la famille

Ecrit par EdnaYamba

Greta DURAND

Quand j’entends le chant du coq le matin, je me rends compte qu’on a passé la nuit-là dehors ! J’ouvre mes yeux, je réalise que j’ai dormi sur les cuisses de Jeff et sa main posée sur mon épaule, je relève doucement ma tête qui était couchée sur les cuisses de Jeff, alors qu’il dort assis, le pauvre, il a dû mourir de froid ici dehors avec moi, alors que je me lève, il se réveille aussitôt.

-         Bonjour ! me dit-il

-         Bonjour ! désolé tu as du mal dormir par ma faute, m’excusé-je

-         Non, ne t’inquiètes pas, j’ai connu pire ! bien dormi ?

-         oui, l’oreiller que vous m’avez offert m’a été bien confortable, lui souris-je

-         eh bien tu m’en vois content ! on va faire un tour à l’intérieur tu veux bien ?

j acquiesce et le suit dans la pièce où nous trouvons tout le monde endormi sur les fauteuils de la salle d’attente, nous avons presque envahi la pauvre clinique une aubaine qu il ne nous ait pas chassé, la maman de Jeff se réveille la première, elle m’adresse un sourire avant de s’adresser à son fils en langue, je vois Jeff lui sourire à son tour, j’ai tout à coup l’impression qu’il s’agit de moi ! Je suis bien gênée là surtout quand on voit que nous étions les deux seuls dehors, elle doit certainement se faire des idées !

-          bon ma fille, je vais rentrer à la maison, je travaille ce matin, m annonce-t-elle, je prendrais des nouvelles avec Jeff !

-         Merci madame, lui dis-je reconnaissante !

-         Appelle-moi, maman Béa c’est mieux que madame !

-         D’accord maman Béa, souris-je

-         Je vais la raccompagner je reviens ! me dit Jeff en la suivant

Je le regarde s’en aller !

Je n’aurais jamais pensé que je l’aimerais bien ce Jeff, la première impression que j’avais de lui, c’était plutôt un mec insupportable, avec ses blagues drôles rien que pour lui, Lance et Andréa mais hier il s’est montré une oreille attentive, et un réconfort, il est resté dehors avec moi à m’écouter, il m’a même raconté quelques anecdotes de son enfance pour me faire penser à autre chose. Si avant je le trouvais sexy à cause de son physique, là avec cette humanité que j’ai découvert je le trouve encore plus sexy ! Je souris

-         Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? me dit Andréa en se levant !

-         Rien ! comment on va faire avec les petits ? dis-je en regardant les enfants qui dormaient !

-         Une fois qu’on pourra voir Lance, après nous rentrerons ! me dit-elle en baillant  de fatigue ! où est Jeff ?

-         Parti accompagner sa maman

-         Une femme agréable n’est-ce pas ? commenta Andréa

-         Oui, souris-je, tu crois que maman aurait été comme ça ? lui demandé-je soudain, en imaginant ce qu’aurait été la scène si maman était en vie !

-         Vu la façon dont elle nous aimait je suppose que oui, dit tristement Andréa, en y pensant il faut qu’on appelle papa !

-         Je te laisse la charge ! m’empressé-je de lui dire en riant

Je sais qu’elle déteste annoncer ce genre de nouvelles à papa, en même temps c’est elle qui saurait mieux le prendre, moi je lâche juste les infos et papa m’a dit un jour qu’avec ma façon de faire un jour il aura une crise cardiaque, Andréa elle sait comment y aller tout doucement, quand j’y pense c’est une grâce que Lance aille mieux, que ça n’ait pas été des coups de feu, je ne l’aurais pas supporté, je meurs d envie de le voir, de lui sauter dessus et de lui tirer les oreilles de m’avoir fait autant peur le métier dans la police est trop dangereux mais bon ce sujet avec lui me fatigue !

Andréa se lève surement pour aller appeler papa, ils sont en avance de deux heures sur le Gabon en ce moment il doit donc être déjà bien réveillé !

-         je déteste les hôpitaux ! dit Mélissa en se levant, vivement que Lance se rétablisse et qu’on parte d’ici, j’ai mal partout ! nuit horrible !

Je la regarde dans ses plaintes ! Pff j’aime bien Mélissa mais parfois elle peut être chiante ! Mon frère a subi un sale quart d’heure et est à l’hôpital et toi tu te plains de ton sommeil

   

Alice Moussavou

L’attitude de papa est tellement ridicule en ce moment, il nous interdit de passer à l’hôpital prétextant que ça le déprime plus qu’autre chose, cette maladie le rend grincheux ou alors il veut nous cacher quelque chose ça n’a tellement pas de sens. Je ne vais pas supporter de rester là à la maison quand lui il est toujours hospitalisé aux dernières nouvelles reçues avec Maman ils ont encore décidé de le garder un peu !

Je descends prendre un peu de jus d’orange à la cuisine où je retrouve Marlène ! Ces derniers temps-ci on est un peu toutes les deux secoués quand je pense que ces vacances devaient être de très belles vacances mais tout part en cacahuètes.

-         Salut, lui dis-je en ouvrant le frigo, tu es matinale dis-donc !

-         Nuit un peu agitée, me répond elle et toi ?

-          Pas fameuse aussi, t en veux ? lui proposé-je le jus d’orange que je viens de faire sortir du frais !

-         Juste un verre ! j’ai fait des crêpes ! 

-         Merci, lui dis-je en m’asseyant ! comme ton oncle ne veut pas nous voir à l’hôpital, laissons-le jusqu’à demain, on pourrait se faire une petite ballade toutes les deux ça fait longtemps qu’on n’a pas passé du temps ensemble

-         Oui c’est vrai et surtout en ce moment j’ai besoin de évacuer je sature

-         Des problèmes avec ton amoureux ?

-         Les hommes sont parfois bêtes c’est tout

-         A qui le dis-tu ?

La vie aurait peut-être été mieux  sans les hommes hein !

Moi mon cas n’en parle pas, ça me fatigue moi-même et c’est sur même que ça fatigue d’autres personnes !

Anthony-Stéphane

Stéphane-Anthony

La grosse équation à deux inconnus de ma vie. En tout cas peut être je vais chercher un mathématicien pour comprendre, entre un Anthony qui ne se bouge pas et un Stéphane Dr MAMOUR ! Je l’ai toujours en travers la gorge cet épisode !

Oui marina a raison ! Les hommes sont juste parfois idiots

 

Lance Durand

Après avoir fini les soins, l’infirmière informe ma famille que les visites sont autorisées je les vois entrer dans la pièce, ma douce Andréa me fait son sourire chaleureux, Greta avance mais quand elle voit le bandage autour de ma poitrine elle hésite un peu, elle est rapidement devancée par Mélissa qui maladroitement s’assoit sur le lit en me faisant mal, je grince de douleur quand elle pose sa main sur le bandage, les gars m’ont réellement amoché ! Ça aurait pu être pire, ce qui me laisse penser qu’on doit être en train de déranger certaines personnes si maintenant elles passent à l’acte, il faut que Jeff aille faire quelques petites enquêtes du côté de HOPES BUILDING et retourner voir madame NGOYE le temps que je sorte de cet hôpital ! Je ne compte pas lâcher, il en faut plus pour me décourager ! J’ai fait une promesse à marina….

Marina (soupir)

-         Chéri, il faut vite que tu te rétablisses ! on va rentrer chez nous ! dit Mélissa !  je déteste les hôpitaux ! je déteste te voir dans cet état surtout qu’on est ici en Afrique, je ne sais pas si tu seras bien pris en charge…..

Elle parle, elle parle ! Andréa me lance un regard désolé ! Je vois mes deux petits chenapans debout à coté de leur mère, je leur fais signe d’approcher, ils viennent et je leur fais des bisous ; j’aurais préféré que Jeff ne les prévienne pas maintenant que je vois les yeux de Greta et Andréa qui répriment leurs larmes elles sont trop sensibles ! Mais bon je suppose qu’il n’a pas eu le choix si on doit également compter sa mère, je souris en me rappelant comment elle m’a grondé bien que j’étais inconscient.

Jeff entre dans la salle, nous nous saluons du regard !

-         Papa était très inquiet tout à l’heure, dit Andréa, maintenant je pourrais le rassurer mais y a quelque chose dont je dois vous parler, Jeff vous serez gentil de garder les enfants dehors svp ?

-         Bien sûr, acquiesce-t-il , les enfants et si on allait prendre des glaces

-         Mélissa tu voudrais bien accompagner Jeff stp, lui dit Andréa

-         Oh ? même moi, fait-elle vexée ; d accord.

Je me demande ce dont veut parler Andréa qui nécessite que l’on ne soit que nous trois ! Mélissa s’en va le cœur serré ! Dès qu’ils sortent, mes sœurs se rapprochent un peu plus,

-         Ça va toi ? me demande Andréa

-         Oh oui, il en faut plus pour me démonter, la rassuré-je

-         Ce boulot est dangereux Lance ! dit Greta en fronçant les sourcils !

-         t inquiètes pas je gère ! alors Greta que veux-tu nous dire de si secret ?

-         papa a dit que la famille de maman lui a contacté et que la mère de maman souhaiterait nous rencontrer, ils savent que nous sommes ici !

-         je suppose que c’est papa qui leur a dit, dis-je

-         oui, il dit que c’est une vieille femme qui veut juste voir les enfants de sa fille, continue Andréa

-         ils auraient dû y penser avant de nous vendre ! lâcha Greta Amère

 

J’avoue que je la comprends !

Après le décès de maman, quand papa est revenu pour les obsèques et nous prendre, la famille de ma mère a exigé de lui, qu’il leur dédommage pour le décès de leur fille, que s’il n’était pas parti, la laissant seule, elle ne serait pas morte, papa se sentait déjà assez coupable comme ça, ils ont prétexté un certain nombre de traditions pour lui extirpé un peu plus d’argent, pauvre blanc qu’il était, il ne connaissait rien, c’était certains de ses collègues noirs qui allaient plaider pour lui, notre famille maternelle nous as ensuite pris en otage, il fallait que papa leur donne l’argent pour qu’il nous rende et il avait tellement peur de ce qu’il considérait comme la sorcellerie africaine, qu’il s’est plié à toutes leur exigences, nous étions enfant mais nous n’avons jamais oublié , comment la famille de notre mère au lieu de pleurer leur regrettée enfant, c’est d’abord pencher beaucoup plus sur l’argent du petit blanc !

Notre Grand-mère veut nous voir après tant d’années, est-il encore possible de créer un quelconque lien avec elle ?

   

Marina MOUSSAVOU

Il y a beaucoup de monde à la plage aujourd’hui.

Alice et moi nous nous arrêtons chez le vendeur de coco, alors qu’elle choisit les cocos, je me retourne et j’aperçois Anthony accompagné d’une jeune fille ! Le salaud ! Il est tout souriant, quand je pense que j’ai dit à Alice de laisser le médecin ! C’est ça le travail qui l’occupe ? Quand elle veut se retourner, je l’embrouille en lui disant de choisir d’autres cocos à la place ! Je ne veux pas qu’elle ait mal au cœur en le voyant, non, il va m’entendre celui-là ! Quand avec sa miss grosses fesses, ils finissent par se fondre dans la foule, je dis enfin à Alice !

-         il serait préférable qu’on aille de ce côté plutôt que de l’autre ! en lui montrant le chemin contraire à celui d’Anthony.

 

Bertrand MOUSSAVOU

Quand j’arrive à l’accueil de l’hôpital dans lequel on m’a dit que  Pierre était hospitalisé, je me renseigne auprès des secrétaires en donnant son nom! Ma voix imposante fait trembler la jeune secrétaire, ça doit être une stagiaire, elle me regarde avec crainte tout comme la dame à côté d’elle. J’ai l’habitude et je dois avouer qu’elles ont raison de me craindre !

On  me définit comme un homme étrange (sourire)

Le mot étrange ne m’avait jamais déranger, c’est bien d’entretenir le mystère autour de soi, d’être craint ; je ne suis pas très relationnel, la preuve ma femme et mes enfants vivent bien à l’étranger ça ne me dérange pas, du moment où je peux fréquemment leur rendre visite, ça me va ! C’est bien pour ça que j’ai de l’argent non ! J’ai bâti mon entreprise à coup de sueurs, d’efforts et de sang…

Un peu comme la majorité des grands de ce pays on ne va pas se le cacher !

J’ai toujours eu de l’ambition depuis ma tendre enfance et bien que nos parents avaient assez de moyens, enfin pour ce qui est de leur époque parce qu’aujourd’hui vu ce que j’ai c’est bien insignifiant, mais bon avec ce qu’ils avaient nous étions mieux que les gamins de notre âge, on sentait bien qu’on était différents par nos accoutrements et moi je préférais ne pas me mêler à eux, celui qui a un grand rêve ne peut pas se mêler à ceux qui n’ont pas les moyens de l’aider à accomplir ce rêve.

Mais ça, mon frère et ma sœur ne l’ont jamais bien compris, ils ont toujours aimé s’associer aux gens qui ne leur correspondaient pas, c’est pourquoi on ne s’est jamais vraiment bien entendus !

Ma sœur bien aimée Marianne si seulement elle m’avait écoutée !

Je pousse la porte de la chambre dans laquelle se trouve mon petit frère avec qui les relations sont tendues

-         Bonjour petit-frère ! dis-je en entrant

-         Qu’est-ce que tu fais ici ? me dit-il alors que sa mine se froisse

-         est-ce une façon d’accueillir son frère quand on ne l’a pas vu depuis longtemps !

je sais que nos relations ne sont pas au beau fixe !

 
Amour, Secrets et Ré...