Incontrôlable
Ecrit par EdnaYamba
Lauriane MIKELE
Ma voiture a
décidé aujourd’hui de ne pas démarrer, j’ai dû appeler Franck pour venir me
chercher, il était bien content après sa crise stupide de jalousie la dernière
fois.
Je rentre
dans la maison épuisée, la journée a été difficile, avec trop pleins de
dossiers à étudier, à revoir et à contrôler. Je dépose le sac avant de me
diriger vers la cuisine faire un petit plat vite fait pour Lia et moi.
En parlant
d’elle, est-elle déjà rentrée ? Je vais dans sa chambre, je la trouve
allongée sur le lit, je m’approche et lui fait un bisou sur la tempe.
-
Bonjour
chérie, je suis rentrée
-
Ok,
me répond-elle
Ok ? Sa
voix est fragile, on aurait dit qu’elle est sur le point de pleurer ou elle a
pleuré.
-
Qu’est-ce
qu’il y a chérie ?
-
Rien !
-
Comment
ça rien, on aurait dit que tu as pleuré, insisté-je
-
Je
t’ai dit y a rien ! laisse-moi tranquille, dit-elle presque en
criant !
Je me lève
tout simplement la laissant tranquille, la journée n’a surement pas été facile
pour elle. Bref
Je vais sifflotant
continuer ma mini cuisine, avant de prendre le téléphone et d’appeler Liam j’ai
pensé à lui toute la journée aujourd’hui bizarrement, j’espère qu’il va bien et
que surtout il ne s’est pas encore une fois de plus disputé avec son
père !
-
Tu
es sûr que ça va ? lui demandé-je alors que je pressens qu’il me cache
quelque chose !
-
Oui
maman, tu me connais je t’aurais dit si y avait un problème ou alors je serais
tout simplement venu à la maison, la nuit, rigole-t-il
-
Vilain
comme ton père, tu te crois drôle ! lui dis-je
-
Maman
je suis beau et tu le sais ! et papa aussi a son charme sinon tu ne serais
pas tombé nase, tu étais nase non ?me taquine-t-il
-
Tu
me finis le crédit, je vais raccrocher !
-
Ah
avoue seulement maman !
-
Bonne
nuit mon grand, rigolé-je avant de raccrocher !
Bien sûr que
j’étais nase, Marc avait son charme à l’époque, ce n’était certes pas le plus
beau, mais il avait le truc en plus, l’élégance, et son sourire, c’est son
sourire qui m’a fait fondre ! La simplicité !
Marc, marc,
soupiré-je, en me le chassant de la pensée, je ne dois pas raviver les vieux
souvenirs… cette période où nous étions ensemble, on était tellement
bien !
Je ne
manquais pas d’attention, j’étais une femme aimée mais il a laissé sa famille
nous diviser ;
Je me
rappelle encore de ce message qui m’a détruit
et j’ai pris la résolution de partir définitivement, j’ai quand même
espéré les premiers mois que Marc se rendrait compte de ses erreurs et
reviendrait mais non, Anne m’avait déjà remplacé quelques mois plus tard dans
ma maison !
Marc LEYIBI
Je suis
encore déstabilisé par la nouvelle, non pas que je ne veuille pas de mon enfant
mais ce n’est pas le bon moment, surtout ce n’est pas la bonne personne, je me
sens piégé et coincé… comment pourrais-je essayer de reconquérir Lauriane si
elle apprend que Anne est enceinte, et puis d’ailleurs quand a-t-elle arrêté de
prendre la pilule, on s’était pourtant entendu au départ pas d’enfant pour
l’instant. Je ne sais pas si elle a fait ça pour me retenir sachant qu’on était
au bord de la rupture ou alors elle ment ?
C’est la
mort dans l’âme que je rentre à la maison. Liam est dans sa chambre, il m’en
veut encore, mais il est là, je suis même encore étonné qu’il n’ait rien dit à
sa mère, je m’attendais à recevoir un appel de Lauriane toute la journée.
Anne est
assise. Elle se lève et me donne un bisou pour m’accueillir.
Je vais à la
chambre me changer. Elle me rejoint.
-
La
table est prête chéri.
-
Anne
assieds-toi stp !
Elle semble
hésiter un instant puis s’assoit.
-
Tu
es vraiment enceinte ou tu as dit ça pour me retenir ?
-
Quoi
comment peux-tu penser ça ?commence-t-elle à pleurer, si tu ne veux pas de
cet enfant dis-le tout simplement !
-
Ce
n’est pas ce que j’ai dit, dis-je regrettant pourquoi j’ai abordé la question
-
On
ira voir le médecin ensemble marc si ça peut t’aider à me croire ! me
dit-elle en se levant pour sortir !
Je crois
bien qu’officiellement je suis dans la merde !
Je vais
vivre avec le regret de Lauriane toute ma vie !
Je l’ai bien
mérité !
Quelques jours plus
tard
LIANA MIKELE
Je suis
assise avec Prisca et Alice sous l’arbre à L UOB, ça fait déjà quelques jours
que j’ai eu la vision d’horreur et que j’ai bloqué Andy, de moins en moins j’ai
mal, il faut dire que bizarrement c’est grâce à Arnold, il m’écrit et m’appelle
tous les jours juste pour me faire parler, ça m’aide à penser à autre chose, et
à ne plus fixer toute mon attention sur la douleur.
-
Voici
Andy qui arrive, me murmure Prisca
-
Je
ne veux pas le voir, dis-je en me levant pour partir alors qu’il court me rattraper !
-
Laisse-là
Andy, lui dis-je calmement Alice !
-
Je
veux juste lui parler quelques minutes, c’est tout !
Elles me
regardent et je leur fais signe de la tête de nous laisser. Je le regarde
déçue.
-
Lia,
je ne sais pas comment je pourrais te demander Pardon, je t’ai…
Je l’ai giflé. Je peux tout entendre mais pas ce mot. Sorti
de sa bouche c’est une aberration quand on aime on ne trompe pas ! Quand
on aime on ne blesse pas, quand on aime on est vrai, mais je le regarde et je
ne vois plus rien de vrai en lui !
-
Je
le mérite Lia, tu pourrais me gifler autant de fois que tu veux, tu aurais
parfaitement raison…. Laisse-moi juste t’expliquer Angèle…
-
Angèle ?
c’est donc elle ? tu m’avais dit que c’était ta tante non !?
-
Non
pas exactement…
-
Tu
vois tu n’es qu’un menteur Andy ! je ne veux plus avoir affaire à
toi ! c’est fini ! en amitié comme en amour !
Je tourne les talons et m’en vais fière de l’extérieur mais
le cœur en miettes à l’intérieur, le laissant seul face à ses regrets et ses
explications ! Qu’il meure de cet amour qu’il prétend avoir pour moi comme
moi je meure de cette trahison.
(….)
Nous sommes assis dans un coin et j’enchaine les bières. C’est
la première fois que je bois et je dois avouer que si les premières gorgées
étaient amères je les trouve de plus en plus agréables et il parait que boire
ça aide à oublier. Je veux encore commander une autre bière quand Arnold
m’arrête.
-
Ça
suffit tu as assez bu pour aujourd’hui, la donneuse de leçons aujourd’hui tu
fais pire que moi !
-
Arrête
de me parler comme si j’étais un enfant ! lui répliqué énervée
-
On
rentre !
-
On
rentre où, je ne vais nulle part je n’ai pas fini !
-
Ce
que tu fais c’est l’attitude des faibles Lia !
Je ne me
suis même pas donné la peine de lui répondre j’ai continué de vider mon verre
et il a fait de même.
Prisca qui
était sur la piste de danse, se déchainait avec Adam !
Alice elle
qui avait trouvé un dragueur était dans un coin bavardant.
Quand je
suis rentrée à la maison, je me suis mise à vomir.
Lauriane MIKELE
Les bruits
des vomissements m’ont réveillé, peut être que Lia est malade, j’enfile mon
peignoir et vais dans sa chambre, ça sent l’alcool ! Depuis quand elle
boit !? Je la trouve assise au sol, la tête penchée dans les
toilettes ! Elle a l’air complètement épuisée.
Je la
relève, l’emmène sous la douche pour la laver !
Je ne sais
pas ce qui se passe en ce moment mais ce comportement je ne le tolèrerais
pas !
Je la laisse
se mouiller et je vais m’asseoir sur la chaise de son bureau.
Quand elle
sort, elle va chercher des vêtements dans son armoire s’habille et s’allonge
sur le lit.
-
Depuis
quand tu bois Liana ?
Silence
-
Je
me répète et j’attends une réponse, depuis quand tu bois ?
-
Je
n’ai bu qu’une seule fois aujourd’hui, ça y est satisfaite ? me
réplique-t-elle toujours allongé
-
Je
ne sais pas ce qui se passe en ce moment avec toi Liana, si tu as un souci tu
peux m’en parler on s’est toujours tout dit
-
Je
n’ai pas envie d’en parler avec toi ! j’ai sommeil maman je veux
dormir !
-
D’accord,
dis-je en me levant, mais comprend bien que c’est la première et la dernière
fois que tu rentres dans cet état à la maison !
Je ne
comprends pas ce qui lui arrive, elle se renferme et ne veut rien me dire.
(…)
Nous sommes
venues voir le général Marlène et moi.
Comme il se
repose nous restons à la terrasse avec Maman, elle est en train de couper ses
feuilles d’oseille, ça me rappelle notre enfance, quand nous restions à
regarder maman concocter ses plats dont elle seule avait la recette.
C’est grâce
à elle que nous sommes des cordons bleus aujourd’hui, avait-on seulement le
choix ? Parfois le général exigeait que ça soit l’une de nous qui
préparions et si jamais c’était raté eh ben c’était la chicotte assurée.
-
Maman
ton mari aussi nous bastonnait beaucoup hein, lui fais-je remarquer
-
Ah
mais c’est grâce à ça que vous êtes devenues droites aujourd’hui, le défend
elle
-
Humm
la chicotte n’est pas toujours nécessaire hein, dit Marlène
-
Vous
il ne vous a même pas beaucoup tapé c’est surtout Abel, mon pauvre fils il a
souffert ! Marlène tu as dit à ton mari que ton père veut le
rencontrer ?
-
Oui
mais ces derniers temps il a beaucoup de boulot ! répond Marlène
-
Il
pourrait quand même trouver un temps de passer, dit maman, sa mère est encore
là-bas ?
-
Oui,
répond Marlène timidement
-
Ok !
tu lui diras à elle aussi de venir ! ajoute maman, Lauriane et mes petits
enfants ?
-
Liam
est chez son père pour l’instant pas de dispute ça va de ce côté, par contre c’est
avec lia que c’est tendu en ce moment ! elle fait n’importe quoi
-
Lia
le sage ? demande Marlène étonnée
-
Oui,
je ne sais pas quel souci elle a en ce moment, elle refuse de m’en parler, elle
rentre tard, elle me répond avec insolence…
-
Et
tu ne dis rien ? me demande maman
-
Quand
je lui parle elle se braque je ne peux pas forcer maman, expliqué-je
-
Jusqu’à
preuve du contraire c’est toi la mère et elle l’enfant ! tu crois que si
tu te fâches tu seras une mauvaise mère ? non ! votre père a été
sévère mais cela a-t-il fait de lui un mauvais père ?
-
Bon
je vais y aller, j’ai une réunion de prière, annonce Marlène
-
Je
vais moi aussi partir, dis-je
-
Humm,
nous dit maman, je dirais à votre père que vous êtes passées ! quant à toi
Marlène, on veut voir ton mari et sa mère le plus tôt possible. Rentrez
bien !
Marc LEYIBI
Laetitia et
Arlette sont à la maison avec Anne, apparemment il semblerait que la nouvelle
de la grossesse soit déjà répandue, Liam est dans sa chambre, depuis la
dernière fois c’est juste le strict minimum entre lui et moi.
Elles sont
en train de faire leur bruit au salon, ça m’étouffe !
-
Encore
un autre LEYIBI, Félicitations ma belle-sœur, lui dit Laetitia
-
Merci,
répond Anne visiblement contente
-
J’espère
que ce sera un garçon ! lui dit Arlette !
-
Une
fille ce serait aussi bien vu qu’il n’a pas encore de fille ! réplique
Laetitia
-
Je
te rappelle que j’ai déjà une fille, intervins-je exaspéré par leur discours
-
Je
n’en connais pas, dit Laetitia
-
Ecoutez-moi
très bien et c’est la dernière fois que je vais le répéter, Liana est ma fille
et si jamais vous tenez encore des propos déplacés à ce sujet, je vous fous à
la porte de chez moi !
Je me lève
et vais dans la chambre de Liam que je trouve sur ses jeux vidéo
-
Ça
te dirait qu’on aille manger un bout dehors toi et moi ? lui dis-je
Il me
regarde étonné.
Euh
oui !
-
Ok
mets quelque chose de propre et attends-moi dans la voiture !
Je vais
aller prendre de l’air avec mon fils et laissez ses folles à leur
discussion !
Arnold MAGANGA
Nous sommes en famille comme chaque vendredi.
Juste les enfants MAGANGA.
Mes frères sont là. Chacun d’eux est marié et père de famille. C’est la condition pour occuper un poste de responsabilité chez papa et mieux encore si tu es marié à un grand nom de ce pays, tu seras sa fierté ! On ne s’associe pas à n’importe qui dit-il souvent, le mariage c’est comme les affaires !
- Mais Arnold, me dit Alain mon ainé, tu attends quoi pour te fixer ? tu prends de l’âge mon petit et tu sais que sans ça papa ne te fera jamais confiance !
- Je sais, lui répondis-je et ça ne saurait tarder !
- Une fille déjà ?
- Une très belle fille, souris-je en coin, parfois incontrôlable mais c’est gérable !
- Et tu nous la présente quand ? demande Loic le cadet
- Ne soyez pas pressés !
- Hummm, ton histoire semble louche, mais bon…on va se convaincre avec toi, dit Loic, jusqu’à ce que tu nous prouve que tu ne tires pas à blanc et c’est pour ça qu’elles te quittent !
Ils éclatent de rire.
Je serre les poings, il m’énerve Loic à toujours faire l’intéressant, je l’aurais bien foutu mon poing, plus âgé ou pas, mais non… Respire Arnold, respire, ne laisse pas la colère t’envahir ! Tu n’es plus colérique !
Mais sans que je ne comprenne comment je venais de lui asséner un coup de poing……….