Faites confusion ma chère 

Le monde vous en sera reconnaissant 

Le lucre est un ancien ersatz 
La beauté en sublime l'attrait 
Et vous, délicieuse enfant 
Vous serez riche à millions 

Très vite, vous avez su compter
Que voilà un talent utile chez une femme 
Avoir le cœur d'un commis d'épicerie 
Et les yeux d'une colombe 
Une âme rouée est l'un des prérequis du poste, bien sûr 

On me parle de sincérité 
Et de sentiments 
Les lèvres incurvées je rétorque patiemment : 
Qu'attendre d'un ressenti qui ment ? 

Mais n'est-ce pas là une matière 
Dans laquelle vous excellez ? 
Vous autres
Membres du "sexe faible" 

À dire vrai vous dominez le monde 
De la plus commode des façons 
La chambre à coucher dit-on 
Est le lieu de vos batailles 

Quels imbéciles. 
Tous les lieux sont vôtres 
Aucun ne vous est défendu 
Vous imprégnez l'esprit 
Vous riez du jour et de la nuit 

Et vous avez raison 
De dédaigner le monde 
Qui se contenterai d'une possession
Quand il peut les avoir toutes ? 
Un sot, assurément 

Les mâles sont si... Simples. 
La voiture rouge et jaune 
Et le klaxon 
Ces grands enfants n'ont point changés
Depuis la nuit des temps 

Votre indulgence mesdames 
Vous honore en vérité 
Changer des couches est lassant 
Et materner sur des échasses doit être fatiguant 

Faire tourner le monde
En voilà une tâche épuisante ! 

Peinture : Nathalie Therond