Je sais qui tu es !

Ecrit par NeroNsis

                                   

« Ennuyeux ! Tous ces gens qui se ruent jusqu’à la dépression pour quoi ? Se sentir plus accepter parmi des gens qui ne se soucient même pas d’eux. J’espère ne pas devenir l’un d’eux… »

- « Hé ! tu m’écoutes ? Hé ! »

Distrait par ce monsieur en manteau noir qui marchait   d’un air maussade sur l’avenue ou cette femme, assise sur la terrasse du 1er étage du célèbre café Makiyato de cette avenue, qui semblait bien plus vieillie qu’elle ne devait l’être en voyant son groupe d’amies avec qui elle discutait mais qui, par moment, retrouvait toute la grâce de son âge dans un éclat de rire ; ou encore ces enfants qui jouaient à la marelle pendant que leur mère, la tête à moitié enfouie dans son col roulé un peu trop large d’ailleurs pour elle et qui trahissait une perte de poids probablement forçé, s’était endormie sur un banc -pas très propre d’ailleurs- sûrement à cause de toute la fatigue que révélaient les cernes de son visage ; il regardait les passants de cette avenue des princes avec un air tellement las mais il était comme absorbé par ce spectacle pourtant habituel pour ces journées du Dimanche après midi . Il souffla alors un de ces vents pourtant si doux mais dont la sensation de fraicheur s’infiltre si profondément sous vos vêtements qu’elle chasse à coup sûr tous vos rêvassements.

-« Hé ! T’es toujours avec moi ? demanda encore Stan»

- Oui..Oui je t’écoute t’inquiètes. On se verra demain après les cours, chez moi, je te donnerai encore une leçon au jeu que tu veux.

- Rêve encore ! Tu devrais pas être aussi sûr de toi, je t’ai battu la dernière fois alors ne vends pas la peau de l’ours avant de l’avoir tannée.

- Ha ok dit-il d’un air pour une fois amusé. A plus.

- Okayy.

Il regarda son ami s’éloigné lentement puis plus rapidement sur sa moto noir qui malgré toutes ses années tient par on ne sait quel miracle; il portait encore son pull préféré, de couleur grise, sur un jean noir un peu trop ample à mon goût mais qui pourtant allait si bien avec sa personnalité, on arrivait à le sentir se gonfler au vent de même que sa capuche qui gigotait dans tous les sens telle une queue de lézard. Finalement se décidant, prit également le chemin de chez lui. Il longea l’avenue et coupa une rue plus animé par des petits commerces à l’étalage et quelques magasins. Il regardait sans grand intérêts les articles qui étaient exposés ; à droite, quelques vendeurs d’habits et de chaussures qui commençaient tout juste à exposer leurs marchandises et un peu plus loin d’autres qui exposaient des casquettes, des ceintures ou encore des sous-vêtements chose qu’il ne comprenait pas d’ailleurs car il trouvait que les essayage serait…un peu compliqué c’est le moins qu’on puisse dire ; à gauche c’était cette fois des magasins avec des articles plus variés, on pouvait y voir des stores pour des petites faim, au milieu de l’allée un pressing, des vendeurs de glace et d’aliments surgelés, des magasins de sous-vêtements avec des cabines d’essayages qui avaient plus de succès d’ailleurs –on se demande pourquoi- et plus loin, espacés par des habitations, d’autres magasins de thé ou de mangas. Il faisait bon vent…

« Oh ! J’ai vraiment pas de chance. Je vais devoir… »

«  Aaaaah ! » tout à coup, dans son dos, ce cri strident venait de résonner dans toute la masse présente et arrêta presque on peut dire le temps en retenant l’attention de tous, passants comme vendeurs.

«  Au voleur ! cria de nouveau cette voix cette fois moins aigue et perçante. » Il se retourna vivement et vit une jeune fille à quelques pas de lui devant le pressing, elle portait un pull rouge -qui semblait plus sombre que du rouge- un peu plus grand que ses épaules qui se découvrait légèrement ainsi que son cou où venait se reposer ses cheveux que la pénombre rendait noir de jais, avec des sacs de courses qui pointait toute vibrante son doigt dans sa direction. En plus de l’agitation de la foule qui se rapprochait, on voyait cet homme qui venait de le bousculer s’insinuer brutalement entre les passants. La jeune fille s’approcha de lui, en ramenant ses cheveux en arrière, se baissant et ramassa un portefeuille qu’elle lui tendit.

- « C’est le tien. Ce type a essayé de te le piquer à l’instant ; une chance que je regardais. » Il contempla, l’air pensif, le spectacle de ces cheveux qui, frôlant ce visage légèrement rougi avec un air un peu enfantin,  gracieusement reprenait leur place dans le creux de son cou puis cette main, un peu trop petite pour les manches de ce pull, qui lui tendait son portefeuille. Il le saisit. Les gens alertés par les cris, se ruaient déjà à la poursuite du voleur ne faisant déjà plus attention à la personne agressée. Dans cette confusion, entrainée par les mouvements de la foule, il perdit la jeune fille de vue. Elle était sûrement partit. Il réussit finalement à se sortir de la masse ; fatigué de toute cette agitation il reprit son chemin d’une même allure de promeneur.

«  Bah ! Finalement j’aurai plus rien à faire, c’est pas plus mal pensa-t-il en esquissant un léger sourire. Rentrons vite que je puisse enfin dormir. » Le soleil s’était presque déjà retiré ; les premiers lampadaires s’allumaient quand il déboucha sur la petite rue en pente, bordée tous les 3 mètres par des orangers dont les fruits des cimes donnaient avec les dernières lueurs rougeâtres du soleil un aspect de pommes toutes fripées, qui descendait vers sa maison.


                

- « On a fini pour aujourd’hui, allez chercher vos boitiers et à la semaine prochaine. Bonne journée à tous ! »

- Au revoir madame ! Après avoir rangé son violon, elle prit son sac et sortit laissant à ses élèves le soin de fermer la salle de cours.

- « Hé Anna ! » Elle se retourna et vit son amie  Mara qui venait vers elle.

- Oui j’arrive, laisse-moi le temps de ranger mon étui dans mon sac.

- Dépêche ! Y’a Steph qui nous attends déjà dehors.

- C’est bon j’ai fini, on y va. Elles se dirigèrent en sautillant vers la sortie, Mara s’agrippa à son amie.

- Alors ?

- Quoi ?

- Comment ça quoi, tu me racontais ta rencontre bouleversante d’avant-hier avant que la prof n’arrive. Allez ! Continue, je veux tout savoir.

- Y’a plus rien à raconter, je suis sorti faire des courses rapide et en sortant du pressing, j’ai vu un mec qui se faisait voler son portefeuille, du coup j’ai crié. Par chance le voleur s’est enfui en le laissant, je l’ai ramassée et je l’ai rendue à son propriétaire.

- Il était mignon !?

- Il était pas mal

- Alors et après ? Qu’est-ce qu’il a dit ? Est-ce qu’il t’a proposé de vous revoir ?

-  Non pas du tout…en fait avec la foule que j’avais attiré qui  essayait d’attraper le voleur, on s’est perdu de vue. Finalement je l’ai vu qui partait du coup, je suis rentré également.

- C’est tout ! C’est nul, il aurait pu au moins dire merci. J’espère qu’on lui volera vraiment son portefeuille la prochaine fois.

- Dit pas ça.  Elles avaient presque rejoins leur amie qui les attendait, son sac par-dessus l’épaule, devant le bâtiment.

-  Vous avez vraiment pris votre temps vous deux. Pfff..allez dépêchez-vous.

- Oui répondirent-elles d’une même voix en sortant finalement du bâtiment. Elles prirent donc le chemin de leurs maisons…

- De quoi vous parliez toutes les deux tout à l’heure et tu souriais autant Mara ?

- Eh bien figure toi que Anna a rendu un grand service à un beau garçon mal élevé qui ne sait même pas dire merci et pour couronner le tout, il lui a tourné le dos et s’en est allé comme si de rien n’était. Grrrh ! ça m’énerve, si  je pouvais le voir, je lui dirai deux mots et crois-moi… Elle s’interrompit brusquement car Anna s’était arrêtée tout à coup, l’air étonnée.

- Hé Anna ! T’as quoi ? Qu’est-ce que tu regardes demanda Steph ?

- C’est…C’est le mec à qui on a essayé de voler le portefeuille.

- Hein ! Elles se tournèrent également pour voir à quoi il ressemblait. S’étant tourné, il commença à avancer dans leur direction. La première chose qu’on remarquait c’était ses incroyables cheveux noirs qui donnaient par moment un magnifique reflet argenté.  A part ça, c’était un mec normal plutôt mince mais pas trop. Il portait un jean noir et un pull gris. Arrivé à quelques pas d’elles, qui continuaient à le regarder en chuchotant, il dit : «  T’en as mis du temps. Si je savais que tu prendrais autant ton temps, je t’aurais pas attendu. »

- Tu…m’attendais ? répondit anna sans comprendre

- Tu m’avais dit que vous n’aviez pas eu le temps de parler lança Mara

- C’est vrai, on s’est perdu de vue, quand je l’ai aperçu il était déjà loin du coup je suis rentrée également. Comment savais-tu que je serai ici ??

- Tu suis des cours de violon ici non ? Demanda-t-il avec un ton toujours aussi las.

- Comment tu sais ??

- Il y’avait des cordes de violon neuves que  tu venais sûrement d’acheter qui dépassaient d’un de tes sacs ; de plus quand tu as ramassé mon portefeuille, en ramenant tes cheveux en arrière, j’ai vu que tu avais un point et un trait sur la partie gauche de ton cou ; la plus part des violonistes ont ces marques, dû au bouton et la mentonnière qui sont collés à leurs cous quand ils jouent. Vu la rougeur des tiens, tu ne dois pas jouer depuis très longtemps, 4 mois je dirai vu que la première rentrée était en septembre. Et tes ongles sont bien entretenus, un violoniste se doit d’entretenir ses ongles si il veut produire un bon son. Une fois que je savais ça, il n’y a que 3 écoles de violon dans cette zone. L’une d’elle est fermée depuis l’année passée à cause des rénovations qui ont couté un bras au propriétaire, une autre n’est pas très populaire dû à sa mauvaise réputation à cause de professeurs qui sortaient avec leurs élèves. De plus la rentrée n’est que ce mois-ci. Il ne reste plus que cette école. J’ai juste eu à me renseigner sur les horaires des cours… Elles le regardèrent stupéfaites. Steph brisa la première le silence : «  Waow t’es impressionnant toi, t’as déduit tout ça rien qu’en la voyant une fois !? »

- C’était pas compliqué, en plus…Tiens, dit-il en tendant un bout de papier à Anna, tu avais fait ta liste de course.

- Pourquoi tu l’attendais alors ? demanda Mara d’un air curieux.

- Il reprit d’un air un peu plus timide : «  Je voulais te remercier pour ton aide, même si c’était pas vraiment utile, tu m’as permis de récupérer mon portefeuille plus vite

- Comment ça pas utile ! Tu devrais revoir ta façon de parler, qu’aurais-tu fais s elle n’avait pas été là..tu serais dans une grosse merde gronda Mara

- Tiens, dit-il en lui tendant son portefeuille, ouvre-le…

                                               
   
Un lycéen comme les...