Heure de vérité (1)
Ecrit par Saria
*** Marco ***
Je ne vais pas bien du tout, tous le monde a refusé de m'accompagner voir l'oncle d'Erin : quand je dis tout le monde c'est y compris tonton Fred. C’est vrai qu’il finalise les enregistrements de son nouvel album, c’est beaucoup de détails à régler. J'ai fait le voyage seul...Inquiet. Je suis arrivé depuis hier, par Air France du Vendredi soir. Comme d'habitude j'ai fais une location de voiture mais je me rends chez les Tossa le lendemain matin. Je n'avais pas pris rendez-vous, je n'avais plus le contact. Et même si je l’avais ce ne serait pas une bonne idée.
Je tombe sur Jennifer, qui veut me faire son numéro de charme je la rembarre sèchement et demande à voir son père… On peut dire que les présages ne sont pas bons. Elle m'introduit dans le séjour et repart certainement pour m’annoncer. Je reste là stressé comme un malade. Monsieur Tossa entre, apparemment il sortait puisqu'il avait une chemise et cravate. Il me regarde droit dans les yeux et annonce les couleurs
MT : Oui c'est pour?
Moi : Bonjour papa
MT : Oui
Moi : Vous ne vous souvenez pas de moi...Je suis l'ami d'Erin...Le père de Luz
MT : Vous pouvez répétez un peu jeune homme? Vous êtes qui? Le père de qui?
Moi : Le père de Luz
MT : Non je ne crois pas...Luz MA petite fille n'a pas de père ou plutôt il est porté disparu...Comme qui dirait il s’est fait porté pâle. Je doute que ce soit vous jeune homme
Moi : Je...
MT (haussant le ton) : Ne me perdez pas mon temps...Je ne vous connais pas! Et vous n'êtes rien pour la personne qui m'est chère et que vous citez...Alors je vous prie de vous en allez
Je m'en vais sans demander mon reste. Oh Gosh, je savais que ce serait
compliqué mais je ne m'attendais pas à ça! On dirait que le gars allait me
descendre, j'ai vu la lueur de colère qui a brillé dans ses yeux quand j'ai dit
que j'étais le père de Luz! Je ne peux pas échouer, si j'échoue c'est que j'ai
perdu Erin aussi. Elle a été claire sur le sujet.
*** Félix TOSSA***
Je me mets rarement en colère parce que quand ça arrive ce n’est pas du tout joli. Alors après le départ de cet impertinent, culotté, irresponsable j’appelle la France. Pendant que ça sonne je désserre ma cravate tellement j’étais énervé… Non mais oh il s’est pris pour qui ce petit morveux, ce n’est pas dans cette maison qu’il a ouvert sa grande gueule pour me dire qu’il s’occupera de l’enfant et il ose se pointer deux après pour dire quoi ?
Erin : Allo papa
Moi : Bonjour
Erin (hésitante) : Bon…Bonjour papa
Moi : Je dis hein Marco est passé ici, il parlait un charabia que je n’ai pas compris… Qu’il est l’ami de Erin et le père de Luz
Erin : Oh…Euh en fait quand ses parents sont venus…Il a demandé à me parler…Il...voulait qu'on se voit mais j'ai réfusé et puis...
Elle se lance des explications embrouillées à n'en plus finir. Je la coupe tellement elle m'énervait
Moi : Donc Erin quand tu me regardes là j’ai l’àge de ton petit frère ? Fion fion fion…Tout ça pour me dire qu’il est entrain de revenir et que tu es perméable. Je t’ai dit de laisser la petite voir sa famille paternelle je t’ai dit de te remettre avec lui ?
Erin (petite voix) : Non papa
Moi : Ok c’est l’éclaircissement que je voulais… Je t’attends ici à ton retour…
*** quelques semaines plus tard ***
*** Marco ***
Cela fait un mois que je suis à Cotonou, toutes mes tentatives pour revoir monsieur Tossa sont vaines. Je commence à désespérer, Erin ne veut même pas plaider pour moi elle dit qu’elle a déjà eu sa part… Donc chacun sauve sa tête dans l’histoire. Je reprends espoir parce qu’elle rentre ce soir avec sa mère et notre fille.
Je vais les attendre à l’aéroport, leur retour me mets un peu de baume au cœur, je pourrai au moins les serrer contre moi. Je m’avance pour me positionner vers l’entrée arrivée, histoire de ne pas les louper. L’attente commence au bout de 45mn elles sortent : Erin portait la petite dans ses bras et sa mère suivait avec les bagages au moment où je m’avance vers elle, j’entends un impérieux Erin !
On se retourne tous pour voir son oncle venir vers nous. Il lui fait signe de venir, elle me jette un regard désolée avant d’obéir. Je n’arrive pas à croire la scène que je suis en train de vivre. Monsieur Tossa jure qu’elle part avec lui. Je reste là les bras ballants à les regarder se diriger vers le parking ; je me sens triste et frustré. Là c’est trop, je décroche mon téléphone.
Moi : Tonton j’ai besoin de toi, je t’en supplie…Si tu ne viens pas vite à Cotonou je vais perdre la femme de ma vie !
Monsieur Tossa ne plaisante pas, le message est clair jamais
il ne me laissera approcher sa fille, par conséquent je ne suis même pas sûr de
voir la mienne ! Si jamais cela arrivait je vais débloquer.
Je regrette tellement tout ce qui s’est passé, tellement !
Tonton Félix me demande de lui donner trois jours. Il a promit venir et fera le nécessaire pour essayer un règlement à l’amiable. J’accepte, heureux qu’il ne m’ait pas demandé quelques semaines pour pouvoir se libérer.
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