Haute trahison : chapitre 3

Ecrit par Djiffa

Pourquoi les gens ne comprennent pas que l’amour n’a ni âge, ni couleur ? Certes, l’argent dont me couvrait Adolphe m’a séduit mais je l’aime bien tout de même ! Autrement, j’aurais pris ma part et pris la clé des champs. De toute façon, j’attends son fils de pied ferme.

C’est par un après-midi pluvieux que Dany atterrit au pays. Cette fois-ci, je ne me gêne plus comme je l’avais fait lors de l’arrivée d’Edna. Je reste sereine dans la salle de séjour et je fouille mon téléphone portable. Je lis des chroniques sur Muswada, un réseau social bien populaire. Ce monde de lecture m’aide à me détendre après mes dures journées de travail .En lisant, je passe du rire aux pleurs, de la tristesse à la joie, de la révolte à la paix. En attendant donc l’arrivée d’Adolphe et de son fils, je m’occupe par ces lectures.

J’étais si plongée dans ma lecture que je n’ai même pas entendu le bruit du véhicule rentrant au garage .J’ai même sursauté quand Adolphe s’est adressé à moi :

-         Florie, nous sommes là, voici mon fils Dany.

Contrairement à ce à quoi je m’attendais, Dany me sourit et me tend la main. Je la saisis et je lui souris aussi :

-         Sois le bienvenu Dany

-         Merci Florie, où préfères-tu que je t’appelle maman ?

-         Non, Florie ne me gêne guère. En plus, je suis moins âgée que toi.

Dany déclare qu’il a faim. Je lui fais savoir que le dîner serait bientôt prêt. En attendant, il s’assoit avec Adolphe et moi au salon et nous bavardons de tout et de rien. Il m’adresse la parole avec courtoisie et je me sens à l’aise. J’avoue que son attitude me surprend mais c’est tant mieux  s’il est compréhensif, nous nous entendrons bien.

Dany prend une semaine pour se reposer puis commence le travail, j’étais chargée par Adolphe de tout lui montrer et de guider ses premiers pas. Durant tout le temps que ça dure, Dany se montre prévenant et gentil, je finis par me lier d’amitié à lui. En semaine, nous prenons même nos déjeuners ensemble. Dany est très différent de sa sœur Edna  grâce à Dieu, car je préfère la paix à la guerre. Au cours d’un de nos déjeuners, je remercie Dany pour son amabilité :

-         Dany ?

-         Oui Florie ;

-         Je te remercie parce que toi au moins, tu m’as accepté, contrairement à ta sœur.

-          Ne t’inquiète pas, Edna finira par accepter et comprendre que papa a besoin de refaire sa vie avec la personne qui lui plaît.

-         Tu es vraiment ouvert d’esprit, Dany.

En dehors de nos relations familiales et professionnelles, une véritable amitié voir complicité est née entre Dany et moi. Depuis peu, il a une jeune fille qui le fréquente assidûment, Dany l’aime bien. Quand ils sont ensemble, j’ai des sentiments étranges. C’est comme si les savoir ensemble ne me plaisait pas du tout. Je commence même à détester cette jeune fille du nom d’Oriane. Mais pourquoi ? Que m’arrive-t-il ?

Pendant les mois qui suivent, c’est avec amertume que j’endure cette relation entre Dany et Oriane. J’essaie de m’occuper l’esprit à autre chose mais c’est difficile  et plus fort que moi. Si au moins cette grossesse que j’attendais ne tardait pas à venir, cela me permettrait de me consacrer à autre chose.

Nous avons à peine fini de déjeuner ce samedi quand Dany nous annonce, son père et moi qu’il comptait officialiser ses fiançailles avec Oriane. Cette nouvelle m’attrista et je résolus en moi de les séparer. Je ne veux pas que Dany se marie.

Tenant compte de mon attitude, je réalise l’évidence : je commence à l’aimer pour ne pas dire que j’aime Dany. Bien évidemment, je suis la femme de son père, je ne peux donc l’avoir, mais au moins, il ne sera à personne. Enfin, c’est mon souhait, mais qu’aurais-je pu faire ? Je m’en ouvre à ma mère  adoptive à qui je ne cachais rien. En réalité, elle est ma tante, la jeune sœur de ma mère ; depuis la mort de ma mère, c’est elle qui m’a élevé quand bien même mon père vit. Ce dernier envoyait régulièrement de l’argent à ma tante pour mes besoins. C’est ainsi qu’elle m’a pris avec elle quand elle allait se marier. Malheureusement, son mariage n’a pas duré et nous nous sommes retrouvées à nouveau seules, mais cette fois-ci avec son fils issu du mariage.  Quand ce dernier a eu sept ans, son père l’a récupéré et l’a emmené en Europe. Ma tante voit quand même son fils par moment ; il a dix-huit ans cette année. Lorsque j’ai eu mon baccalauréat, j’ai dû quitter ma tante pour aller dans une autre ville pour faire l’université. C’est la seule université dont notre pays est dotée, c’est ainsi : les pays sous-développés souffrent toujours de pénurie en tout, quel dommage !

Mon père a toujours payé les frais de scolarité ainsi que mon logement d’étudiante. J’étais consciente qu’il faisait beaucoup de sacrifice car ses moyens sont limités. Un jour, ma tante me fit venir et me demanda de me trouver un homme qui s’occuperait de moi pour ne plus être une charge pour mon père. En ce temps-là, j’étais avec un pauvre étudiant que ma tante n’appréciait pas du tout. Elle a forgé mon mental et j’ai commencé à penser que l’argent devrait être la priorité dans ma vie. J’ai alors complètement changé ma manière de penser et c’est la raison pour laquelle j’ai cédé aux avances d’Adolphe, homme très puissant et très riche. Mon père n’était pas totalement d’accord pour cette union mais ma tante réussit à le convaincre.

Après mon mariage, je l’ai fait déménager dans la ville où j’habite. Adolphe lui a offert de vivre dans une de ses grandes maisons ; n’était-elle pas sa belle-mère ?

Comme je le disais tantôt, je résolus donc de parler de ce qui m’arrivait à ma tante  que j’appelais affectueusement maman :

-         Maman, je ne vais pas bien ;

-         Que se passe t-il avec toi ma fille ?

-         Je ne sais pas comment t’expliquer pour que tu comprennes.

-         Est-ce ton mari  qui te cause des soucis?

-         Non, Adolphe est très gentil ;

-         Quel est le problème ?

-         Euuuh ! Je pense que j’aime son fils.

-         Quoi ! Tu aimes qui ?

-         Ah maman ! C’est déjà assez difficile pour moi, n’en rajoute pas.

-         Non, ma fille, ne t’inquiète pas, c’est une bonne nouvelle.

-         Tu le penses maman ? Je te parle du fils de mon mari !

-         Ma fille, ton mari est vieux alors que son fils est jeune. Bientôt il va mourir et tu deviendras veuve, naturellement son fils va prendre les commandes, c’est donc avec lui que tu dois être.

-         Mais maman, si une telle chose arrivait, Adolphe risque de déshériter son fils  et de me renvoyer.

-         Il ne le saura jamais si tu sais t’y prendre.

-         Mais, est-ce que Dany ne va pas me trouver horrible ?

-         Ma chérie, les hommes sont tous domptables, il suffit de savoir s’y prendre et ce qui lui paraîtra au début comme une horreur deviendra peu de temps après un délice, je vais donc t’aider à l’avoir.

-         Maman, il a une fiancée qu’il aime bien.

-         C’est un petit problème, nous allons l’écarter très rapidement.

-         En quoi faisant ?

-          Tu verras bien.

Avant mon départ, ma tante me donna des directives à suivre.  La première étape est d’abord de séparer Dany de sa fiancée.

Après avoir quitté ma tante, je me dirige vers une pâtisserie pour prendre un gâteau  et une glace. J’ai toujours aimé tout ce qui a un goût sucré. Pendant que j’attendais d’être servie, mes pensées s’envolent vers la conversation que je viens d’avoir avec ma tante. Je n’en reviens pas qu’elle ait des idées aussi denses ! Heureusement qu’elle est là pour me soutenir !

Lorsque je pris ma commande, je me dirige vers la sortie et je croise Dany et Oriane qui entraient dans la pâtisserie. C’est Oriane qui me salue la première :

-         bonjour tata Florie.

-         bonjour Oriane, vous venez prendre une glace sans doute ;

-         oui, j’adore les choses sucrées.

-         Moi aussi, bien, je vous laisse, à tout à l’heure Dany.

Les voir à nouveau ensemble décuple ma rage. Oriane m’énerve  et c’est tant mieux qu’elle aime les choses sucrées. Cela  me rendra la tâche plus facile si je me réfère déjà à la façon de procéder que m’a conseillée ma tante afin de les séparer.

 

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