KAIRA: partie 3

Ecrit par Ibtissem

KAIRA : PARTIE 3


Je rentrais à la maison comme une voleuse maitrisant mes pas pour que personne ne se rende compte de quelque chose , j'avais des picotements entre les jambes et je sentais un liquide sortir de moi. J'étais prise de dégout et courus directement aux toilettes vérifier ce qui se passait .

cela faisait six mois que j'avais rencontré Rayan, c'était trop tôt mais je suis tombée amoureuse et j'ai lâchée prise.je me déshabillais pour me doucher et me mit sur le WC pour regarder ce qui en sortait, je vis une substance claire opaque sortir de mon anatomie, parsemée de quelques gouttes de sang;

C'était donc cela, être femme ? Ca y'est ? Me disais je . Je finis de prendre ma douche  puis me couchais , je n'avais rien pu me mettre dans le ventre. Ma mère ,comme d'habitude entra sans toquer à la porte .
Ma mère: que t'arrive t'il ? Je t'appelle depuis , tu ne réponds pas
Moi: j'avais pas entendu , je me douchais ; que puis je faire pour toi ?
Ma mère : hum! Douche nocturne , plus d'une heure de temps, on paie l'eau tu sais , c'est bon je n'ai plus besoin de toi

Elle claqua la porte et s'en alla. Si seulement elle savait. J'avais peur et j'étais contente quelque part comme pour me venger de mes parents . Je ne comprenais pas ces remous qui m'animaient. 
Je ne dormis pas bien cette nuit malgré la fatigue et la fièvre que je ressentais. Je réfléchissais à ce que je devais faire face à Rayan, on était allé trop loin et cela ne devait plus se reproduire . J'ai été faible, je n'aurai pas dû . Je pris la résolution de m'éloigner de lui.

Leyla avait compris qu'il s'était passé quelque chose, elle m'appela pour savoir pourquoi j'étais partie sans lui faire signe. Je la rassurais qu'il n'y' avait rien mais que je devais rentrer à cause de l'heure que je n'avais pas vu passer; je n'avais pas voulu pas la déranger alors qu'elle s'amusait avec les autres copines. Elle ne semblait pas convaincue mais raccrocha en acquiesçant.

Croiser Rayan à l'école m'était insupportable, j'avais honte de ce qui s'était passé, de ma faiblesse. Lui ne semblait guerre dérangé, il me parlait comme d'habitude sans aucune gêne. Il était bien au contraire aux petits soins avec moi et me rejoignait dès qu'on avait une pause.

 La vie continua comme si de rien n'était, je faisais tout pour prendre mes distances avec Rayan qui insistait chaque fois pour que je me retrouve chez lui et que nous continuons notre relation. Je refusais les rencarts ,je tenais à mes études, à les terminer pour enfin me retrouver libre .Dans trois mois ce sera les vacances, et il ne restera qu'une année pour que j'aie enfin mon diplôme. Lui c'était sa dernière année, ses parents étaient riches et allaient surement l'envoyer à l'étranger étudier encore . On n'avait pas les mêmes soucis.
je voulais finir, avoir mon BTS, chercher du travail quitte à faire des cours de nuit pour faire mon master après. Mais là , la seule envie que j'ai, c'est d'être rapidement indépendante .Continuer avec Rayan allait me retarder, je ne lui résisterai pas , je l'aime plus que tout, mais je dois arrêter de le voir sinon on risque de commettre l'irréparable un jour 
Le mieux pour moi ,me disais je était de trouver du boulot dans un autre pays, pourquoi pas au Ghana, Accra, cette ville m'a toujours fascinée. Enfin j'avais déjà tout planifié pour échapper à mes parents , plus qu'un an encore et je pourrai réaliser mes rêves, j'aurai un peu moins de 21 ans et je pourrai enfin prendre mes décisions
Deux mois passèrent, j'étais à l'école quand je fus saisi d'un mal de tête affreux, j'avais mal au ventre  j'avais la diarrhée.
Depuis près d'une semaine, ca n'arrêtait pas malgré les médicaments que je prenais.   j'eus une crise de paludisme et fut hospitalisée. Ma mère m'y avait amenée et n'avait même pas pris la peine de rester à mon chevet, j'étais seule avec 40 degré de fièvre et étais au bord de la convulsion. Quand je fus stabilisée, le médecin me questionna :
le médecin: mademoiselle, quand avez-vous eu vos règles pour la dernière fois ?
Moi: ummm.. Je les ai tous les mois, le mois passé
le médecin: êtes vous sure ?
Moi: absolument, j'ai un cycle très régulier , je l'ai noté dans mon calepin , mais pourquoi cette question ? 
le médecin demeura silencieux et prit mon sac d’où il sortit le fameux calepin pour découvrir qu'effectivement j'avais eu mes règles régulièrement 
Moi : alors ?
le médecin: bizarre, vous avez des règles anniversaires 
Moi:qu'est ce que c'est ?
le médecin:  vous êtes enceinte!

Cette phrase  retentit comme une cloche dans ma tête, j'avais des vertiges et je commençais aussitôt à vomir .Ce n'est pas possible ! Dieu non 
le médecin: si vous ne vouliez pas tomber enceinte, pourquoi est ce que vous n'aviez pas pris vos précautions ?
Je ne pus répondre à cette question, que répondre? Que c'était la première fois! Je préférais me taire. Quelqu'un toqua à la porte de ma chambre et entra, c'étaient Rayan et sa sœur. Malgré que je refusais de continuer ma relation avec lui, il continua à me traiter avec gentillesse, il ne désespérait pas que je revienne sur ma décision.
Le médecin nous laissa et revint au bout de 30 minutes pour dire aux visiteurs de me laisser me reposer. Après leur départ, je profitais pour demander au médecin de ne rien dire à ma mère, on en discutait quand Rayan ouvrit la porte , il revenait reprendre la clé de sa moto qu'il avait oubliée et avait tout entendu.
Il refusa de partir sans avoir une explication sur ce qu'il venait d'entendre, le médecin exaspéré sorti en nous donnant 10 minutes , sans plus . Rayan était fou de rage de savoir que je n'avais nullement envie qu'il le sache et que n'eut été le fait qu'il soit revenu, il ne l'aurait jamais su
Rayan: qu'as-tu en tête ? Je sais que je suis ton premier homme, et je suppose que tu n'as pas connu un autre depuis la dernière fois que tu as décidé de ne plus me voir. Ne me dis pas que tu  penses  sauter la grossesse !
Moi: j'ai encore un an pour finir mes études, je vis chez mes parents, tu veux qu'ils me tuent ? Je pleurais 
Rayan: je vais en parler à mes parents et on va assumer, tu pourras continuer tes études où est le problème?
Moi: tes parents sont ouverts d'esprit, les miens me banniraient de leur vie avec un peu de chance, le scandale qui se pointe ….
Rayan: ce qui est fait est fait et je refuse de commettre un meurtre et surtout pas mon enfant 

Le médecin revint intimer à Rayan de partir, ce dernier me jeta un regard enragé avant de claquer la porte . Je devais rester cinq jours à la clinique avant de rentrer, j'étais pâle, anémiée. Il ne pouvait pas garder mon état secret, il se devait de le dire à ma mère .
Ma mère ne vint me voir que le jour où je sortais, ni mon père ni mes frères n'avaient pris la peine de venir s'enquérir de ma santé. Elle entra avec fracas comme d'habitude, les yeux en larmes, suivie du médecin, qui lui disait d'aller doucement avec moi.
Ca y est , elle est au courant !Je préparais alors mes oreilles aux pires atrocités qui allaient  jaillir
ma mère: je savais que tu nous apporterais que des problèmes, quelle disgrâce! Comment vais-je regarder les gens ? Ton père me mettra à la porte c'est sûr! En tout cas y'aura pas de bâtard chez nous ! Tu vas devoir t'en débarrasser et ce avant que ton père ne l'apprenne!
Elle se rua sur moi et me frappa; n'eût été le médecin, elle m'aurait étranglée. C'était clair , elle ne voudra jamais de moi dans l'état actuel , elle ne pense même pas aux conséquences que ca pourrait me causer, je pourrai en mourir, mais il n'y'avait que sa réputation et son mariage qui comptaient. Quel genre de mère est ce que Dieu m'a donnée ?
J'eus du mal à me relever de mon lit pour la suivre jusque dans la voiture, elle m'insulta de tous les maux tout au long du parcours . Arrivée à la maison, elle freina brusquement devant le portail et me lança: peut on savoir qui est le malheureux qui t'a mise enceinte?
Je ne répondis pas. A quoi bon ? Puisque de toute façon elle a décidé que je ne le garderai pas .Elle me gifla au point ou elle me cassa la lèvre inférieure, Je descendis et regagna ma chambre . Je trouvais mon père au salon qui m'accueillit aussi avec des questions déshonorantes . Je ne répondis rien et allais directement dans mon coin , le seul endroit où je me sentais bien.
Rayan m'écrivait lui aussi montant ainsi mon stress à son paroxysme, je commençais à somatiser puis à vomir toutes mes tripes. J'avais terriblement faim, mais je ne pouvais rien avaler. Tard dans la nuit, Rayan m'appela et me demanda de sortir pour le retrouver dans le tournant de notre maison.

Il m'avait apporté à manger et m'ordonna de tout manger sous ses yeux et me menaça à nouveau en disant: je le fais pour mon enfant pas pour toi .J'avalais difficilement mais mon bourreau semblait décidé, la seule chose que j'ai prise sans me faire prier était le coca, je ne sais pas si c'était à cause de la grossesse mais il avait un goût divin.
Où était passé cette tendresse qu'il me vouait ? J'avais  l'impression qu'il me détestait tout d'un coup. Il s'en alla quand je finis de manger en me lançant : n'oublie pas, je tiens à mon enfant!!

Ils vont me tuer ! Ma mère d'un côté, Rayan de l'autre, mon père ! Un trio qui veut me rendre dingue. Avec cette agression de toute part, je n'ai pas eu le temps de penser à ce que je voulais réellement ? Ai-je envie de me débarrasser de cette grossesse, ? La garder ? personne ne m'avait demandé mon avis 
Cette nuit, j'eus un rêve, je vis un bébé qui s'agrippait de toutes ses forces à moi, refusant que je le lâche , c'était déchirant et un amour indescriptible pour cette âme pure me prit. Je me réveillais en sanglots, tout était clair, je n'avais pas besoin de réfléchir, je ne voulais pas céder au chantage de ma mère.  Garder mon bébé qu'il pleuve ou qu'il neige!! Cette résolution tonnait dans ma tête jusqu'au petit matin.
Dieu merci c'était le Week end, j'avais pas du tout envie d'aller à l'école avec ce que vivais  ,je voulais rattraper quelques heures de sommeil quand ma mère fit son entrée en m'intimant de m'habiller pour qu'on sorte. Où va-t-on lui demandais je ? 
Ma mère: c'est pas ton problème! Allez fait vite; à cause de toi , je vais faire ce que je n'aurai jamais pensé faire de ma vie.
Moi: pour une fois, pense à ce que je veux au lieu de ne penser qu'à toi maman, je ne vais pas avorter, je vais garder et d'ailleurs même le père est au courant et il refuse cela 
Ma mère se jeta sur moi sans ménagement et me battit, elle me tira par les cheveux et me mit à terre;  elle me donna des coups de pieds dans le ventre . Je sentis une sensation d'eau fraiche dans le bas ventre , puis un trou noir . J'entendais des voix autour de moi mais très lointaines.
Quand je revins à moi, je vis des infirmières autour de moi, j'avais une perfusion et ma gorge brûlait. Où est ce que j'étais ? J'en savais rien , ma mère n'était pas là pour me donner des explications, j'avais un mal de chien au dos, entre les jambes et au bas ventre. Une femme en blouse blanche fit son entrée et les infirmières s'éclipsèrent.
Elle prit mon pouls, et lança: tu es à la maternité, je suis une amie de ta maman, ca s'est bien passé, ne t'inquiète pas 
Moi: qu'est ce qui sait bien passé ?
la dame: tu es débarrassée de cette grossesse non désirée, c'était facile, vue que tu saignais déjà avant d'arriver , on a juste pratiquer une aspiration , le col était ouvert , repose toi !

Elle disparut avant que je n'ai pu placer un seul mot. Des larmes coulaient, j'aurai voulu crier, hurler, mais rien ne sortait de ma gorge. Ma mère avait confisqué mon téléphone pour que je ne puisse contacter personne après mon réveil. J'attendis le soir pour demander à une des infirmières de me prêter son téléphone afin que j'avise Rayan, il le fallait.

Lorsqu'il décrocha le téléphone, à peine j'entendis sa voix que je fondis en sanglots, je lui racontais ce qui s'était passé de manière saccadée sans cohérence; il me demanda ou j'étais et rappliqua aussitôt avec sa mère .
J'eus la honte de ma vie en croisant son regard rempli de larmes de compassion pour moi. Elle me prit dans ses bras pour me calmer, Rayan regardait la scène impuissant , rageant et pleurant aussi
la mère de Rayan: je ne te laisserai pas rentrer chez toi après ce qui vient d'arriver, tu vas venir habiter chez moi. Allez lève toi ! 
Moi: mais tantie ! Je…
la mère de Rayan: il n'y'a pas de mais… ta mère nous a déclaré la guerre, alors je répondrai à ma manière 
Elle échangea avec la prétendue amie de ma mère qui n'était pas pour qu'elle m'amène avec elle. Elle disait  que j'étais encore faible et qu'il fallait attendre le lendemain. 
La mère de Rayan était pharmacienne donc elle savait de quoi il s'agissait, elle refusa catégoriquement d'écouter la dame et m'intima de la suivre, ce que je fis sans broncher. Ma mère sera informée dans les minutes qui suivent de toute facon. 
Chez Rayan, Je fus installée dans la chambre d'amis , mon cœur battait, je me demandais quelle guerre s'annoncait avec ce qui venait de se passer ….
la mère de Rayan est décidée, que va-t-elle faire ? Porter plainte ? Régler à l'améable ? La suite nous le dira 
Kaira