Farah

Ecrit par Boboobg


.... Farah Odongo....


Je passes devant le monsieur de tout à l'heure sans prendre la peine de répondre à son bonjour. De un j'en avais pas envie car c'est avec les bonjours qu'ils commencent et puis après prennent le courage de vous draguer. Et de deux , avec ce que celle là me dit, j'ai trop les boules. 


Moi : donc tu es en train de me dire qu'ils ont coupés le courant ? 


Naomie: je n'étais pas là, il n'y avait que koko Lambert, et il a dit que les monsieurs ont dit que nous devons deux mois de loyer ! 


Moi : ce n'est pas possible. N'es pas que je t'avais envoyé le mois passer me payer la facture ? 


Naomie:... 


Moi (criant) : ho non ! Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas payé le courant Essongo ? 


Naomie:.... 


Moi (hors de moi) : tu vas parlé ou tu veux que je te tue à mon retour ? 


Naomie: yaya c'est que j'avais fait tomber tout l'argent et je n'avais pas eu le courage de te le dire... 


Moi (levant les yeux au ciel) : non ! Donc tu as jetés dix milles comme ça ? Non mais tu es sérieuse Essongo ? Mais tu te prends pour qui pour oser faire tombé mon argent ? 


J'entends la voie de la dame de MTN me dire que mon crédit est terminé et que bientôt l'appel sera coupé. 


Je préfère raccroché pour avoir au moins de quoi bipé les gens. Avec la bêtise que cette fille vient de m'avouer, je vais être obligé d'encore plus serrer la ceinture, en tout cas plus que d'habitude. 


Merde ! Et moi qui espérait déjà pouvoir m'en sortir cette année ! En tout cas les rêves c'est quelque chose. 


Je sors mon calepin dans lequel je met les choses importantes. En dessous de fournitures scolaires, j'ajoute :électricité deux mois =20000fr. 


Je fais un calcul rapide de tout ce que je vais acheter avec les deux cent mille qui vont sortir de ce travail de vacance. Et il ne me restera que le minimum pour m'occuper du manger et du transport jusqu'à ce que je reprenne med activités après avoir vu comment gèré avec mes cours et ceux des filles bien sûr. 


Je crois bien que je vais encore devoir bosser à la pharmacie de nuit le mois surprochain. 

Regardez moi, nous sommes encore au deux septembre et moi je penses déjà au mois novembre . 


J'arrive à l'arrêt de bus, où je préfère prendre un cent-cent c'est moins coûteux car il me faut deux moyens pour arriver jusqu'à Mpaka où se trouve la maison de ma sœur. 


Après être descendu de mon deuxième cent-cent , je chemine quelques minutes avant d'arriver devant le portail rouge de la cour commune où je suis loger. 


Ya Orelie(sortant) : c'est toi ? J'ai entendu le portail j'ai cru que c'était Gaston ! Il arrive dans pas longtemps donc n'oublie pas d'aller dans la chambre ! 


Moi: OK. 


Je passe par la cuisine où je me sers le plats de poulets à la muabe et trois morceaux de manioc en allant m'enfermer dans la chambre où je trouve Belle en train de jouer avec ses poupées que je lui ai acheté avant hier avec l'argent de ma payes au marché fond tsié tsié. 


Je me présente, Farah Odongo, vingt et un ans et travailleuse acharnée ! 

Je suis née de Sandrine Odongo et de X, probablement un blanc quelconque venu ici pour son travail qui n'a rien trouvé de mieux que de faire pondre à ma mère un autre enfant. Elle en avait déjà deux en ces temps là. 


Ma mère, que puis je dire à son propos, rien de reluisant en tout cas. Une femme très belle mais très comment dire naïf et surtout mal préparé à la vie, la vie cette jungle. 


Elle a eu ma sœur Orelie quand elle avait quinze ans, avec le mari de sa sœur aînée qui l'avait tiré du fin fond du village d'Etoumbi pour les études. Elle venait d'avoir son CEPE. De ce qu'on dit, ça a créé un grand grabuge dans la famille, elle s'est retrouvé dehors à errer dans ponton avec son gros ventre. 


C'est par un concours de circonstances, qu'elle rencontra un de ses oncles en ces temps là, professeur de collège qui accepta de la loger en temps que locataire dans sa parcelle. Elle commenca alors à vendre quelques babioles pour payer le modeste studio et se nourrir jusqu'à la naissance de ma sœur. 


Trois ans après, ma mère est de nouveau enceinte, cette fois ci, du boutiquier du coin. Un sénégalais, qui a transmis à ma sœur Sandrine sa peau noire ébène et rien d'autre. On dit qu'il lui avait demander de sois devenir sa quatrième épouse et de convertir à l'islam, soit de ne plus s'approcher de lui. Et ma mère n'a pas voulu se marier à cet homme et pourtant ma sœur aurai eu une meilleure vie qui sait ! 


Deux ans après, c'était mon tour de venir au monde et après moi, ma sœur Naomie seize ans et ensuite Erica douze ans. Chacune de nous a son propre père sauf les deux dernières dont le père qui nous aimaient assez pour tous nous supporter est mort il y'a six ans ! C'est la seule figure paternelle que j'ai connu, c'est grâce à lui que j'ai cet acharnement à vouloir réussir. Il me répétait souvent : tu as du potentiel Farah, ne lasse jamais les gens te juger par cette magnifique figure, soit plus intelligente que tes sœurs ! 


Aujourd'hui les deux dernières vivent avec moi à Brazzaville, pendant que leur mère est occupé à être la femme d'un Pasteur à Dolisie, je ne sais pas plus. 


Belle, c'est la fille de ma sœur Sandrine. Elle n'a jamais voulu s'en occupé et moi je l'ai aimé dès sa naissance donc c'est mon bébé et je l'emmène partout avec moi. 


Nous sommes ici depuis le mois dernier. J' avais vu une annonce sur les dépêches de Brazzaville proposant du travail de femme de ménage pour les vacanciers et j'ai sauté sur l'occasion. Histoire de me faire assez d'argents pour pouvoir commencer cette année scolaire mieux que la dernière. 


Nous sommes donc descendu Belle et moi, chez Orelie. Hors il se trouve que ma sœur sort avec un homme marié et a chaque fois que celui ci arrive je dois m'enfermer dans la chambre d'amis jusqu'à ce qu'il retourne chez lui. Orelie m'a dit ne pas vouloir que je lui pique son gagne pas. Comme maman l'a fait avec son père. 


Belle (me regardant) : tu m'as ramené quoi maman ?  


Je sors de mon sac un paquet de chocolat que j'ai trouvé dans une chambre vide,je me suis assuré qu'il soit encore comestible dans le bus donc la lui tend. Ses petits yeux pétillent de bonheur. 


Belle (heureuse) : merci maman! 


Moi : tu as mangé ? 


Belle: oui ! 


J'aurai pu la laissé avec Naomie et Erica mais bon, j'ai préfèré l'avoir avec moi. Déjà qu'on ne se voit pas beaucoup au courant de l'année scolaire et que la petite s'en occupe carrément toute seule, j'ai voulu lui laisser le temps de s'amuser avec ses amis. Comme vous l'avez compris, ces trois là sont à ma charge car les deux autres, à part leurs fesses, rien ne compte ! 


Il est vingt heures quand mon téléphone sonne. 


Moi (répondant):Allo? 


Ed: mon cœur ça va ? 


Moi (pas contente) : de toute la journée Ed, c'est maintenant que tu m'appelles ? 


Ed(soupirant) : n'es pas toi qui m'a dit que tu dois travailler le matin ? Que je ne devais pas te déranger ? 


Moi : mais ce n'est pas une raison. Tu n'es pas censé appeler entre 6 et 15 heures mais après ça va. Dis juste que tu étais tellement occupé à jouer avec les filles qui te courent après pour m'appeler où penser à moi.


Ed (s'enervant) : mais tu t'entends parlé ? On en a discuté Farah et tu m'as dit m'avoir pardonné mais a chaque fois tu dois ramener cette histoire sur le tapis ! 


Moi : là c'est toi qui le ramène sur le tapis. Moi je n'ai fait que te faire une remarque ! Tu as changé Édouard et moi aussi tu me connais, tu sais de quoi je suis capable ! 


Ed : et c'est reparti ! En tout cas je dois sortir tout à l'heure avec mes potes, pas envie que tu me gâches mon humeur donc je t'appelle demain ! 


Moi : Ed ne t'avise même pas de me.... 


Click 


(rire nerveux) il a raccroché ! Merde a cause de Naomie je n'ai même pas de quoi rappeler ! 


Belle (me regardant) : maman c'était tonton Ed ? Il va venir nous voir ici ? 


Moi : oui mais il ne viendra pas nous voir. 


Belle : on rentre quand ? J'ai envie de revoir maman Nao et aussi maman Erica et ma copine Sidi, elles me manquent ! 


Moi: je sais mon cœur. Mais ça ne te plaît pas tous les chocolats , les jouets et les habits que maman te rapportent quand elle rentre du travail ? 


Belle: oui ! 


Moi : mais pour ça, maman doit travailler. Et pour ce travail là, il faut encore que nous vivions ici chez tantine Orelie pendant un mois. Juste un mois et nous rentrons chez nous ! 


Belle (heureuse) : et je reprends l'école ! 


Moi : oui tu reprendra l'école ! 


Je regarde encore l'heure, vingt heures trentes. J'envoie un message à Orelie comme quoi je dois aller me laver et laver la petite. C'est à ce moment là qu'elle toque à la porte. 


Orelie(me regardant) : Gaston va dormir ici, ne restez donc pas au salon. Demain laisse juste la porte ouverte en partant je m'occuperai de la petite ! 


Moi : merci. 


Oui c'est comme ça a chaque fois. Ma sœur a une sorte de phobie, de se faire piquer son homme pr une de ses sœurs et surtout par moi, je ne sais même pas pourquoi. Sois disant qu'avec le visage de ma mère et la peau de mon X de père, je leur ai souvent fait de l'ombre aux yeux des hommes, c'est ce qui est sorti une fois de la bouche de Sandrine un jour où l'on se disputait à cause de Belle. 


Je finis de prendre ma douche avec ma fille, je nous prend du yaourt dans le frigo et nous rejoignons la chambre. Au moins ici, Belle mange à sa faim quand je ne suis pas là . Je ne regrette donc pas de l'avoir emmené avec moi. Les deux autres je leur avait laissé chacune cinq milles et hier j'ai envoyé cinq milles à chacune. Je ne m'inquiète que pour Erica, c'est pour cela que j'ai demandé au boutiquier du coin de la surveiller. Et de lui donner de quoi manger le matin et le soir. La plus grande sait se gérer toute seule tellement qu'elle m'ajoute encore de l'argent à payer pour l'électricité. Quand je penses qu'elles vont dormir dans le noir, j'ai les nerfs, sans compter cet Édouard qui fait encore sa crise. Ma vie est un enfer. 


(...) 


Il est cinq heures quand j'ouvre les yeux. Je prends une douche rapide, embrasse mon bébé et sors de la concession en faisant le moins de bruit possible. Je dois être au boulot à six heures sinon monsieur Malonga va faire son discours. 


J'arrive à six moins quart, la chance qu'il n'y ai presque pas de voiture dans la ville à cette heure. 


Monsieur Malonga : Farah tu t'occupe de ces chambres là (me tendant la feuille)! Vous commencez par celle inoccupé et puis plus tard celle occupé précisément à douze heures ! 


Et blablabla c'est le même discours tous les matins. A croire qu'il ne se fatigue jamais de nous répéter les mêmes choses. Hâte de rentrer chez moi, de reprendre avec mon boulot de nuit même si je gagne moins. 


La vie de femme de chambre pardon, je pleins ceux  qui travaillent ici tous le temps. Tu trouve de ces choses (signe de croix) seigneur les gens sont fous. 


Il est douze heures quand je montes les escalier de l'hôtel pour aller dans les chambres qui me sont attribués. Les clients doivent sortir où mettre une pancarte ne pas déranger pour que l'on fasse notre boulot. 


Mon téléphone vibre, un message. 


Naomie :<<ya Ed vient de passer, il m'a donné de quoi payer la facture. J'y vais de ce pas ! >>


Moi :<<il est encore là ? >>


Naomie : <<oui>>


Moi :<<rend lui son argent >>


Naomie :<< yaya on a dormi dans le noir hier ! >>


Moi :<<tu sais que je n'aime pas dépendre des gens n'es pas ? Donc tu lui rend l'argent ! >>


Naomie :<<ok>>


Édouard sait bien que je n'aime pas ça. Je ne demande rien à personne, même pas cent francs à Sandrine dont je m'occupe de l'enfant alors que mon copin vienne sortir de l'argent derrière mon dos hum hum je n'aime pas ça. Et puis demain les gens diront que s'il y'a de l'électricité dans ma maison, c'est parceque l'enfant Ngoma s'occupe de moi ? Non tout sauf ça. Je n'ai pas le cœur de Orelie ou celui de Sandrine pour me faire ainsi devenir la charge d'une tierce personne. 






Farah, rebelle de la...