GRAND MERE S'EN VA

Ecrit par Marc Aurèle

'' Tu n'es plus là où tu étais. Mais tu es partout là où je suis'' Victor Hugo

Sam         

Je viens de garer devant le domicile de ma grand-mère, je réalise que plusieurs autres voitures y sont parquées. Ce n’est pas habituel ce tohubohu dans la maison de ma grand-mère. Je me hâte d’entrer, mais tomba sur Josué le gardien, assis par terre l’air tout abattu.

-          Qu’est ce qui se passe ici ? m’empressai-je de demander.

-          Hummm ! bonjour patron. Non rien ! me répondit-il en essayant d’arrêter une larme qui filait sur sa joue.

Je n’en demandai pas davantage. Je couru presque vers le séjour qui était rempli de monde. Les cousins, les cousines, les tantes, presque toute la famille était réunie sauf les miens qui étaient tous à l’étranger. En effet, le vent de l’immigration avait également trainé avec lui mes deux autres sœurs qui se retrouvaient respectivement en Espagne et en Italie. Dès que je mis le pied sur la marche du perron, je remarquai un lourd silence. Au-delà des hochements de têtes et des murmures en guise de salutation, je n’entendais plus rien. Je m’avance au milieu du séjour et découvre ma grand-mère couchée à mène le sol. Mon cœur se fend, une grosse boule vint se mettre dans ma gorge qui se noue.

-          Pourquoi personne ne m’a appelé ? hurlai-je avant de tomber à genoux à côté de ce corps, allongé à même le sol, presque sans vie.

-          Sam, elle a demandé qu’on ne t’appelle pas. C’était Solange qui venait de prendre la parole.

Je pris le poignet de grand’ma, recherchant un pouls. Je vis un de mes cousins médecin remuer la tête en signe de négation. Mon regard se posa sur son visage calme et impassible. Je touche ses pommettes, tâte son cou, soulève son bras qui se laisse tomber dans un bruit mate sur le tapis de sol. J’essaie da la relever, mais une main se posa sur mon épaule. Je senti comme ce parfum de mon enfance, ce parfum des premières heures d’une vie qui ne vous échappe jamais et qui parmi mille se distingue. Ce parfum, qui malgré les effluves que vous laissent les multiples flirts demeure dans votre esprit. Je me redresse et hésite à regarder derrière moi comme me le demande la voix, sa voix.

-          Samy regarde moi ! elle seule m’appelait ainsi, personne d’autre. Même ma mère ne le faisait pas.

-          …. Je regarde le corps allongé là devant moi et je me demande si je rêve.

-          Non tu ne rêves pas mon fils. Lève-toi juste et suit moi, on pourra se parler. Je senti la pression sur mon épaule s’amenuiser.

-          …. Je me leve et quand j’ai le courage de me retourner, je vois grand-mère devant moi, toute souriante. J’eu envie de crier, mais elle mit son index sur ses lèvres comme pour me demander de ne pas le faire.

-          Je lis tes pensées, je ne parle qu’à toi et toi seul me vois Sam, suis moi dans ma chambre, nous devons parler avant que je n’entre dans la félicité.

-          ….. je tends la main devant moi pour prendre la sienne qu’elle me tend également. Je traverse la foule en la suivant, elle m’entraine dans le couloir qui mène vers sa chambre et on y entre.

Elle est plus que vraie, elle a encore les même gestes, la même douceur, ce self contrôle qui me laisse sans voix. Et pourtant c’est bien son corps qui est allongé là-bas sur le tapis du salon, juste à côté de son canapé lit.

-          Samy, il est tant que je finalise ton initiation. Je sais que tu attends des explications et je t’en donnerai. Mais avant reprend là où nous avions arrêté depuis la dernière fois. Elle prend son coffret à bijoux qu’elle me tend. Au fait c’est pour ton épouse, c’est ce que je lui laisse. Tout le reste est déjà dans mon testament.

-         

-          Je veux parler de celle avec qui tu t’uniras quand tout ceci finira. Il me reste encore quatre vingt dix jours à faire sur terre. Pendant ce temps, je t’accompagnerai, je t’aiderai du mieux que je puisse, mais c’est toi désormais qui à la charge de protéger les familles RENE et CELHY.

-         

-          Les réponses tu les auras une par une. Tient ce médaillon que tu devras porter à ton coup désormais. Ne fais confiance à personne en ce qui concerne ta vie spirituelle, mise à part ton assistante du bureau et  son pasteur qu’elle t’a fait rencontrer.

-         

-          Oui je le savais, je devais te laisser découvrir ta voie. Tu auras de l’adversité, même venant de tes proches parents, mais fortifie-toi et prends courage comme l’a dit le Seigneur à Josué. Marche en odeur de sainteté avec Dieu, demeure pieux et tout se passeras pour le mieux.

-         

-          Il est impossible que tout coule de source, alors prépare toi aux représailles. Pour t’aider, je t’informe qu’ils viendront de plusieurs causes. Mais deux d’entre elles te sont connues et t’entraineront dans les combats les plus rudes.

-         

-          Abokpè et ma famille. Je sais, que c’est étrange mais c’est la vérité. Revient t’installer ici et cherche à récupérer junior avant mon enterrement. Je vais lui faire une initiation qui le protègera et l’aidera à grandir loin des liens d’Abokpè. 

-          ….

-          Maintenant lève toi et devient l’homme que tu es. Deviens le shaman, le maitre et guide de ce peuple que je te confie. Lève-toi et va au devant d’eux. Ils ont besoin de toi.

Je la vois lever les deux mains vers moi. Il y a comme une halo de lumière qui jaillit de tout son être, forme une bulle et m’enveloppe avant de se dissiper en moi. Je sens une grosse secousse et c’est comme si j’étais élevé. Je sens un frisson parcourir mon corps et une puissance surnaturelle m’envahir.

-          Je me sens fort, je me sens roi, je me sens supérieur prononçai-je fébrilement.

-          Oui mon fils tu es désormais le plus fort. Dieu t’a investi d’une onction supérieure, mais sache que c’est à la hauteur de cette onction que tu croiseras l’adversité. Sache aussi qu’avant même le combat, avant même que la bataille ne se déclare comme telle, tu as déjà la victoire. Car, Dieu par le sacrifice de son Fils Unique Jésus Christ t’a donné une victoire éternelle. C’est pourquoi, il nous déclare tous plus que vainqueurs.

-          Merci Agnès, merci Grand’ma, merci grand-mère. Désormais, j’ai les yeux ouverts et je vois tout, tant dans les cieux que sur la terre. Tant dans le physique que dans le spirituel. Je vois et je discernerai. Je ferai l’apprentissage selon que tu voudras et Dieu qui m’a investi de cette mission n’en sera pas déçu.

-          Maintenant va !

Un ordre que je me dépêche d’exécuter. Je me retrouve là, à genoux près de ce corps de ma grande mère, comme si je ne l’avais jamais quitté. Le rêve, je l’avais fait, mais en sortant de mon corps pour rejoindre cet univers astral dans lequel désormais je devais me rendre pour gérer les choses spirituelles et surtout pour accomplir ma mission.

Rayons de soleil