Helen DABOU

Ecrit par Saria

Moi c'est Helen DABOU, je suis la mère de Manu. Depuis, la mort de mon cher époux nous vivons modestement ma fille et moi, dans notre maison situé à Adabbraka (quartier populaire d'Accra). Mon unique soutien me vient de ma belle-sœur, la sœur de mon feu mari. Je viens de raccrocher avec elle et je reste perplexe comme toutes les fois qu'on se parle depuis le retour précipité de Manu. Je sens qu'il y a quelque chose qu'elle ne me dit pas. Ma fille même est bizarre...hum.

Je la sens comme changée... mon instinct de mère ne me trompe pas, la nuit je l'entends pleurer et elle a cet air désespéré quand elle pense que je ne la regarde pas. J'ai essayé de la faire parlé mais rien. Sa tante non plus ne me dis rien de clair et cela m'inquiète ça fait plus d'un mois!

Je rentre faire à manger...Manu a pris un emploi dans un hôtel d'Accra et c'est éprouvant : en poste à 5 heures, elle finit généralement à minuit. Les 24 heures de repos qui suivent lui servent à dormir et à m'aider à tenir la maison.


***Manu***

Moi : Bonsoir Mum

Maman : Bonsoir chérie, ça va?

Moi : Oui maman et toi? tu ne t'es pas senti trop seule en mon absence?

Maman : Non et puis je viens de parler à ta tante...elle voulait de tes nouvelles.

Moi : Ah...oui dis-je d'un ton détaché...Euh elle t'a dit quoi d'autre?


***Helen Dabou***

Dès que j'ai parlé de l'appel de sa tante, elle s'est crispée

Moi : Manu! Que s'est-il passé à Cotonou et que tu me caches? Hein! On s'est toujours parlé ma fille. Ton attitude me fait angoisser et me fait imaginer le pire.

Manu : Ma il ne s'est rien passé je...

Moi : Ça suffit jeune fille! Tu veux que je me rendes à Cotonou? Tu me sais capable de ça non?!

Manu : Ma j'ai fais une bêtise et...

Comme une digue qui se rompt ma fille se met à parler, ses sanglots me déchiraient le cœur. Elle était comme incapable de s'arrêter, mon bébé avait le cœur brisé : elle me confie, ses espoirs, sa désillusion. En silence je la serre contre moi et la berce.

Que pouvais-je faire d'autre à part consoler mon enfant? Je comprend la position de ma belle-sœur même si je l'ai trouvé un peu dure. Elle a fait ce qu'il y avait de mieux à son avis...encore que toute la décision ne lui revenait pas. Je culpabilise également, qui sais j'aurais dû la garder à Accra tranquillement. Mais je voulais lui permettre de quitter le cocon familiale, lui donner la possibilité de toucher son rêve : financer ses études de master. Ici, la conjoncture n'est pas bonne du tout. Bref...Je console mon enfant...C'est ce que j'ai de mieux à faire.


***Quelques jours plus tard***

***Helen Dabou

Ma fille reprend des couleurs depuis que nous avons parlé. Le chagrin était là mais au moins elle ne le gardait plus en elle. J'essaye de la distraire comme je peux.

Je revenais du culte ce dimanche...Quand je vois garer devant mon portail une voiture luxueuse. Hé les gens aussi! Tu viens voir quelqu'un dans le quartier tu te gares chez quelqu'un d'autre! J'arrive à la hauteur de la voiture quand la portière s'ouvre. Une dame très élégante en sort.


Inconnue : Bonjour Madame

Moi : Oui bonjour

Inconnue c'est bien ici que vivent les Dabou?

Moi : Euh oui? Qui cherchez-vous? demandai-je hésitante

Inconnue : Ah pardon, je me présente Marielle Da Silva, votre belle-sœur travaille chez moi...

Moi : Ah oui je vois, je suis la mère de Manu, que puis-je pour vous? Je restais juste polie...

MDS : Puis-je vous parlez s'il vous plaît? Je sais je suis la dernière personne que vous vouliez certainement voir...Mais je voudrais qu'on se parle...Pour le bien de nos enfants. S'il vous plaît....

Dîtes-moi, vous à ma place vous feriez quoi?
Moi d’ici et toi d’a...