Joël et Ami 10 : Pourquoi moi ? (2ème partie)

Ecrit par Dja

Le lendemain, Ami sorti de sa chambre avec les yeux enflés. Elle avait pleuré une bonne partie de la nuit. 

Elle était sortie de la chambre pour dîner avec le reste de la famille puis était retournée dans sa chambre. Heureusement que Fatoumata ne lui avait pas pris son téléphone. Elle était restée jusque tard dans la nuit à discuter avec Joël. Il avait su trouver les mots pour l’apaiser, lui conseillant de faire la paix avec sa mère. Mais surtout, il fallait regagner sa confiance. Car, il ne serait pas bon pour eux qu’elle lui mette un cerbère sur le dos indéfiniment. Sinon, comment feraient-ils pour se retrouver ? Maintenant qu’elle n’avait plus l’accord de Yaye pour le fréquenter, Ami devrait ruser pour aller et venir sans éveiller de soupçons.


Elle la trouva dans sa chambre, assise devant la coiffeuse, peignant ses cheveux.


« _ Je peux entrer ?
_ Oui, bien sûr !
(Ami alla se jeter aux pieds de sa mère)
_ Yaye, pardonne-moi ! Je suis désolée pour tout ce que j'ai dit hier. Pardon !
_ Hum !
_ S’il te plaît ! Je me suis conduite comme une pauvre imbécile. Je te demande pardon. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Je venais de me disputer avec Joël et j’en voulais à tout le monde.
_ Et pourquoi vous êtes vous disputés ?
_ A cause d’une histoire de fille. J’étais en colère contre lui et je cherchais un bouc émissaire.
_ Hum ! Et c’est ta pauvre mère qui en fait les frais ?
_ Pardon Yaye !
_ Bon, bon ! Tu es pardonnée ! Je comprends mieux ton attitude (Fatoumata n’aurait d’ailleurs jamais pu résister aux supplications de sa fille. Ami savait comment faire pour l’atteindre, car toujours, elle cédait toujours).

_ Oh ! Merci ma maman adorée. Je te promets que je ne te dirais plus toutes ces méchancetés. Tu sais bien que je ne peux pas te détester. Tu es mon seul amour.
_ Hum ! Laisse moi tranquille ! Tu veux simplement me bercer. Mais, quand même, sache que tes paroles étaient dures. Elles m’ont blessée.
_ Je suis désolée Mâ ! Comment puis-je me faire pardonner ?
_ Ce n’est pas grave, tout est arrangé maintenant.
_ Non ! Non ! Ce n’est pas rien ! Mon comportement est impardonnable. Laisse-moi faire amende honorable. »


Ami se mit à réfléchir quelques secondes alors que sa mère la regardait le sourire aux lèvres et le visage détendu. Puis, elle dit à Yaye :


« _ Je sais ! Je vais te faire ton repas préféré ce midi.

_ Hey, est ce que tu peux?
_ Tu doutes de mes qualités culinaires?
_ Non, non !
_ Alors, laisse-moi faire.
_ Ok ! Comme tu veux ! »


C’est ainsi qu’elles firent la paix. Fatou pendant quelques temps fit accompagner sa fille par une de ses sœurs ou une domestique. Ami ne s’en offusquait pas. Joël lui avait conseillé de ne pas se braquer pour éviter toute autre tension. Il estimait que la garde ne durerait pas longtemps si elle laissait faire. Et, il eut raison, car au bout d’une semaine, Yaye permit de nouveau à sa fille de sortir toute seule, après lui avoir bien recommandé de ne plus jamais revoir Joël. Fatou ne voulait plus de lui dans les parages. Elle en avait touché un mot à Gracia qui avait tiré les oreilles à son fils.

Dès qu’elle pu à nouveau sortir toute seule, Ami bien entendu recommença à voir Joël. Ils se retrouvaient parfois en ville dans un restaurant, ou encore au bureau. Richard avait été mis dans la confidence. Il les avait une fois surpris au sortir du lit, alors qu’il passait prendre des nouvelles du jeune homme.

Depuis ce jour, il était tenu au secret. Mais, il se réjouissait intérieurement de cette idylle qui servirait pour ses desseins futurs. Le moment arriverait bientôt. Ce n’était plus qu’une question de temps.



Du côté des préparatifs, Il ne restait plus qu’un mois avant le mariage et la salle de fête était presqu’entièrement construite. Il ne manquait plus que le plafond à terminer de décorer et quelques murs à peindre.

Un jour alors qu’elle avait été s’acheter des chaussures en ville, Ami avait décidé de rendre une visite surprise à Joël. Elle était donc en direction du bureau qui se trouvait au deuxième étage de l’immeuble qui abritait les locaux quand elle entendit des gémissements provenant de derrière la porte. Elle sourit en approchant. Elle savait qu’il aimait regarder des films érotiques quand il se savait seul. Elle l’avait déjà surpris se donnant du plaisir, les yeux rivés sur son écran d’ordinateur.


Ami pressa le pas. Elle lui avait acheté ses pâtisseries préférées, les religieuses. Ils venaient de se parler au téléphone et Joël l’avait taquiné sur le fait qu’il serait bientôt son amant. Ils en étaient arrivés à rigoler sur ce qu’ils considéraient comme un faux mariage. Elle était sûre de ne pas trouver la secrétaire, cette dernière serait allée manger, comme le lui avait confirmé Joël.


En ouvrant la porte, elle souriait. Il faudrait qu’il apprenne à fermer à clé la porte de son bureau, même lorsqu’il se pensait seul. Elle avait croisé Richard sur le parking. Il rentrait chez lui, disant avoir fini sa journée. Quand il la vit arriver, il marqua un temps d’arrêt et souri à son approche. Elle le trouvait plus enjoué que d’habitude. Peut-être le fait d'avoir terminer sa journée le rendait aussi jovial.

« _ Comment vas-tu ? lui demanda t-il de son accent européen coupé par l’intonation sénégalaise qu’il commençait à avoir au fil du temps passé dans le pays.
_ Je vais bien, merci ! Et vous ?
_ Ca va ! Mais, je t’ai déjà dit que tu peux me tutoyer.
_ Oui, c’est vrai ! Mais, vous êtes de l’âge de mon père et, cela me ferait bizarre de vous tutoyer.
_ Hum !
_ Je suis désolée, je n’y arrive pas.
_ Bon, ce n’est pas bien grave ! Tu viens voir Joël ?
_ Oui ! Il m’a dit qu’il était là pour travailler. Je lui fais une visite surprise. Il ne sait pas que j’arrive.
_ Ha bon !? Hé bien ! La surprise sera de taille alors ! (le ton qu’il avait employé l’intrigua)
_ Ha !? Pourquoi dites-vous cela ?
_ Pour rien ! Juste que je pense qu’il sera effectivement bien surpris de te voir arriver. Bon, je te laisse, je dois me dépêcher si je ne veux pas rater de parier pour la course de chevaux de ce soir. A plus tard !
_ A plus tard ! »

Elle avait le sourire aux lèvres. Le pas alerte de celle qui s’apprête à passer un moment délicieux. D’ailleurs, les sous-vêtements qu’elle avait mis ce matin se prêtaient bien à l’occasion. Elle déboutonna le dessus de sa chemise et remonta un peu plus sa jupe. Elle voulait qu'au premier regard, SON Joël lui saute dessus.



Quand elle ouvrit la porte du bureau, le paquet qu’elle tenait dans ses mains glissa. Sandra était appuyée sur le bureau, la jupe relevée sur les fesses et Joël, les yeux fermés, la langue sur les lèvres lui donnait des coups de boutoir par derrière. Ils ne se rendirent pas d’abord compte de sa présence.  Les gémissements de Sandra couvraient les bruits qui pouvaient provenir de l’extérieur. Mais, le bruit du paquet de gâteaux et le cri d’Aminata les ramenèrent à la réalité. Ils tournèrent leurs visages en même temps vers la porte, alors que Joël commençait à ressentir la vague de jouissance monter le long de son sexe. Il resta pétrifié, il ne pouvait plus bouger.


"Que faisait-elle là! Merde! Merde! Merde!"


L’instant d’après, il se mit à courir derrière une Ami en larmes.

Richard n’avait pas démarré. Il attendait sur le parking. Il voulait savourer l’instant où il les verrait débouler hors de l'immeuble. Ce qui ne manqua pas.

Ami ne l’avait pas vu. Elle héla un taxi qui, par chance passait par là. Elle s’y engouffra en donnant son adresse.


Aminata ne pouvait en croire ses yeux. Cela faisait maintenant un mois que Joël et elle avaient recommencé à se voir. Elle avait cru en lui et en ses promesses. Comme elle avait été idiote. Comment avait-elle pu se laisser avoir par ses belles paroles. Il avait dit l’aimer, regretter ce qu’il avait fait. Quel menteur ! Il voulait simplement la reprendre dans son lit. Et il avait réussi, le salop ! Elle s’en voulait tellement ! Ho, pourquoi n’avait-elle pas écouté sa mère qui l’avait mise en garde ? Si elle l’avait fait, elle n’aurait pas le cœur en miettes comme maintenant. Elle s'était faite avoir en beauté.

Quand elle arriva chez elle, elle prit le temps de se redonner contenance. Elle ne voulait pas alerter sa mère. Elle n’aurait pas réussi à lui mentir cette fois-ci.

Elle rentra donc et alla directement se coucher. Les jours qui suivirent, elle fit semblant d’aller bien et de pas avoir envie de sortir de la maison. Elle rejetait tous les appels de Joël et l’avait bloqué sur tous les réseaux sociaux.Désormais, il n'y avait plus rien entre eux.


un matin, Jeneba qui n'avait toujours pas été mise dans la confidence vint la trouver et lui remit une lettre. Avant même de la lire, Ami savait qu’elle venait de Joël :


« _ Je préfère te dire que c’était difficile pour moi de ne pas l’ouvrir. Vous êtes bizarres tous les deux. Il était là, devant le portail à attendre je ne sais quoi.
_ Hum ! Tu aurais dû la déchirer.
_ Bon, si tu ne la lis pas, c’est moi qui le ferais.
_ Bon, c’est bon ! Je vais la lire. Mais, pas maintenant.
_ Ha non ! Il m’a dit que tu devais le faire devant moi, pour être sûr que tu en prendrais connaissance.
_ Il est culotté dis donc ! De quel droit se permet-il ?
_ Ecoute, je ne sais pas ce qu’il y a entre vous. Mais, je comprends que tu ne veux pas m’en parler. Depuis l’autre jour où tu es partie avec lui en voiture, tu zappes quand je te pose des questions.
_ Hum ! Je t’en parlerai plus tard. Pour l’instant, allons chez le couturier.
_ Ha non ! Tu lis et on s’en va !
_ Bon, d’accord ! Tu m’énerves. »

Elle sourit tristement en disant cela. Elle avait envie de faire avaler son mot à Joël. Mais, elle ne laissa rien paraître.
Le mot disait simplement : « JE T’ATTENDS CHEZ MOI A 16H. SI TU NE VIENS PAS, JE PASSE CHEZ TOI. »

Si Jeneba n’avait pas été là, elle l’aurait appelé pour l’insulter. Mais, en même temps, elle se dit qu’il fallait bien qu’ils se revoient une dernière fois.

Sa décision était prise, elle irait chez lui, mais cette fois pour bien lui faire comprendre que'entre eux, fout était terminé.



Les deux filles se rendirent d'abord chez le couturier pour terminer les essayages des trois robes qu’Aminata mettrait le jour du mariage civil. Les autres, celles pour la dot et pour le mariage traditionnel étaient déjà terminées depuis longtemps. Elle avait longtemps hésité pour celle du final avant de se décider sur une robe simple mais de très bonne qualité. Elle avait copié un modèle dans un magazine de haute couture et était heureuse du résultat qui s’annonçait. Même si ce mariage n’était qu’un simulacre, elle voulait y paraître à son avantage. C’était elle qui allait se marier, même si ce n’était que pour quelques heures.


Finalement, elle s’était décidé. Aussitôt le lendemain du mariage, elle s’enfuirait. Elle avait déjà tout préparé et son billet attendait dans une valise avec des liquidités sous son lit. Etant donné qu’elle n’irait chez son prétendu mari qu’une semaine après le mariage, elle avait largement le temps de lui fausser compagnie.

Après leurs emplettes, Jeneba et sa « couz » se séparèrent en se donnant rendez-vous pour le lendemain. Ami prit la direction de la maison de Joël. Les robes devaient être reprises, car Ami avait pris un peu de poids. Alors qu’une semaine auparavant, elles lui seyaient merveilleusement bien, à présent c'était comme si la jeune fille avait eu un tour de taille en plus. Le couturier dû donc les garder pour quelques retouches.


Arrivée chez Joël, elle refusa de rentrer. Il sorti donc la retrouver à l’extérieur, le sourire aux lèvres. Il avait passé les derniers jours à la supplier et, finalement s’en était lassé. Son comportement de petite fille gâtée commençait à l’agacer. Il considérait qu’en tant qu’adulte, les choses devaient être réglées de façon courtoise. Et, le fait qu’elle l’ait bloqué partout sur les différents moyens de communication l’avait encore plus énervé. Sans oublier la réponse qu’elle lui avait envoyée un soir, alors qu’il avait envie de la prendre dans ses bras : « JE SUIS FIANCÉE. NE CHERCHE PLUS A ME CONTACTER. L’HOMME QUE JE VAIS ÉPOUSER EST BIEN MEILLEUR QUE TOI AU LIT »

Il avait bien failli aller la voir chez elle. Mais, Richard l’en avait dissuadé. Son orgueil en avait pris un coup et, il s’était alors consolé dans les bras de Sandra qui n’attendait que ça. Elle avait tout fait pour se rapprocher de lui et, maintenant, ils s’affichaient partout ensemble . Elle était rentrée au Mexique deux jours plus tôt et attendait que Joël l’y rejoigne dans les mois à venir.


Seulement, Joël n’avait pas réellement oublié le corps d’Aminata. Il fallait qu’ils s’expliquent et surtout il voulait lui faire regretter son message.


Aminata le regardait d'un air méprisant:

« _ Je suis là, que me veux-tu ?
_ On peut rentrer, non !?
_ Non ! Je suis bien là. D’ailleurs, je ne suis pas venue mettre du temps.
_ Ok ! Comme tu veux ! Bon, que se passe t-il ? Pourquoi tu me repousses ?
_ Quoi !? (elle n’en croyait pas ses oreilles. Il osait feindre de ne rien comprendre alors que tout était de sa faute ?)

_ Je ne te comprends pas (continuait-il comme si elle ne l’avait pas interrompu). Je reconnais que j’ai merdé. Mais, tu pouvais me donner une chance de m’expliquer.
_ Ha bon !? Encore une autre alors ? Comme après le soir de la fête.
_ Ecoute ! Entre Sandra et moi, il n’y a rien de sérieux. Je pensais que tu l’avais compris. C’est toi que j’aime.
_ Wouahou ! Quelle drôle de façon de me le montrer.
_ Je t’aime petite ! Cela ne veut pas dire que je ne peux pas avoir d’autres relations. Tu vas d’ailleurs te marier bientôt. donc…
_ N’importe quoi ! Tu te trouves des excuses. C’est lamentable !
_ Très bien ! Pense ce que tu veux, mais moi je ne fais que dire la vérité.
_ Tu n’es qu’un connard Joël Demba. Un vrai salopard qui a réussi à m’avoir dans ses filets.
_ Ne m’insulte pas !
_ Et qu’est ce que tu vas me faire ? Connard ! Imbécile ! Salopard !
_ Arrêtes ça tout de suite ! Sinon… !
_ Sinon quoi !? Tu n’oserais pas lever la main sur moi. Essaie seulement pour voir.
_ Hum ! Je devrais le faire, mais je t’aime trop pour m’y risquer.
_ Pffft ! Garde tes mensonges pour quelqu’un d’autre. Pourquoi pas ta Sandra. Je vois bien qu’elle aime ça elle.
_ Arrête ! Ecoute, je te promets de ne plus la fréquenter. Mais, seulement si tu me promets de ne plus me rendre fou. Je t’aime et je suis jaloux d’imaginer que tu vas te marier.
_ Ha ! Nous y voilà ! En réalité, c’est à cause de cela que tu veux que je revienne.
_ Oui ! Il y a de cela aussi. Je n’ai pas honte de l’avouer. Je suis jaloux. En plus, j’ai vu ton fiancé l’autre jour à la salle de musculation. Quel rigolo !
_ N’importe quoi ! tu es jaloux c’est tout ! Il est dix mille fois plus beau que toi. Il a un corps magnifique ! Un corps de rêve et… »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il la serra pour l’embrasser. Mais, cette fois Ami ne se laissa pas faire. Elle le mordit violemment et il le repoussa en tenant sa lèvre tuméfiée. La jalousie avait laissé la place à la colère .


Elle lui dit alors :
« _ Je suis sérieuse Joël, je ne veux plus de toi ! Laisse-moi tranquille !
_ Tu m’as blessé !
_ Oui ! Et si tu recommences encore, je donnerai un coup là où je pense.
_ Tu n'oserais pas! 
_ Vas-y, essaie seulement pour voir. »


Joël se mit à réfléchir. Il voyait bien qu'il était entrain de la perdre. mais, il ne pouvait s'y résoudre. Il tenta néanmoins de la retenir à nouveau:


 « S’il te plaît arrêtes ça ! Je ne veux pas te perdre. »


Joël réellement ne voulait pas la laisser partir. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’une fille puisse le quitter. C'est lui qui d’habitude mettait un terme à une relation. Il lui était difficile de concevoir qu’une femme le jette. Quoi qu’il ait pu faire, il ne le supportait pas. Cette fille aurait dû le supplier à genoux.

Aminata le regarda sans plus rien dire pendant un moment, puis elle lui tourna le dos. Joël voulant la retenir par le bras, elle se dégagea :

« _ Non hein, je ne veux plus de toi.
_ Mais chérie, que t'ai je fais encore? Je me suis excusé. Je te demande pardon. Tu ne peux pas me laisser comme ça. S’il te plaît, faisons la paix.
_ Han bon? Tu ne sais pas ce que tu as fait ? Tu pensais que j’étais venue jusqu’ici pour me jeter dans tes bras ? Ce n’est pas aussi facile mon cher ami. La vie c’est pas le lait, ok!? (Joël lui prit la main, elle se dégagea à nouveau) Bon, lâche-moi, je rentre chez moi.
_ Je t’ai demandé pardon. Cela ne suffit pas ?»

Aminata ne se retourna même plus. Elle monta dans un taxi et les larmes plein les joues rentra chez elle en se remémorant les moments qu’ils avaient passés ensemble. Pourquoi est-ce que l’amour n’était-il pas aussi facile que cela se montrait dans les livres qu’elle lisait souvent ?

Deux jours plus tard, alors que la semaine tirait à sa fin, Joël se rendit chez elle. Il n’avait plus eu de nouvelle, alors qu'elle avait débloqué ses communications sur les réseaux. Arrivé là, il tomba devant sa mère :

« _ Que viens tu faire ici ?
_ Bonjour maman. Je viens voir Ami. Ça fait quelques jours que je n'ai pas de ses nouvelles.
_ Han!? Et c'est seulement maintenant que tu viens la voir?
_ Pardon maman, j'ai été occupé ces derniers jours.
_ Tellement occupé que tu n'as pas jugé utile de l'appeler? 
_ Heeuu! 
_ Hum! Retourne chez toi!
_ Mais, maman, je...
_ J'ai dit rentre chez toi. Ou tu veux discuter avec son père? 
_ Non! Ça va merci !
_ Je pensais aussi."

Joël fut bien obligé de partir. Mais, il sentait la colère monter et surtout la frustration de ne pas pouvoir parler à Ami.

Leur histoire avait bien commencé et, malgré les erreurs qu’il avait commises, elle ne pouvait se terminer de cette façon. Il s'était promis de tout faire pour la reconquérir. Et là, Aminata aurait des comptes à lui rendre. Ce n'était pas avec sa mère qu'il sortait. Non mais!

Aminata de son côté avait entendu sa mère parler à Joël. Elle venait de sortir des toilettes en courant. Un affreux mal de ventre la faisait se tortiller et depuis deux jours elle n’arrêtait pas de vomir. Elle en avait parlé à Jeneba et celle-ci lui avait conseillé un médicament qui l’aidait à se sentir mieux quand elle était nauséeuse. Les deux jeunes filles avaient fait passer cet état sous le coup du cycle menstruel et pendant un moment, le mal était passé. Mais, depuis ce matin, Aminata n’arrêtait pas de courir aux toilettes. Elle n’arrivait pas à garder quoi que ce soit dans l’estomac.

Elle commençait à avoir peur, car en plus, elle venait de s’apercevoir qu’elle avait raté son cycle. Ho, mon Dieu, elle n’avait pas vu ses règles. Et le mariage qui était dans trois semaines maintenant.

Après le départ de Joël, elle courut dans sa chambre qu’elle ferma à double tours avant que sa mère ne l’appelle. Elle se déshabilla et entièrement nue, se plaça devant le miroir. Alors, elle se mit à pleurer à chaudes larmes :


« Oh, mon Dieu, pourquoi moi !? »


Elle venait de s’apercevoir que son ventre s’était bien arrondi ces derniers jours. Ses seins également avaient grossi.

Elle était enceinte...

Joël et Ami