...Et l'y replonger(suite)

Ecrit par RIIMDAMOUR

Je suis désolé que les choses se soient passé comme ça.  Je te demande pardon mon coeur!

Un message d'excuse, de la part d'Amine.

Je n'ai pas le cœur à lui répondre aujourd'hui,  je suis à bout de force.
Je suis perdue entre mon amour pour lui et pour toute cette colère qu'il me fait ressentir.

Je n'en peux plus, les cris, les insultes, les menaces... C'est pas nous.

Aucun de nous deux n'est violent, alors que nous arrive t-il?

Ça fait plus d'un mois que ça dure, qu'on se témoigne autant de mépris l'un l'autre.
On ne reste plus dans la même pièce , pour ne pas nous entre-tuer.
On ne se parle presque plus, alors passer du temps ensemble...

Quand je le  vois, je n'ai qu'une envie, lui jeter un truc sur la tête, ou bien lui planter un couteau en plein cœur.

Je devine que c'est pareil pour lui car quand on se dispute, je lis de la colère sans ses yeux, de la haine.

Pourtant je  l'aime toujours autant, sinon plus. Mais je ne le supporte plus en peinture.

Lui aussi il me semble, il ne cesse de me dire qu'il m'aime. Enfin...il ne cesse de me l'écrire, car les textos sont maintenant notre unique moyen de communication.


Bb je suis vraiment désolé par tout ce que je t'ai dit ce matin


Un autre message de lui.

Cette fois-ci, je ne fais même pas l'effort de retenir mes larmes qui dévalent paresseusement mes joues.

Cette situation me tue à petit feu, j'ai encore perdu du poids, je suis exténuée parce que je ne dors plus, sa présence me manque toute la nuit, cela fait plus d'une semaine qu'il a déserté le lit conjugal.

Ce matin, j'ai failli lui jeter ma tasse de lait à la figure à cause d'une paire de chaussure. Il me harcelait littéralement pour que je la lui trouve.

On a eu une altercation qui aurait dépasse le stade des de la violence verbale si notre voisin ne nous avait pas signalé qu'on entendait que nous dans le quartier.

Une paire de chaussure , c'est si dérisoire...

Avant quand on se disputait, l'un d'entre nous calmait le jeu avant que ça ne dérape, moi en l'occurrence mais maintenant, je n'arrive plus à garder mon sang froid.

Il suffit que je le vois pour ressentir une si grande....

Je ne sais pas ce qui m'arrive.

Je suis tellement désespérée que j'ai pensé au mystique, que Dieu me pardonne, en tant que musulmane   je ne devrais pas croire en ces choses là, mais je suis tellement fatiguée.

Il est évident que Safiètou, ou ma belle-mère pourraient bien être les auteures de ce genre de trucs sales mais... Je me dis que si c'est le cas, le tout puissant nous protège, qu'il ne peut rien nous arriver..

Je ne veux pas verser dans ces choses là.


Je m'excuse moi aussi mon amour. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Est-ce que je peux te demander un service ?


Je lui réponds. Sa réponse ne tarde pas.

Tout ce que tu voudras.

Je lui demande de prier pour nous, cette nuit, avant la prière de Fadjr.

Cette fois ci, il ne répond pas aussi rapidement.

Je suppose qu'il réfléchit à ma requête.

Il est dit que tout croyant qui se prosterne la nuit, alors que toute chose dors, pour demander au seigneur ce qu'il souhaite, au plus profond de son coeur se verra exaucé.

Amine le sait, à chaque fois qu'il entreprend quelque chose dans sa vie il le fait. Dès fois, je le vois prier à 4h du matin, quand il a un soucis.

Il fait aussi une prière de consultation, à chaque fois qu'il doit prendre une grande décision.

Mon oncle et mes tantes m'avaient recommandé, de faite pareil quand j'aurai un soucis dans  mon mariage.

À une époque donnée, je passais toutes mes nuits à me prosterner, quand j'ai perdu mon bébé.
J'ai cru que je ressentirai plus une si vive douleur mais cette situation fait tout autant mal.

Je sais que quelque chose n'est pas normal.
Mais quoi...

        *************

Khadija Traoré.

Les hommes vont me rendre folle un de ces jours.
Chacun avec le lot de problèmes qu'il traine avec lui et qu'il me fait trainer avec lui par la même occasion.

Mansour, mon frère qui n'arrête pas de coucher à droite et à gauche.
Mon frère Moussa qui  ne laisse pas  respirer sa femme, il est d'une jalousie maladive.

Tala, que j'aime à la folie et qui me fait tourner comme une bourrique.

Et  mon père, qui vient de me  passer un savon mémorable.

C'est que ces derniers temps, je sortais avec Mustapha, un gentil garçon avec une situation fiable, qui me gâtait comme une reine, beau, bien éduqué et surtout qui m'aimait.
Mais moi daal... Je ne le sentais pas.

J'ai accepté de sortir avec lui juste pour faire réagir Mourtala mais walay celui-là...
On dirait qu'il se fiche totalement de moi quoi.

J'ai fini par me  décourager et j'ai dû rompre avec Tapha.
Ça n'a pas été facile mais je  ne pouvais pas le laisser se bercer d'illusions.

Papa m'a demandé des nouvelles de mon "fiancé" et je lui au répondu qu'on était plus ensemble.

Il s'est alors mis à parler, parler, parler...

Il a dit que je suis une grande fille maintenant, que je dois me comporter en femme, en dame.

Que je ne dois pas sortir de droite à gauche...

Le moment le plus gênant a été quand il a dit:


- Tu devrais penser à te caser ma fille. Et ne me dis pas que tu es trop jeune , tu as le même âge que ta cousine Milouda, elle va bientôt fêter ses trois ans de mariage. Elle m'a très agréablement surpris et je ne voudrais pas que tu nous fasse honte. Sois tu trouves un homme bien qui t'épouse, soit tu restes tranquille!


Il a fini de ponctuer sa phrase d'un claquement de langue.

Car mon père n'insulte pas, il claque la langue quand il est irrité.

Je veux bien me marier moi, mais avec qui? Le seul homme que j'aime et que je désire depuis plus de quinze ans se fiche de mon existence.

Les autres n'ont aucune sorte d'importance à mes yeux, j'ai beau essayer je ne peux pas.

Tala m'obsède, il m'attire comme un aimant.

J'en suis arrivée au point où je rêve de lui toutes les nuits.

Je suis vraiment perdue.
Il faut que j'en parle à quelqu'un.

La seule amie que j'ai c'est ma cousine.
Je vais chez elle dès que je suis libre, j'adore l'ambiance de sa maison.

Mais ces temps-ci, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose de pas normal entre eux deux, ils ne sont plus mielleux comme ça, je ne les vois même plus ensemble alors que d’habitude ma cousine se jette dans les bras de son mari dès que celui-ci est  dans le coin.

Bon... après c'est vrai qu'ils ont des problèmes de couple de temps à autre, comme quand Milou a perdu son bébé, mais c'est normal, tous les couples ont des haut et des bas.

Papa me laisse partir sans broncher quand je lui demande l'autorisation de passer quelques jours chez ma cousine.

J'ai au moins l'avantage d'Être sa préférée étant l'unique fille de ma fratrie.

Je passe récupérer la tablette de mon frère à l'appartement qu'il partage avec Tala. Ces deux là ont beau être aussi différent que possible, ils s'entendent à merveille.

J'évite de venir chez eux, être en présence de Tala, ça me tue. Il est tellement détaché quand je suis là. Il y a quelques temps encore, il me témoignait un semblant d'attention.

Je sentais son regard sur moi tout, je le faisais rire aussi,  il s'intéressait à mes études, à mes activités, à moi...

Maintenant, rien.

J'ai cru comprendre par mon frère qu'il avait quelqu'un ces temps-ci, ça me mine le cœur.

Le seul homme que j'ai aimé de toute ma vie, c'est lui. Je suis sortie avec quelques garçons de temps en temps pour essayer...pour voir si je ne tomberai pas amoureuse. Mais non, Tala reste le seul et unique qui ai jamais trouvé une place dans mon cœur.

Il y a un an je sortais avec un garçon de mon école, notre relation a duré plus de deux ans, c'était à peu prés sérieux car je lui étais très attachée, il ne m'a jamais déçu, jamais il n'a fait couler mes larmes, mais je restais avec lui juste parce que je ne voulais pas le décevoir, il  a fini par se rendre compte que je ne ressentais pas la même chose que lui, on s'est séparé.

J'ai une vie confortable, sans problème,  mais je n'arrive pas à  être heureuse, à cause de lui.

J'appelle mon frère pour lui demander si Tala est chez eux. Il me confirme que l'appartement est vide. Je n'y aurais pas posé les pieds si je savais que Tala y est.

Je prends la clef chez le concierge de leur immeuble, ce dernier me connaît tellement je squatte chez eux. 

Mon frère m'a supplié de faire le ménage dans sa chambre, j'ai accepté, moyennant quelques billets mauves. 

Je me mets rapidement à l'aise, je troque ma longue jupe contre un short et une blouse et branche mon lecteur Ipad et me mets à danser.

Je n'ose pas entrer dans la chambre de Tala, ce dernier n'est pas comme mon frère, il est très ordonné et très propre, en plus je n'ose pas pénétrer dans son intimité, ça ne fera que me frustrer encore plus.

Time's a ticking hearts are running
Think that Cupid's up to something
You ask me how I feel I say nothing
But lately colors seems so bright
And the stars light up the night
My feet they feel so light
I'm ignoring all the signs
I keep on frontin'
They ask they bluffin'
I keep you wondering
Keep you hunting for my lovin'
But I crave us hugging
Yeah stay stubborn
'Cause I can't admit that you got all the strings
And know just how tug 'em

I think I'm in love again
In my head yeah you're in my head
I think I'm in love again
In my head yeah you're in my head
I didn't think it could be true
Let alone that it would be you
I think I'm in love again
I'm in love I'm in love I'm in love

I think i'm in love de Kat dahlia me rend encore plus triste que je ne l'étais déjà.

Cela fait des années que je lutte, je sais que je ne l'intéresse pas, il me voit comme ça petite sœur, comme il voit Milouda. 

Il a six ans de plus que moi, il doit me trouver trop enfantine.

Je ramasse une de ses chemises posé sur le canapé, il est soigneusement plié,  pas comme les vêtements de Mansour, qu'il a jeté sur son lit à la hâte.

Son odeur me frappe de plein fouet, il sent son habituel Black Opium, J'adore.

J'allais le reposer quand je vois une tache rouge prés du col de la chemise, ça ne fait aucun doute que c'est du rouge à lèvre, et du très beau rouge en plus.

Je sais que je n'en ai pas le droit, car il n'est rien pour moi, mais mon cœur se tord de jalousie et je m'effondre sur e canapé comme une masse.

Je laisse couler les litres de larmes que je gardais depuis si longtemps,  j'évacue ma peine.

Je ne suis pas du tout heureuse, pourtant les gens me prennent pour une fille qui vit sur un petit nuage rose, je ris sans arrêt, je fais des blagues à longueur de journée, je suis tout le temps souriante, mais c'est seulement pour oublier la douleur qui réside dans mon cœur.

Quand j'étais ado, j'en faisais des tonnes pour qu'il me remarque, quand il est parti terminer ses études au Canada, je me consolait avec l'espoir qu'il revienne et qu'il me dise qu'il n'aime que moi.

Je me suis fait une raison quand il est revenue, mais je nourrissais toujours autant d'espoir.

Quand il a été enfermé à tort, j'allais lui rendre visite toutes les semaines à la prison, mais il n'a jamais accepté de me voir, j'ai continué à y aller quand même, en cachette, espérant qu'il daigne m'accorder une entrevue de quelques minutes. J'étais malheureuse de le savoir dans une cellule, enfermé

Une seule fois, il a accepté de me voir, ce jour là, j'ai cru qu j'allais faire une attaque quand il est apparu, sale, maigre, le regard vide, la voix faible.

J'avais espéré qu'il me parle, qu'il me dise qu'il aille bien que...

- Ne reviens plus. Ce n'est pas un endroit pour une jeune fille. Avait-il dit sans vraiment me regarder.


Ce jour là je suis rentrée à la maison en sanglots, prétextant une mauvaise note à l'école.

Quand il a été libéré, une plus grande gène qu'au par avant s'est installée entre nous. Surtout venant de moi.

Je n'ai jamais parlé de tout cela à qui que ce soit. J'ai tout gardé pour moi, j'ai gardé la face, comme si tout allait bien.

Mais là, aujourd'hui, je sens que je ne pourrais plus jouer la comédie, cette tache de rouge à lèvres est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

J'imagine la fille à qui appartient ce rouge à lèvre le câliner, l'embrasser, lui faire tout ce dont je rêve depuis tant d'années.

Je pleure tellement que je manque de m'étouffer.

Je le déteste et je me déteste par la même occasion. Je me déteste de ressentir tout ça pour lui.

Je suis jeune, et je suis belle, mais je me torture tout les jours à cause d'un homme qui ne se rend même pas compte que je ne suis plus la petite fille qui les embêtait juste pour attirer son attention.

Ça fait tellement mal!

Je suis tellement mal que je n'ai pas entendu quelqu'un ouvrir la porte, alors je sursaute quand je sens une main se poser sur mon épaule.

- Khadija? Tu vas bien?

Lui, la cause de tous mes maux, que fait-il ici?

Mon frère m'avait certifié qu'il était au boulot.

- Dija? Dija? Lane leu( qu'y a t-il?).

Je pleure de plus belle, il me demande ce qu'il y a ?

Sa main sur mon épaule me brule, alors je la retire vivement, je ne veux pas qu'il me touche, surtout, je ne veux pas qu'il me voit dans cet état.

- Dija ?

Il n'y a que lui pour m'appeler comme ça.

Il me force à me relever, je ne veux pas, je ne veux pas qu'il voit mes larmes.

Je me débat farouchement, qu'il ne me touche pas.

- Hey! Calmes toi, Ok? Dit-il en me tendant un mouchoir.

Jusqu'à présent j'avais refusé de croiser son regard, mais finalement quand je lève les yeux vers lui, je lis de l'inquiétude dans son regard.

Pff...il peut se le mettre là où je pense, c'est pas de ça que j'ai besoin.

Je me calmes quelques minutes plus tard, et il a beau insister pour savoir la raison de mes pleurs mais je ne dis rien.

Que pourrais-je dire? Tchip.

Je me lève et vais m'enfermer dans la chambre de mon frère, je remets mes habits et prends mon sac, je ne resterai pas une minute de plus dans cet appartement, à quelques mètres de lui.

Je le trouve dans les salon.


- Attends, Je me change et je te dépose. Me dit-il.


Je n'ai pas la force de parler, alors je hoche la tête pour dire non.  mais à peine  est-il entré dans sa chambre que je m’éclipse doucement.

Je n'ai ni l'envie, ni le courage de lui parler.

Je reviens quelques minutes plus tard car j'ai oublié mon porte feuille. Je le trouve sur le lit de mon frère.

Je tombe sur un torse dur, noir et immense quand je tente de sortir de la chambre sur la pointe des pieds.

Tala se dresse devant moi, torse nu.

- Je croyais que tu étais partie. Dit-il.

Mon Dieu je suis tellement troublée que je ne peux pas parler, j'en oublie même de respirer.

 Ces muscles, ses muscles...

Je relève doucement la tête mais mes yeux tombent sur sa bouche, ses lèvres roses, pulpeuses...

Ma gorge devient instantanément sèches et je me mords la lèvre inconsciemment.

Mes yeux rencontrent les siens,  je n'ai plus conscience de ce qu'il y a autour de moi.

Je me perds dans le noir de ses pupilles, un instant je m'imagine l'embrasser, alors je ferme les yeux essayant de capturer ce moment.

Quand je les rouvres, il est penché vers moi, son nez frôle presque le mien. Son souffle caresse ma bouche.

Seigneur! Que va t-il se passer?



# Voila votre partie comme promis, vous aurez la suite demain si tout va bien.


Vous m'excuserez pour les fautes. Je suis crevée#







Pardon mais...je t'a...