Jour 16 : Captive

Ecrit par Owali

**** Nathalie Meka****


JOUR 16


Fatigue et lassitude. Deux mot pour décrire l’état dans lequel je me trouve en ce momet. 


Recroquevillée sur moi-même dans cette cage où mon ravisseur m’a enfermée, j’ai complètement perdu la notion du temps. 


Venue sur cette île dans l’optique de passer du temps au soleil et tout ce que cela comporte mais au fur et à mesure que les jours passent, je regrette amèrement d’avoir pris cette décision. Quel naïve as-tu été, mais quelle naïve ! Je ne cesse de me répéter cette phrase dans ma tête mais rien de tout ce que je pourrai me dire ne changera ma condition. Je suis bel et bien enfermée derrière ces barreaux qui me circonscrivent sur une surface de même pas 5m2. 


Je me souviens encore de ce soir là où j’ai laissé Noémie dans la cabane pour aller me soulager.


(Flashback)


 Je me hâte de faire pipi lorsque je me retrouve en face de cet homme au visage qui n’inspire rien d’autre que la terreur. Je veux reculer. Mais où aller? Aucune issue n’est envisageable puisque qu’autour de moi il n’y a que la brousse à perte de vue. 


Grand de taille avec des balafres sur le visage, il m’ effraie à tel point que je commence à trembler de peur sur place.


- Monsieur s’il vous plait ne me faites pas de mal !


Pour toute réponse, il m’empoigne brutalement le bras qu’il sert et me tord presque pour m’obliger à le suivre.


- Aie, vous me faites mal, au secours, A l’aide Mass….


- Je serais toi, je fermerais ma grande gueule avant qu’un malheur ne t’arrive trop tôt. Grogne-t-il sa main droite se resserrant autour de mon cou, m’empêchant de respirer.


- Je…ah…lach…


« Boum ! »


C’est le bruit que fait mon corps lorsqu’il relâche son emprise, et que je me retrouve parterre affaiblie. Je tente de reprendre mon souffle et redonner à mon cœur un rythme cardiaque moins saccadé.


- Debout et avance! 


- D’accord, d’accord… calmez vous ! Répondè-je en tendant mes mains devant lui pour qu’il reste à bonne distance. 


Je n’ai aucune chance de m’échapper. Il me fait signe d’avancer devant lui, ce que je fais la mort dans l’âme. 


Mon Dieu, dans quoi est-ce que je me retrouve encore ?!? Je marche mais mon esprit est en ébullition. Je suis aux aguets et repère les alentours à la recherche d’un endroit par où fouir. Je marche à l’aveuglette lorsque tout d’un coup j’apperçois un sentier à ma gauche. 


Sans réfléchir aux conséquences et malgré ma fatigue due à la déshydratation, je lance un sprint dans cette direction. Vite, vite, vite. Je saute par-dessus une branche et manque de me ramasser en atterissant. 

Fais attention Nathalie, ce n’est pas le moment de flancher. 


Je cours à en perdre haleine mais derrière moi je sens des pas lourds se lancer à ma poursuite rapidement. Plus rapidement, trop rapidement !


« SLAC ! »


- Qu’est-ce que je t’ai dit espèce d’idiote. Siffle-t-il dans mon oreille en me tirant les cheveux par l’arrière 


Je vois les étoiles. Qu’est-ce qui s’est passé ? 

Aie ma bouche… j’ai un gout de terre et de sang dans ma bouche… 


- Aie, aiie


- T’as envie de mourir c’est ça ! Hein ! C’est ça ? Répète-il en resserrant sa poigne 


- Aie, non, non, s’il vous plait, arrêtez, aie ! J’ai une famille, des enfants qui ont besoin de moi…


- Krkrrr et puis quoi ? Si tu savais comme j’m’en fous ! Avance et cette fois fais pas l’erreur de vouloir me semer sinon je me ferai un plaisir de trouer ta petite cervelle et rendre tes gosses orphelins avant l’heure !


Il me noue les mains et les pieds avec une corde, telle une esclave, et exerce une pression forte dessus pour m’obliger à marcher selon sa vitesse. 


Je deviens de plus en plus faible, ma vision se brouille, et ma gorge brulante me rappelle que je n’ai pas bu une seule goutte d’eau depuis que je le suis. 


Mes pas deviennent plus lourds, difficiles à aligner et je finis par m’écrouler.


Lorsque je me suis réveillée, tout était noir. J’ai cru que j’étais devenue aveugle et ai voulu toucher mes yeux. 


Mal m’en a prit car mes mains étaient attachées. Comment, ai-je pu perdre la vue alors que quelques heures avant, j’étais entrain de me soulager. C’est là que m’est revenu le souvenir de mon enlèvement et me suis mise à pleurer. 


Je suis resté ainsi un long moment avant que mon ravisseur ne se décide à venir m’enlever le bandeau des yeux. Sûrement, il s’est dit que dans une cage, je n’aurai aucun moyen pour m’enfuir.


Les jours qui ont suivi ont été un véritable enfer. J’étais nourrie comme un chien par cet homme. 


Il me balançait des espèces de fruits dont j’ignore le nom à travers les barreaux et me donnait à boire malgré lui. La dernière fois, il a fait preuve d’une telle mauvaise volonté que le gobelet d’eau s’est renversé à mes pieds et j’ai dû passer la journée entière assoiffée. Même pour me soulager je n’avais droit à aucuns répits. 


Lorsque je me plaignais, il me disait de me soulager dans un coin de la cage et de recouvrir mes excréments avec les feuilles mortes qui trainait ça et la. 


Je n’étais plus rien, on aurait dit qu’on est à l’ère de l’esclavage. Quelqu’un qui me verrait penserait même que je suis un animal vu l’état dans lequel je me trouve. Même un animal aurait plus d’allure. 


Ma jupe a perdu de sa fraicheur et ne me protège pas des intempéries. Mon tee-shirt, quant à lui a des trous sur certaines parties. J’ai même perdu un pied de ma ballerine. C’est certainement lorsque j’ai tenté de m’échapper.


Je passais mes journées à méditer sur mon sort et à prier pour que Charles et Noémie me retrouvent. 


Voyant les jours passer, j’ai tenté de trouver une solution pour m’échapper. J’avais trouvé un petit bout de fer que je combinais avec une des pinces restées dans mes cheveux pour essayer de crocheter la serrure de ma cage. 


Je me répétais comme un mantra que ce n’était pas grand-chose, que je pouvais que j’allais réussir à l’ouvrir pour ma famille, pour mes enfants. 


Bordel, j’ai une vie et je ne veux pas la finir ici, dans cette cage en plein milieu de la forêt.  


(Fin de Flashback)


Mes nuits étant troublées par les cris des animaux, ce n’est que la journée que je peux me reposer. 


Cet après midi que je suis entrain de somnoler en me remémorant des souvenirs de ma famille qui m'aide à tenir le coup quand j'entends un grognement qui s'approche trop rapidement de l’endroit où je suis retenue captive. 


Je cherche de quel côté provient le bruit lorsque je me retrouve soudainement encerclé par une meute de pumas autour de la cage. 


Rapidement je me dirige vers le centre de la cage alors qu’ils tentent de glisser leurs pattes à travers les barreaux et me recroqueville sur moi-même en fermant les yeux. 


L'image de leurs  babines pleines de baves qui tentent de m’atteindre, s'impose à moi et je me mets à prier. 


Je suis en train de réciter pour la énième, le je vous salue marie, lorsque je me rends compte que les grognements ont cessé. Je relève ma tête pour voir qu’ils ne sont plus là. 


Et lorsque j’étends mon pied, je le sens buter contre la boite de conserve qu’il m’a donnée hier à manger. Je souris en voyant la capsule qui permet de l’ouvrir. 


Oh c’est ce qu’il me manquait. Le bout de fer allié à ma pince n’avait pas réussi à tenir face à la serrure. 


Je la prends et m’active à ouvrir la serrure. 


J’avais trouvé la méthode, la dernière fois, j’y étais presque. Maintenant que j’ai un outil plus solide, je sais que je vais y parvenir. 


Je force un peu, et… « click ». 


Yes !


 C’est même quoi qui allait me bloquer là ?


Je soupire de soulagement puis me lève doucement en me tenant aux barreaux. Oh seigneur, j’ai du mal à marcher tellement je suis restée dans cette position pendant longtemps. 


Ce n’est pas le moment de traîner les pas. Prudemment, je sors de la grotte dans laquelle j’étais. 


Malgré l’épais feuillage, je vois qu’il fait jour. Je regarde les alentours… c’est bon, la voie semble libre. 


Je compte jusqu’à trois et après je fonce vers ce sentier… Un… Deux… Trois. 


Je m’apprete à m’élancer lorsque je me sens violement projeter contre la paroi de la grotte . 


Que se passe t -il ?


-Tu te crois où là ? tu veux que j’te butte !  


Wéké, comment il a fait pour apparaitre comme ça? Je n’ai même pas le temps d’approfondir la question, qu’une gifle retentit sur ma joue. J’ai mal et les larmes s’echappe de mes yeux 


- Lèves toi de là petite écervelée !


Me voilà qui repart vers le point de départ. Mes efforts sont réduits à néant. De retour à la cage, il me fait entrer et menotte mon poignet gauche qu’il accroche aux barreaux.


-S’il vous plait, j’ai mal 


Il est là devant moi et me regarde. 


Ses yeux descendent sur ma poitrine et mes cuisses. Il entrouve sa bouche et passe sa langue sur ses lèvres. 


Oh Oh… il fait quoi la ? 


On dirait qu’il veux bondir sur moi. 


Non ! Pas ça. Après avoir endurer toutes ses souffrances, il ne manquerait plus qu’il saute sur moi. 

Il pose sa main sur sa braguette et se met à masser son sexe à travers son pantalon en grognant. 


Mon cœur manque un battement. 


Je recule et me retrouve rapidement dos contre la cage.


-Chuuuttt tout doux petite salope !  Il saisit mon pied et le tire brusquement vers lui. 


La moitié de mon corps se retrouve hors de la cage et ayant les mains liées ma mobilité est très réduite. 


- Alors ma jolie, tu crois que tu peux m’échapper hein me dit t il en passant sa main sur ma joue.


- Enlevez vos sales pattes de moi ! Criè-je en me débattant de toutes mes forces avec mes jambes. en repoussant ses doigts


J’essai de lui e rapproche de moi. Je fais pareil et je me recule pour me retrouver coincée par le mur derrière moi


- Tu as intérêt à te tenir à te calmer !


- Sinon quoi ?!?


Net dès que je dis ca, en mon fort intérieur, je pense que ma bouche ci n’a jamais de férié. A cette allure, je pense que je ne reverrai jamais ma famille.


-Sinon tu risques t’avoir un peu mal ! Répond t-il avec un sourire carnassier en faisant baisser son pantalon. 


-Oh non non non !


Je me débat de plus belle et comme si il ne ressentait pas mes coups, il se penche vers moi, relève mon haut et saisit mes seins de ses grandes mains sales. 


-Oh Seigneur pitié pas caaaaa !!!! 


« CLAP » 


Il vient de me flanquer une gifle cinglante. Le temps que je me remette de mes emotions, je le vois tenir sa chose dans sa main prêt à me la fourrer quand…  


« GGrrrr GGrrrr » 


Le bruit du talkie walkie posé un peu plus loin l’intérrompt. Il se redresse et referme son pantalon. 


J’en profite à mon tour pour m’enfermer dans ma cage.


« Mais bon sang depuis le temps que j’essaie de te joindre ? Qu’est-ce que tu fous ?


La personne qui lui parle paraît très en colère. La voix est modifié, je n’arrive pas à dire s’il s’agit d’une femme ou d’un homme à l’autre bout du fils »


- euh… Pardon patron… balbutie t-il


- Je n’ai pas de temps à perdre. Je ne te paie pas pour ne pas être improductif !


- Désolé patron, j’étais au petit coin.


- Peut importe, Changement de programme. Mets-la hors d’état de nuire et apporte la moi sur l’autel ensuite tu me ramèneras Ndira, elle est au Nord-Est de ta position»


Hein, l’hotel ? Il y a finalement un hotel ici ? Mais à quoi cela rime t-il ??? Et puis… Ndira ? il parle de Massa Ndira que je connais ??? Que lui veulent-ils ? 


Seigneur, s’il te plaît protège-la de leurs griffes.


- Bien reçu !


Perdue dans mes pensées, je n'ai pas fais attention au début de la conversation. J’ai donc raison, lui n’exécute que les ordres d’un chef qui semble se trouver également sur l’île. 


Je le vois lancer un regard de satisfaction vers moi puis sort de la poche de son pantalon treillis une clé en se dirigeant vers moi. Bien que je sois déjà contre la cage, je recule encore. Celui-ci veut finir le travail qu’il a commencé ?!? 


- Sors d’ici et avances devant toi m ordonne t-il en ouvrant la cage et m’enlève les menottes


- Pourquoi je vais où ? demande je réticente ?


- Silence ! Fais ce que je te dis


La mort dans l’âme, j’avance comme un condamné qui va être sacrifié. 


Nous nous dirigeons vers l’extérieur et nous engageons sur un sentier. Quelques minutes plus tard, il me demande de m’arrêter. Ce que je fais. Je me tourne vers lui et…


- AAHHHHH !!! Non non pitié ! Pas ça ! Ne me faites pas ca sil vous plait


Je me mets à genoux en signe de supplication. 


« Mets-la hors d’état de nuire», cette phrase que j’avais entendu sans la comprendre me vient soudain en mémoire… je réalise qu’elle m’était en fait destinée. 


Sourire dans le coin, il point une arme sur moi. 


Soudain, le talkie émet des sons. Il baisse son revolver et fait des pas en arrière. 


Il y’a pas une minute à perdre. 


Sans réfléchir, je me lève sans faire le moindre bruit, saisit une branche et me lance dans sa direction. Avant qu’il ne comprenne ce qui lui arrive, de toutes mes forces, je lui assène un coup sur la tête. Il tombe à la renverse en tenant son crâne. J’ai peur mais c’était soit lui soit moi. 


Je prends son talkie et son arme au cas où il aurait l'idée de me suivre et prends la fuite sans demander mon reste. 


Essoufflée après de longue minute d’une course effrénée, lorsque je suis sur qu’il ne m’a pas suivie, je m’arrête à un endroit et m’accroupis pour voir s’il je peux utiliser le talkie-walkie. C'est assez complexe mais mon mari étant un bricoleur, je l'ai vu en manipuler à plusieurs reprises. Je tourne le bouton pour sélectionner la fréquence en faisant bien attention que ne pas me caler sur celle du boss et lance des SOS à tout va en espérant qu’une personne bien intentionnée me réponde. 


- Allo à l’aide. Si quelqu’un m’entend, répondez sil vous plait…


L' appareil émet des bruits. Je recommence l’opération plusieurs fois lorsque je semble entendre une voix


- Allô vous êtes qui ? et à quel niveau êtes vous ?


Je prends peur. Ca ne semble pas être le patron mais si après tout il y avait d’autres tueurs sur cette ile ? Tous travaillant au service de ce bosse… Dans le doute, je préfère rester muette


- Allô parlez à la fin !


Je semble reconnaître sa voix. Mon cœur bat la chamade. C’est inespéré.


- Charles ? Charle c’ est toi ?


- Nathalie ?


- Oui c’est moi !


- Oh Dieu soit loué, tu es vivante ! Ou es-tu ?!?


Je lui indique sommairement l’endroit où je me trouve.


-Ok je crois savoir ou tu es, ne bouge surtout pas, on arrive !

LE CERCLE