Et si on essayait !!
Ecrit par Farida IB
Chap 8 : et si on essayait !!
Nihad ANOUAM…
Je sors de la concession retrouver Dylan qui était déjà installé au volant de sa voiture, il s’étend pour m’ouvrir la portière. Je m’installe et mets la ceinture avant de lui lancer.
Moi : bonsoir,
Dylan : bonsoir beauté.
Il se penche pour me faire une bise puis dévie sur la droite pour me donner un baiser à la volée.
Dylan : j’ai trop rêvé de faire ça.
Moi : faire quoi ?
Dylan : t’embrasser
Moi : lol ce n’était qu’un smack.
Dylan : c’est suffisant pour moi.
Moi biaisant : euhh… On va où ?
Dylan : je ne sais pas, tu veux qu’on aille où ?
Moi : à la plage peut-être.
Dylan : va pour la plage.
Il démarre, la musique à fond. Pendant le trajet, il me jette des coups d’œil par moment tout en restant concentré sur sa conduite jusqu’à ce qu’on arrive à la tribune du centre-ville. Il bifurque et gare sur le parking du casino, puis une fois les portières verrouillées, on traverse la route pour nous retrouver sur la plage avant de marcher jusqu’au bord de la mer. Pendant qu'on marche, on discute gaiement.
Dylan (entre autres) : ça ne te dit pas de connaître chez moi ?
Moi : mais c’est toi qui ne m’y as jamais amené !
Dylan : c’est parce que tu n’as jamais exprimé ton envie de connaître d'y aller, en fait, tu ne veux pas faire l’effort de me connaître du tout. (au tac) Je pense que tu essaies d’éviter une histoire entre nous.
Je le regarde abasourdie, je ne sais même pas quoi répondre. Il n’a jamais mentionné son désir d’avoir une histoire avec moi et là, il en parle juste comme si j’avais refusé ses avances.
Moi (me tournant vers lui) : je pense que c’est mieux ainsi pour le moment.
Dylan (d’un trait) : au début, je pensais que nous étions sur la même longueur d’onde, mais avec le temps, c'est mi-figues mi-raisin avec toi. Tantôt, tu me donnes l’impression que nous sommes ensemble, tantôt non. Remarque que tu ne m’appelles jamais si je ne le fais pas, c’est limite tu t’en fous pas mal de ma personne. Je sais que ça te plaît que nous passions des moments ensemble, mais tu te refuses de te l’admettre, il y a des jours où tu te fermes juste comme une huître et c’est si déconcertant.
Yoo ! Je peux répondre quoi là là ? En fait, les histoires de "je t’aime moi non plus" il y a longtemps que je n’y pense plus. C’est vrai que je me sens bien avec lui, mais la déception ça me connaît trop donc je me méfie assez.
Moi (dans un souffle) : bah ça arrive quand tu ne crois plus trop aux relations.
Dylan : tu sauras comment que c’est la bonne si tu ne tentes rien ?
Moi soupirant : rien ne me rassure que je ne vais pas à nouveau me prendre un râteau.
Dylan : ok, je ne dirai pas que je suis le meilleur homme de tout Libreville. Des déceptions, j’en ai connu moi aussi, mais la vie continue. Tu me plais bien et je veux qu’on tente quelque chose, si ça ne fonctionne pas, on reste de bons potes.
Moi : l’idée me plaît bien.
Dylan : c’est oui ou non ? Je veux une réponse concrète !
Moi (sourire jaune) : en fait tu ne me laisse pas le choix hein ? (il secoue la tête.) Ok, oui, je veux bien !
Il me fait un sourire radieux puis se penche pour m’embrasser, ce que j’apprécie d’ailleurs. Pendant qu’il me mange les lèvres, je croise mes mains derrière sa nuque pour approfondir le baiser. On fini entrelacé contemplant les vagues, au moins une chose est sûr bye bye le célibat. On a que trop fait long chemin ensemble (rire).
****
Je sors différents types de vêtement du dressing pour que Gabrielle m’aide à faire un choix, mais elle est plutôt très concentrée à pianoter son téléphone. J’ai une soirée restau-ciné avec Dylan et jusque-là, je n’arrive pas à me décider sur quoi mettre.
Nous sommes à un mois plus tard de mon engagement avec Dydy et je dois dire que ça me plaît bien d’être sa petite amie. J’en sais beaucoup sur lui maintenant, disons qu’il ne me laisse pas trop le choix, nous sommes pratiquement tout le temps ensemble. Il a signé un CDD à ASSALA Gabon SA après un master en ingénierie pétrolier à l’ISI. Je n’ai toujours pas eu l’occasion de connaître chez lui, mais je sais qu’il a son studio à plaine Orety (quartier) et sa famille vit à Port-Gentil. J’ai fait connaissance avec sa petite sœur récemment, il en a quatre dont deux à Libreville. Nous faisons encore plus d’amples connaissances, mais j’avoue que ça fonctionne plutôt bien entre nous. Les bases sont posées et pour l'instant des étincelles partout !
Moi maugréant : Bri si c’est pour venir camper sur ton téléphone fallait juste me laisser mettre la tenue que j’avais choisie.
Elle pianote encore un moment dessus avant de relever sa tête.
Gabrielle : excuse-moi, il y a cette affaire d’échange qui a resurgit entre King et moi.
Moi : je pensais que vous vous étiez déjà mis d’accord là-dessus, Gabi chérie, tu ne vas pas mettre ta vie en danger pour un homme.
Gabrielle : je sais, mais le type me sort carrément un ultimatum.
Moi : quel genre d’ultimatum ?
Gabrielle (se redressant) : il faut que je le fasse pour lui prouver que je l’aime.
Moi : le genre d’amour qui va te conduire sans détour à la mort ? Petite met le au balango (aux oubliettes) et qu’on en parle plus. Tssuiipp !
Gabrielle (prenant son souffle) : c’est juste un tout petit échange de rien du tout, je l’avais déjà fait, tu sais ? Et ce n’était pas aussi dangereux que ça.
Moi : tu as de la fièvre ?
Gabrielle : non, pourquoi ?
Moi : alors c’est quoi ton problème ?
Gabrielle : je n’ai pas de problème Nini, ce n’est pas ce que tu penses (soupir). Je veux juste l’aider.
Moi : quel genre même ? Où tu iras te vendre à la mort, c’est ça que tu appelles de l’aide ? En tout cas, ce sont tes choses, moi, je n’ai juste pas envie de perdre ma grande copine. Tu sais toi-même que les fusillades sortent dans les choses comme ça.
Gabrielle : je serai prudente t’inquiète.
Moi débitée : donc tu es vraiment sérieuse avec ton affaire-là ?
Gabrielle : mais bien sûr !
Moi résignée : en tout cas !
On passe sur d’autres sujets, finalement, je range tout et opte pour une combinaison rose pastel. Je la pose sur le lit avant de me rendre à la cuisine suivit de Gabrielle. On décide de se faire un petit truc à grignoter histoire de faire passer le temps. On sort les ingrédients pour un steak frites en continuant notre discussion, je lui parle de Dylan et elle lance des commentaires par moment.
Gabrielle : tu es sûr que ce n’est pas un preneur de tête ?
Moi : il n’en a pas l’air, en plus avec lui, je suis hyper détendue.
Gabrielle : ça se voit.
Moi : comment ça ?
Gabrielle : il y a cette lueur dans tes yeux quand tu parles de lui, j’espère que tu y vas avec prudence. Je ne veux pas me retrouver à te consoler ici, on a déjà vu ce que c’est (parlant de ma dernière relation).
Moi : t’inquiètes, je gère !
Gabrielle : ça, tu me l’as déjà dit une fois, il faut éviter d’envoyer ton cœur là-bas si tu n’es pas sûr d’être au diapason.
Moi amusée : parce que les sentiments se commandent ?
Gabrielle (contournant le comptoir) : porte un préservatif à ton cœur alors, du moins en attendant d’être sûr que c’est réciproque.
Moi lol : je ne peux pas prétendre à une relation si je ne m’implique pas à fond, autant de rester dans mon célibat d’antan.
Gabrielle : je ne dis pas de repousser tes sentiments si éventuellement, tu en avais pour lui, je dis juste de ne pas l’aimer au point de t’oublier toi-même. (appuyant sur les mots) On se connaît ici !
Moi : dit celle qui veut se donner la mort pour un homme.
Gabrielle : ce n’est pas la même chose, toi, tu perds complètement la boule quand l’amour te tient.
Moi : je tiens ça de toi !
Gabrielle (haussant l’épaule) : en tout cas, je t’ai prévenu !
Moi : mais tu vas où ? Nous n’avons pas fini !
Gabrielle : ma cop débrouille-toi là-bas, on a déjà fait une grande partie du travail, le reste, tu peux gérer. Tu sais bien que la cuisine et moi ne faisons pas bon ménage.
Je secoue juste la tête, il ne faut jamais suivre les choses de Gabrielle. Lorsque je finis, je nous sers puis on mange en silence, bon ça, c’est parce que nous sommes tous les deux captivées par nos téléphones. On finit de manger et on range les assiettes puis on prend une douche à tour de rôle. Gabrielle décide de rentrer chez elle et moi, je me prépare pour mon rendez-vous après l’avoir raccompagné au portail. Je finis de m’habiller à temps pour intercepter l’appel de Dylan qui me signale qu’il est là. Je jette un dernier coup d’œil dans le grand miroir de ma chambre avant de sortir de la maison pour le retrouver.
*
*
Cynthia Clark…
Je pose le combiné une énième fois et pousse un long soupire, tout un mois que je n’ai pas des nouvelles de Joe. Il a même filtré mes appels et son agent de sécurité a pour consigne de ne pas me laisser entrer chez lui donc il n’y a pas moyen de le voir. Je voulais au moins qu’il me donne l’occasion de me faire pardonner pour mon attitude même si j’admets qu’il me manque un peu, pas qu’un peu même (soupir).
J’enfonce ma tête sous la couette lorsque j’entend Austine faire son entrée dans l’appart.
Austine (criant pour se faire entendre) : je suis rentrée, Cynthia ? Où te caches-tu ?
Je l’entends, qui monte ensuite pour ouvrir la porte.
Austine (dans l’encadrement de la porte) : tiens, je t’ai retrouvé !!!
Elle tire sur les deux derniers syllabe comme si on jouait à cache-cache, j’éclatai de rire malgré moi et sort la tête de sous les couettes.
Austine : bonne nouvelle, j’ai pu arracher un sourire à miss CLARK.
Moi : hmm
Austine : Cynt, je sais qu’avoir mal est inévitable, mais souffrir est une option. Tu gagnerais à admettre une fois de bon que tu aimes et tiens à ce mec. Ça ne te sert à rien de rester là à te morfondre et à nier une chose si évidente, tu sais que cela ne te sert absolument à rien !
Moi (essuyant d’un revers de main mes larmes) : il ne veut plus entendre parler de moi, que dois-je faire ?
Austine : ma puce, quand la calebasse se casse sur ta tête, il faut profiter boire l’eau qu’elle contenait.
Moi : Aus !
Austine : débrouille-toi pour récupérer cet homme, cette fois, je m’en lave les mains.
Moi : hmm, j’ai compris, et toi ? Où en êtes-vous ? Vous avez décidé d’une nouvelle date ?
Austine soupirant : toujours rien, il est devenu distant dernièrement. À peine si on aborde le sujet du mariage les rares fois qu’on se voit.
Moi (haussant les sourcils) : tu lui as fait quelque chose entre temps ?
Austine : moi ? Rien que je ne sache en tout cas !
Moi : il est peut-être stressé par tout ça, toi aussi, tu en fais trop pour un mariage. Tu fais venir les gens de l’Australie tout ça pourquoi ? Tu avais accepté son mariage à quatre que tu l’étais depuis des mois.
Austine : on ne se marie qu’une fois dans la vie, cet homme, je l’ai traîné dix années dans le célibat avant qu’il ne pense à me donner mon diplôme. Il faut fêter ça en grande pompe.
Moi : ayoohh Ekanwo !! (c’est ton problème.)
Austine pouffant de rire : kiakiakia… Tu parles maintenant Ewe toi ?
Moi : tu doutes ?
Austine : lol !!
*
*
Mariam KEITA épouse DIOMANDE.
Je suis dans la cuisine où je m’active à préparer le dîner aidée par mon plus grand garçon. Depuis qu’il sait pour ma grossesse, il est aux petits soins, disons qu’il a hérité du caractère protecteur de son père. Il m’aide à mettre le couvert avant d’aller appeler son frère et sa sœur pour leur bain du soir. Je finis de tout disposer sur la table et décide à mon tour d’aller prendre un bain. Je n’ai pas très faim ce soir, leur père m’évite également en ce moment (monsieur me boude.) donc ils seront seuls à table.
J’enlève ma robe dès que je me retrouve dans l’intimité de notre chambre et rentre me réfugier dans la salle de bain. Je laisse l’eau couler sur mon corps et me caresse le ventre. Je vis bien ma grossesse et ça me fait plaisir de vivre à nouveau cette aventure même si les nausées à n’en point finir me frustre de plus en plus. Par contre Salifou le prend toujours mal, il soutient jusqu’à présent une conspiration de ma part. J’essaie de le comprendre bien que son attitude m’intrigue. Il me boude, c’est à peine qu’il touche à mes repas. Il rentre à la maison que pour se coucher et encore que c’est de dos (soupir). Depuis le jour où je lui annoncée la grossesse nous n’en avons plus parlé, je n’ai d’ailleurs plus cherché à aborder le sujet puisque je ne vois pas pourquoi nous devrions polémiquer là-dessus.
Je sors de la salle de bain et enfile une nuisette pendant que j’entends la voix de Salifou au salon, il discute avec ses enfants. Je fronce les sourcils, il doit être de bonne humeur pour leur adresser la parole. Ça fait des jours que les enfants demandent après lui, il sort tôt et le jour où il rentre tôt à la maison, il s’enferme dans son bureau sans parler à personne. Tout ça me déplaît beaucoup parce qu’à une époque, il veillait à passer chaque seconde de son temps avec nous lorsqu’il revenait de voyage.
Il rentre dans la chambre et me lance un bonsoir au bout des lèvres en se dirigeant vers le dressing.
Moi (essayant de cacher mon trouble) : bonsoir chéri, et ta journée ?
Salifou (la voix à peine audible) : bonsoir, ça été merci.
Il sort une pile de vêtements et descend une valise puis se met à ranger les vêtements dedans.
Moi le fixant intriguée : mon amour, tu voyages ?
Salifou : c’est comme tu vois.
Je reste d’abord interdite un moment, c’est nouveau ça !! Quand je me retourne dans sa direction, c’est là que je remarque le billet d’avion posé sur la table basse.
Moi : mais tu voyages sans me prévenir ?
Salifou simplement : c’est ce que je viens de faire.
Il sort des paires de chaussures du placard, les range puis referme la valise.
Moi : d’habitude, tu me préviens une semaine d’avance et ta valise, c’est moi qui la prépare.
Salifou extrapolant : et d’habitude, on ne faisait pas les choses dans le dos de l’autre, mais comme tu as commencé, je termine.
Moi : chéri, je t’ai présenté mes excuses.
Salifou (ton égal) : et j’ai compris.
Il sort de la chambre, je l’entends aussitôt claquer la porte du bureau. Je pousse un long soupire avant de me laisser tomber lourdement sur le lit. Le lendemain, je constate à mon réveil qu’il était déjà parti, il a laissé la commission à Fayez de me dire que son avion devait décoller à 4 h donc il ne voulait pas me réveiller. Vous me voyez les choses comme ça ?