La cavale

Ecrit par elsa

Chapitre 38 : La cavale


**Yannick MIKALA **


La nuit n’a pas tardé à tomber. Dans le bois il faisait déjà sombre. La cime des arbres laissait difficilement passer le peu de lumière  que les rayons de soleil voulait bien renvoyer encore, avant d’aller se coucher.


J’étais resté adossé à un arbre, réalisant à peine ce qui venait de m’arriver.


« J’ai frôlé la mort de peu »


Victor OVONO m’a épargné grâce à mon père. Dépassé, je ris bruyamment dans forêt silencieuse.


« Quelle ironie ! »


Je dois ma vie à mon père Daniel MIKALA. Et dire que depuis mon enfance, j’ai toujours pensé qu’il nous exposait sans cesse à de graves dangers…


La douleur dans ma jambe gauche était intenable et dans la jambe droite c’était pareil.

Le piège me serrait atrocement. Je ne pouvais plus avancer d’un centimètre, pourtant il le fallait.


 « Ce ne serait pas prudent de rester ici toute la nuit ».


J’ai tiré une balle dans le piège qui retenait mon pied. Et il s’est ouvert. Puis j’ai retiré mon haut de survêtement et mon tee-shirt, que j’ai déchiré  et j’ai fait un garrot sur mon autre jambe : celle qui avait reçu la balle.

En suite, j’ai remis mon haut de survêtement dont j’ai remonté jusqu'en haut la fermeture éclair et je me suis mis à me trainer sur le sol.


«Je sens qu’il me sera très difficile de sortir de ce bois et rejoindre la route principale surtout avec la nuit qui est entrain de tomber ».


Grâce à la lumière du téléphone portable, j’ai pu y voir un peu plus clair. A  plat ventre, je me suis mis à ramper. 


« Je dois sortir d’ici ! »


La douleur dans mes deux jambes était tellement  atroce, que je dû m’arrêter à plusieurs reprises. 

Je voyais ma vie défiler sous mes yeux. Mon enfance avec mes frères et ma sœur, les combines de Papas. . Je visualisais à nouveau toutes ces fois où il rentrait blessé, où il avait échappé à la mort de justesse. Maman disait qu’il était solide comme le roc. Maman…Je revoyais le visage de ma mère, anxieuse. Je l’ai souvent jugée sans savoir ce qu’elle a réellement vécu en tant que femme de gangster.


« Peut-être que je ne le saurai vraiment  jamais ».


Je continuais de ramper. Le sang dégoulinait le long de ma jambes.


« Pourvu que j’arrive à atteindre la route avant que je ne me vide complètement de mon sang ».



(…)


**Hélène OVONO**


« Courir vers mon bonheur, vers ma liberté…Courir vers mes filles ».


C’est ce que faisait depuis maintenant une bonne demi heure. La peur au ventre, je suis partie sans me retourner. J’ai couru à en perdre haleine. Puis dès que j’ai vu un arrêt de bus je m’y suis mise et j’ai attendue avec les quelques personnes qui étaient déjà là. Je ne cessais de regarder à droite et à gauche, j’avais peur de voir surgir Victor d’un moment à l’autre. 

« Je suis  inquiète pour Yannick. J’ai essayé de le joindre vu qu’on a échangé nos téléphones. Ça a sonné libre. Il n’a pas répondu. J’espère du fond du cœur, qu’il a réussi à semer Victor ».


Cinq minutes plus tard le bus qui menait vers la commune de Ntoum était là. 


Les personnes qui attendaient en même temps que moi, sont montées avant. A mon grand étonnement, il n’y avait pas de bousculade.

Je scrutais rapidement chacun d’eux. C’est la première fois que je prenais les transports en commun depuis que me pieds avaient foulé le sol gabonais. Moi, la grande Hélène OVONO née DUVAL. J’avais tombé tout les artifices et tous mes privilèges jadis obtenus grâce à mon union avec le tout puissant Victor OVONO.

J’étais là, à côté de personnes ordinaires. Des commerçantes, des élèves et j’en passe. J’étais là, dans l’anonymat la plus absolue.


Je m’étais assise côté fenêtre sur l’un des sièges situés à la rangé de droite. Le visage collé contre la vitre, je regardais le paysage défiler. Je priais Dieu pour que j’arrive à temps à la gendarmerie.

J’ignorais combien de temps il nous fallait rouler encore avant d’y être.


Je me retournai vers ma voisine, une jeune femme noire aux cheveux crépus coiffés en afro. Je ne lui donnais pas plus de vingt ans.

Elle me fit penser à mes filles. Belvie et Chrisna. Mon cœur se serra. Elle était entrain de pianoter sur son téléphone portable.


-Mademoiselle s’il vous plait, nous sommes encore loin de la gendarmerie ? Demandai-je tandis que le stress me consumait l’estomac.


-Non Tantine, on y sera dans quinze minutes par là, dit-elle en me souriant.


-Merci.


-De rien Tantine.


Elle se retourna et se concentra à nouveau sur son téléphone portable.


Dans mon sac, le téléphone de Yannick se mit à vibrer. Après quelque secondes d’hésitation, j’ai appuyé sur l’enveloppe qui indiquait l’arrivée d’un sms.

C’était Francine l’expéditrice.


« Coucou Yann ! J’ai une très bonne nouvelle à t’annoncer ! William est vivant ! Mon Will n’est pas mort ! Je te laisse informer Stella ainsi que le reste de la famille. Bisous »

Je me frottais les yeux et relu le message à plusieurs reprises. Je voulais être sûr et certaine de ne pas être entrain de rêver toute  éveillée.


« Je ne rêve pas. Francine a bien écrit que William est vivant. Le plan de Victor a échoué ! Ça me fait un mort en moins sur la conscience. Dieu ne dort pas ».


(…)


***Victor OVONO ***


« Il a vraiment eu de la chance cet enfoiré !  S’il n’avait pas été le fils de Daniel, je lui aurais réglé son compte à ce salopard ! Le mec s’est tapé ma femme et je lui ai laissé la vie sauve. Il peut remercier son père car c’est grâce à lui qu’il a été épargné.  Ils ont été trois à me prendre pour le dindon de la farce. J’ai bien voulu laisser ce Yannick en vie, mais ce ne sera pas le cas pour Hélène. L’autre rigolo d’Ulrich a déjà eu ce qu’il méritait ! 


« Bien fait pour sa gueule »


Hélène, non seulement la bonne dame m’a volé mon fric, mais en plus elle s’est payée ma tête en me cocufiant sans la moindre état d’âme ! Non, Hélène ne doit pas rester vivante  après m’avoir trahi de la sorte !  Elle ira rejoindre son ami Ulrich, dans l’au-delà et elle peut compter sur moi pour l’y emmener ! »


J’ai rangé mon arme que j’avais gardé en main pendant tout le temps où j’ai traversé le bois.


La nuit était déjà tombée lorsque j’ai enfin rejoint la route nationale. La circulation était fluide. A quelques mètres devant moi, j’apercevais mon véhicule et celui de Yannick MIKALA. Les deux voitures avaient été garées en vrac.  


Hélène a dû continuer le trajet à pieds. Je vais remonter la route nationale et aller à sa recherche.

Je suis monté dans ma voiture et j’ai démarré.


Dans ma boite à gants j’ai sorti une des photos d’Hélène que je gardais avec moi depuis toujours.


« Je vais interroger toutes les personnes que je rencontrerai. Connaissant Hélène, elle n’a pas pu aller bien loin. Elle est trop peureuse pour s’aventurer toute seule, la nuit dans une ville qu’elle ne connait pas ».


J’ai interrogé plus d’une dizaine de personnes tout le long de la route. Et la réponse était la même pour tous. 

«Non,  ils ne l’ont pas vue ».


Le doute commençait à me gagner.


«  Peut-être  qu’elle est repartie vers Libreville ? »


Pourtant mon instinct, me dit de continuer mes investigations en allant vers la ville de Ntoum.

J’interrogeai les passants photo à la puis en vain. Hélène n’avait été aperçue par personne.

J’étais prêt à abandonner mais, mon intuition m’indiqua que j’avais raison d’insister dans cette direction.


J’ai vu un bar près de la route. Je m’y suis arrêté. La musique assourdissante m’éclatait les tympans. Dehors il y avait quelques tables, avec des ivrognes confirmés, qui se saoulaient la gueule pour la énième fois de la semaine. 


Je décidais de rajouter un peu de pathos à mon discours. Pour susciter de la compassion.


Je me dirigeai vers la première table. Quatre personnes y étaient assises. Deux hommes et deux femmes. 


« Certainement un couple d’un soir »


J’ai affiché la mine défaite de l’homme éprouvé. La course dans le bois avec l’autre enflure, m’avait bien aidée. J’étais tout débrayé.


-Bonsoir Mesdames, Messieurs…


Tous cessèrent leur bavardage et portaient leur attention sur moi.


-Excusez-moi pour le dérangement…Mais....Je recherche ma femme.


Je sortis la photo et la tendis à l’un des deux hommes.


Il saisit la photo. Fronça les sourcils et il faisait des efforts pour remonter dans ses souvenirs. Mais l’alcool ne l’aidait pas. Il tendit la photo à ses compagnons.


Je rajoutais qu’elle était dépressive.


-En fait…elle est assez perturbée. Il faut que je la ramène chez nous. J’ai peur qu’elle passe la nuit dehors et que des personnes mal intentionnées croisent sa route…Ma femme est au bord de la folie…Aidez-moi à la retrouver s’il vous plait…


La photo passa de main en main. La quatrième, l’une des deux dames, une femme forte de teint noir d’ébène âgée d’une cinquantaine d’années par là, prit plus de temps à examiner la photo que les autres. Puis s’exclama : 


-Je crois que je l’ai vue ! 


Sa compère éclata de rire.


-Toi tu es déjà bourrée ! Où est ce que tu l’aurais vue ? Regarde comment elle est raffinée. Les femmes de son rang ne trainent pas par ici !


-Tu as entendu ce que son mari a dit ? Cette femme est presque folle. Dit-elle en parlant de moi à la troisième personne.

Moi j’affirme l’avoir vue. 


-Tu en es sûre Béatrice ?


Demanda l’un des deux hommes entre deux gorgées de bière.


-J’en suis sûre et certaine ! Cette femme a pris le bus de la  SOGATRA* (société de transport en commun). Elle n’était certes pas maquillée ni coiffée et tirée à quatre épingles comme sur  cette photo, mais je l’aie bien vue ! 


Elle se tourna vers moi. 


-Monsieur votre femme a pris le bus qui partait à Ntoum. Si vous vous dépêchez, vous pourrez peut-être le rattraper.


« Yes ! »


Je lui ai repris la photo des mains en la remerciant au passage et j’ai filé vers ma voiture.


Dix minutes plus tard j’apercevais le bus.


« Il ne me reste plus qu’à vérifier que ma femme est bien à bord ».


(…)


**Hélène  OVONO**


Mon attention se porta vers une voiture qui roulait dangereusement. Elle était un peu trop près du bus à mon goût. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine.


« Mais c’est Victor ! Il m’a retrouvée ? Comment a-t-il fait ?! »


Je sentis la peur se propager dans mon corps. J’ai glissé sur mon siège et essayai de me cacher tant bien que mal. Le cœur battant, je restais figée, entre mon siège et celui de devant.


Tout le monde dans le bus en commençant par ma voisine direct, s’est mis à crier :


« Il est armé ! Il est armé ! »


Je n’ai pas osé regarder à nouveau. L’impact et le bruit assourdissant qui s’en est suivi, étaient  suffisants  pour me faire comprendre que Victor venait de cogner le bus.


Il gueulait comme une brute.


« Mon Dieu ! Victor ne va quand même pas mettre tout ce monde en danger ! »


Dans le bus, j’ai rampé  jusqu’au niveau du conducteur, dont le front perlait de sueur.


« Il est aussi apeuré que nous tous ! »


-C’est moi qu’il cherche lui murmurai-je.


-Quoi ?! 


-L’homme dans la voiture qui vient de nous cogner, c’est moi qu’il cherche…Ecoutez…Je n’ai pas envie de mettre tout le monde en danger…Garez- vous s’il vous plait…Je vais descendre…


-Il est hors de question que je vous livre à ce fou ! Dans moins de cinq minutes nous serons à la gendarmerie.


(…)


**Stella GAGNON**


« Stella malheureuse en amour »


Voici le titre que je donnerais volontiers à ma vie sentimentale.


Enfermée chez moi, je pleurais toutes les larmes de mon corps, en me posant sans cesse la question de savoir ce qui n’avait pas marché.


« Suis-je trop naïve ? N’ai-je pas bien défini les bases avec Yannick ?

Je croyais qu’on était sur la même longueur d’ondes lui et moi. Je croyais qu’on voulait la même chose, mais je me rends compte avec amertume que je me suis trompée une fois de plus. Je me suis emballée toute seule… »


Mon téléphone n’avait pas arrêté de sonner. J’ignorais les appels de mes sœurs.


« Elles savent se montrer collantes celles-là ! Je ne suis pas d’humeur à plaisanter avec qui que ce soit. J’ai besoin d’être seule… »


Mais depuis cinq minutes un numéro inconnu appelait avec insistance.

Je trainais des pieds et sortis du lit où j’avais trouvé refuge depuis que j’étais rentrée, et allai répondre au téléphone.


-Allô …


-Allô  Stella…


Je reconnu tout de suite la voix de mon interlocuteur.


-Anthony ! Quel bon vent t’amène ? J’essayai tant bien que mal de prendre un ton joyeux.


Il a fallu que ce soit Anthony qui m’appelle le jour où Yannick m’a cocufiée.


« Quelle ironie ! »


-Je viens prendre de tes nouvelles, et je viens t’en donner aussi.


-C’est très gentil à toi. Tu as l’air content, ce ton enjoué cacherait-il quelque chose ? 


-Oui tu as vu juste ! 


-Tu as rencontré quelqu'un ? 


-Non, tu  sais que j’en pince toujours autant pour toi. Dit-il en riant.


-Arrête tes conneries Anthony, je sais que tu plaisantes.


-Oui…Je te charriais.


-Alors, quelle  est  cette belle nouvelle que tu souhaitais m’annoncer ? 


-As-tu eu tes sœurs au téléphone depuis ce matin ? 


-Non pourquoi ?


-Alors tu n’es pas au courant des dernières news, d’ici.


-Non…


-Ça a pas mal bougé du côté des SACRAMENTO. 


Je sentis ma tristesse s’en voler.


-Ah oui ? Dis moi tout Fis-je intéressée.


-Tu es assise ? 


-Non.


-Assieds toi ma chérie car tu risquerais d’être choquée. 


Je m’assis sur les recommandations de Tony.


-C’est bon, tu peux lâcher la bombe ! 


-William n’est pas mort !


-Arrête Tony ! Ta blague est de mauvais goût !


-Mais ce n’est pas une blague justement !


-Tu dis vrai ?! 


-Ben oui ! 


-William SACRAMENTO est bel et bien vivant, tiens si tu ne le crois pas appelle ton amie  Francine ou pose la question à ton chéri ils te le confirmeront !


-Oui…Je le ferai…


-Tiens comment ça se fait que j’ai eu l’info avant toi ?


-Parce que tu travailles  pour les renseignements généraux fis-je excédée. Soudain.


-Stella…Tout va bien avec Yannick ? 


-Oui ça va Tony…Ne t’inquiète pas…


-Ok... Je voulais aussi te dire que ma sœur n’est plus sous l’emprise du gang des SACRAMENTO , Joëlle et son père sont morts et tous les autres ont été arrêtés.


-Je suis contente que les choses se soient arrangées  pour ta sœur.


-Merci, Stella.


-Je t’en prie Anthony…


-Hé Stella ? 


-Oui ?


-Encore une chose, je tiens à te présenter mes sincères excuses pour mon attitude envers toi lorsque j’étais à Libreville…


-C’est oublié depuis longtemps  Anthony.


-Content de te l’entendre dire ! A bientôt !  


-A bientôt  Anthony ! Et merci de m’avoir appelée.


« William  n’est pas mort Dieu merci ! »


Je me dépêchai d’appeler Francine.


« Quant à Yannick, je suis trop en colère contre lui pour lui adresser la parole ».


 (…)


***Hélène  OVONO***


 J’entendais les bruits des balles qui sifflaient sur la carrosserie du bus.


-Tout le monde à terre ! Baissez vous ! Hurlait le chauffeur.


Les femmes pleuraient, les enfants criaient. Les hommes juraient que s’ils attrapaient Victor « mano à mano » ils le rosseraient bien comme il faut.


Victor ne lâchait pas l’affaire. Je voyais ma vie défiler sous mes yeux. Mes pensées étaient tournées vers mes filles qui ignoraient absolument tout ce que j’étais entrain de vivre. 


« Si je sors vivante, cela relèverait du miracle... »


J’eus envie d’écrire un message d’adieu à mes filles. Si je meurs il faudrait qu’elles sachent ce que leur père m’a fait endurer.


-Madame ! Nous approchons la gendarmerie. Je vais ouvrir les portes avant et vous allez sauter ! 


-Je ne pourrais pas ! 


-Ecoutez-moi bien, ou vous courez vers votre survie, ou nous mourrons tous ici assassinés par le fou à lier qui est dehors dans son gros 4X4 ! 


-Ok…Ok…Je vais sauter…


-Bien…Nous y sommes presque. Je ralentirai légèrement pour vous permettre de sauter du bus.


Le chauffeur de bus a ouvert les portières. Sans perdre une seconde, j’ai pris mon sac et j’ai sauté.  J’ai couru aussi vite que j’ai pu vers la gendarmerie en criant :


«Général De NTONGA je veux voir le Général Matt De NTONGA ! Je suis Hélène OVONO je viens de la part de Jacques AMOUSSOU ! »


Victor était à mes trousses.


-Viens ici Hélène ! Il hurlait.


 Il tirait en ma direction. 


-Jamais ! Tu m’entends ?  Je ne reviendrai jamais avec un assassin !  


Piqué au vif, il s’est mit à courir plus vite. Épuisée, je me suis effondrée à quelques mètres de l’entrée de la gendarmerie. 


La cour de la gendarmerie s’est remplie en une fraction de seconde. 

 

Victor m’a saisie par les cheveux, m’obligeant à me relever, puis il a collé son pistolet sur ma tempe.


-Tu fais moins la fière maintenant hein ? Hélène…Hélène…ma petite Hélène, alors comme ça tu croyais te barrer en douce ?


-…


-Tu croyais vraiment que j’allais te laisser partir aussi facilement ? 


-Tu vas pourrir en enfer Victor OVONO !  


-Tu iras avec moi  Hélène !  Tu as signé, nous sommes mariés tu l’as oublié ? 


-Le Victor OVONO que j’ai épousé est mort depuis longtemps. Toi tu n’es qu’un usurpateur ! 


Il se mit à rire comme un fou.


« Baissez votre arme ! »


Un des gendarmes venait de s’adresser à Victor en braquant son arme vers lui.


-Tu devrais l’écouter.


-Il en est hors de question !


-Vous n’avez aucune chance de vous en sortir !


En effet, Victor n’avait aucune chance de s’en tirer  et moi non plus d’ailleurs. Pour la première fois depuis le début de ma cavale,  je sentais le ciel s’obscurcir au dessus de ma tête.


« Ça y est on va mourir tous les deux. Victor va me tuer et les gendarmes le descendront. D’une manière ou d’une autre, nous sommes foutus ».


-Lâchez votre arme maintenant ! 


Une voix derrière nous venait de donner un ordre à Victor pour la millième fois.


-Victor OVONO, vous êtes en état d’arrestation.


« Le Général De NTONGA, lui-même »


-Je préfèrerais mourir plutôt que de finir en prison.


Victor a libéré ma tempe et a tourné son arme sur la sienne.  Au moment de tirer le coup, il s’est rendu compte que son arme était vide. Il a sûrement tiré toutes les balles sur le bus et il n’avait pas pensé à recharger. 


« Tiens, même la mort ne veut pas de lui ! »


-Qu’on lui passe les menottes à  ce gangster ! Dit le Général à ses hommes qui s’empressèrent de coffrer Victor.


Puis, s’adressant à moi il dit :


-Hélène je suppose ? 


J’acquiesçais de la tête. 


-Pour vous, le voyage peut maintenant continuer.










Course contre la mor...