Jour 19 : Un homme averti...

Ecrit par Owali

Jour 18


Solène est sur le point de craquer. 

Depuis la ‘’tentative de meurtre’’ de Judicaël, elle est constamment sur les nerfs. Surtout qu’après ça, on a encore subi une attaque de flèches, une invasion de serpents et une infestation de rats. Et que quand on a voulu quitter le camp, une partie du sous-bois à brulé, empêchant notre avancée.

Donc, je disais qu’un rien la fait criser.

Hier par exemple, elle m’a tapé un scandale parce que ‘’j’ai mis plus de temps que prévu pour ramener le poisson’’. Comme si j’étais le fils de Poséidon et que je contrôlais la mer.

Bon, j’avoue, j’ai perdu du temps à espionner Judicaël dans son périple. Mais là n’est pas la question.

Parlant de lui, je suis tellement heureux qu’il soit parti.

Chaque matin, en allant vérifier sur les caméras ou il était, j’espérais qu’il soit mort et que la seule chose que je trouve soit son cadavre.

Ce matin encore, en vérifiant, il était vivant.


Je hais ce type, mais à un point.

C’est de sa faute si l’amour de ma vie est morte.

Je devrais l’enlever une fois de retour à la civilisation et le torturer à mort. Je lui ferais des entailles au canif rouillé, et je l’électrocuterais de sorte à faire bruler son sang.

Ce sera tellement bon. J’en tremble déjà d’excitation.

Je sors du couvert des arbres ou j’étais caché pour observer Delomè et ses incantations bizarres – elle est trop géniale cette meuf – et pars rejoindre Solène.

Elle est installée au milieu du campement, couchée dans un hamac, une main posée sur ses yeux pour les protéger des rayons du soleil. Elle est tellement belle.

‘’Pense à autre chose, mon vieux, ce n’est pas le moment.’’

Je m’approche d’elle et lui touche délicatement le bras.

Elle sursaute et se redresse précipitamment.


-Chut, ce n’est que moi.

-Tu m’as fait peur.

-Désolé.


Sa respiration se calme et le mouvement de sa poitrine qui monte et qui descend se fait plus fluide, moins saccadé.

‘’Regarde ailleurs, J, regarde ailleurs.’’


-Tu as eu des trucs à manger ?


Je lui montre le panier en feuilles de palmier que j’ai tressé dans lequel j’ai mis les poissons que j’ai péché.

Elle soupire.

On ne mange que ça, depuis qu'on est là. ou des baies.


-Putain, comment je rêve d’une entrecôte là, cuite à point, avec de la sauce tartare et des frites.


Elle ferme les yeux, comme pour savourer et ses narines frémissent.

Puis, sans crier gare, elle éclate en sanglots et se jette dans mes bras.


-On va mourir. 


Sa voix est plate et vide. Tout comme son regard.


-On va tous mourir ici, loin de tout, comme des animaux.

Je la reprends dans mes bras et tourne son visage de force vers le mien.

-Ne dis pas ça. Tu vas mourir, oui, mais dans ton sommeil, vieille et édentée, collée au corps fripé et plein de rides de ton époux.

Elle sourit.

-Ou, tu mourras de plaisir dans un lit, moi en toi, nos regards figés l’un dans l’autre.

Elle rougit.

- Mais je te le promets, Lena, cette forêt ne t’enterrera pas. Elle ne nous enterrera pas.


Elle hoche doucement la tête. Elle a l’air plus rassurée, mais dans ses yeux brille encore cette lueur d’angoisse et de désespoir.

Alors doucement, je penche la tête et l’embrasse. Pour la rassurer. Pour la réchauffer. Lui communiquer ma force.

On reste comme ça un instant, mes lèvres posées sur les siennes, chastement, puis, elle ouvre la bouche pour approfondir notre baiser.

J’ai l’impression d’entendre mon sang rugir dans mes veines. Exit, mes bonnes intentions.

J’insinue ma langue dans sa bouche, pendant que mes mains vont agripper ses fesses. 

Combien de fois j’ai rêvé de faire ça, depuis le début de cette merde !

Nos langues se taquinent, nos bouches se dévorent. Ses mains parcourent mon dos, caressantes, fiévreuses. Les miennes remontent pour se glisser sous son tee-shirt et le relever.

C’est tellement bon. Ça faisait tellement longtemps.

Mes mains caressent sa poitrine, taquinent les pointes qui durcissent aussitôt.

Elle gémit, puis crie, quand ma bouche délaisse la sienne pour se poser sur un sein rond et ferme.

Elle pose ses mains sur ma tête pour m’encourager, même si je n’en ai guère besoin.

Mes mains attaquent le bouton de son jean, et je commence baisser le zip quand je la sens se crisper.


‘’Respire, J, respire. Fais le mec concerné, qui s’inquiète. Tu as toujours été un amant généreux avec elle, ne laisse pas le manque te faire tout foutre en l’air.’’


Je stoppe tout mouvement et baisse son tee-shirt avant de me redresser.


-Qu’est-ce qu’il y a, bébé ?


Le ‘’bébé’’ m’est venu tout naturellement.

Elle pointe son doigt vers quelque chose et je me retourne pour voir Judicaël entrer dans le camp.

Mon excitation, ou ce qu’il en restait, disparait d’un coup. Il faut vraiment que je tue ce connard.

Solène pousse un cri, à mi-chemin entre la joie et le soulagement et se précipite vers lui pour l’enlacer.

Elle le palpe pour s’assurer qu’il n’a rien et se met à lui poser plein de questions sans lui laisser le temps de répondre. Putain, je vais le tuer.

Je passe devant eux et me dirige vers la forêt. Ils me soulent là.

Comment elle peut accueillir comme ça quelqu’un qui a voulu la tuer ?


-Ou tu vas, J ? demande Solène.

-Ailleurs. Je n’ai pas envie de respirer le même air que lui.


Il baisse la tête, l’air coupable. Eh bien, elle a dû être traumatisante, cette épopée solitaire dans la forêt pour qu’il baisse la tête devant moi.


-Tu ne crois pas que tu en fais trop ? Il est vivant, ça devrait te réjouir, non ? je lui en veux moi aussi, figure toi.

J’en sais rien, qui sait comment pense une femme ?

-Seulement, ma joie de le savoir en vie surpasse ma colère. Il ne faut pas que cette forêt te fasse perdre ton humanité.

-S’il en a eu un jour.

-Elle est morte en même temps que ta sœur, connard.

-Jill !

-Quoi ? Désolé de ne pas lui pardonner aussi facilement d’avoir voulu te tuer. Ma tendance au mélodrame et moi, nous allons prendre congé de vous.

-Tu ne bouges pas d’ici !

Mais pourquoi crie-t-elle ?

-On va tous se calmer et s’asseoir pour discuter.

-Je ne discute pas avec les cons.

-Ça tombe bien, moi non plus.

-Ça suffit !!


Okay, pour le coup, elle était plutôt flippante. Et on sait tous que la seule chose plus stupide et inconsidérée qu’une femme jalouse, c’est une femme en colère.

Je hausse donc les épaules, et retourne m’asseoir sur le hamac, leur tournant bien le dos. Très mature, je sais.

Solène et son comparse prennent place eux aussi, puis Solène lui demande de raconter son épopée.

Le voilà en train de raconter comment il a trainé comme une âme en peine, se nourrissant de baies sauvages, comment il a survécu plus qu’autre chose ces derniers jours.


Quand il évoque Larissa, Solène fond en larmes et il la prend dans ses bras pour la consoler.

Le salaud. Il en profite. J’aurais su qu’il fallait parler du cadavre de Larissa, je l’aurais fait depuis longtemps pour pouvoir la prendre dans mes bras. Bien sûr que je savais que c’était Larissa, merci les zooms satellitaires supersoniques.

Solène pleure tout son saoul, et une fois calmée, elle nous demande d’aller l’enterrer.

On se dirige donc tous ensemble, vers la clairière.

Chemin faisant, Judicaël nous explique ses découvertes et ses conclusions.


-Tous ceux qui sont là, ce sont des gens proches de nous. Qu’on connait déjà, d’une façon ou d’une autre. Des personnes avec qui on a un lien. CE lien-là. 

-Donc, selon toi, RACH est l’un d’entre nous ? demandé-je.

-C’est évident ! Sinon, pourquoi écrire ‘’plus que onze’’ ? Je pense que c’est Délomè.


Pourquoi ? Parce qu’elle est différente ?


-Je ne pense pas, non.

-Tu n’as donc rien entendu de tout ce que j’ai raconté au sujet du cercle, des bougies et de ce rituel ?

-Si, mais c’est un peu trop flagrant ! 

-Trop flagrant ? Parce qu’elle se cache, tu penses ? Délomè a toujours été fière de sa sorcellerie.

-Je suis d’accord avec J, ajoute Solène. Ça semble trop tiré par les cheveux. C’est évidemment une manœuvre pour l’incriminer. Je suis sure que le coupable est quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui ne l’aime pas.

-Bah, on est pas plus avancés que ça. En dehors de J, personne ne l’aime.

-Ca peut être n’importe qui. Et si on…

- Euh, plus tard, inspecteur Colombo, interviens-je. On est arrivés.


Je lève les yeux et je regarde le squelette de Larissa suspendu sur l’arbre le plus haut.

Putain, c’est vraiment comme ça que je vais devenir, quand je serais mort ?

Ya moyen de conserver mon corps dans du formol, svp ?


Solène éclate de nouveau en sanglots, et je me précipite pour la prendre dans mes bras avant que cet imbécile de Judicaël n’ait le temps de faire le moindre geste.

Elle se laisse aller et pleure à chaudes larmes.

Larissa et elle étaient très proches.

Je n’ose même pas imaginer ce qu’elle ressent.

Quand ses larmes tarissent, Judicaël se met à creuser un trou dans le sol pendant sue je fais descendre la dépouille de Larissa – ou ce qu’il en reste.

Solène dit une prière et prend un chant qui parle de la récompense qu’elle ira trouver dans les cieux. Puis, elle décide de lire l'extrait du livre de Larissa, en épitaphe. on le cherche sur l'arbre, puis par terre, autour de l'arbre. mais on ne le retrouve pas.

Elle se met encore à pleurer, disant que l'assassin était revenu sur le lieu du crime et qu'il allait encore revenir pour nous.


Une fois calmée et la cérémonie ‘’funèbre’’ terminée, vers le coucher du soleil, on retourne au campement.

L’ambiance est macabre. Personne ne parle. Je crois qu’on réalise à peine que cette histoire est réelle.


Je veux me barrer d’ici. 20 jours, c’est largement suffisant pour le dépaysement que je cherchais. 

Je m’isole un moment pour envoyer un message à Mme Martins. Elle me répond immédiatement en me disant qu’Owen décollera le surlendemain dans la matinée pour venir me chercher.

Ceux qui voudront, viendrons avec moi.


Je retourne au camp et trouve Judicaël et Solène très proches.

Pourquoi ça me soule autant de les voir comme ça ? pfff !

Je m’approche et m’assois devant le feu de camp, en face d’eux.

Chacun s’occupe de braiser son poisson, jusqu’à ce que Solène ouvre la bouche.


-On devrait essayer de rejoindre les autres.


Hein ?

Genre je te partage déjà avec Judicaël et on va y rajouter Adam ? please, don’t !


-Et vers quel groupe vous allez vous diriger ?

-Comment ça ?

-Il ya deux groupes, et Délomè est seule.

-Comment sais-tu ça ? demande Judicaël.


Merde ! 

Bon, ne pas paniquer.


-J’ai trouvé des caméras dans la forêt, et je les ai piratées pour pouvoir les orienter comme je veux.

-Et tu comptais nous le dire, quand, que tu as des vidéos ?

Elle se met debout, les mains sur les hanches, et son regard lance des éclairs.


-Je suis tombé dessus hier, quand je ‘’prenais trop de temps pour revenir avec les poissons’’. Et tu m’avais tellement soulée que j’avais pas envie de t’en parler.

-En supposant que tu aies raison, tu n’en as pas parlé non plus devant Jude.

-Pour qu’il aille essayer de les tuer aussi ?

-Jill !!!


Judicaël me lance un regarde noir, mais je m’en tape ! Y a que la vérité qui blesse.


-Donc, tu es près à cacher des infos importantes, juste parce que tu boudes ?

Tu ne crois pas si bien dire. Je suis même près a te tuer.

-C’est peut être toi, RACH, qui sait.

Je ne prend pas la peine de lui répondre…

Euh, si, en fait, je vais parler.

-Contrairement à ce que tu penses, je suis un excellent archer. Si j’avais voulu te tuer, tu serais mort.

Un silence glacé accueille ma déclaration.

Bien, j’en avais assez de les voir jacasser.

*

*

*

*

*

Jour 19


J’ai envie de niquer.

Sérieux, ça me manque, de me perdre (ou me retrouver) entre les cuisses d’une femme.

Cette sensation de chaud, de serré, comme un étau de velours, ça me manque.

Depuis que je suis sexuellement actif, je n’ai jamais passé autant de temps sans rien faire.

20 jours ? Une éternité.

Solène ? C’est mort.

Elle est trop accaprée par le retour de Judicaël pour Songer à finir ce que nous avons commencé..

Solène est couchée dans son hamac et dors. Judicaël fais de même.

Je pourrais peut être…

Non, hors de question de l’attaquer en lâche comme ça, comme un de ces types tellement minables qu’ils ne peuvent se faire des meufs qu’en les violant.

Je pourrais aussi me branler, mais entre ça et violer Solène, je me demande ce qui serait plus minable.


Merde ! Si j’avais su que ce serait ainsi, j’aurais redoublé d’efforts avec Bella, sur le bateau.

Mais oui ! Bella !

Elle m’a donné son numéro de téléphone avant que je descende du bateau. Je pourrais peut être l’appeler et me soulager un peu.

Je me dirige vers mon arbre sans faire de bruits, et fouille dans ma boite à pharmacie. Je retrouve rapidement le numéro et le compose fébrilement.


Elle décroche à la deuxième sonnerie :

-Bonjour chef.

Chef ?

-Bella ? C’est Hikkaku Tomoko.

Elle a l’air surprise.

-Oh, M. Tomoko. Comment allez-vous ?

-Mal. Vous me manquez, Bella.

Elle rit. Un rire de gorge, rauque, chaud et tellement sexy.

-A moi aussi. Les moments que nous avons passés étaient délicieux.

-Je trouve aussi. Raison pour laquelle je voudrais les renouveler.

-Ah bon ? Et où ça ?

-Sur l’Ile. J’y suis toujours.

Elle murmure quelque chose qui ressemble à ‘’je sais’’ avant d’accepter joyeusement.

-Ce sera avec plaisir, Monsieur. Je partirais de la marina vers 12 heures.

-Et je vous attendrais avec impatience. A tout à l’heure.


Je l’entends presque sourire et suis ravi de la tournure des évènements.

Bientôt, mon abstinence forcée sera terminée.

*

*

*

Solène ne m’a pas lâché d’une semelle. J’ai l’impression qu’elle soupçonne quelque chose. Elle m’a collée aux basques toute la matinée, allant jusqu’à m’accompagner prendre ma douche dans la mer.

Là, elle est en train de cuisiner du poisson sur la broche, mais me lance un coup d’œil chaque deux minutes.

Et il est déjà près de 13h. Bella ne devrait plus tarder.

Je suis encore en train de réfléchir à comment m’éclipser pour mon rendez-vous, quand Judicaël se pointe. Il était allé en reconnaissance pour dégager le chemin, quand on irait rejoindre les autres. 

Il me fait un vague signe de tête et va s'asseoir avec Solène. Il lui touche le dos et elle lui sourit.

Profite bien,sale con. Ça ne durera pas.


Je me lève et me dirige bien énervé vers la plage.

Je patiente – 10, 30 minutes ? Je ne sais pas trop – à l’affut du moindre bruit de bateau.

Mais rien ne vient troubler le silence.

Je décide de rentrer, encore plus énervé qu’avant.

J’ai à peine fait deux pas sur la plage que je l’aperçois, vêtue d'un bikini banc et de son éternel paréo, venant apparemment de l’autre côté de l’ile.

Elle se dirige vers moi avec un large sourire, et arrivée à mon niveau, se soulève sur la pointe des pieds pour m’embrasser.

Bon, le ton est donné.


On s’embrasse goulument.

Mes mains parcourent son corps et je me repais de ses courbes parfaites.

On se détache, essoufflés, et elle m’entraine vers la forêt, sans un mot.


Je la suis, le regard fixé sur ses fesses.

Elle m’entraine dans une sorte de cabane assez bien aménagée, et me pousse pour que je m’allonge sur le sol.

Je m’exécute et elle s’agenouille devant moi.

Elle défait la fermeture de mon short et le baisse, libérant mon sexe déjà à moitié réveillé.

Puis, elle me fait un grand sourire avant de l’engloutir d’un coup dans sa bouche.

Oh Jésus !

Elle suce, lèche, aspire mon pénis, et je ne peux que remercier la personne bénie qui a inventé les fellations.

Putain, c’est trop bon.


Elle s’arrête quand elle sent mon membre se contracter dans sa bouche et se relève.

Elle défait son paréo, retire son bikini et se retrouve complètement nue devant moi.

Ses seins, son ventre, son mont de Vénus, tout, est une merveille de la nature.

Elle utilise son paréo pour m’attacher les mains et se dirige vers une sorte de commode, près de la fenêtre. Elle ouvre un des tiroirs et en sort une boite de préservatifs.

Je n’ai pas le temps d’être surpris qu’elle est déjà revenue vers moi pour me l’enfiler. Son geste est assuré, sa main est caressante. Je ne crois pas avoir déjà autant bandé que maintenant.

Quand elle finit de me mettre le préservatif, elle me tourne le dos et s’empale sur mon membre. Je gémis. C’est tellement bon.

Elle se met à me chevaucher, doucement d’abord, puis de plus en plus frénétiquement.

Mes mains sont entravées alors je ne peux pas la ralentir. Je ne peux que subir ses assauts en grognant. Comment c’est bon d’être en elle là !

Elle continue ses mouvements et moi, je perds de plus en plus pied.

Mon corps est couvert de sueur et je sens mon pénis s’agiter à l’intérieur d’elle, signe que l’explosion est imminente.


Elle stoppe soudain tout mouvement et se lève.

Hein ? Quoi ? Non !!

Pourquoi elle se rhabille ?


-Bella ? Qu’est-ce que vous faites ?


Elle me sourit, de son sourire si sexy, et se dirige vers la porte de la cabane.

Dites-moi pas qu’elle part là ! 

Je me tortille dans tous les sens pour essayer de défaire mes liens, mais impossible. Elle a bien noué, la pute.

Elle revient quelques instants plus tard, un homme sur les talons.

Ils se mettent à parler en swahili. Oui, je comprends swahili, mais vous croyez vraiment que c’est le moment de parler de ça ?

Je me concentre pour comprendre ce qu’ils disent. Apparemment, le type, qu’elle appelle Stan doit chercher un seau ou un truc dans le genre.

Et Bella a un message à me faire passer de la part de RACH.

Bon, pas de quoi paniquer, non ?

C’est ce que je crois jusqu’à ce que je voie le dénommé Stan s’avancer vers moi avec un seau, un briquet et… un rat ?

Qu’est-ce que…

Oh putain de merde ! Un rat !


Je me mets à hurler, ayant compris ce qu’il veut faire.

Ils éclatent de rire, Bella et lui.

Puis, sans se préoccuper de mes cris, il pose le rat sur mon pubis. Il est inerte. Il est peut être mort, qui sait ?

‘’Bien sûr, et toi, ton nom est écrit dans le livre de vie’’

Il pose ensuite le seau par-dessus le rat, sur mon ventre. Le contact froid me remet les idées en place. Pourquoi hurler, pourquoi leur faire ce plaisir ? Quitte à mourir, je mourrais digne.


Je leur lance un regard froid, pour leur faire croire que je m’en fous.

Ils ont l’air surpris de mon changement d’attitude mais ne s’en formalisent pas.

Stan allume le briquet et le pose sur le seau qui doucement, se met à chauffer.

Mais rien ne se passe. 

Ils restent là à m’observer.

Une puis deux minutes passent.

Et soudain, je sens des chatouillis au niveau de mon bas ventre.

Le rat se met à bouger, et à courir sur moi, entre les parois du seau.

Je suis parcouru d’un frisson de dégout et un filet de sueur coule le long de mon échine.

Le seau devient de plus en plus chaud, et le rat de plus en plus agité. Je sens ses pattes griffer contre ma chair. Puis, il se met à gratter, comme s’il creusait. De ses dents, de ses griffes, il creuse.

Au début, ça fait comme des grattouilles. Et plus il s’agite, plus les griffures sont profondes. Douloureuses. 

Je sens le sang s’écouler sur mon flanc.

J’ai mal. Atrocement mal. 

Mais je ne crie pas. Je ne gémis même pas. Je serre les dents.

Plus la douleur croit, plus je serre les dents. J’ai un mal de tête horrible et des larmes s’échappent de mes yeux, tellement j’ai mal.

Je les ferme pour contenir un peu la douleur.


J’ai dû perdre connaissance un moment, parce que, quand je rouvre les yeux, il n’y a plus personne dans la cabane. Le seau et le rat ont également disparu. La seule trace de ce qui s’est passé, c’est ce pansement que j’ai au niveau du pubis, juste au-dessus de ma queue.

J’essaie de me redresser et y arrive sans mal. Mes mains ne sont plus entravées.

Je me lève et me rhabille aussi rapidement que mes membres endoloris me le permettent.

Je vérifie mes poches et constate que ma montre et mon portable sont toujours là.

J’avise l’heure, 17heures et des poussières. 

Solène doit s’inquiéter que je ne revienne pas.

A moins qu’elle ne soit occupée à chouchouter son petit Judicaël adoré.

Putain, j’en ai marre de tout ce bordel. Je veux rentrer chez moi ;

Je sors mon portable pour appeler Mme Martin. Elle fera venir Owen avec l’hélicoptère et je me barrerais de cette île maudite.

Mais quand je le déverrouille, je constate que j’ai un nouveau message. Un message qui me glace le sang :

« Je préfèrerais me couper la queue et la donner à bouffer à des rats que de baiser avec elle. C’est bien ce que tu as dit, non ? Fais gaffe à ce que tu dis, Jilly. Je pourrais bien la prochaine fois, choisir d’exaucer ta volonté de mourir noyé pour rejoindre ton ‘’amour’’. RACH»

J’ai prononcé cette phrase devant une seule personne. 

Une personne qui comme par hasard, est la seule à m’appeler Jilly.

Une personne qui justement se trouve sur cette île, en train de faire le coq de basse-cour.

Putain, si Adam est vraiment RACH, ça va barder pour son matricule, qu’il en soit sur.

LE CERCLE