Ils vécurent heureux

Ecrit par Fleur de l'ogouée

 

Epilogue

 

[Trois ans plus tard]

 

Bradley Davis

 

La maison est en plein ébullition, les tentes sont en train d’être installés dans le jardin, la décoration aussi, nous attendons plus d’une cinquantaine d’invités car nous avons combinés l’anniversaire de notre Mélissa qui fête ses 14ans et la pendaison de crémaillère. Nous avons emménagé il y cinq mois à peine, les travaux ont pris plus de temps qu’initialement prévu et comme madame Mélanie en tant que bonne maîtresse de maison tenait à ce que tout soit nickel avant de recevoir du monde, c’est chose faite, les travaux de la piscine et des dépendances ont été finis il y a juste quelques semaines, c’est la maison de nos rêves nous nous y sentons tous bien. Dans la cuisine les dames Mbourou s’affairent à cuisiner les bons petits plats dont elles seules ont le secret. Elles ont insistées pour tout faire elles-mêmes quand j’ai suggéré de prendre un traiteur c’était un refus unanime et catégorique, à quatre contre un j’ai préféré ne pas insister. Marc m’a dit de ne jamais les contredire quand elles sont toutes les quatre réunies, d’ailleurs Marc c’est un homme si calme, un vrai papa poule il a même réussi à calmer les démons de Sam au point où celui-ci se dit être prêt à se caser, on l’a très vite intégré dans notre bande, c’est Lydia qui nous en remercie toujours, elle qui le trouvait trop casanier, peut enfin voir son mari s'épanouir tout en restant raisonnable.      Je sors de mes pensées quand Maëlle me tend ma petite Brenda qui aurais bien besoin d'être changée

-Papa je pense qu’elle a besoin qu’on change sa couche

-Mais fait-le, mademoiselle ?

-Je l’aurai bien fait, mais je dois aider Mélissa à se préparer

Elle file en courant avant que je n’aie pu ajouter autre chose, être père c’est un métier à temps plein on aurait dû me le dire. Avec quatre enfants dont un bébé à la maison, ce n’est pas toujours facile, mais j’adore entendre les enfants m’appeler papa. Cela c'est fait progressivement, au début j’avais droit à tonton Brad et aujourd’hui ils m’appellent papa, je suis un homme nouveau. Je me sens enfin complet, après toutes ses années à errer. Ma douce chérie s’approche et je remarque qu’elle la porte enfin, c’est magique

-Bébé tu as mis la bague ?

-Oui, depuis hier soir

-Donc tu veux m’épouser ?

-Oui

 Mon cœur est littéralement en train de faire des bonds, elle a enfin accepté d’être madame Davis. Quand j'ai fait ma demande en mariage il y a deux ans, elle m’a dit qu’elle ne se sentait pas encore prête, l’année dernière dans l'euphorie avant l’arrivée du bébé j'ai encore  demandé sa main, elle m’a redit la même chose, alors je lui ai donné l’écrin et je lui ai dit que lorsqu’elle sentira prête elle n’aura qu’à porter la bague. Je ne m’attendais vraiment pas à la voir avec cet anneau au doigt aujourd'hui, je déborde de joie, c’est tout ce qui me manquais pour faire de moi un homme comblé, ma vie a beaucoup changé, je suis passé des bières aux couches comme me le dit Samira. Je regarde les séries pour ados sans me plaindre, les week-ends j’emmène Yvan au basket c’est notre moment père fils, avec toutes ces femmes autour de nous, on profite au maximum de ces moments-là. Ils ont pris une grande place dans ma vie et moi aussi dans leurs vies, néanmoins ils savent qui est leur vrai père. Chaque année pour l’anniversaire de décès, ils vont à l’église avec Mel et la famille de Thomas, je n’y vais pas parce que je trouve que je ne serai pas à ma place, mais je respecte cette volonté qu’elle a d’honorer son feu mari et le père des ses enfants, l’amour c’est aussi soutenir l’autre en toute circonstance.

   

  Mélanie Mbourou

 

Les filles, maman et moi nous affairons en cuisine depuis 6h du matin, j’aurai dû écouter Brad et non les filles, si on avait pris un traiteur, nous serions en train de nous prélasser cocktail en main, là on n’a pas arrêté de bosser. Et en plus avec la petite qui fait ses dents, les nuits sont mouvementées, elle pleure de douleur et il faut se réveiller pour la calmer, j’ai seulement envie de dormir à cet instant. Hâte d’être à dans 6 semaines, je prépare un voyage surprise à Brad pour ses 40ans, hôtel, champagne, sexe débrailler et surtout pas d’enfants pour nous embrouiller. Hier soir j'ai enfilé cette fameuse bague, je me sens enfin prête à re sauter le pas, j’aimerai qu’on se marie dans la foulée, pas besoin d’un grand mariage, juste une cérémonie sobre avec nos proches. Moi je me suis déjà mariée, ça peut paraître égoïste mais je n’ai pas envie de tous les extras de la première fois, tous mes oncles du village ne sont pas obligés d’être là, ils m’ont déjà vu en épouser un autre. Je veux une cérémonie sobre, avec les enfants, les amis et la famille proche, dans un espace en plein air, on ferait venir le maire et l'ont ferait un cocktail dinatoire sous forme de buffet. J'ai hâte de trouver du temps pour exposer à Brad ma vision. Je contemple cette bague que je porte à mon doigt et je repense à ces six dernières années, je suis devenue une jeune veuve, puis la vie m’a donnée une seconde chance et j’ai rencontré un homme merveilleux, qui m'aime, aime mes enfants et qui me comble au quotidien.

Je termine de me préparer dans la salle de bain, tandis que Brad est déjà en bas à accueillir les premiers invités, j'enfile une longue robe fleurie, je me parfume délicatement et je rejoins la tribu. La fête a enfin débuté, tous nos proches sont présent, ainsi que les amis des enfants aussi, ils découvrent tous la maison, cette maison elle est recomposée comme notre famille, j’espère qu’on aura de merveilleux souvenirs dans cette maison et surtout que la paix y règnera.

J'ai quatre enfants, un fiancé en or et une famille magique, je suis Mélanie Mbourou futur épouse Davis. 

La veuve