Faire un avec toi (2)

Ecrit par Saria

Chapitre 18 : Faire un avec toi (2)

***Selma***

Kader : C’est à cause de ma mère que j’ai perdu la mémoire et tout ce qui s’en est suivi.

Moi (choquée) : Pardon ?!

Kader : Ma mère est une enfant née hors mariage. Son père ne l’a jamais reconnue, elle signe Bah au lieu de Kanaté. Elle est l’unique fille de la fratrie. Je n’ai jamais connu cette partie de ma famille car je suis né et j’ai grandi en France… Mon père était un ouvrier guinéen venu en aventure comme ma mère. Il est parti trop tôt, je ne l’ai jamais connu. Je suis français ; en tout cas, c’est mon identité même si en grandissant j’ai senti des tréfonds de mon être, mon appartenance à l’Afrique. Après la naissance de Yacine, mes affaires fonctionnaient au ralenti. Un jour j’ai fait la connaissance d’un vieillard qui s’est adressé à moi pour faire réparer un meuble ancien et rare. Nous sommes devenus amis sans nous être jamais vus. N’ayant pas connu mon père, avec lui, j’abordais tous les sujets qui me semblaient importants. Il a réveillé en moi l’envie de retrouver mes origines. L’opportunité s’est présentée à moi quand j’ai reçu un jour un appel du notaire de mon grand-père maternel dont je ne soupçonnais pas l’existence. Plus tard j’ai découvert que mon vieil ami et lui ne sont qu'une seule et même personne.

Moi : Je ne comprends pas vraiment… Tu veux dire que… tout ce temps, tu n’as pas su qui il était ?

Kader (me regardant) : Non !

Moi : Oh !

Kader : Selon le notaire, j’ai été désigné comme l’exécuteur testamentaire de mon grand-père. La curiosité m’a poussé à venir au Burkina Faso malgré l’opposition de ma famille, ma mère en tête. Selon elle, ses frères me détruiraient. Je me suis entêté et suis venu, accompagné de Booba ou Alino, si tu veux.

Moi (tiquant) : Pardon ?

Kader (les yeux dans le vague) : Oui Alino… C’était mon meilleur ami… C’est avec lui que Marlène m’a trompé… Bref, j’ai fait l’objet de menaces et d’agressions dès mes premiers jours ici. En fait, Alino s’est chargé, sur instruction de Tonton Issa, d’alarmer ma mère pour qu’elle me mette la pression afin que j’abandonne. C’était mal me connaître. Dès que j’ai foulé le sol de ce pays, c’était comme une réponse l’appel que j’entendais au plus profond de moi. Quand ma mère a compris que mon assassinat se préparait, elle a pris la grave décision de… me laisser à la merci de la nature.

Mais avant, elle est venue ici et a essayé de me faire entendre raison. Nous avons eu un gros clash. Beaucoup de choses ont été dites ce jour-là. Tellement que je me suis emporté, et lui ai dit qu’avec ou sans elle, je suivrais mon destin. Elle a alors eu recours à Kompoh ; elle lui a remis mes phanères : cheveux, ongles et une partie de mon cordon ombilical. Cette-dernière avec ses pouvoirs, a effacé une partie de ma mémoire et avec, mon obsession à réaliser la volonté de mon grand-père.

Moi : Et comment t’es-tu retrouvé à Cotonou ?

Kader (fermant les yeux) : J’ai erré… Suivant la direction du vent comme Kompoh me l’a ordonné ! Mais il y avait un danger, si je recouvrais la mémoire… Ma mère deviendrait folle.

Moi : Quoi ?! Et elle a accepté ?

Kader (voix sourde) : Oui… Son urgence à l’époque, c’était que je quitte le champ d’action de ses frères. Kompoh lui avait remis la flamme de vie qui lui permettait de s’assurer que j’étais encore en vie et de percevoir mes états d’âme. Lorsque j’ai commencé à avoir les flashs, elle l’a su.

Moi (petite voix) : Et ta femme ? Tes enfants ? Comment ils l’ont vécu ?

Kader : Elle n’a partagé son secret avec personne… Après plusieurs semaines d’investigation, j’ai été déclaré mort. Elle s’est occupée de mes enfants… Entre Marlène et elle, le courant n’est jamais passé. Elle a eu raison… Marlène et Booba ont longtemps couché ensemble, c’est l’une des raisons pour lesquelles il a souhaité ma mort. J’ai mis de l’ordre dans tout ça : j’ai divorcé d’avec Marlène et viré mon ami.

Moi (soupirant) : Humm… Alors il m’a abordé… Et c’est lui qui est entré dans mon esprit…

Kader : Oui… Il a essayé de m’incarner… Alors… J’ai fait un pacte avec toi… Désormais tu es mienne… A moins que je défasse ce qui nous lie désormais nous sommes un… Quand il est revenu, il s’est condamné tout seul… Il en sera ainsi, pour quiconque couchera avec toi…tant que tu seras ma femme.

Moi : Pardon ?!

Kader (voix sourde) : Je n’avais pas le choix ! De toute façon, tu es mon âme sœur et il a perçu mon attachement à ta personne… Tu es devenue mon talon d’Achille, Selma. Il te faudra être prudente et discrète désormais. Il m’arrive de filtrer certaines informations mais c’est toujours pour nous préserver. Après mon initiation, j’ai acquis des pouvoirs que je continue de découvrir. J’ai de gros interdits, une femme en menstrues ne peut me faire à manger, je ne peux plus me mettre en colère ou proférer des paroles dont je ne suis pas sûr… En acceptant de partager ma vie, tu deviens la mère de toute une communauté.

Moi : Ok !

 

Un long silence se fait, je suis… dépassée par ce que me raconte Kader. Comment est-ce possible ?

- Wow ! Si je m’attendais à tout ça ! Wow !!!

Kader : …

Je me lève pour faire quelques pas, mon Dieu dans quoi je me suis fourrée ! Je me retourne pour le fixer. Alors il fait quelque chose que je ne l’imaginais pas capable de faire. Kader marche vers moi et arrivé à mon niveau, il se met à genoux, m’entoure la taille et pose sa tête sur mon ventre.

- Chérifa a vu juste en allant te chercher, ma charge est lourde et importante et j’ai besoin d’un ancrage, j’ai besoin de toi. Je sais que tout ce que je te raconte te semble effrayant, même invraisemblable… Mais j’ai besoin de ma femme.

Moi (le serrant fort) : Où est ta mère ?

Kader : Auprès de Kompoh. Elle est venue quelques jours après les enfants… Je ne l’ai pas vue… Ceci m’est interdit… Elle a des moments de lucidité mais c’est rare.

 

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