ne se gênent même pas de consommer de l'herbe qu'ils mettent dans la chicha. Tiger tire une bouffée et la souffle dans ma bouche suivi d'un baiser qui m’excite. Ses doigts se fraient un chemin sous ma robe jusque dans mon dessous qu'il pousse sur un côté pour mieux avoir accès à ma fleur.
‒ J’ai grave envie de te baiser ma salope.
Je déteste quand il m'appelle ainsi mais je l’accepte puisque ça lui fait plaisir. J’essaie de retirer sa main entre mes cuisses parce que c’est gênant de faire ça devant ses amis mais il m'en empêche.
‒ Bébé pas ici.
‒ Laisse-toi faire.
Il pousse un peu plus ses doigts quand un groupe de jeune de la même trempe que Tiger fait son entrée. Aucun ne cache son arme. Je prends peur. Une dispute éclate soudainement et les bouteilles commencent à voler dans tous les coins. C’est la débandade. Tiger me laisse carrément pour aller se battre. Je me planque derrière le fauteuil dans lequel nous étions assis. Après les bruits de bouteilles, ce sont maintenant aux armes de crépiter. Je hurle de toutes mes forces tant la peur qui m’anime est intense. Mon Dieu j’ai peur de mourir. Je ne sais combien de minute tout ça dure mais je souffle de soulagement lorsque j'entends une sirène de police. Les tirent cessent et cette fois tous prennent la fuite. La police entre et pointe les armes sur les personnes présentent dans la pièce. Les mains levées, je cherche Tiger mais il n'est nulle part. J'essaie d’expliquer que je ne suis pas du quartier mais on me passe les menottes.
‒ Je vous en supplie ne m’enfermez pas. Je ne suis pas d'ici. J’étais juste venue voir quelqu’un.
Personne ne m'écoute. Nous sommes cinq à être embarqués. Je continue de hurler, expliquer que je ne suis en rien concernée par ces échanges de tire mais c’est comme si je parlais aux oreilles de sourds. Me rendant compte de la merde dans laquelle je venais de me mettre, je me mets à pleurer. Ils vont me mettre en prison pour quelque chose qui ne me regarde même pas. Mon Dieu comment vais-je m'en sortir ?
‒ Vous pouvez appeler un proche pour payer votre caution et vous faire sortir, nous informe un officier après que nous ayons passé plus d'une heure de temps en cellule.
Je me précipite vers le combiné sur lequel je compose le numéro de Samy. Ça sonne dans le vide. Je relance l'appel plus d'une fois sans succès. Les autres s’impatientent. Je compose le numéro des domestiques.
‒ « Allô Résidence des WILLAR. »
Je souffle quand j'entends la voix de Murima. Merde ! Comment je lui explique la situation ? La honte.
‒ Allô Murima c’est moi. Alexandra. Je suis au poste de police et j’ai besoin que tu viennes payer ma caution.
Je n'entends rien. J'ai peur qu'elle me raccroche au nez et ne décide de me laisser dormir ici. Effectivement elle raccroche. Je ferme les yeux. Je me retiens de pleurer mais lorsque je retourne dans la cellule j’éclate en sanglot. Je suis franchement dans la mouise. Et Tiger qui a pris la fuite sans moi. Je ne sais pas si je dois le détester ou comprendre que ce n’était pas entièrement de sa faute. Tout le monde cherchait à se mettre à l’abri. Il a donc fait pareil. Bref, je penserai à lui plus tard. Pour le moment je dois sortir d'ici. Je réfléchis à qui je pourrais appeler. Si je contacte oncle Daniel ou sa femme c’est clair qu'ils en parleront à mon père. Ils sont meilleurs amis et ils ne se cachent rien. Je vais devoir insister sur le numéro de Samy jusqu’à ce qu’il décroche.
Je me couche sur le banc, réfléchissant à mon sort. Si mon père apprend toute cette histoire je risque de passer un sale quart d’heure. Il laisse passer mes caprices mais ça je ne crois pas qu’il laissera couler. Il a horreur qu’on traîne son nom dans la boue. Mon Dieu je n’ai même pas pensé à la possibilité que les flics l’appellent. C’est un homme très connu dans le pays. S'ils voient mon nom ils risquent de faire le rapprochement. Pas ça mon Dieu s'il te plaît.
‒ Mademoiselle WILLAR, vous êtes libre.
Quoi ? Je me relève prestement. Qui a payé ma caution ? Je sors de la cellule heureuse mais en même temps craintive. J'avance encore et je vois Murima. S'en était moins une.
‒ Merci d’être venue, lui dis-je.
‒ Ne me remercie pas, répond-elle en marchant vers la sortie. Demain je dirai tout à ton père.
‒ Je te l'interdis.
Elle continue de marcher sans m’écouter. Je l’oblige à se retourner.
‒ C’est à cause de l'argent que tu veux tout raconter à mon père ? Je vais te rembourser.
‒ Tu es folle ma petite. Je me demande s’il y a un cerveau dans ce crâne. Tu as été au milieu d'une fusillade entre deux gangs de dealer et tout ce que tu trouves à dire c’est que tu vas me remettre mon argent ? Tu as besoin d'une délivrance. Mais crois-moi je ferais en sorte que ce Tiger ou comment il s'appelle pourrisse en prison.
‒ De quel droit te permettras-tu une chose pareille ? Ce n’était pas de sa faute tout ce qui est arrivé.
‒ Dis-moi où est-il jeune fille ? Il t'a laissé toute seule. Et toi comme une maboule tu continues de le défendre. Tu es la fille la plus stupide que je connaisse.
‒ Je…
‒ Non ferme ta gueule ! Regarde ta vie. Sais-tu combien de jeune rêve de l'avoir ? Des milliards. Tu as tout mais tu gaspilles ta jeunesse auprès d'un dealer de drogue. Tu en dégages même l'odeur. Réfléchis-tu à ce que tu veux faire de ta vie ? As-tu des projets ? Des ambitions ? Non je ne crois pas. Sinon tu serais en ce moment dans ta chambre à étudier pour tes cours de demain. Tu n'as que Vingt-deux ans et te voici déjà derrière les barreaux. Tu penses que la vie s’arrête au bling-bling ? Il y a plus que ça. Lorsque j’ai entendu parler de toi je ne m’attendais pas à voir une écervelée. Mais je suis certaine d'une chose, ta mère, de là où elle est, doit être vraiment déçue de toi. Si elle était là, elle aurait honte de t'avoir comme fille.
Elle tourne les talons, arrête un taxi et disparaît. Ses dernières phrases ont été comme un fouet. Ma mère serait déçue de moi ? Suis-je donc à ce point une mauvaise fille ?
***WILLIAM WARISSE WILLAR
Je m’écroule sur le lit tout épuisé, le corps reluisant de sueur et le cœur battant à tout rompre.
‒ C’était super mon amour.
Elle pose sa tête sur ma poitrine et glisse ses doigts sur mon corps.
‒ Tu devrais rentrer maintenant. Je dois travailler.
‒ Je croyais que nous passerions la nuit ensemble ? J’ai dit à mes enfants que j’avais une urgence au travail.
‒ Ton fils risque de péter un câble s’il venait à apprendre que son ancien camarade de classe couche avec sa mère.
‒ Ce n’est pas ma faute si tu es un jeune si séduisant.
Elle glisse sa langue le long de mon corps et se positionne sur moi. Je n’ai pas le temps d’en placer une qu’elle m’a déjà pris en bouche. Ces femmes bien que plus âgées sont des vicieuses. Les femmes, je les aime plus âgées que moi de cinq ans et plus. Je ne sors pas avec des femmes mariées. Alors là non. Mais des divorcées, des veuves, des célibataires endurcies qui ont du mal à se trouver un homme pour partager leur couche. Je ne suis pas un gigolo. Pas du tout. Je n’ai besoin de l’argent d’aucune parce que j’en ai déjà même si ces temps-ci Derrick m’en prive. Si je sors avec ces femmes c’est pour ressentir cet amour maternel que je n’ai jamais connu. J’ai toujours ressenti ce besoin d’être proche de ce genre de femme pour atténuer ce manque que je vis chaque jour.
Je la raccompagne après que nous ayons de nouveau fait l’amour. Je retourne à mon appartement transformé en studio de peinture et je me remets à peindre. Peindre me déstresse totalement. Toutes les fois que je me disputais avec Derrick, je venais m’enfermer ici pour peindre pendant des jours et des jours sans pointer mon nez dehors. C’est une fois ma rage évacuée que je retourne près de ma famille sans manquer de prendre de la drogue uniquement pour énerver mon père. Mais je l’avoue que de temps en temps j’en consomme pour noyer ma colère après une dispute rudes avec Derrick WILLAR mais j’ai fini par en consommer juste par habitude.
De la drogue je ne suis pas accro, encore moins dépendant. Au départ c’était pour oublier le rejet de mon père me concernant mais j’ai fini par y prendre goût. Seulement j’en prends de façon modérée. Toute cette histoire de drogue a commencé à mes seize ans lorsqu’un groupe d’élèves de ma classe qui dealait déjà de la drogue en a glissé en douce dans mon sac à dos lors d’un contrôle du principal à qui on aurait signalé la vente de stupéfiant au sein de l’établissement. Mon père a été convoqué, moi renvoyé et malgré mes explications mon père ne voulait rien comprendre. Il ne m’a même pas laissé en placer une. C’est depuis ce jour que nos rapports se sont dégradés. Il n’arrêtait plus de m’engueuler pour n’importe quelle petite faute commise. La déprime a eu raison de moi. Etant vagabond puisque j’avais été renvoyé, je préférais passer mes journées dehors, fuyant ainsi les engueulades de Derrick. C’est ainsi que j’ai commencé à réellement toucher à la drogue. Pour oublier mes querelles avec mon daron, pour noyer ma solitude parce que personne ne me défendait, même pas Travon de qui j’étais pourtant proche. Seule Djénéb se préoccupait de moi mais en tant que domestique sa parole n’avait aucun poids.
J’avais besoin de ma mère. C’est à cette période de ma vie que son absence à commencer à se faire plus ressentir. Au fur et à mesure que je voulais noyer ma solitude, je prenais d’autres habitudes, comme fréquenter les femmes mûres. J’ai eu ma première aventure sexuelle avec la mère de celui qui avait planqué la drogue dans mon sac. J’ai voulu me venger parce que c’était lui qui avait foutu ma vie en l’air. Je n’avais que dix-sept ans. J’ai séduit sa mère, j’ai couché avec elle et j’ai envoyé la vidéo à son fils. Parait que ça a divisé la famille. Enfin, c’est ce que j’ai appris par un ami. J’avais eu ma revanche et j’ai continué dans cette vie. Coucher avec des mères de famille, prendre de la drogue, me disputer avec Derrick. C’était ça mon quotidien avant que je ne me concentre pour de bon sur ma passion. La peinture. Lorsque j’ai commencé à peindre, j’y ai trouvé un réconfort sans précédent. Je pouvais peindre ma douleur, ma frustration, mon amertume, ma colère, mes larmes, bref tout ce que je ressentais. Et plus je me focalisais sur la peinture moins j’avais le temps pour me droguer. Ce sont mes incessantes disputes avec Derrick qui m’y ont replongé. Comme toujours c’est de sa faute si je prends de la drogue.
Le rouleau de marijuana placé dans le coin de ma bouche, je peins une nouvelle œuvre. Je fais un peu de tout. Des portraits de personne, des œuvres d’arts… Mais j’aime plus les portraits de femme Africaine, en honneur à ma mère.
Je pose le pinceau quand des coups sont frappés sur ma porte. C’est avec surprise que je regarde Murima quand j’ouvre.
‒ Que fais-tu là ?
‒ Je voulais passer du temps avec toi vu que tu es seul. Et je veux aussi t’accompagner à ta réunion de ce soir.
‒ Tu es sérieuse ? Dis-je perplexe.
‒ Oui.
Je la regarde sans comprendre. Quelles sont ses intentions ? J’ai du mal à comprendre pourquoi elle qui n’est qu’une simple employée s’intéresse à moi. A moins que…
‒ Tu veux coucher avec moi ? Lui demandé-je de but en blanc.
‒ Quoi ? Non mais ça ne va pas ? Je suis ta… Je t’aime comme une mère aime son fils. Tu me vois en l’une de tes conquêtes ou quoi ?
‒ C’est juste que je ne comprends pas ton intérêt pour moi.
‒ Je te sais seul et délaissé par ta famille. Je veux donc être ton amie, ta confidente si tu veux. Je n’ai rien dit à ton père sur ta présence ici.
Je continue de la fixer. Hier lorsqu’elle est venue, je l’ai laissé entrer parce qu’elle m’a touché avec son histoire de prison. Je me suis retrouvé en elle. Elle aussi avait été stigmatisée parce qu’elle a été une droguée dans le passé. Un peu comme moi. A la seule différence que moi je n’avais encore rien fait. J’avais aussi besoin de parler à quelqu’un et elle était là. Seulement je ne m’attendais pas à ce qu’elle revienne.
‒ Alors tu me laisse entrer ?
Je dégage le passage. Je l’observe entrer et je ne sais pas quoi penser.
‒ Tu as fumé de la marijuana ? M’interroge-t-elle en me fixant.
‒ Oui, répondé-je gêné.
‒ Tu m’avais dit…
‒ Je ne t’ai pas menti lorsque je t’ai dit que je n’étais pas dépendant. J’en prends de temps en temps juste comme ça.
‒ Si tu veux prouver à ton père qu’il se trompe sur ton compte tu dois arrêter totalement de consommer. Plus tu en prendras et plus tu te rapprocheras de la dépendance.
Elle pose sa main sur ma joue.
‒ Je ne veux pas que tu finisses comme moi. Libère-toi de ce vice maintenant au risque de te pourrir encore plus la vie. Tu dois devenir un homme meilleur pour mettre la honte sur le visage de ceux-là qui ne cessent de te rabaisser.
Elle arpente la pièce.
‒ Ta sœur est en train de gâcher sa vie auprès d’un dealer. Je reviens comme ça du Commissariat où elle a été enfermée. (Elle me fait face) Fais l’exception. Deviens ce jeune homme responsable que tu veux être, je t’en prie.
La tristesse se ressens dans le timbre de sa voix. Je peux même ressentir de la tendresse mêlée à de l’inquiétude pour moi. C’est vraiment chelou qu’une parfaite étrangère s’inquiète autant pour moi quand ma propre famille m’a tourné le dos. Elle continue en me parlant d’elle. De comment elle est devenue une accro et dealeuse, de comment elle a perdu sa famille après avoir été condamnée à Quarante années de prison. Ecouter son histoire me fait de la peine mais en même temps m’encourage à faire de mon mieux pour ne pas finir comme elle.
‒ Je promets de tout arrêter.
‒ Bien.
Elle tourne la tête.
‒ Qu’est-ce que tu peins ?
‒ Une femme.
‒ Tu aimes beaucoup peindre les femmes à ce que je vois.
‒ Quand je dessine une femme, je pense à ma mère. J’essaie de la représenter en chacune de mes œuvres.
Elle me regarde avec émotion. Je réponds timidement à son sourire.
‒ Tu me donnes un petit tableau ? Je vais aussi peindre. Ça fait des lustres que je n’ai pas fait de graphisme.
‒ Ok.
Pendant qu’elle se positionne sur son tableau, je reprends mon œuvre où je l’avais arrêté. Elle se met à fredonner une musique en peignant. Je la regarde faire et malgré moi sa présence me fait du bien. Je souris.
‒ Pourquoi souris-tu ?
‒ Rien.
Chacun peint sur son tableau. Le sien étant très petit elle finit en une quarantaine de minute. Elle a tenté de peindre une femme qui berce son bébé. Ce n’est pas parfait mais c’est quand même représentatif. Elle me rejoint sur ma toile et tous les deux nous continuons. Elle met de la couleur à chaque fois que je termine une partie. C’est bien la première fois de ma vie que je laisse quelqu’un peindre avec moi, ou plutôt que quelqu’un veuille peindre avec moi. Personne dans ma famille ne connait cette passion que j’aie. Derrick me veut coûte que coûte dans l’entreprise familiale, pourtant moi je veux faire autre chose. Je l’ai vu admirer le tableau de mariage que lui et sa femme avait reçu mais jamais il n’a su que les initiales W.I étaient les miennes. Le W pour William et le I pour ITSIEMBOU, le nom de ma mère. Ils ont adoré le tableau sans savoir que c’était moi qui le leur avais offert.
‒ Il est l’heure pour la réunion, l’informé-je en retirant mon tablier.
‒ Ok. Tu vas donc terminer plus tard. De toutes les façons je n’en peux plus.
Je souris. Nous nous débarbouillons avant de nous mettre en route pour ma réunion de jeunes délaissés, si je peux l’appeler ainsi. J’ai récemment découvert dans l’une de mes balades un groupe de jeune de ma trempe et même un peu plus âgés qui vivent la même chose que moi. Ils subissent aussi des injustices de la part de leur famille et ils se sont réfugiés dans la drogue. Ensemble ils essaient de s’aider à en sortir. Je serais à ma quatrième séance ce soir et depuis je n’ai pas encore pris la parole. Je ne me contente d’écouter. Murima s’assoit près de moi. Nous écoutons les autres parler. Pour certains les choses vont de mal en pire, quand pour d’autres leurs résolutions commencent à porter du fruit. Ils ont pour la plupart mis fin à la consommation de la drogue. Il y a un nouveau ce soir.
‒ Bonsoir, moi c’est Louis, je suis Français. Je suis dépendant à la drogue depuis trois ans maintenant. Ça a commencé quand mon père a commencé à être violent à la maison. Il tapait sans cesse sur ma mère et sur mes frères et moi quand nous osions intervenir. J’ai supplié ma mère de s’en aller avec nous mais elle s’entêtait à rester. Elle disait qu’elle ne voulait pas détruire notre famille, qu’il finirait par changer et blabla. Ayant marre de tout le temps assister à leurs scènes de ménage, je passais mes journées dehors. J’avais du mal à me concentrer sur mes cours, mes notes dégringolaient et finalement j’ai eu des amis qui fumaient beaucoup. J’en ai pris une fois, puis deux fois, puis ainsi de suite. Remarquant qu’en prendre me faisait oublier mes soucis, je m’y plongeais chaque jour un peu plus jusqu’à devenir complètement accro. Depuis j’ai du mal à arrêter. Je veux devenir plus responsable mais ma dépendance m’en empêche. J’espère vraiment que vous pourrez m’aider.
Nous l’encourageons par des ovations.
‒ Qu’en est-il de ta famille ? Demande un autre. Vis-tu toujours avec ?
‒ Non. Je vis avec des amis. Et faut dire que ça ne me facilite pas la tâche parce que la drogue c’est leur quotidien. Ma mère est toujours avec son époux. Lorsque je serai plus stable je prendrai avec moi mes petits frères.
D’autres prennent la parole et les échanges se poursuivent.
‒ Tu devrais prendre la parole, me chuchote Murima à l’oreille.
‒ Non je préfère juste écouter.
‒ Tu es ici pour avoir de l’aide donc tu dois t’exprimer.
‒ Toi d’abord.
‒ Ok.
Elle se racle la gorge et prend la parole alors que moi je blaguais juste. Je voulais seulement la faire taire.
‒ Bonsoir, je suis Murima. Anglaise d’origine Gabonaise. Moi je n’ai pas de problème particulier mais j’aimerais quand même vous raconter brièvement mon histoire. Ça pourra peut-être vous aider.
J’essaie de la retenir mais elle se lance. En quelques secondes elle raconte sa vie avec la drogue et bien que je l’aie déjà entendu tout à l’heure ça m’émeut de l’entendre de nouveau.
‒ Nous avions besoin de conseils sages d’un adulte et puisque vous êtes là, ça vous dirait de vous joindre à nous et nous aider à nous en sortir ? Lui demande le modérateur et initiateur de ce groupe.
‒ Vraiment ? Vous voulez que je vous aide ?
‒ Bien-sûr.
Tout le monde approuve.
‒ Ok. Avec plaisir.
Elle me regarde. Je comprends que je dois aussi prendre la parole. Je me jette à l’eau et à la fin de mon récit je promets de ne plus toucher à la drogue. Le sourire sur les lèvres de Murima s’agrandit.
La réunion terminée, nous faisons le chemin retour à pied en dégustant des hot-dogs.
‒ Merci ! Lui dis-je.
‒ Pour quoi ?
‒ De t’intéresser à moi.
‒ C’est un plaisir pour moi de t’aider. Je crois en toi.
Cette dernière phrase me fait monter la larme à l’œil. C’est la première fois que quelqu’un croit en moi. Je souffle pour me reprendre.
‒ As-tu revu ta famille depuis ta libération ?
‒ Oui. Mais c’est compliqué.
‒ Ça ira.
Je sens des vibrations dans la poche de mon jean. Je sors mon portable et je vois son numéro. Punaise ! Si elle m’appelle sur mon numéro c’est qu’elle doit savoir que je suis ici. J’ignore son appel mais elle insiste. Au bout du troisième appel je décroche.
‒ Quoi ?
‒ « Tu n’es donc pas parti ? Une amie t’a aperçu en journée et elle m’a envoyé ta photo. C’est ton père qui sera très en colère de l’apprendre. Mais je peux la fermer à une seule condition. Que tu me dises où tu es pour que je te rejoigne. Je meure d’envie de toi bébé. »
Je raccroche. Cette femme va me créer des problèmes à la longue. Je dois trouver le moyen de me débarrasser d’elle.
‒ Un problème avec l’une de tes amoureuses ? Plaisante Murima.
‒ Non, dis-je dans un sourire.
*Mona
*LYS
Après avoir passé la nuit à réfléchir, j’ai décidé de rentrer à la maison avant que cette femme révèle tout à mon père. Je refuse de céder à son chantage. Il n’en est pas question. Je refuse de faire plus de mal que j’en fais déjà. Je suis peut-être un crâne brulé mais pas à ce point. C’est une maison vide que je trouve. Je marche vers les escaliers lorsque Murima apparait.
‒ Will ? Que fais-tu là ?
‒ J’ai décidé de rentrer.
‒ Si vite ? Que vas-tu dire si ton père te demande ?
‒ Je dirai que je suis revenu pour être près de mon frère. Je compte sur toi pour appuyer mes dires.
‒ Bien-sûr. Il n’y a personne pour le moment. Ils sont tous à l’hôpital pour l’opération de Travon. Je dois m’y rendre tout à l’heure.
‒ Ok je vais me reposer. On se retrouve donc à la réunion.
‒ Oui. Je chargerais Aurelle de t’apporter ton diner.
‒ Bien.
Je me rends dans ma salle de bain me débarbouiller avant de m’en aller pour la réunion. Arrêté sous le jet, je profite de l’eau chaude quand je sens subitement des mains m’enlacer et m’attraper le sexe.
‒ Merde qu’est-ce qui te prend ? Je gueule en me retournant.
‒ Tu m’as manqué chéri.
Elle se baisse et essaie de me prendre en bouche.
‒ Pétra tu m’arrêtes ça maintenant sinon je hurle, dis-je en la relevant.
‒ Il n’y a personne. Je suis heureuse de te revoir mon amour. S’il te plaît fais-moi l’amour, là maintenant. Je n’arrête pas de me masturber en repensant à nos nuits.
Je coupe l’eau et m’enroule dans ma grande serviette. Je sors dans la chambre. Elle me suit.
‒ Pétra, tu es la femme de mon père donc comprends qu’on ne peut plus continuer. Avant c’était différent parce que je ne savais pas qui tu étais. Mais maintenant je ne peux pas. Tu es mariée à mon père, mon père.
‒ Je sais mais je n’arrive pas à t’oublier, dit-elle en me caressant le torse. Nos nuits sont les plus belles de toute ma vie. Ton père ne fait pas le poids face à toi. Prends-moi comme une salope bébé.
Elle essaie de dénouer ma serviette mais je l’en empêche.
‒ Si tu n’arrêtes pas de me harceler je me verrais dans l’obligation de tout dire à mon père. Maintenant tu dégages de ma chambre.
Je la sors de force et claque la porte. Cette femme m’épuise. Je l’ai rencontré dans un bar, nous avons fait l’amour, elle m’a collé et nous avons remis ça mainte fois. Mais je ne savais pas qu’elle connaissait mon père. Elle par contre savait qui j’étais parce qu’elle n’a manifesté aucune surprise lorsque nous nous sommes vus au diner de sa présentation à la famille. J’ai cru qu’après ça chacun prendrait son chemin mais non, elle a voulu qu’on continue notre aventure, chose qui était au-dessus de mes capacités. Coucher avec la femme de mon père ? Je suis certes un inconscient, mais de là à arriver à ces extrêmes, jamais. J’espère juste que mon père comprendra si un jour il l’apprend.
***DERRICK
Trois fois, trois soirs. Ça fait le troisième soir que Murima part de la clinique avec Clinton et rentre tardivement. Ça commence à bien faire. Je ne peux pas tolérer un tel comportement dans ma maison. Je l’ai regardé quitter la clinique avec Clinton après qu’on nous ait informé que l’opération avait été un succès. J’ai voulu l’empêcher de s’en aller avec lui mais en tant que qui l’aurais-je fait ? Nous sommes tous rentrés mais elle n’était pas présente. Je n’ose imaginer ce qu’ils font. Rien que de penser qu’ils flirteraient ensemble me fait monter la moutarde au nez.
Lorsque j’entends la porte d’entrer claquer, je me retiens d’aller lui faire des reproches. Mais au bout de cinq minutes je craque. Je marche jusqu’à sa chambre. A peine je cogne qu’elle ouvre. Je retiens mon souffle quand je la vois dans sa nuisette. Elle fronce les sourcils.
‒ Derrick ? Il y a un problème ?
‒ Bien-sûr qu’il y en a.
J’avance vers elle. Elle recule, Nous entrons et je referme derrière nous.
‒ Que fais-tu dans ma chambre ?
‒ C’est ma maison et j’entre où je veux. Ça fait la troisième fois que tu rentres tardivement.
‒ Et ?
‒ Et je ne te le permets plus. Tu es ici en tant qu’une domestique et tu te dois de respecter les règles de cette maison. Personne n’entre ou ne sort après 21h. Je refuse la dépravation sous mon toit. Si ton homme et toi vouliez vous voir, vous n’avez qu’à aménager ensemble. Ou qu’il te prenne un appartement.
‒ Derrick, je ne sais pas ce que tu racontes mais je tombe de fatigue. Merci donc de rejoindre ta femme dans votre chambre.
Elle passe près de moi mais je la ramène de force contre mon buste.
‒ J’ai horreur de ce genre de comportement et tu le sais.
‒ Je ne suis pas ta femme Derrick. Je ne le suis plus donc je fais ce que je veux. Tu m’as interdit de me mêler de ta vie, moi aussi je te l’interdis. Sors maintenant de ma chambre.
Je craque des mâchoires. Nous nous affrontons du regard. Je tremble presque de colère. Son portable posé sur son lit sonne. Je tourne des yeux et je tombe sur le nom de Clinton.
‒ Sors Derrick. J’ai besoin d’intimité.
Je la regarde aller prendre son portable. Je sors quand elle commence à parler. Je repars encore plus énervé. Plongé dans mes pensées, je ne me rends pas compte de la présence de Pétra dans les escaliers. Je sursaute quand je la vois.
‒ Que fais-tu vers les chambres des bonnes ?
‒ Je… j’avais des instructions de dernière minute à donner à… Djénéb pour demain.
Elle me regarde bizarrement.
‒ Ok. Tu sais que Will est rentré ?
‒ Quand ?
‒ Aujourd’hui, lorsque vous étiez à l’hôpital.
‒ Ok. Je le verrai demain. Montons nous coucher.
Elle me lance un dernier regard étrange avant de tourner les talons.
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