Haute trahison : chapitre 4
Ecrit par Djiffa
Les voir à nouveau ensemble décuple ma rage. Oriane m’énerve et c’est tant mieux qu’elle aime les choses sucrées. Cela me rendra la tâche plus facile si je me réfère déjà à la façon de procéder que m’a conseillée ma tante afin de les séparer.
Les jours qui suivent, j’entreprends de me rapprocher d’Oriane, c’est ainsi : pour mieux atteindre l’ennemi, il faut s’en approcher. Oriane fut enchantée de ce rapprochement entre nous, si seulement elle pouvait savoir que l'ennemi le plus dangereux cache une épée derrière chaque sourire.
Je me disais que les choses évolueraient rapidement et qu’Oriane ne serait bientôt qu’un souvenir de Dany mais ce n’était pas facile car cette dernière pensant que j’étais désormais une alliée, voir une amie se confia à moi un jour lors d’une course que nous faisions ensemble :
- tata Florie, il faut que je te dise quelque chose.
- Ori, arrête de m’appeler tata, nous avons le même âge.
- Mais tu as épousé mon futur beau-père, alors, tu es ma future belle-mère.
Elle prononce sa phrase avec assurance et gaieté, elle n’a encore rien compris. Moi Florie? La belle- mère de qui? Je fais comme si je ne bouillonnais pas de l’intérieur et je lui réponds :
- Parle, qu’as-tu à me dire ?
- Je pense que je suis enceinte.
La nouvelle me glace. Je fais bonne figure malgré mon désarroi :
- Tu en sûre ?
- Oui, je n’ai pas eu mes menstrues ce mois-ci et j’ai fait le test hier.
- C’est bien, Félicitations. As-tu déjà informé Dany ?
- Non tu es la première personne qui le sait, je lui dirai quand nous allons rentrer.
Il faut que j’agisse vite avant que Dany et son père n’apprennent cette nouvelle qui pourrait accélérer les choses entre eux. Alors, je lui réponds :
- Non, fais les choses dans les règles de l’art.
- C’est-à-dire ?
- Il faut lui annoncer cette grossesse lors d’une occasion spéciale. Tu pourrais planifier un dîner entre amoureux dans un restaurant haut de gamme. Après le dîner, tu le lui annonces et vous trinquez à la venue du bébé.
- Waoooh ! C’est original !
- Je peux t’aider à bien organiser tout cela ?
- Oh ! Tu ferais ça pour moi ? Merci tata Florie. Si Edna avait pris la peine de te connaître, elle t’aurait adoré.
- D’ici une semaine, tout sera prêt.
Il urge d’agir le plus tôt possible. Je ne vais pas donner les détails de mon plan , mais toujours est-il que je mets en exécution les recommandations de ma tante. Une semaine après, le matin même du jour où les deux amoureux devaient dîner, je fais livrer de façon anonyme une enveloppe grand format à Dany. Eh oui ! Lorsqu’il y a l’argent, tout est possible.
Curieusement, j’étais même dans le bureau de Dany à l’entreprise quand une des Secrétaires apporta l’enveloppe à Dany :
- Monsieur Adambi, cette enveloppe est pour vous ;
- Il s’agit de quoi ?
- Je ne sais pas, Monsieur ; je n’ai pas ouvert ;
- Qui l’a apporté ?
- C’est le planton qui l’a apporté, il semble que c’est arrivé en express dans les courriers de la poste.
- Merci, tu peux y aller.
Je soulève mon regard vers le plafond tout en observant Dany du coin de l’œil.
Il ouvre l’enveloppe dont je connaissais le contenu, ce sont des photos compromettantes. Dany sort la première photo et son regard change immédiatement. Je fis mine d’être surprise et je l’interroge :
- Qu’y a-t-il Dany ?
Il soupire puis sort la seconde photo ; il y en avait au total quatre qu’il observe attentivement puis les lance au loin avec fureur. Sa réaction me fait même peur.
- Que se passe-t-il Dany ? Pourquoi tu es furieux ?
- C’est une garce ! Oriane n’est rien qu’une pute.
Je souris intérieurement car je suis satisfaite ; c’est un désastre pour Oriane mais je n’y peux rien ; c’est l’amour ; j’aime Dany et je ne le veux avec personne. Je me baisse pour ramasser les photos que Dany vient de lancer. Je fais semblant de les observer puis je joue la carte de l’étonnement. Je m’approche de Dany qui bouillonnait de rage. J’essaie de le réconforter :
- Tu sais, Dany, on ne finit jamais de connaître les gens. Je n’aurais pas cru Oriane capable de ceci .
- Florie, je lui faisais tellement confiance !
- Viens- là.
Je l’attire vers moi et je le berce doucement pour l’instant, je ne ferai rien de déplacé.
- Dany, tu devrais rentrer te reposer ou suivre un bon film, cela te changera les idées.
- Je devais même dîner avec elle ce soir ;
- Comment tu feras ? Tu iras ?
- Tu plaisantes Florie ? Avec Oriane, cela vient de finir ainsi.
Pendant que nous discutions, le téléphone de Dany sonne et c’est Oriane, il ne décroche pas, elle rappelle encore, cette fois-ci, il coupe l’appel. Elle insiste de guerre lasse, elle m’appelle, je rejette l’appel puis je me dirige vers mon bureau pour être seule. Maintenant je peux lui téléphoner.
- Allo
- Oui, Oriane, j’ai dû rejeter ton appel parce que je clôturais une réunion ;
- Ah ok ; Dany aussi était à la réunion ?
- Non, Oriane.
- J’ai essayé plusieurs fois de le joindre.
- Je ne sais pas ce que Dany a mais je le sens bizarre, je serai toi que je ferai un saut le voir .
- Je n’aime pas trop venir quand il est au travail , je le verrai au dîner ce soir.
- Ok, Oriane, comme tu voudras.
Je raccroche et je ris aux éclats. Pauvre idiote ! Elle ne sait même encore que Dany a déjà quitté sa vie.
Dès que je rentre le soir, je m’empresse de parler de l’affaire à Adolphe qui s’indigne.
- C’est incroyable, Oriane paraît si gentille et si candide ! Comment a-t-elle pu faire cela ?
- Elle nous a tous trompé.
- Pauvre Dany, ça n’a pas dû être facile pour lui de voir sa fiancée couchée auprès d’un autre homme !
- Essaie de parler à ton fils. Ce sont des choses qui arrivent, ce n’est pas la fin du monde.
Ce soir-là, Oriane attendit Dany en vain au dîner. Ce dernier avait éteint son téléphone, Oriane n’arrivant pas à joindre Dany me téléphona :
- Allo
- Bonsoir tata Florie, je n’arrive pas à joindre Dany et je l’attends au restaurant comme convenu depuis une heure.
- Ecoute, Oriane, je te conseille de passer le voir, il est assez furieux ce soir.
- Furieux ? Mais pourquoi ?
- Je ne sais pas mais il est en ce moment dans sa chambre.
- Ok, j’arrive.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques minutes plus tard, Oriane se pointe. Je l’attendais assise au salon, j’avais manœuvré pour qu’avant son arrivée Adolphe ne soit pas présent dans la salle de séjour. Comme l’on devait s’y attendre, Oriane avait un regard préoccupant.
- Bonsoir tata Florie, que se passe-t-il avec Dany ?
- Il est dans sa chambre, va le voir.
Je la regarde se diriger vers les couloirs où se situent les chambres. Je ne bouge pas de la salle de séjour, j’attendais là, inamovible pour la suite. Je me réjouissais, le malheur de Oriane fera mon bonheur à moi .Soudain, j’entends des éclats de voix : Dany hurlait, demandant à Oriane de sortir de sa chambre. Il semble qu’elle n’obtempérait pas. Dany la prit par le bras et la traîna jusqu’au salon. Je fis semblant de m’indigner :
- Dany, calme-toi, retourne dans ta chambre.
- Je ne veux plus la voir ici, fais-le lui bien comprendre Florie.
- C’est bon, calme-toi, je vais discuter avec elle.
Oriane versait de grosses gouttes de larmes. Ma mine montrait la tristesse mais mon cœur était rempli de joie avec une grande hypocrisie, je m’adresse à Oriane :
- ne pleure pas Ori, dis-moi ce qui se passe avec Dany
A suivre…