Grandir...(suite)
Ecrit par RIIMDAMOUR
# Salut salut. Des kiffs s'il vous plaît
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Bébé je suis désolée d'avoir agi sans réfléchir.
Je lui avais envoyé ce message depuis plus de deux heures.
Mais toujours aucune réponse.
Je cogitais, et ma solitude n'arrangeait pas les choses.
Je m'ennuyais à rester seule à la maison, je n'avais plus l'habitude.
Fatou était rentrée une heure plus tôt et Xavier, le gardien n'était pas très bavard ce matin là.
Je n'avais rien à faire, ainsi après avoir enfin pris un bain, je me mis devant la télé avec un verre de jus d'orange.
Je ne pouvais ni manger, ni me distraire avec ce poids sur le coeur.
D'abord mon ex marâtre qui s'acharnait sur moi, me montrant que jamais elle ne me laisserai en paix.
Puis mon chéri qui était fâché contre moi.
En fait c’était ça qui me rendait triste : le fait qu'il m'en veuille.
J'ai découvert qu'il
n'était pas le mec difficile et ronchon que je croyais qu'il était. Sous
ses airs d'ours mal léché, se cachait en réalité un homme doux et
patient.
Et je crois que je suis quelque chose pour ce changement.
Seulement, notre relation était devenue tellement fusionnelle que ça me faisait peur.
On
s'envoyait des textos tout au long de la journée quand nous étions au
boulot, nos week-end on les passait ensemble l'un collé à l'autre.
C'est pour cela que son silence après mon texto me faisait peur.
Après ce vrai qu'il y avait les remords. Jamais ne n'avais dû faire ça. Tout d'abord parce que c'était immature, ensuite je montrais à Safietou que ses attaques m'atteignaient. Ce qu'il ne fallait pas.
Bref, je me rongeais les sang, toute seule.
Je me fis livrer mon déjeuner que je mangeai toute seule, je n'avais pas le coeur à cuisiner.
Et
d'habitude Amine déjeunait avec moi tous les jours, on avait notre
table dans mon bureau. Il passait tous les jours pendant les jours
ouvrables et on avait nos trente minutes de pause déjeuner, son lieu de travail
n'étant pas très loin du restaurant.
Je demandais à Camélia de lui en faire livrer un.
C’était pour moi un besoin viscéral de m'occuper de ce qu'il mangeait.
Je fis ma prière, une sieste et à mon réveil à 19h, je me préparait pour l'accueillir. Je voulais me faire pardonner.
Je me fis toute jolie, lui préparai un dîner tout simple et mes mots: pour présenter mes excuses.
À 20h, il n'était toujours pas rentré, alors que d'habitude, cet heure le trouvait tous les jours à la maison.
Je m'inquietais.
À 21h, je m'imaginais le pire.
Je l'avais appelé à plusieurs reprises mais il ne répondait pas.
Je me promis d'aller le chercher à 21h, où qu'il soit.
Heureusement qu'il rentra entre temps.
Je ne pus retenir un ouf de soulagement.
Je m’inquiétais vraiment.
- Salut! Dit-il simplement en passant devant le salon, où j'étais assise.
Et il traça, sans un mot de plus.
Ouah! Kii Mom je me fais un sang d'encre pour lui et il me calcule même pas.
J'étais choquée. Il n'avait jamais agis comme tel.
Quand il rentrait de travail c'était toujours des: " bonsoir mon coeur", des bisous et des câlins à n'en plus finir.
Mais " Salut"!
Ça, c'était une première.
J'avais l'impression d'être retournée au début de notre mariage où on se calculait pas.
En plus le mec là, il était où depuis le matin?
Moowaay.
Yako deff dh. C'est de ta faute. Souffla cette petite voix dans ma tête.
Tchip.
Je pris mon courage à deux mains et montai le voir, dans notre chambre.
Apparemment, il prenait une douche, au son de l'eau qui coulait dans la salle de bain.
J'hésitais à l'idée de le rejoindre sous la douche mais je n'osais pas.
D'habitude il adorait ça mais... Non, c'était une mauvaise idée.
J'attendis donc, sur le lit, qu'il sorte de la douche.
Il
avait une serviette enroulée autour de sa taille et les gouttes d'eau
qui glissaient sue son torse me firent l'effet qu'il me faisaient
toujours.
Je dus détourner les yeux en me mordant la lèvre, pour avoir les idées claires.
- Bébé je me suis inquiétée en ne te voyant pas jusqu'à cet heure. Hasardai-je.
Il ne répondit pas, prit le temps d'enfiler un caleçon et un bas de jogging pour enfin me lancer un :
- Ah bon?
Comment ça" ah bon?
Niakk kersa bâ dé.
Je décidais d'ignorer.
- Tu aurais quand même pu me prévenir pour que je sache que t’allais rentrer tard. Walleu?
Il se tourna vers moi et me dit.
- Hum... Et pourquoi est-ce que je devrais faire ça ? Je dois te rendre des comptes maintenant ?
Ah mais ...
Lii diamm leu?
Est-ce que ça va?
- Non, tu n'as pas de compte à me rendre mais tu pourrais au moins m'éviter de m'inquiéter. Répondis-je du tac au tac.
Il éclata de rire, un rire jaune.
- Par ce que toi tu fais pareil? Tu fais des bêtises du matin au soir, je m'inquiètes pour toi toute la journée et pourtant tu ne m'en voies jamais de texto pour me rassurer.
Waouh...
Vraiment waouh...
Il venait carrément de m'en boucher un coin. Comme dirait Khadija.
Comme ça je faisais des bêtises du matin au soir?
Pardon mais... Il n'exagérait pas un peu là.
S'en était trop pour moi, je suis sortie rapidement avant de pouvoir répliquer, histoire d'éviter la dispute du siècle.
Je partis me calmer dans la véranda.
Il avait vraiment été blessant, limite méchant.
Et pourquoi se mettait-il dans un état pareil d'abord ?
Je l'entendis qui allumait la télé, je décidai malgré tout de lui chauffer son dîner.
- J'ai déjà diné. Lança t-il quand j'eus déposé le plat devant lui.
Sérieusement ?
Après tout mal que j'ai eu à me procurer du filet de bœuf pour lui faire des brochettes?
Je capitulai, merr dafay am foumouy yam. La colère à ses limites quand même.
Je montais me coucher sans dîner moi-même.
Mes larmes coulèrent toutes seules. Je n'aimais pas ça, je n'aimais pas ça du tout.
D'habitude. C'est lui qui merdait et essayait de se racheter.
Je ne le savais pas si orgueilleux.
J'avais eu tord je l'avais accepté et j'essayais de me faire pardonner mais là...
Je pleurai toujours quand il vint de coucher. Je fis semblant de dormir quand il se coucha à côté de moi.
Il ne me calcula pas et moi non plus.
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Une semaine que le supplice durait et je n'en pouvais plus.
À part lorsqu'on se saluait, Amine et moi, on ne s'adressait pratiquement plus la parole.
Et c’était trop dure, je ne supportais pas qu'il m'ignore ainsi.
Et ce jour là, j'avais particulièrement besoin de lui.
C’était l'anniversaire du mariage de mes parents, un jour auquel j’évitais de
penser et pendant lequel j'étais toujours d'humeur morose.
Et pour couronner le tout, un client avait fait un AVC au beau milieu de la salle la plus remplie du restaurant.
Les autres clients ont tout de suite paniqué, heureusement qu'il y avait un médecin dans la salle, il les rassura que le malaise du monsieur n'avait rien a voir avec ce qu'il m'avait mangé.
J'ai du accompagner le malade jusqu'à l'hôpital, et j'ai du attendre sa femme pour pouvoir partir, heureusement qu'il avait ses papiers avec lui.
Cet événement m'a drôlement chamboulée.
Ça m'a rappelé le jour ou papa a fait un malaise, j'étais avec lui dans l'ambulance, comme avec le monsieur.
J'ai fini par appeler Djouma pour lui dire que je rentrais à la maison, je n'étais vraiment pas d'humeur à faire quoi que ce soit .
En me faisant reconduire par le chauffeur, on passa devant le bâtiment où Amine travaillait.
Je demandais à m'y arrêter . J'avais une subite envie de le voir.
J'étais déjà venue, mais je n'avais jamais dépassé le hall d'accueil.
C'est donc ainsi que je fus dévisagée comme une bête de foire quand je me fus présentée comme Madame Aïdir.
On me dirigea vers le troisième étage.
Mr. Mohamed. A. A. Aïdir. Directeur des ressources humaines.
était écrit sur la porte.
Il l'avait finalement eue sa fameuse promotion.
Je pris mon courage à deux mains et toquai doucement à sa porte.
- Entrez! Tonna t-il de l'intérieur de la pièce.
Il a juste fallut que je pose les yeux sur lui pour fondre en larmes.
- Milouda? S'écria t-il surpris.
Je restai là, à pleurer comme la stupide madeleine que j'étais.
Il s'approcha rapidement de moi, la mine inquiète.
- Milou, qu'est-ce qu'il y a?
Je courus me jetter dans ses bras.
Au contact de sa peau, je sanglotai de plus belle.
Il m'avait tellement manqué et je ne supportais plus la situation dans la quelle nous étions.
- Je suis désolée. Sanglotai-je. Je te demande pardon, à genoux si tu veux mais s'il te plait arrêtes de m'ignorer. Je n'en peux plus.
Je me blottissai encore plus sur lui en disant ça.
Il me prit doucement par la main pour me faire asseoir sur un fauteuil. Là, il s'assit et me dit prendre place sur ses genoux. J'enfouis mon visage dans son cou, il me caressait les cheveux, ça m'avait manqué
- Chuut, calmes toi d'abord, et puis on parlera après, OK? Dit-il doucement.
Au bout de dix minutes, je me calmais enfin.
- Voilà... Dit-il e. Séchant mes dernières larmes. Maintenant dis moi ce qui te mets dans un état pareil.
- J'en ai marre de cette situation. J'aime pas quand on est comme ça. Expliquai-je. Tu me manques. Je ne sais plus quoi faire.
J’étais toujours sur ses génois et il le regardait sans rien dire.
- Dis quelque chose s'il te plait. Bébé balma. Pardonnes moi.
Il a prit son temps, il m'a regardé pleurer de nouveau avant de me dire calmement.
- Tu es pardonnée depuis belle lurette.
Genre ...il est sérieux lui.
- Je voulais juste te donner une leçon et je crois que tu as compris maintenant. N'est ce pas?
Je hochai honteusement la tête.
Mane keyy j'avais compris.
Dootoumako deffati. Je le ferai plus.
- J'en ai profité pour te montrer par la même occasion, à quel point je te suis indispensable. Tu m'as dans la peau et je le sais. Taquina t-il.
- C'est pas pareil pour toi? Boudais-je.
- Laisses moi réfléchir...
On éclata tous deux de rire pendant deux minutes en nous dévisageant.
- Plus sérieusement Milou, il faudrait peut-être que tu essaies d'être moins impulsive. Dit-il en reprenant son sérieux. Tu es une adulte maintenant, une adulte mariée,et businesswoman qui plus est. Je sais que tu es jeune mais tu as beaucoup trop de responsabilités pour te permettre certaines folies. Ça pourrait même nuire à ma réputation dans le cadre de mon travail et ça c'est pas bon pour les affaires.
Je baissais juste la tête.
Trop la honte.
- N'empêche tu restes quand même mon bébé. Poursuivit-il.
Mes larmes dévalèrent mes joues sans que je n'y puisses rien.
J'étais ridiculement émotive.
- Tu pleures encore? Rigola t-il. J'ai vraiment épousé une fillette moi hein.
Je restai comme ça assise sur ses genoux pendant au moins dix minutes. Ça m'avait vraiment manqué ça.
- J'y vais. Finis-je par dire en me levant. Tu as sûrement du boulot à terminer.
Il m'attira de nouveau sur lui.
- Ça peut attendre. J'en ai pas finis avec toi. Souffla t-il dans mon oreille, me créant des milliers de frissons.
Je me redressais pour le regarder. Ses iris verts étaient teintés de ce voile noir. Le voile du désir.
Sans m'en rendre compte, je me mordis la lèvre.
C'etait sans doute le signal qu'il attendait car il me happa les lèvres sans crier gare.
Délicieux.
Il ne fallut pas longtemps pour que je sente sa langue taquiner la mienne.
Je ne me retins pas pour répondre à son baiser.
Je dis passer l'un de mes jambes de l'autre côté du siège, de tel sorte que j'étais à califourchon sur lui maintenant.
Mes mains retrouvaient avec délice son corps qu'elles n'avaient pas touché ainsi depuis une semaine.
Sa barbe, son cou, les boutons de sa chemise que je déboutonnais un à un à la hâte, son torse, sa peau, les muscles de son ventre que je sens raidir sous mes doigts.
Amine namonenala.
Tu m'avais manqué.
Je mordillais ses lèvres de temps en temps, il ne s'en privait pas non plus.
Mon haut avait rejoint le sol depuis quelques minutes déjà.
Il regardait ma poitrine avec appétit, qu'attendait-il pour le dégraffer ce soutient gorge?
- Je pense qu'il faut vraiment que j'y ailles avant qu'on ne nous surprenne à fricoter ici.
Dis-je en me relevant rapidement.
Il sourit et admit que j'avais quand même raison.
On se rhabilla en silence.
Toujours en se dévorant des yeux.
Ah l'amour!!!
Ou plutôt, ah le sexe!!
Il me raccompagna jusqu'au rez-de-chaussée. Là on croisa un homme d'âge mûre au visage avenant qu'il me présenta comme son boss.
Un gentil monsieur qui me connaissait, puisqu'il déjeunait à l'Amel pendant la semaine. Un fort sympathique monsieur qui semblait beaucoup apprécier mon mari. Je lui promis de lui envoyer les informations nécessaires pour qu'il puisse bénéficier de notre service traiteur qui pourrait lui livrer ses repas. Pour lui enlever la peine de se déplacer tous les jours.
- Tu as là une bien charmante épouse Mohammed. Qui a le sens des affaires en plus. Complimenta t-il.
On prit congé de lui et la je remarquai que tous les regards étaient posés sur nous.
Khouli, moh.
Arrivés devant la porte il me glissa discrètement à l'oreille.
- Ce soir on continuera ce qu'on a commencé, j'ai trop faim de toi.
Comment voulez-vous que je reste impassible à ce genre de remarques.
Je me mordis la lèvre en lui faisant rapidement la bise.
Kharal ma daw mane.
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Banina m'avait appelé, elle avait des infos sur Safietou, des infos très utiles.
Elle soupçonnait la veuve de mon père de proxénétisme.
Je lui dis que je le savais, elle se livrait déjà à cet activité deux ans plus tôt et au trafic de drogues aussi.
Elle s'énerva de nouveau, pourquoi je ne lui avais pas parle de ça plus tôt? Ça lui aurait fait gagner du temps.
Bon, Banina, C'était une fille cool mais avec un caractère bien trempé. Elle s'énervait souvent mais moi, ça ne me touchait plus.
Elle attendait d'avoir assez de preuves pour la balancer à la police.
Comme
ça je n'aurais plus à m'en faire pour le cas de Safietou et je pourrais
me consacrer entièrement à ma belle-mère et cette Taloula.
Tante Aly m'avait trouvé a la maison, elle m'avait à peine salué ( pour ne pas changer), avant de demander après son fils.
Quand je lui dut qu'il n'était pas encore rentre de boulot, elle allait tourner les talons et s'en allait pépère quand je lui demander de reste un instant, j'avais quelque chose à lui dire.
- Fais vite alors, j'ai des choses à faire. Répondit-elle.
- Lima beugga xam lèneu la Tata Aly. ( je voudrais savoir une chose). Qu'est-ce que je t'ai fait ? Lui demandais-je quand elle se fut assise.
Apparemment elle ne s'attendait pas à ça.
Elle me regarda, surprise, pendant de plusieurs secondes.
Elle allait répondre quand la sonnette se fit entendre.
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