***Marielle Da Silva***

Moi : Bonjour Nana...Tu voulais me parler?

Nana : Oui Madame

Moi : Ok je t'écoute, installe toi ma chère dit-elle en faisant un geste vers les fauteuils.

Nana prit place, elle était un peu anxieuse ces derniers temps et voulait en discuter avec sa patronne et...amie. C'est vrai qu'au fil des années un lien fort s'était créé entre les deux femmes. Pour Marielle, Nana était restée fidèle au poste et a toujours servie sa famille avec loyauté bien qu'étant un peu plus âgée qu'elle. Pour Nana, sa "Madame" est la bonté personnifiée et elle veillait à ne pas en abuser. Mais le problème qui lui rongeait le cœur au risque de faire monter sa tension était important et elle avait besoin d'aide.

Nana : Madame...vous me connaissez bien et vous savez que je n'aime pas trop vous déranger. Marielle acquiesce de la tête comme pour l'encourager à poursuivre.

Mon frère qui était installé au Ghana depuis des années...Vous savez qu'il est décédé depuis 5 ans. Hum...Depuis sa mort j'ai essayé d'aider sa veuve et sa fille comme je pouvais. La petite travaille très bien à l'école, elle vient de valider une licence à 20 ans, maintenant elle voudrait continuer en master. Sa mère me l'envoie pour que je l'aide à trouver un travail ici afin de réunir l'argent nécessaire. Je comptais lui proposer de venir travailler avec moi ici, si vous accepter bien-sûr, ça m'arrangerait aussi j'aurai une personne de confiance qui m'aidera à tenir la maison.

Moi : Hum..OK j'ai entendu...je suppose qu'elle est bien éduquée et sait se tenir...tu connais mes exigences. Mais j'ai un souci : la langue

Nana : Ah ne vous inquiétez pas Madame, Manu est parfaitement bilingue... mon frère y a veiller!

Moi : Ok fais la venir alors...on la prendra en essai un mois et puis on verra comment elle se débrouille.

Nana : Merci Madame

***Quelques jours plus tard***

Cela faisait deux semaines que Manu avait rejoint sa tante à Cotonou, la jeune fille était plutôt heureuse, non pas que sa mère ne lui manquait pas... loin de là. Elle avait toujours su s'adapter aux situations et prenait la vie telle qu'elle venait; convaincue que Dieu est aux commandes et sait ce qu'il y a de mieux pour chacun. De plus, elle allait vivre avec sa "auntie" qu'elle n'avait pas revue depuis 2 ans. Celle-ci n'avait pas arrêté de répéter qu'il fallait qu'est travaille bien pour ne pas lui faire honte. Il y avait beaucoup de boulot, normal la maison est grande mais le salaire est généreux et elle est logée et nourrit surplace ce qui réduit considérablement les charges pour elle. La jeune fille passait le temps à se familiariser avec la maison, les habitudes et le fonctionnement de ses habitants même si pour le moment elle n'a pas encore vu la famille Da Silva, apparemment ils sont tous en voyage à part Monsieur.

Ce matin sa tante lui avait demandé de nettoyer la bibliothèque qui servait également de bureau. Elle avait presque fini et était en train de ranger en s'attardant un peu. Les livres étaient son univers, elle adore lire et sa mère se moquait d'elle souvent en lui disant que c'était à cause de cette passion qu'elle avait toujours cet air rêveur là.

Dans la tête de Yann********

Je rentre très irrité et fatigué de ma mission. C'est fou comme dans ce pays, les gens ont toujours besoin qu'on les pourchasse pour faire le travail pour lequel elles sont payées. Ce type de comportement peut me tuer! Bref, je rendrai compte à papa dès qu'on se voit mais là il faut que je récupère des documents que j'ai laissé à maison la dernière fois...Je fouillais dans le meuble de la bibliothèque où je pensais avoir rangé mes affaires quand j'entendis...

Qui êtes-vous?

Je me retourne lentement pour voir une jeune femme un livre à la main qui me regardait...sévèrement...eh oui on aura tout vu! L'inconnue est très belle, gracieuse, un beau teint noir avec des locks sur la tête.

Moi : Pardon?

Inconnue : Qui êtes-vous et comment vous êtes entrés ici? Et d'abord que cherchez-vous?

Moi : Wooooo! dis-je en levant les mains pour stopper le flot de paroles. On se calme là! C'est à moi de demander ce que vous faites ici chez mes parents donc chez MOI!

Inconnue (étonnée) : Chez...chez vos parents?!

Puis comme si elle réalisait son erreur, je l'entends murmurer "Oh Gosh!" , elle porta la main à la bouche. Elle s'apprêtait à filer quand je la rattrape.

Moi : Pas si vite jeune fille...Où courrez-vous comme ça?! Je vous trouve chez moi en train de fouiner et vous vous enfuyez.

Inconnue : Lâchez-moi! Vous me faites mal! Je ne suis pas une voleuse si c'est ce que vous pensez...Je m'appelle Manu et je travaille ici.

Moi : C'est ça et je ne vous ai jamais vu!

Manu : J'ai été embauché récemment et lâchez-moi s'il vous plaît!

Je la relâche, un peu comme à contrecœur, elle tremblait de tous ses membres. J'avais serré sa prise sans s'en rendre compte. Elle me jette un regard mauvais tout en se frottant le poignet. Comme je l'observais, détaillant chacune des courbes que son débardeur blanc ne cachait pas vraiment sans compter que la peur qu'elle avait ressenti soulevait rapidement sa poitrine ferme, elle dressa le menton fièrement en répétant " je ne suis pas une voleuse".

Je me surprend à sourire, hum ça promet un bout de femme avec un caractère bien trempé. Toute ma contrariété s'était envolé comme pas magie. Cette jeune femme m'intriguait.

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