Goodbye

Ecrit par RIIMDAMOUR

Coucou!
Une longue partie pour vous.

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Je sentis que quelque chose clochait dès que j' ouvris les yeux. 
Je ne savais pas où je me trouvais ni ce que j'y faisais.
Mais je savais, qu'il était arrivé quelque chose.

Tout d'abord, j'étais dans une chambre d'hôpital qui était horriblement blanche et sentais l'éther a plein nez.
Ensuite, il y avait Tala endormi sur un fauteuil à côté de moi.
Et enfin, je me sentais bizarre.
Pas dans le bon sens, non.
Mes membres étaient engourdis, ma tête lourde et je sentis en horrible douleur dans le bas ventre.
Tout d'abord, je crus que j'étais encore droguée, mais Les derniers événements revenaient doucement en ma mémoire.
Je me souvins du restaurant, de moi sur le parking entrain de rejoindre Tala.
Je me souvins d'avoir senti être propulsée vers l'avant et d'avoir heurté le sol avec violence.

Je mis automatiquement ma main sur mon ventre, pour sentir la petite bosse rassurante que j'avais pris l'habitude de caresser, mais rien.
Outre un petit enflement anormal, je ne sentais rien.

Je venais d'amorcer mon cinquième mois de grosses et mon ventre était bien rond et dur bien que peu visible.
Mais en ce moment ci, nada.

Je me mis rapidement sur mon séant pour vérifier que ce à quoi j'avais pensé ne m'étais pas arrivé.
Mais rien.

Mon ventre était vide.
Vide
Vide
Vide.

Ce mot se répercuta dans mon cerveau , comme si  on venait de m'enfoncer un poignard dans le coeur d'un coup et que la douleur faisait écho dans mon corps entier.

Sans que je ne sache comment, un cris guttural s'échappa de mes lèvres, réveillant Tala par la même occasion.

Oui, je venais de crier.

Mon bébé...
Il n'était plus dans mon ventre.


vide, vide

J'avais beau le tâter, le toucher, il était vide.
Horriblement vide.

Tala se précipita rapidement sur moi essayant de m'empêcher de me presser le ventre.
Mais moi, je voulais vérifier.
J'espérais qu'il était toujours là.
Je voulais qu'il y soit.

- Mon ventre Tala, pourquoi il est comme ça ? Hurlais-je en me débattant comme une furie.


- Mimi, calmes toi. S'il te plaît. Arrêtes, tu te fais du mal. Tentait-il de me raisonner.


Rapidement, Khadija, Mansour, Josée et Tata Nanou entrèrent dans la chambre. Ils avaient dû être alertés par mes cris.
Mansour se jeta sur moi, essayant d'aider Tala à me maîtriser.
Khadija sortit appeler quelqu'un et Josée et ma badiene pleuraient.

J'espérais, j'espérais vraiment.
Mais je savais, je savais la raison de ma présence dans cette chambre. Et je savais pourquoi j'avais mal au bas ventre.
Je savais, mais je ne voulais pas y croire.
Je ne voulais pas y croire.

Mansour essaya de me parler en vain.
Tout ce que j'entendais c'étaient les mots: "enfant", "destin" "ndogalou yalla" (coup du destin).

Un médecin arriva quelques secondes plus tard accompagné d'une horde d'infirmiers.
On me maitrisa et m'injecta une substance, dans mon bras gauche .

Je me sentis soudainement très lourde. Une sensation de flottement me gagna.

Je ne pus plus me débattre alors je me laissai aller, impuissante.

Mon coeur lui, me faisait mal, je voulais l'arracher de ma poitrine.
Je voulais arrêter la circulation de mon sang, pour ne plus ressentir cette douleur.
C'était horrible.

- Pour l'amour du tout puissant. Je vous en conjure, dites moi qu'il n'est rien arrivé à mon bébé. Soufflais-je en fixant à travers mes larmes , le docteur.

Il hésita.
Un sanglot me parvint de là ou étaient Josée et ma famille.

- Nous venons de vous administrer un calmant. Pour l'instant, vous devez vous reposer au maximum. On parlera du reste à votre réveil. Répondit le médecin en vérifiant ma perfusion.

- Docteur, s'il vous plaît. Dites moi. Je veux savoir... Implorais-je, mais déjà, mes yeux se fermaient doucement, sans que je ne puisse lutter.

     ********************

Amine Aïdir

Je crois que de toute mon existence, je n'ai jamais été aussi perdu.

Cela n'a aucun sens.

Non, vraiment.

Voila dix minutes que ma mère m'a appelé pour me dire que ma femme avait subi une IVG.
Il a fallu que je lui demande ce que cela signifie.

-Interruption volontaire de grossesse. A t-elle dit.


IVG

Je suis carrément tombé des nues, si seulement cette expression suffit pour expliquer à quel point j'ai été surpris.

Aucun sens...
Vraiment aucun.

J'ai dit à ma mère qu'elle devait se tromper parce que cela n'avait ni queue ni tête.
Elle m'a rit au nez en me donnant un numéro, me disant que c'était de celui l'hôpital où elle avait été hospitalisée .

- Tu n'as qu'à les appeler si tu ne me crois pas. A t-elle cru bon de rajouter.

Sans attendre une seconde de plus, je raccroche avec elle pour composer le numéro de Milouda.
J’atteins sa boite vocale sans délai.

J'appelais ses cousins, Mourtala et Mansour, à qui j'avais demandé de veiller sur elle.
j'atteins leur boîte vocale à eux aussi.
Là, je commence vraiment à m'inquiéter.

J'espère qu'il ne leur est rien arrivé de grave, surtout à elle.

Après avoir farfouillé dans mon agenda, je trouve enfin le numéro de Khadija.
Pourvu qu'elle me réponde.

Elle décroche enfin, après plusieurs bips.

- Khadija , où est Milouda? Je demande sans lui laisser le temps de parler.

- Ah... Amine! Fait-elle d'une voix éteinte, elle semble avoir pleuré. Milouda dort.

- Elle va bien? Qu'est -ce qui se passe?

- Je... euh... Attends je te passe tata Nanou. Elle pourra mieux t'expliquer. Réplique t-elle.

Mon coeur bat la chamade pendant le laps de temps qu'elle passe le combiné à la tante de ma femme.

Cette dernière me répond avec une voix rauque.
Il me semble que mon coeur a arrêté de battre durant son monologue.
Elle m'explique que Milouda est tombée et qu'elle a perdu le bébé.
Le reste, je ne l'entends pas.
Il faudrait que je l'écoute pour pouvoir l'entendre.

Je fais appel à tout mon self control pour ne pas raccrocher au nez de la tante.
Ce ne serait pas juste, elle est vraiment très gentil. Mais je n'ai presque plus la force de l'écouter, bien que tout ce qu'elle dise soit dans le but de me consoler.

Me consoler...
Me consoler...

Est-ce possible de me consoler?
J'ai l'impression d'étouffer.
Mon bébé, mon bébé est mort, avant d'être né.
Il me faut de très longues minutes pour réaliser ce que ça veut dire.

Pour réaliser que jamais je ne tiendrais ce petit être dans les bras. Jamais je ne pourrais lui donner ce prénom auquel je réfléchis depuis bientôt trois mois.
Jamais je ne l'entendrai m'appeler "papa", alors que j'en ai tellement rêve.

Le fait que je n'ai jamais connu la stabilité d'un foyer m'a fait désirer ardemment ce bébé.
J'ai rêvé de pouvoir donner à mon enfant ce que je n'ai pas reçu de mes parents: de l'attention, de l'amour...

J'ai rêvé d'être le père que je n'ai jamais eu.
L'annonce de la grossesse de Milouda a marqué un très grand changement dans ma vie.
Avant que notre relation prenne ce tournant là, jamais je n'avais songé à avoir des enfants.
Cette perspective m'effrayait trop.
Je ne voulais pas faillir comme l'a fait mon père, je ne voulais pas être comme lui.

Ma mère était sa première épouse. Après plusieurs années de mariage, il a épousé tante Salima par ce que ma mère ne pouvait pas avoir d'enfant.
Il l'a délaissé , la plongé dans une très longue déprime.
Mon premier frère est né, Hayad, puis Sidy est venu au monde et puis Camélia. Mon père s'est occupé d'eux correctement, reléguant ma mère au second plan.
Puis quelques années plus tard, elle est tombée enceinte, par je ne sais quel jeu du hasard. Je pense qu'elle a espéré capter l'attention de mon père avec cette grossesse.
Mais rien, mon père a divorcé d'elle dès que je suis venu au monde, pour s'en débarrasser sans doute .
Elle est allée s'installer en France, avec son frère.
Toute mon enfance, je l'ai passé avec des nourices, dans des internats, alors que ma mère se faisait du mal et se noyait dans la déprime.
Je n'ai jamais connu l'Amour parental alors, ça été normal pour moi de faire ma vie tout seul.
J'ai connu mon père seulement à l'age de 15ans. Et c'est ma soeur Lily qui a fait les démarches nécessaires pour que je le conaisse.
Il ne m'a jamais vraiment considéré comme son fils, je ne l'ai jamais considéré comme mon père, malheureusement, j'ai pris ses yeux, son nez, je lui ressemble trop à mon goût .

J'ai grandi avec ce vide dans le coeur.
Alors, ça a été normal pour moi de ne pas désirer une famille.
Puis Milou est tombée enceinte et tout à changé.

Mais voila, tous mes espoirs se sont effondrés, tous mes rêves, brisés.

Là, tout de suite, je suis tellement... en colère, tellement déçu.
Je sais que c'est injuste mais la douleur est trop vive pour que je puisse ressentir autre chose.
La tante de Milouda à dit s'être occupé de tout, que je n'avais pas besoin de rentrer, sauf peut être pour consoler ma femme.
Consoler ma femme...
Milouda, depuis que j'ai appris  cette triste nouvelle, je n'ai pas une fois pensé à elle, à comment elle doit se sentir.
Va t-elle bien?
Je sais que c'est égoïste de ma part mais je ne peux m'empêcher de lui en vouloir d'un côté.

Comment a t-elle pu tomber?
Je lui avais pourtant demandé de se reposer, de ne pas faire d'efforts ni de sortir sans avoir pris ses précautions.
Alors, comment a t-elle pu tomber bon sang?

Bien sur que je l'aime. Ça, je n'en doute même pas. Ce que Je ressens pour cette femme est inexplicable, je ne l'ai jamais ressenti avec personne.

Je jette un verre contre le mur dans un accès de rage, de fureur.

Pourquoi est-ce qu'elle s'attire toujours des problèmes.

Putain de merde.


Je fondais tellement d'espoirs sur ce bébé;

  ***************

PDV Khadija Mariam Traoré.

Pauvre Milouda.
Ses cris raisonnent partout dans les couloirs de la clinique.
Les personnes qui passent devant la chambre se demandent d'où viennent ses hurlements.
J'ai entendu tout à l'heure une infirmière critiquer ma cousine.

-Loumouy youkhou nii? Kii moo reew waay. Fausse couche, ndieuké wouko fi té douko moudjé. Moo. ( Pourquoi crie t-elle comme ça? Elle juste est impolie. Elle n'est ni la première a avoir fait une fausse couche et elle n'est pas non plus la dernière a qui ça  arrive). Avait-elle dit à sa collègue.

Je leur ai remonté les bretelles bien bon.
Qu'elles se mêlent de ce qui les regarde et c'est tout.

Je n'ose pas entrer dans cette chambre, de peur de voir l'état de ma cousine.
Je n'ai jamais vu quelqu'un souffrir autant.
Ma pauvre Milouda.
Elle est dévastée. J'ai vraiment mal pour elle. Perdre son bébé comme ça.
Je prie dieu et tous les saints de m'épargner ce malheur là.
Depuis hier je pleure comme une madeleine à chaque fois que je la vois si malheureuse.

Il règne entre nous une ambiance de deuil.
Ça nous fait mal à tous de la voir comme ça.
Surtout à Tala.
Le pauvre, il se sent responsable de ce qui est arrivé.
Il était sensé aller la récupéré au restaurant.
D'Après ses dires, il l'attendait devant quand il a vu quelqu'un la pousser vers le sol.
Il s'est précipité sur elle pour la conduire à l'hôpital, elle saignait abondement. Mais quand ils sont arrivés, il était trop tard. Le bébé était déjà mort.

Cela fait au moins une heure de temps, qu'il est assis sur ce fauteuil, la tête entre les mains.
Je comprends ce qu'il ressent, mais ce n'est pas de sa faute .
J'ai vraiment envie de le réconforter. Mais on est en froid ses derniers temps, et surtout j'ai peur qu'il me rejette, des fois, il peut être si... lunatique, hermétique, froid, détaché...

Pff... Je ne sais vraiment pas sur quel pied danser avec lui.
Un moment il semble tenir à moi,  la seconde d'après il semble avoir oublié jusqu'à mon existence.

Pourtant, je suis sûre qu'il y a quelque chose entre nous.
Je ne me fais pas des idées.
Pas après ces maintes fois où on a failli s'embrasser.

Je me souviens qu'il était comme ça avant, quand je venais passer la journée avec Milou, chez ma tante Amel. Il était toujours là, les dimanches, avec Mansour et des fois, Josée.
Ils étaient vraiment une bande soudée.
J'avais l'impression de ne pas être à ma place avec ces trois là.
Et moi, Tala m'intimidant trop, il était trop différent de mon frère Mansour. Il a toujours respiré le calme, la sérénité.
Alors que mon frère, pff..

J'ai arrêté d'aller régulièrement chez ma tante quand je me suis rendue compte que j'avais le béguin pour lui.
Je me suis dit que ce n'était qu'une amourette d'ado, et que je finirais par me le sortir de la tête. Ça a marché.
Puis quand Milouda a repris contact avec moi avant son mariage, il était là. Il venait juste de sortir de prison.
Quand je l'ai revu, les sentiments m'ont submergé d'un coup, plus forts et plus solides.

Il était encore plus inaccessible que dans mes souvenirs. Et ça m'a attiré irrésistiblement.

J'ai beau faire, mais je ne peux m'empêcher de vouloir être avec lui, de le toucher, de le sentir. ..
Je suis peut être obsédée, ou bien je l'aime simplement.

Je ressens ça pour lui depuis trop longtemps, ça ne peut pas être qu'un petit béguin.
Oui, je l'aime.

Et puis il est tellement beau, tellement grand et il sent tout le temps si bon.

Bon, je ne peux plus tenir, il faut que j’aille le voir.


-Hey! Lui dis-je doucement en prenant place à ses côtés.


- Hey! Réplique t-il faiblement en se redressant.


Ses yeux sont cernés, rouges. Et pour cause, depuis hier, il n'a pas quitté cette salle d'attente et la chambre de Milouda et il refuse strictement de se nourrir.
Pauvre chou.

- Ça va aller?

Il me regarde dans les yeux et hoche la tête, seulement .
Voilà ce que je ne supporte pas chez lui, il ne parle jamais. Surtout lorsqu'il va mal.
Alors que moi, j'ai besoin de communiquer.

On nous avertit que les heures de visites sont terminées et qu'il faudrait qu'on rentre.
Nous avons beau insister mais Mourtala veut rester, il est catégorique, pourtant Josée s'est proposée pour rester.

Il est tellement têtu ce mec, pourtant ça se voir qu'il crève de fatigue.

On passe tous dix bonnes minutes à essayer de le convaincre de rentrer, il accepte à contrecœur, a condition de revenir la voir aux heures de visites de demain.

Normalement Milou aurait ou rentrer chez elle, mais les médecins disent que c'est plus prudent de la garder à l’œil, puisqu'elle est en état de choc.

On a décidé de tous aller passer la nuit chez les Aïdir, par tous j'entends, les garçons et moi.

Dans la voiture, l'ambiance est au plus bas. Chacun rumine ses pensées sombres.
Franchement je ne vois pas qui aurait intérêt à faire ça à Milouda.
Cette fille est un ange, un peu capricieuse mais tellement gentille.

Il y a quelques moi, quand elle nous a avoué qu'on la droguait a son insu, on a tous été abasourdis.
On y comprenais vraiment rien.
Qui avait intérêt à lui faire ce genre de chose?
Certains membres de sa famille ne l'ont pas prises au sérieux, notamment deux des soeurs de son père. Elles ont pensé qu'elle racontait tout ça pour faire son intéressante. Heureusement qu'elle a été soutenue par son mari.

Il y a aussi toutes ces histoires qu'il circulent sur elle depuis toutes ces années.
Personnellement, je ne crois pas qu'elle soit comme on l'a dépeinte dans la presse.
Tout le monde sait qu'on y raconte que des mensonges et pourtant tout le monde y croit.

Moi, j'y ai jamais cru, surtout cette histoire de sex avec le neveu de sa belle-mère.
Je ne crois pas qu'elle est pu être aussi frivole, surtout avec  quelqu'un qui a un lien de parenté avec se vielles sorcière de belle mère.

Pauvre Milouda...
Et dire qu'il y a deux jours, je l'ai accompagné dans un magasin pour bébé.
On a fait plein d'achats, des habits, des meubles, des objets décoratifs, dans les tons jaune, marrons et beige, puisque ma cousine ne savait pas le sexe de son bébé.

Quel gâchis...

Une fois arrivés chez les Aïdir, on descends Tala et moi, Mansour dit avoir des trucs a régler.
Je me demande où il va à  cet.

Je monte me doucher puis réchauffe l'un des plats qui se trouvent dans le frigo.
La raison pour laquelle j'adore squatter chez ma cousine, c'est qu'il y toujours de la bonne bouffe à profusion.
En plus tout est tellement ordonné.

J'appelle Tala pour qu'il vienne manger. Il descends en traînant des pieds.
Je m'attendais à ce qu'il ne vienne pas.

On mange en silence, chacun le nez dans son assiette.

Il m'aide à débarrasser quand j'entends un crac, comme un os qui se casse.

Je me retourne et le voit qui se tient la nuque.
Depuis à sortie de prison, il souffre d'un problème a l'épaule, ça le fait drôlement souffrir dès fois.

On ne sait pas en quelles circonstances ça lui est arrivé, vu qu'il ne parle jamais de son emprisonnement...

Il plonge dans le canapé, à plein ventre, en se tenant le cou des deux mains, une grimace sur le visage.

Je m'approches de lui, dans l'intention de le soulager un peu.

- Tala... Commençais-je.

- Ça  va Khadija... M’interromps t-il.

Tchim... Kiii!
Ça va. Ça va... c'est tout ce qu'il sait dire.

Ça va rekk...alors que je sais que ça va pas.

Sans un mot, je me penche au dessus de lui, dans la ferme intention de le soulager.

Il a le visage collé sur le canapé, il ne peut donc pas me voir puisqu'il ne semble pas pouvoir tourner la tête.


- Qu'est-ce que tu fais? Demande t-il.


Je pose délicatement mes paumes et ses épaules et appuies doucement.

- Comme tu vois, j'essaie de t'aider . Je lui répond.


- Khadija, c'est la peine. Commence t-il.

Il a à peine fini sa phrase qu'un râle s'échappe de sa gorge.

Un râle de soulagement.

Je sais que je lui fais du bien.
Je suis douée pour les massages, j'ai l'habitude maintenant. Depuis des années, c'est avec ça que je soulage les douleurs musculaires de mon père.

Il commence à pousser de petits gémissements de plaisir.


- Tu veux que j'arrête? Je lui demande en ralentissant les mouvements circulaires sur son dos.


- Hun...non...surtout...pas.

Il finit par me demander de l'aider à enlever sa chemise.

Je continue encore une dizaine de minutes, il faut avouer que moi-même j'y prends du plaisir.
J'adore le toucher, sentir ses muscles rouler sous mes paumes...
Ça me fait me sentir toute chose.

Ça semble l'avoir soulagé. puisqu'il dort à poing fermé.

Je ne peux m'empêcher de le regarder dormir.

Pf...
C'est une vraie perte de temps, je crois que je devrais passer à autre chose plutôt que de le regarder dormir comme ça.
Je me fais du mal pour rien.

        ****************

PDV Milouda.

J'étais de retour à la maison.
Je ne savais pas depuis combien de temps, puisque je n'étais pas sortie de ma chambre depuis mon retour.

J'ai catégoriquement refusé de dormir dans notre chambre commune a Amine et moi.
Je lui en  voulais trop.

Quatre jours à l'hôpital et il ne m'avait pas appelé une seule fois. Pourtant Tata Nanou m'a dit l'avoir mis au courant.

Il m'abandonnait au moment où j'avaisle plus besoin de lui.

Josée était là, tous les jours, elle prenait soin de moi.
Je ne lui en voulais plus, je n'avais plus la force de lui en vouloir.
J'avais trop mal pour ça.

Depuis la mort de ma mère, j'avais vécu plein souffrances mais celle-là...

Le plus dur quand on fait une fausse couche, c'est quand on prenais conscience que notre ventre redevient plat.
C'est de s'habituer à l'idée que dans quelques moi, nous n'irons pas à la maternité, nous ne pousserons pas, ne perdrons pas les eaux, alors qu'on s'était fait à cet idée, pendant tout le temps que ce petit être reposait en notre sein.
J'avoue que dans mon cas, j'aurais tout donné pour pouvoir ressentir ces fameuses contractions, ces fameux coups de pieds, la douleur de l'accouchement, fut elle insoutenable.

Depuis que j'étais rentrée, je ne faisais que  dormir.
Toute ma famille était venue me voir. Tous les membres, sans exception. Et ils me rabâchaient tous la même chose.

- Ce n'est pas grave. Tu es jeune, tu pourras avoir d'autres enfants.

- Mougnal. Aies confiance en Dieu.



- Si ça t'es arrivé, c'est que c'était le mieux pour toi.


J'avais envie de hurler quand j'entendais tout ça.
C'est vrai que le mal était déjà fait, mais je ne pouvais pas passer outre.

Donc, je prenais mes somnifères en cachette et dormais.
Josée me forçait à avaler quelque chose. Moi, je n'avais pas envie de me nourrir.

Je voulais juste mourir.
Juste aller rejoindre mes parents et mon bebe,  au ciel.
Et me reposer enfin.

Quelqu'un venait d'ouvrir la porte de ma chambre à la volée, je fis semblant de dormir pour qu'on me foutte  la paix.

Il faisait tellement sorte que je n'arrivais pas à distinguer qui était entré dans la pièce.

On tira les rideaux et la lumière envahit mon antre immédiatement, elle me brula mes rétines même à travers mes paupières clauses..

- Iow Milou doyna nakk. Ca suffit Fit la voix de Josée avec humeur. Ça fait une sept jours que tu t'es enfermée dans cette chambre. Ça sent le renfermé et les...pieds qui puent. Pouah.

Wah sept jours!
Ça fait beaucoup.


- Ça chlingue vraiment ici. Poursuis t-elle. Lève toi et vas prendre un bain, pour l'Amour de Dieu!

Je ne bougeai toujours pas, dans l'espoir qu'elle s'en aille.


- Milou! Je sais que tu dors pas. Arrêtes de faire la morte. Hurla t-elle.


- Va te faire foutre! Répondis-je faiblement, les yeux toujours fermés.
J'entendis un énorme Tchip et je sentis qu'elle tirait sur mes draps.


- Te faire voir, je ne t'ai rien demandé.! Repliquais-je avec plus de conviction.


Qu'est ce qu'elle m'énervait cette fille!

Pour ajouter à mon malheur, Khadija rappliqua en criant à tue-tête..


- Nekk bi soblé layy khègne. ( Ça pue l'oignon ) . Fit elle.

Elles finirent par me convaincre d'aller prendre une douche.
Surtout parce qu'elles m'ont dit que Tala se faisait du mal, il disait que c'était de sa faute. Je devais donc descendre pour le rassurer.

Tala avait beaucoup fait pour moi ces derniers temps. Il avaient tous beaucoup fait.

J'avais envie que tout le monde souffre comme j'étais entrain de souffrir, mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin.

Pendant ma douche, je n'avais même pas la force de tenir debout, ni après d'ailleurs.
Josée et Khadija durent m'aider à enfiler une robe et me peigner mes cheveux qui étaient devenus secs et cassants, manque de soins.

Les filles bavardaient autour de moi, sûrement dans le but de me faire parler, ou même sourire.
Mais je n'avais vraiment le coeur à rien. Tala était aussi silencieux que d'habitudes. Il mangeait en silence, en me regardant d'un air inquiet.
Mansour, toujours fidèle à lui-même, racontait du n'importe quoi, tout en ignorant superbement Josée.
Khadija rigolait avec son frère et Josée, séparément. Elle regardait Tala en douce, croyant que personne ne la remarquait.

Après qu'elles m'aient forcé à prendre un déjeuner, je remontais dans ma chambre pour me rendormir.

En regagnant mon dortoirs, je passai devant la chambre d'Amine où j'avais élu domicile depuis...
Les effluves de son parfum arrivèrent jusqu'à moi et là... je me rendis compte qu'il me manquait. Il me manquait réellement.
Son odeur, ses yeux, ses mains sur mon ventre...

À ces pensées, mes larmes se mirent à tomber d'elles-mêmes.
Je l'aimais tellement.
J'ai mis du temps avant de me rendre compte de mes sentiments pour lui mais maintenant que c'était fait, chaque minutes passées sans lui m'était pénible.
Je le voulais à mes côtés.
On avait tous les deux perdus quelque chose de précieux.
Alors pourquoi n'était-il pas rentré au près de moi?
Pourquoi ne m'avait t'il pas seulement appelé?
Moi, je ne voulais faire le premier pas pour rien au monde.
Qu’avais-Je fait de mal?
Était il avec une autre femme?
Taloula ?
Et surtout, le pensait il réellement quand il avait dit qu'il m'aimait??

Amine, où est tu?
         ***************

Je n'ai vraiment aucune envie de rentrer chez moi.
Aucune.
J'ai attendu qu'elle m'appelle pour m'annoncer cette funeste nouvelle, mais rien.
Je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis onze jours.

C'était à elle de me le dire, pas à sa tante ni à personne d'autre.

La seule raison pour laquelle je suis rentrée,  c'est parce que ma soeur me l'a demandé, elle a insisté pendant des jours.

Me voilà donc devant la porte de chez moi.
De chez nous.

Il n'y a personne dans la véranda, personne dans la cuisine, ni dans le salon.
Milouda doit sûrement se trouver dans notre chambre.
Je ne croise personne dans les escaliers, ni dans les couloirs du premier étage.

Quand j'ouvre la porte de la chambre, c'est une odeur de renfermé qui assaillie mes narines.
Personne se semble avoir dormi ici depuis des jours. Les fenêtres sont fermées, les rideaux tirées.
Malouda déteste quand tout est fermé comme ça.

Il y a du bruit à côté, dans la chambre de Milouda, enfin, son ex chambre.

Il fait très sombre quand j'y pénètre après avoir toqué.
Je distingue deux silouhettes feminines assises sur le bord du lit.

- Bonjour.

- Bonjour Amine. Répond la voix de Khadija.

L'autre femme que je devine être Josée ne répond pas.
Je m'en fiche, de toute façon cette fille et moi, on s'est jamais supporté.

- Vous n'auriez pas vu Milouda?

- Heu... si. Elle est là. Répond Khadija en pointant le lit du doigt.

C'est bizarre qu'elle ne se lève pas en entendant ma voix.
Et puis que fait t-elle couchée à cette heure?
Je ne la vois même pas.

- On est un peu inquiète parce qu'elle s'est pas réveillée depuis , hier . Continues Khadija.

Comment ça.

J'allume la lampe et m'approche du lit.

Mon Dieu!
Cette femme frêle, chétive, aux traits creux...
Non, ce n'est pas elle.

- Que... Qu'est-ce qui lui est arrivé? Je bégaie, tellement je suis surpris.

- Comment ça?

- Pourquoi est-elle comme ça? Elle est malade?

Un ricanement de Josée arrive jusqu'à mes oreilles.

- Malade? Bien-sûr qu'elle est malade! Siffle t-elle. Elle a perdu son bébé. C'est normal qu'elle soit malade! Mais comment aurais tu pu le savoir puisque tu n'a pas été là. Tu n'as même pas daigné l'appeler. Tchip.

Les paroles de cette chipie sont offensantes, mais pour l'instant je me soucie d'autre chose.
Milouda est malade...

Je demande ce qu'elle a et elles me répondent qu'elles ne savent pas.

Heureusement qu'elles ont appelé le médecin qui est en chemin d'ailleurs.

Je suis toujours sous le choc.
Ma femme a du perdre au moins, vingt kilos ou plus. Son pouls bat très faiblement.
J'arrive à distinguer les os de son visage.
Ses mains sont encore plus petite qu'avant. Et surtout, surtout,  qu' fait -elle ici.

Les filles ont l'air totalement paniquées. Je le suis tout autant mais je le montre moins.

Après l'avoir auscultée quelques minutes plus tard, le médecin nous explique qu'il y a eu plus de peur que de mal.
Elle est juste sous alimentée.

Je suis surpris. Sous alimentée?

Les filles lui affirment qu'elle refuse de se nourrir depuis qu'elle est revenue de l'hôpital.

J'ai honte quand j'entends le récit de Josée. Je viens d'apprendre qu'elle pleure du matin au soir. Qu'elle refuse de sortir ou de voir des gens.
Je me sens mal car je me dis que c'est peut-être de ma faute tout ça.

Le toubib arrive à la réveiller et lui fait une perfusion de je ne sais quoi.
Elle a l'air totalement dans les vapes mais elle ne tente même pas de parler.

Quand nos yeux se croisent, son regard est  vide de toute émotion.

Elle se rendront finalement.
Le docteur finit par nous convaincre tant bien que mal que ce n'est rien de grave et qu'on devait juste la forcer à manger.
Je reste à son chevet tout le reste de l'après midi, à la regarder dormir, elle a l'air beaucoup plus vulnérable.

Mourtala et son cousin arrivent vers l'heure du dîner.
Ils me jettent tous des regards très hostiles.

C'est bon... Je sais que j'ai merdé.
Pas la peine d'en rajouter.

L'ambiance est glaciale ce soir, a l'heure du dîner. Personne ne parle et je me sens mal à l'aise.

Mal à l'aise dans ma propre maison.

À l'heure du coucher, on se dispute l'autre peste et moi, pour savoir qui dormirais avec Milou, pour la veiller.
Tout le monde décide que c'est moi, puisque je suis son  époux.

- Moh! Proteste l'autre. Son mari?  Celui-là? Il va pas disparaître pendant un bout de temps et venir réclamer des droits ici! Je ne suis pas d'accord.

J'allais lui répliquer un truc pas cool mais je me suis retenu.

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, je n'ai commencé à somnoler qu'au petit jour, installé de l'autre côté du lit.
Et le lendemain matin, je me rend compte que Milouda couchée sur le lit, s'est réveillée.

Je tends mon bras vers elle mais elle me dit d'une voix à peine audible.

- Ne me touche surtout pas.

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Voiiiiilàaa...

Mais j'ai une question, pourquoi vous ne kiffez ^pas mes parties? Ce que je'écris ne vous plaît pas?
Vos avis en commentaires?
Suite très bientôt.


Pardon mais...je t'a...