QUI A TUE JULES?

Ecrit par Marc Aurèle

SUZY

Cela fait exactement trente jours que je suis rentrée d’Abokpè. Ce fut le voyage aux mille surprises. Au-delà de mes nouvelles responsabilités, j’avais pu comprendre l’état d’âme de mon supérieur mais également les pressions spirituelles qui entouraient son mariage. J’avais toutes les révélations possibles désormais sur Abokpè. La semaine dernière, j’étais parvenu à amener Sam chez mes parents adoptifs afin qu’il bénéficie de leur soutien spirituel, mais grande fut ma surprise quand Daddy m’appela pour me dire que j’étais la seule capable de l’accompagner dans ce combat.

 

Flash back

-          Suzy, je viens de discuter avec monsieur René. Nous avons aussi prié ensemble. Tu n’as plus d’inquiétude à te faire, car à deux vous avez toutes les clés pour défaire à jamais les nœuds qui se nouent devant vous. Avait commencé par dire Daddy

-          ….

-          Je crois que tous les deux étiez prédestinés à ce combat depuis la nuit des temps, et même si ton patron n’a pas l’air préparé spirituellement, Dieu à su confier à sa lignée un don qui vous aidera tous les deux à traverser cette mer rouge.

-          Mais, comment cela peut être possible ?

-          N’oublie pas combien de fois tu as dis ici que tu es la servante du Seigneur et qu’il te soit fait selon sa parole ? Alors tenez-vous prêts ! Unissez-vous dans la prière ! Faites un seul esprit avec le Saint Esprit et fortifiez vous car le combat sera rude. Vous êtes comme Moise et Aaron devant le pharaon. L’un de vous recevra le message et l’autre le transmettra. L’un de vous aura le geste et l’autre l’accomplira. N’oubliez donc pas, on ne peut piller une maison sans avoir au préalable lié l’homme fort de cette maison. Alors aussi vrai que Dieu est Dieu, je vous envoie libérer son peuple de la captivité.

 

Il nous avait imposé les mains, après avoir invité Sam à accepter Jésus comme Seigneur et Sauveur personnel. Et depuis ce jour, les choses devinrent bien fluides. Se sentir proche d’une personne, surtout quand elle est du sexe opposé, nous amène à croire prioritairement qu’il s’agit d’une relation amoureuse. Mais quand nous sommes forts de notre foi, nous percevons aisément qu’il y a des choses plus importantes et plus fortes qu’une relation sexuelle. La chair n’est qu’une faiblesse et c’est en la crucifiant que nous transcendons le monde et nous réussissons la longue marche du salut.

Mes élans de séductrices s’étaient mués en des moments d’adoration et d’intercession pour Sam.

 

SAM RENE

Je suis dans le bureau du commissaire central de Cotonou, pour signer le PV consignant mes déclarations au sujet de mon alter ego. Il a fallut près de vingt jours pour finalement lui mettre la main dessus. Les inspecteurs malgré toutes l’arsenal disponible pour mener la mission, n’avait pas pu mettre en application le mandat d’arrêt émis contre Joachim AZATASSU, la tête pensante du plus gros réseau de malfaiteur du pays.

Au-delà d’être un vrai brigand, cet homme détenait également des forces mystiques qui lui permettait de prendre toutes les formes humaines qui lui plaisaient. C’est ainsi, qu’il s’était facilement fait passer pour moi  ainsi que pour plusieurs autres personnalités afin de leur faire porter le chapeau dans des affaires louches.

Mais ‘’tous les jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire‘’.

 

Flashback

Je venais d’entrer dans mon bureau, c’était deux jours après ma séance avec le père adoptif de Suzy. Il faut reconnaitre que cet homme dégage une onction si forte. Il m’a ramené sur le droit chemin, pas que je me sois livré au monde, mais j’avais de l’amertume et certaines pratique du monde, m’empêchait de vraiment réaliser mon rôle parmi les humains. Désormais, j’avais la grâce et la gloire de Jésus dans ma vie et l’autel de la croix répondait pour moi. Mon téléphone s’était mis à sonner et dès que je décrochai, je reconnus la voix de Solange.

-          Bonjour Solange. Comment vas-tu ?

-          Je vais bien grace à Dieu et toi ? Comment vont les enfants ? as-tu pu avoir des nouvelles de Ray ?

-          Non pas vraiment, mais je la sortirai de là très bientôt. Pour e moment, je laisse ses parents se démerder pour remettre de l’ordre dans leur vie car je ne veux pas faire de dommages collatéraux.

-          De quoi parles-tu ? interrogea-t-elle ?

-          Non rien. Dis-moi ? que puis-je pour toi ? la coupai-je

-          Je viens d’avoir l’inspecteur Rock qui assure qu’il essai de te joindre depuis le matin. Mieux, qu’il tourne en rond chaque fois qu’il essaie de venir chez toi au bureau ou à la maison, ne sachant plus s’orienter. Il dit de le joindre que c’est très urgent. Je viens de raccrocher.

-          Ok, je vais me pencher sur son cas. Bonne journée à toi.

Après avoir raccroché, je fis une brève méditation et focalisa mes pensées sur l’inspecteur Rock que je localisai dans la zone commerciale, entouré d’une aura négative. Toute l’équipe était sous le sort d’un esprit que tenait un clochard assis sur les marches de la banque en face duquel le pickup était stationné. Dans un premier temps, je les libérai de l’emprise démoniaque et appela l’inspecteur.

-          Oui Ip, vous avez souhaitez que je vous appelle ! commençai-je

-          Oui, je ne sais pas pourquoi les réseaux déconnent autant dans ce pays. C’était pour vous notifier que depuis trente minutes, nous avons pris le suspect Azatassu en filature et qu’il est actuellement entrain de faire une opération bancaire à la BGFI de Ganhi et nous attendons en face pour le cueillir.

-          Ah je vois, répondis-je froidement avant d’ajouter. Je trouve que ce serait plus subtil si vous stationniez dans la rue à côté.

-          Laquelle ? et pourquoi ?

-          Celle qui est juste entre la banque et la librairie Notre Dame. Je pense que ce sera plus discret, c’est tout.

Notre cher malfrat, avait en effet mis le clochard en cet endroit non seulement pour faire diversion, mais également pour ruiner les pauvres gens dont la naïveté criard laissait sans voix. Pendant que j’y pense, ne donnez pas toujours de l’argent à tous les passants, à tous les mendiants ou à tous les handicapés que vous voyez. Ils sont pour la plupart des suppos du diable, destiné à ruiner votre existence. Si vous voulez semer, alors faite le dans les bonnes terres, celles pour les quelles le Saint Esprit vous convaincra. Faites attention, le diable rode tel un lion rugissant, il cherche qui dévorer.

L sieur Joachim étant venu à la banque sous son identité primaire était au summum de son pouvoir. S’étant rendu compte de l’affaiblissement de son démon, le vieux badauds, contacta son maître qui sorti rapidement de la banque alors que le pick-up démarrait pour se positionner un peu plus loin. L’homme n’ayant pas vraiment compris ce qui se passait, voulu suivre le véhicule pour s’assurer que la patrouille s’en allait définitivement. Mais mal l’en prit et il tomba dans les mailles du filet de l’inspecteur qui retourna en héros au poste. Joachim s’était débattu comme le diable dans l’eau bénite, mais fut quand même menotté et directement présenté devant le procureur.

Deux jours plus tard, il avait fini par faire ses aveux et donner les noms de ses complices au nombre desquels le Directeur Général de la Fiduciaire des Finances apparut. Il était lui-même le commanditaire du braquage du fourgon. C’est d’ailleurs lui qu’on cherchait à confronter avec moi, pour corroborer nos déclarations, vues que monsieur le DG soutenait mordicus son innocence.

 

Le dossier Jules pouvait à présent être rangé, car tout a été réuni pour que la Société, dédommage les familles des victimes de ce crime crapuleux. Je quittai le poste de police heureux d’avoir contribué à la réduction du taux de criminalité dans mon pays, mais également satisfait d’avoir blanchi la mémoire de Jules, car à un moment donné, les voix l'avaient porté complice dans le braquage qui avait mis un terme à sa vie.

Rayons de soleil