Jour 5: Un abri, à tout prix

Ecrit par Owali

JOUR 5


***Charles N'guessan***


A l’aide de mon canif, j’arrive à dégager le chemin et à gagner ainsi en temps. Je fais tout pour ne rien laisser transparaître devant Noémie qui est agrippée à mon bras. Elle semble terrorisée la pauvre et je n’ai pas envie de l’inquiéter d’avantage. Je me mets à lui poser des questions sur sa vie afin qu’elle ne se focalise plus sur la situation dans laquelle on se trouve et ça à l’air de marcher. Elle parait même un instant distraite avant de se mettre à pouffer de rire.


- Oh ! tu ris seule maintenant ? La forêt ta rendue timbrée ?


- Rhhoo mais non, je pensais aux cours d'anatomie que tu me donnais, quand j'y pense je trouve que j'étais vraiment innocente.


- ahahahaha ! C’est vraie la tête que tu faisais quand j'en parlais. Mais bon, tu n'avais pas le temps de t'intéresser aux garçons c'est normal ! Toi tu étais ma digne jumelle ! Sage et studieuse !


- oui…c’est bien vrai…


Je souris en me remémorant ce souvenir, et lance un regard en sa direction. 

Il fut un temps où j’aurais aimé qu’elle soit plus que ma jumelle, mais elle était bien trop candide et j’avais peur de la détourner. Je chasse cette pensée de mon esprit et me concentre de nouveau sur la raison de notre marche : trouver un abri. Cela devient vraiment important, il faut vraiment que nous en trouvions un où nous passer la nuit avant de ne réellement plus rien y voir dans cette forêt. Je me retourne vers elle pour lui indiquer un passage à prendre lorsque je surprends son regard triste.


-Ça va ? 


-Oui…ça va…lâcha-t-elle dans un souffle avant de baisser la tête.


-Très bien, continuons alors.


On marche déjà depuis quelques minutes lorsqu’il me semble distinguer des bruits étranges. Nous stoppons notre progression et tendons l’oreille.


Les bruits se font de plus en plus intenses et je m’accroupi avant d’obliger Noémie à se mettre à mon niveau également. Ce qu’elle fait. Avec mes mains, je lui fais signe afin qu’elle ne tente pas de bouger et lui demande de surveiller les alentours pendant que je vais en éclaireur. Je m’éloigne d’elle pour finir par ne plus la voir et me dirige vers le bruit. Plus j’avance avec ma lampe et plus j’ai l’impression de discerner un groupement de bêtes s’agitant autour d’une chose suspendue. 


Je me lève et me cache derrière un arbre afin de mieux voir. Je me penche un peu plus lorsque je sens un souffle près de moi et constate en me retournant qu’il s’agit de Noémie.


-Mais qu’est-ce que tu fais la ?!?


-Je n’y voyais plus rien et j’avais peur. Qu’est-ce que tu regardes ?


- J’essayais de distinguer ce qu’il y a là-bas. Lui répondai-je en pointant la chose suspendue puis finis par aller dans sa direction. 


-Oh ! mais tu vas où ???


Je continue à avancer en braquant la chose avec ma lampe, qui devient de plus en plus distincte à mesure que je m’en rapproche. 


Bordel de merde !!! 


Ce sont des hyènes qui sont en train de déchiqueter le cadavre de se qui ressemble à un animal pendu. 


Horrible ! Je ne sais pas depuis combien de temps il est la mais rien qu’à regarder les vers et autres asticots qui sortent de partout ainsi que l’odeur qui s’en dégage, je dirai qu’avec la chaleur ambiente, ca doit bien faire 3 ou 4 jours qu’il est la. La vue des gueules de hyènes aux crocs ensanglantés me donne un haut le cœur que je refoule de peur d’attirer l’attention de ces animaux sauvages. Je fais un pas en arrière et percute Noémie qui me suit de près. Il ne faut pas qu’elle voit ça.


-Ne bouge plus, ne regarde pas ca ! dis-je en mettant ma main devant elle pour l’empêcher d’avancer d’avantage.


Trop tard ! Elle a vu et est en train de rendre. Merde ! Ce que je voulais éviter est justement en train de se produire. En vomissant, Noémie attire l’attention d’un des animaux et là sans mentir, j’ai commencé à craindre pour nos vies, mais une chose est sûre : je ne veux pas finir bouffé par ces choses. Je prends la main de Noémie que je serre fortement et lui dis:


-Noémie ! Ecoute-bien ce que je vais dire. A mon signal, tu vas courir aussi vite que tu peux et tu ne t’arrêtes surtout pas »


-Qu-quoi ? Charles ! Non, je…


-Soit nous sauvons nos peaux, soit nous finissions en chair à pâté pour ces animaux. La coupai-je. On n’a pas d’autres choix


-Oh Mon Dieu, je n’y arriverai pas, snif… je n’y arriverai pas!


- Noémie ressaisie toi, ce n’est pas le moment de craquer. Tu peux et tu vas le faire ok. N’oublie pas, ne lâche surtout pas ma main


-snif…snif..Ok. J’attends que tu do…


-Gooooooooooooooooooooooooooo


On se met à courir aussi vite qu’on peut et je n’ai pas besoin de me retourner pour entendre les grognements de l’animal qui est à nos trousses. Je n’ai pas le temps de réfléchir sur les possibles chemins à prendre et décide de me laisser guider par mon instinct. Ma lampe toujours maintenue dans ma main gauche, j’aperçois plusieurs troncs d’arbres empilés les uns sur les autres, et formant un petit barrage. 


Je nous dirige dans cette direction et intime l’ordre à Noémie de les enjamber avant que je n'en fasse autant puis la tire contre moi lorsqu’ elle veut continuer sa course, et l'oblige à s'agenouiller afin que nous soyons cachés par les troncs. Je sens qu’elle va craquer de nouveau alors, je la serre contre moi et place ma main sur sa bouche. Seuls les battements déchaînés de nos cœurs se font entendre. D’un signe, je lui fais comprendre qu’elle ne doit en aucun cas tenter de bouger et m’immobilise à mon tour. 


Après ce qu’il me semble être une éternité, je tends mes oreilles à l’affût du moindre bruit,  craquement ou grognement qui pourrait m’indiquer la présence de la bête et lorsque je suis certain de ne rien entendre, je relève lentement ma tête pour m’assurer que mes oreilles ne m’ont pas fait défaut. Je soupire de soulagement puis me mets à genoux et remercie le Seigneur. Il a entendu ma prière intérieure et vient de nous sauver la vie. Je braque ma torche sur le chemin se trouvant devant moi puis envisage de m’y diriger lorsque je vois Noémie s’allonger sur le sol pour reprendre son souffle plus librement.


-Il faut qu’on y aille Noémie


-Encore 10 minutes, j’ai tout donné dans cette course, tu sais que je ne suis pas sportive…


-Tu te reposeras autant que tu voudras mais plus tard, nous ne pouvons pas nous permettre de rester ici. On vient de réussir à semer un charognard mais crois moi, il arrêtera de nous traquer que lorsqu’il nous aura trouvé, et fait de nous son diner


-En parlant de dîner, j’ai faim et soif…


-J’ai des fruits qu’on partagera. Allez, on y va


-…Bien. Lance-t-elle en soupirant


On se remet à marcher et mon esprit remonte le temps pour se retrouver devant ce cadavre d’animal attaché avec des cordes à cet arbre. 

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme le pressentiment que la mésaventure n’est qu’à son début. Milles questions se bousculent dans ma tête en quête de réponses : Qui s’était amusé à suspendre cet animal et pour quelle raison ? Arghh, ça me tue d’être dans l’ignorance totale, il faut que je sache et comprenne ce qui se passe ici. 


Après plusieurs heures de marche, nous finissons par récolter des branches afin de pouvoir construire un abri de fortune. Je me sers des petites branches ramassées afin de pouvoir faire un feu de bois pour nous réchauffer. Heureusement que je garde jalousement le briquet qu’on m’a offert il y a 4 ans malgré le fait que je ne fume pas. Nous avons ainsi pu nous réchauffer et manger les fruits achetés au port, que j’avais conservés dans mon sac. Après le semblant de dîner qu'on engloutis, Noémie s’endort vite contre moi tandis que moi je continue de réfléchir à toute cette histoire.

 

Il y a beaucoup trop de coïncidences, et je suis convaincu de ne pas être ici par hasard. Je pense à mes enfants et ma famille qui doivent être inquiets de ne pas avoir de mes nouvelles. Des images de mes enfants et les derniers moments passés avec eux, s'imposent à moi. La bouille amarrée de ma princesse refusant que je parte de nouveau me revient en mémoire, ainsi que cette promesse que je lui ai faite...


** Fashback ***


-Eh chouquette ! Que t’arrive-t-il ? 


-Snif… Papa. Tu repars déjà.


-Mais je reviens vite Dalila.


-Tu ne passes pas beaucoup de temps avec nous.


-Mais tout ce que je fais est pour vous. On va faire un deal ok ?


-Je te promets de vite rentrer et tu ne te rendras même pas compte que je suis parti


-C’est vrai ?


-Oui bébé. Et ensuite on ira en vacances avec David.


-C’est vrai papa ?


-Oui je te le promets.


-Je t’aime papa.


-Moi aussi princesse.


-Je te promets d’être sage papa.


-C’est bien ma grande. Et soit gentil avec ton frère aussi


-Je t’aime papa. Tu es le meilleur papa au monde


***Fin du Flashback***


C’était la première fois que Dalila me disait ça et j'avais été ému sans m’en rendre compte. 

Je l’avais tirée à moi et l’avais serrée dans mes bras en pensant que son frère et elle, allaient me manquer et sur le coup, je m’en étais presque voulu d'aller en vacances et les laisser mais je m’étais ressaisi en me disant que j’étais un homme de parole respectant toujours ses engagements… Si seulement je m’étais écouté. Mais j’ai foi qu’on nous retrouvera. J’ai foi que nos familles partiront à nos recherches et que je pourrai tenir la promesse faite à ma fille. Je fais une prière allant dans ce sens, avant de me laisser bercer par le bruit des vagues et finir par m'endormir.


-Charles. Murmure Noémie


-hummm


-Charles, j’ai cru voir une ombre…


-….hummm quoi ?


- J’ai cru voir une ombre, vers là-bas


Je me lève pour regarder l’endroit que me montre Noémie et afin de la rassurer, je récupère ma lampe ainsi qu’une bûche chaude et me dirige vers l’endroit qu’elle m'a indiqué. 5min plus tard, je fais demi-tour sans avoir aperçu qui que ce soit. Je comprends son anxiété et la rassure avant de la bercer et me rendormir à mon tour.


« squiiit, squiiit, squiiit, squiiit »


Mon sommeil est de nouveau altéré par un bruit étrange et des chatouilles sur mon corps et mon bras étendu. 


Je finis par ouvrir les yeux et crier de stupeur lorsque je constate que notre campement est envahi par des rats. Mon cri a eu le don de réveiller Noémie qui se mets à courir dans tous les sens, repoussant les rats les plus téméraires qui s’étaient retrouvés sur elle. 


Partout, il y en a partout ! 


Certains se font les dents sur des petites branches, d’autres se nourrissent de miettes dispersées ça et d’autres encore se glissent dans nos affaires à la recherche de nos maigres provisions. Mais comment sont-ils arrivés ici ? Et qui a placé ces miettes de nourritures ?


-AHHHHHHHHH MON DIEU !!! Sur moi ! J’en ai un sur moi, j’en ai un sur moi. Hurle Noémie. Enleve-moi ça, mon Dieu je t’en supplie !!!!


J’attrape une branche dans le feu et la dirige vers les bestioles pour les faire partir. Elles se dispersent sous le passage de la branche avant de revenir de nouveau. J’éloigne Noémie qui est complètement hystérique et se gratte le corps puis récupèrent nos affaires avant de quitter notre campement. Je retrouve Noémie qui ne semble pas s’en remettre et je peine à trouver les bons mots pour la calmer. Je ne sais pas comment le faire, quand je ne le suis pas moi-même. Je la prends dans mes bras et malgré la fatigue qui me brûle les yeux et mes forces qui commencent à s’amenuiser, je veille sur elle jusqu'à ce que le jour se lève.


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(Le lendemain – JOUR 5)


Je me lève et alors que je suis en train de faire le point sur ce qui nous reste comme ration, je constate avec étonnement qu'une es deux bouteilles d'eau qui nous reste a disparut. Je regarde autour de moi pour voir si elle n'est pas tombé par hasard mais bien. J'entreprends alors de fouiller à nouveau dans le sac lorsque des bruits de pas me parvienne dans le dos. En me retournant je vis Noémie revenir de l'endroit où elle est allée se soulager avec...


-Ne me dis pas que c'est la bouteille d'eau qui était dans le sac que tu as utilisé pour aller faire tes affaires?!?


-Heu...ben il me fallait bien de l'eau pour me faire un brin de toilette, je suis une fille je te rappelle...


-NON MAIS TU N'ES PAS BIEN DANS TA TETE OU QUOI! 


Elle sursaute de surprise tandis que je me précipite dans sa direction pour lui arracher la bouteille des mains! Il ne restait plus qu'un quart du precieux liquide.


- On n'est la à rationner l'eau, et madame se tape le luxe "de faire un brin de toilette"...N'importe quoi!


Je suis furieux et elle tout ce qu'elle trouve de mieux à faire c'est pleurer. Pffff. Moi aussi j'aurai bien eu envie de prendre un bon bain, mais de la à puiser dans nos vivres! Raahh. J'avais prévu aller vers la plage mais avec ce qu'elle vient de faire, notre condition se complique vraiment. Je souffle et essaie de reprendre mes esprits. j'y suis peut être allé un peu fort. De toutes façons, même en voulant rationner, nos réserves ne tiendront pas plus de deux jours.  Donc il va falloir en chercher dans tous les cas. 


Bbbbrrrr. 


Je vais vers elle et la prends dans mes bras.


-Je...je te demande pardon snif...je n'ai pas re...réfléchie sur le coup. Je me sentais tellement mal, et sale et...


- Chut...laisse tomber. C'est plutôt à moi de m'excuser... ...je n'aurai pas du crier sur toi de la sorte.


Elle lève ses yeux embués de larme vers moi. Je n'aime pas ce que je lis dans son regard alors je détourne le mien et retourne ranger nos affaires. Je n’aurai jamais pensé me retrouver dans une pareille situation ! Ce n'est vraiment pas le moment. Durant cette journée, il va donc falloir se bouger et trouver un abri ou à défaut en construire un nouveau loin du lieu de vie des petits rongeurs et trouver une source d’eau potable. 


J’éteins le feu puis nous nous remettons en route.


Je me fais la liste de tout ce qu’il faudra faire si nous ne trouvons pas d’abri lorsqu’il me semble entendre des gémissements sourds. Je m’arrête brusquement, mettant mon index sur ma bouche pour signifier le silence à Noémie et la pousse à tendre aussi son oreille. Non, non, ce ne sont pas des gémissements, mais plutôt des cris étouffés. Il nous faut bien 5 min pour rejoindre le lieu d’origine des bruits et je suis estomaqué de voir une personne qui pend dans le vide avec les pieds enchevêtrés dans une liane. Je n’hésite pas une seconde à me diriger vers elle et lui venir en aide car j’ignore depuis combien de temps elle est dans cette position : le sang qui monte au cerveau comme ça peut avoir des conséquences mortelles. Je pose mon sac au sol et demande à Noémie de m’aider à soutenir le corps de l’inconnue tandis que je vais la libérer de son piège. Lorsque je la fais asseoir sur terre et rabat ses cheveux en arrière, je reconnais immédiatement :


- Nathalie ?!? Mais c’est quoi cette blague ?


Elle est à moitié consciente et tient des propos incohérent mais paraît ne souffrir d’aucune séquelle physique, du moins à première vu. Je sors ma bouteille d’eau et l’aide à boire afin de la réhydrater puis lui donne quelques fruits pour qu’elle prenne des forces vu son air affaibli. 


Voyant qu’elle n’est pas en mesure de marcher pour le moment, je la laisse entre les mains maternelles de Noémie et pars en éclaireur à la recherche d’un abri. 


Pour m’aider à me retrouver, comme dans l’un des contes pour enfant des frères Grimm, je sème de petits cailloux récolés ce matin et marque d’une croix les arbres sur mon passage, à l’aide d’une pierre craie. Malheureusement, après une longue marche, mes recherches restent infructueuses et je me vois dans l’obligation de retourner sur mes pas. J’en profite pour ramasser quelques branchages qui nous seront nécessaires pour créer un nouvel abri de fortune pour cette nuit. Lorsque je reviens vers Nathalie et Noémie, c’est dépité qu’elles accueillent la nouvelle.


-Et comment allons nous faire ? S’inquiète Noémie. Nous avons encore le temps de chercher !


-Je suis épuisé et j’ai besoin de faire une pose. 


-Oh excuse-moi, je me plains alors que tu cherches à nous aider


-Non mais tu as raison, on a encore le temps de chercher. Je vais me reposer un peu puis j’y retournerai….Nathalie comment vas-tu ?


-Elle est encore sous le choc. Répond Noémie en la prenant dans ses bras


-Je me doute bien…


Je me repose quelques longues minutes avant de me remettre à chercher un abri. Sur mon chemin, je cueille des baies mûres en pensant au dîner de ce soir. Là encore, je fais chou blanc et décide que je donnerai ma part de fruits à Nathalie qui en a plus besoin que moi. Cela fait un moment que je marche et je suis sur le point de rebrousser le chemin quand soudain, je tombe sur le premier miracle de la journée. 


Merci Seigneur ! 


Même si ce n’est pas grand chose pour certains, en ce moment, cela vaut toutes les richesses du monde : une cabane. 

Je pénètre prudemment à l’intérieur tout en étant à l’affût au moindre bruit. 

Je fais le tour du propriétaire et tout me semble en place. Je reviens sur mes pas pour retrouver les filles et leur annoncer que le ciel semble commencer à s’éclairer pour nous.


-Les filles, bonne nouvelle, je nous ai trouvé un refuge.


-C’est vrai ? tu… tu es sérieux ? Balbutie Noémie


-Oui !!! C’est vrai, ce n’est pas le grand luxe mais c’est mieux que rien. On y va ?


-On te suit. Disent-elles en cœur


Je retourne avec elle à la cabane et me mets à l’inspecter plus en profondeur


-Oh seigneur, il y à boire et à manger ! Lance Nathalie en se ruant vers ce qui ressemblait à un garde manger


-J’ai aussi remarqué cela à mon arrivée mais il vaut mieux ne pas y toucher. On ne sait pas depuis combien de temps c’est là


-Ça se voit que ça ne fait pas longtemps, répond-elle en croquant à pleine dents dans une nectarine juteuse. 


-Nathalie…


Noémie se dirige vers le garde manger, et je mets ma main devant elle pour bloquer sa route ? Je secoue la tête pour lui indiquer de ne pas y aller. Je ne le sens pas, de la nourriture mit à notre disposition dans ces conditions…. Je ne peux m’empêcher d’être méfiant, c’est trop facile.


-Hummm, c’est un régal. Gémit-elle. Il n’y a rien a craindre je vous assure, venez manger!


Elle s’empare d’une bouteille d’eau puis en boit une grande rasade avant de brusquement s’arrêter et se mettre à tousser.


-Natalie, ça va ? Demande Noémie


-Koss, koss…. Oui, koss, koss…. Je … je …. Brooouuueeeuuuuu, Broueeuu, broueuuu


Elle se met à se vider de ses tripes sans s’arrêter et Noémie et moi la regardons pétrifiés. 


Je le savais..

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