La mise au point
Ecrit par Farida IB
Nahia…
Après l’appel de Mister tête en l’air, je décide de prendre une pause pour manger un bout. Je sais d’ores et déjà qu’il y aura de l’orage dans l’air, fin, la manière hostile par laquelle il a raccroché toute à l’heure démontre clairement qu’il n’a pas apprécié mes attaques encore plus aimé le coup que je lui ai préparé ce matin. Il faut donc que je me prépare en conséquence pour une éventuelle confrontation, et pour ça, je dois avoir le ventre plein pour mieux le contre-attaquer ou bien ?
Quoi qu’il en soit je ne suis pas productive aujourd’hui. J’ai passé toute la matinée à zapper sur la série de photos destinée à l’illustration de la campagne d’affichage de Tina sans pour autant arriver à choisir celles qui concevront un magnifique montage photos. Il faut dire que je ne fais que ça depuis ce matin, j’appuie sur les touches directionnelles du clavier en désordre sans réelle motivation. En réalité, j’ai du mou dans le genou et je me sens raplapla et pour cause, le sexe débridé de monsieur le passager et mademoiselle l’hôtesse durant toute la nuit. Ils étaient tellement bruyants que j’avais passé la nuit à imaginer le genre de goût qu’ils ressentaient. Tantôt, la fille couine en donnant l’impression de rentrer en transe, tantôt elle éclate en sanglots en criant le pseudonyme qu’ils ce sont donnés, tantôt, elle l’invite à le tuer de plaisir. Et pendant ce temps, on pouvait nettement distinguer le bruit des coups de butoirs du gars qu’il rythmait avec des mugissements.
Kieee Adja, les choses de ta vie !!
De toute évidence, le type m’est antipathique. Je ne sais pas pourquoi je ressens le besoin continuel de le courroucer. C’est peut-être le moyen que mon cerveau a trouvé pour se venger de l’angoisse qu’il m’a fait vivre l’autre fois, ou peut-être pas. Tout ce que je sais, c’est qu’il m’énerve !!! Le coup du Zem, c’est en partie pour restaurer la nuit blanche que son hôtesse et lui m’ont fait passer. En revanche s’il fallait l’attendre, j’allais rater mon rendez-vous avec Julio vu que ce n’est qu’à cette heure qu’il s’emmène.
Par rapport à Manaar, j’ai dû mettre notre discussion de côté étant donné que c’est ce matin nous avons pu terminer convenablement le match d’hier ensuite tout le monde devait vaquer à ses occupations. Honnêtement, je pense que c’est battre l’air que de vouloir dissoudre ce lien vu que c’est quelqu’un à qui je n’ai jamais su dire non. Je ne sais pas encore par quelle alchimie, je n’arrive jamais à m’affirmer devant lui. Je peux me dresser contre le monde entier contre une montagne s'il le faut, pourtant avec lui, je perds tous mes moyens. La seule option envisageable, c’est de trouver un mec qui puisse me rendre dingue et briser toutes mes barrières. Voilà qu’un mec pareil ne court pas les rues.
Je mets le poste en veille et sors du bureau en prenant mon sac à main au passage. Je laisse d’abord la consigne à Annie de descendre dans dix minutes accueillir Mister tête en l’air avant de me retrouver sur le parking aménagé de l’immeuble. C’est pendant que je fouille mon sac à la recherche de ma clé de voiture que mon téléphone sonne, je le sors du sac et décroche aussitôt.
Moi avec enthousiasme : bonjour Mlle Amah !
Tina : mme Elli s’il te plaît ! Bonjour,
Moi : lol tu renies tes origines ? Sinon personne ne veut t’arracher ta place.
Tina : celle-là même qui va oser n’est pas encore née.
Je ris.
Tina : j’appelle par rapport à ma campagne, tu en es où ?
Moi : nulle part. Julio m’a envoyé les échantillons de photos très tôt ce matin, mais je n’ai rien pu faire pour le moment. J’avais trop la flemme.
Tina : mlle Famous vous devenez moins efficace inh, je vais devoir me référer à une nouvelle agence de communication.
Moi : qui puisse rivaliser la mienne ?
Tina riant doucement : sur le plan tarifaire non, d’ailleurs ça me fait penser que je dois revoir tes honoraires à la baisse vu que le travail n’a pas été rendu à temps.
Moi : lol je vais me rattraper, le fait est que je suis débordée ces derniers temps. Encore qu’avec l’arrivée de mon collabo, je vais devoir me ménager pour satisfaire tout le monde.
Tina : ah bon ? Il est sorti de son antre quand ça ?
Moi : hier, je l’ai retrouvé au bureau.
Tina : c’est quel genre de spécimen qui s’amène avec réputation sulfureuse ?
Moi : un beau spécimen, je dirai, mais trop tête en l’air à mon goût. Il n’est là que depuis hier et j’ai déjà envie de l’étrangler.
Tina pouffant de rire : qu’est-ce qui s’est passé ?
Moi : pfff, une longue histoire.
Tina : cause toujours !
Moi : ça peut au moins attendre que j’aille déjeuner ? J’ai l’estomac dans les talons.
Tina : c’est ce que je m’apprêtais à faire, on se coince alors au QG (Wings’n Shake, restau).
Moi : ça marche, mais je ne t’attendrai pas si tu tardes.
Tina : tu commandes pour moi dans ce cas, ce sera comme d’habitude.
Moi (ton réprobateur) : Tina, je ne vais pas t’attendre !
Tina : ok ok, je me dépêche.
Moi : tu as intérêt !
Elle me retrouve tout de même avec dix minutes de retard, pile au moment où une serveuse apportait nos commandes. On se fait la bise puis elle prend place à côté de ma chaise. Elle se met à se lécher les lèvres à la vu de la sauce aux fruits de mer qui accompagne mon plat de riz.
Tina (lorgnant le plat) : ça m’a l’air appétissant.
Je lui jette un coup d’œil intriguée.
Moi : toi, tu aimes maintenant les crevettes ? Pardon contente-toi de ton poulet pané, je n’ai pas envie de me retrouver avec la fiancée de Franc Einstein.
Elle est allergique aux crevettes.
Tina souriant : ça peut aller (minaudant) je veux ça.
Moi plissant le front : et ton plat ?
Tina : bah, je veux les deux.
Je la fixe intensément un moment, elle hausse simplement les épaules. On lance donc une deuxième commande pendant qu’on mange. Enfin, je suis occupée à la regarder engloutir son repas comme une affamée plus que je mange. Elle prend le temps de vider son plat avant de s’enquérir du sujet de notre rencontre. Je lui raconte tout, de notre premier contact à son appel toute à l’heure. Bon c'est vrai j'ai omis délibérément la partie Manaar. Elle s’esclaffe de rire dès que je termine mon récit.
Tina : tu n’as pas fait ça ??
Moi me plaignant : il m’a tenu éveillée toute la nuit, tu te rends compte ? Le pire, c’est que c’était comme s’ils étaient chez moi, je n’ai jamais su que c’était une mince cloison qui faisait office de mur à côté puisque personne n’habitait là auparavant. (ton scandalisé) J’entends tout, même le bruit des interrupteurs, même lorsqu’il déchire un sachet de préservatifs, l'eau qui coule, tout quoi !
Tina : lol il a quand même le droit de faire sa vie. Sinon tu peux saisir votre propriétaire pour qu’il fasse des travaux d'insonorisation entre vos deux apparts.
Moi : c’est aussi une idée, mais je pense qu’il m’énerverait tout autant. C’est sa tête qui m’énerve en fait, il a un air suffisant qui m’agace franchement.
Tina plissant le front : qu’est-ce qu’il a bien pu faire pour tomber direct dans ta mauvaise grâce ?
Moi haussant l’épaule : à part sa disparition et quelques joutes verbales il n’a rien fait pour le moment, mais n’empêche qu’il m’énerve !!
Tina : lol mani arrête de suivre les choses Murielle, son caractère agressif dépeint sur toi.
Moi levant les yeux au ciel : même pas (maugréant) et puis arrêtez de dire ça. Murielle, c’est Murielle, moi, c’est moi.
Tina : justement, si tout le monde en parle, c’est qu’il faut peut-être te remettre en question. Perso, je préfère la Nahia douce et avenante à la Nahia irascible que tu essaies de devenir. J’aurais mis ça sur le compte de la frustration si ton Manaar ne venait pas te rôder de temps à autre.
Moi sourire contrit : mais j’ai encore le droit d’avoir de l’aversion pour quelqu’un nan ?
Tina catégorique : qui n’est pas fondée !!
Moi dépitée : tchhiipp !!
Nous sommes interrompues par la serveuse qui apporte son second plat, nos desserts et une autre tournée de cocktails. Tout comme le premier, elle l’engloutit en un rien de temps et s’attaque directement aux crêpes au chocolat roulée sous mon regard stupéfait.
Tina : ne me regarde pas comme ça, c’est ta future nièce ou neveu qui me rend gloutonne.
Moi les yeux écarquillés : non ? (elle hoche la tête.) Ça vous arrive de dormir la nuit ? Ça vous fera quatre enfants en cinq ans.
Elle me regarde genre : tu n’es pas sérieuse !
Tina : d’abord, n’oublie qu'il y a une paire dans ce portrait, et puis tu veux que je dorme à côté de la viande fraîche ? (faisant un signe de croix) Que le Seigneur m’épargne ce péché, amen !!
Moi éclatant de rire : tu n’es pas sérieuse que tu « viandifie » l’enfant d’autrui !
Tina riant également : il faut souvent appeler les choses par leur nom !
Je secoue la tête en portant mon verre à mes lèvres. On quitte le fast-food plus tard sur cette note et on se sépare sur le parking. Au bureau, je trouve le sieur Ben Zayid assis derrière le bureau que j’ai fait aménager pour lui. Ses parfums chers là ont encore envahi l’habitacle. Vraiment je vais tout subir ici, non seulement sa présence est envahissante, mais il faut de surcroît que je subisse une intoxication nasale (fin, si ça existe) tous les jours. Tssuiippp !!
Moi : bonsoir,
Khalil voix tendue : bonsoir !
Je fais abstraction de la colère à peine voilée dans sa voix et vais m’asseoir derrière ma table. Je fais ensuite semblant de rallumer mon poste en l’observant du coin de l’œil, il fait grise mine et la bouche en cœur. Signe qu’il est vraiment vexé parce que si tout le temps que j’ai passé dehors n’a pas suffi à le calmer, c’est que je l’ai vraiment mis en rogne. Bizarrement, je le trouve sexe comme ça, la moue boudeuse de sa bouche donne juste l’envie de l’embrasser. Je ne parle même pas de ses pectoraux et biceps qu’exhibe la chemise près du corps qu’il a porté, ce que je trouve d’ailleurs trop près du corps et indécente par ailleurs. Enfin ça donne des idées pas trop catholiques. S’il faut qu’il s’habille comme ça tous les jours, et bah, ça va vraiment le faire cette collaboration !!
Khalil…
J’attends que miss finisse de prendre ses aises pour rétorquer son manquement de toute à l’heure. Je ne sais pas pourquoi elle se sent obligée de me prendre en griffe à chaque fois malgré que j’essaie d’être courtois. Ce dont je suis certain, c’est que cette impolitesse notoire dont elle fait preuve a assez durée, je ne peux pas tolérer de telles manquements à ma personne encore longtemps. En plus ça se voit clairement que je suis son aîné, de plusieurs années en plus !!! Même mes frères n’ont pas ce cran là, Ussama qui la dépasse surement en âge n’a jamais eu le toupet de me confronter encore moins de me regarder dans les yeux lorsqu’il m’adresse la parole. La seule qui pousse parfois l’audace, c’est Yumna, mais elle se tient souvent à carreau parce qu’elle sait que mes ripostes sont généralement brutales et violentes. Puisqu'avec la miss nous allons à priori devoir collaborer sur une durée encore indéterminée, il faut déjà qu’on définisse les bonnes bases.
Lorsque je me tourne finalement vers elle pour lui soumettre le fond de ma pensée, je la surprends en train de baver sur mon torse . Elle a un geste rapide et se redresse comme un enfant qu’on a surpris en train de faire une bêtise. Ce qui m’arrache un petit sourire, puis je me racle la gorge et prend un air sérieux avant d'entamer la conversation.
Moi : je peux savoir ce qui vous a pris de partir ce matin sans me prévenir ?
Miss (les yeux rivés sur son écran) : je l’ai pourtant fait ! (ajoutant) Deux fois de suite, je dirai.
Moi : ah oui ?
Miss : tout à fait ! Puisque je vous ai donné notre emploi du temps de travail hier, j’estime que vous devriez vous apprêter en conséquences. Dans le cas contraire, je vous laisse faire selon vos désirs.
Moi : et ça ne vous a pas traversé l’esprit que je puisse souffrir du décalage horaire ?
Miss ton condescendant : ça, c’est votre problème, pas le mien.
Moi en colère : vous me parlez sur un autre ton quand vous vous adressez à moi, vous avez compris ? Je ne sais pas ce qui vous oblige à être désobligeante envers moi depuis notre première rencontre, mais je tiens à vous avertir que je ne tolérerai plus un quelconque manque de respect venant de vous.
Miss haussant l'épaule avec nonchalance : je ne sais pas de quoi vous vous plaignez dans la mesure où vous avez donné une mauvaise image de vous dès le départ. Si…
Moi la coupant : j’ai déconné d’entrée de jeu, ça je vous le concède. Toutefois ça ne fait pas de moi votre égal encore moins que ça vous donne le droit de me traiter comme un paria. Ma vie, j’en fais ce que je veux, ne vous en déplaise !! Ma présence dans ce bureau est conditionnée par un but bien précis alors focalisons-nous sur ça et sur rien d’autres.
Je suis interrompu par l’arrivée d’une des employées.
Elle (venant vers nous) : mme Nahia excusez-moi de vous interrompre, j’ai besoin que vous jetiez un coup d’œil sur le nouveau logo de CAT.
Ah voilà, c’est ça son prénom !
Nahia l’air surprise : vous l’avez déjà terminé ?
Elle me lorgnant : oui
Nahia : ok, je verrai ça plus tard. Je suis un peu occupée pour le moment.
Elle : ok.
La fille se retourne en roulant le cul plus que la normale. Je me retourne aussitôt vers miss Nahia qui suit la progression de l’autre le sourcil arqué.
Moi du tic au tac : mlle Nahia je disais que…
Nahia me coupant net : mlle Adja s’il vous plaît !
Moi levant les yeux au ciel : comme vous voulez (enchaînant) pour votre gouverne, j’aurais préféré être à Abu-Dhabi actuellement que d’être ici à subir vos joutes oratoires…
Nahia (me coupant une fois de plus) : et bien figurez-vous que moi aussi, je n’ai pas très envie de supporter votre air suffisant.
Moi levant la main, avec humeur : vous me laissez finir s’il vous plaît.
Elle me lance un regard désapprobateur, mais ne dit rien.
Moi reprenant : sachez cette collaboration me désenchante autant que vous, mais nous devons nous résoudre à le faire. Il est donc impératif que nous trouvons un terrain d’entente dès maintenant pour rendre la chose moins pénible. Encore que jusqu’ici je ne pense pas vous avoir manqué de respect ou quoi que soit dans ce sens donc vous ferez mieux pour vous de ne pas réveiller mon côté hostile.
Nahia me défiant du regard : sinon quoi ?
Moi : ce serait tenter le diable que de le faire.
Miss ricanant : et bien, je suis curieuse de voir ça !
Son assistante frappe et entre avec une pile de dossiers à signer. Elle lui demande de les poser sur sa table, ce qu’elle fait puis ressors en traînant des pieds.
Moi dès qu’elle referme la porte : puisque nous sommes en pleine mise au point, je tiens à vous avertir que c’est la dernière fois que vous me faites un coup comme celui de ce matin. Vous auriez pu me prévenir pour que je m’apprête en même temps que vous.
Miss me fixant genre : au risque de me répéter, je vous ai donné l’emploi du temps hier et…
Moi ton ferme : vous ne me faites plus un coup pareil peu importe vos raisons, c’est tout. Est-ce que je me suis fait comprendre ?
Nahia me toisant : tchhuiipp !!!
On se jauge du regard un moment, c’est elle qui lâche la première.
Miss l’air de rien : maintenant que vous avez fini de cracher votre venin est-ce qu’on peut enfin entrer dans le vif du sujet ? (claquant la langue) Mieux on s’y met pour finir tôt moins le supplice durera. De toute évidence ça ne sera pas une partie de plaisir !!
Je me passe la main dans les cheveux et inspire profondément. Wallah que cette petite est incorrigible !!
Toc toc !!
Nous criant : revenez plus tard !!!
On se regarde surpris, moi encore plus pour cette synchronisation. C'est lorsqu’on attend un Oh ! et qu’on voit une ombre retourner sur ses pas que je me reprend.
Moi revenant sur notre discussion : on peut y aller.
Nahia se redressant : great !!
Elle part dans un speech sur la répartition des tâches, en gros elle se charge de définir les différentes stratégies de communication envisageables et ensemble nous déterminerons les plans d’action avant de passer à l’action proprement dite. A priori, elle aura besoin de toutes les informations concernant les nouveaux hôtels et restaurants Singh, ce qui me fait penser que j’ai oublié ce détail de l’histoire. J’avoue que je ne me suis jamais intéressé à l’affaire si bien que je n’ai pas pris le temps d’en discuter de long en large avec tonton Sharif encore moins de prendre les documents nécessaires à son exécution. Je prends sur moi pour lui soumettre calmement cette omission de ma part et comme je le redoutais, mademoiselle s’emporte.
Nahia : comment est-ce possible que vous veniez travailler sur la communication d’une entreprise sans vous munir des informations en lien avec l’entreprise ?
Moi (cherchant un échappatoire) : en même temps, vous n’en avez pas trop besoin, votre partenariat avec tonton, enfin monsieur Singh ne date pas d’hier donc je suppose que vous savez ce dont vous avez affaire.
Nahia : vous êtes vraiment sérieux ? (oui de la tête) Vous devez déjà savoir que je ne fais pas du réchauffé, il ne m’aurait pas contacté si c’était pour que je me serve des anciennes pubs ! D’autant plus que c’est une chaîne d’hôtels et de restaurants nouvellement construits dans des zones encore inexplorées par le propriétaire. Il faut dès lors qu’il se fasse une nouvelle identité, par conséquent, il faudrait tout reprendre dès le début comme s’il n’avait jamais existé.
Moi : de toute façon je ne vois pas à quoi ça lui servira de se faire connaître d’avantage avec toute la fortune qu’il a déjà amassé.
Nahia : levez vos yeux S'il vous plaît.
Je m'exécute interloqué.
Nahia : qu'est-ce que vous apercevez ?
Moi (ne comprenant toujours pas) : beh le bout de mon nez.
Nahia ton dérisoire : oui le bout de votre nez et en même temps la limite de vos ambitions ! Non mais n'importe quoi. (me singeant) Je ne vois pas à quoi ça lui servira de se faire connaître d’avantage avec toute la fortune qu’il a déjà amassé. Est-ce que vous vous êtes entendu parler ?
J’ouvre la bouche et la regarde hébété.
Moi titubant : ça, ça vous arrive d’être moins acerbe ?
Nahia ton égal : ça m'arrive lorsque mon interlocuteur ne débite pas de telles sornettes. L'argent n'est jamais de trop quitte à en faire don aux orphelinats ou au croissant rouge ! Quelle idée ! La richesse ça s'entretient, il n'en serait pas là s'il avait dormi sur ses lauriers et vous et moi ne serions pas ici non plus.
Je reste un moment déstabilisé par sa déclaration. J'avoue que je me sens bête d'un coup.
Moi : bon trêve de discussion, je vais me rattraper. Je nous ferai parvenir ces documents via DHL.
Nahia : la seule chose sensée que vous ayez dite depuis le début de cette discussion !
Je lui lance un regard assassin qui ne lui dit rien apparemment parce qu’elle pianote sur son clavier l’air de rien. Ensuite, elle entreprend de ranger ses affaires.
Moi arquant le sourcil : qu’est-ce vous faites ?
Miss : je rentre puisque vous m’avez définitivement gaspillé cette journée.
Moi : et moi alors ?
Miss se dirigeant vers la porte : si vous voulez vous restez, moi ma journée est terminée. (elle s’arrête de marcher.) Sinon les taxis moto sont fonctionnels H24.
Aussitôt dit, elle ouvre la porte et s’en va. J’ai bien envie de la défier, mais je change d’avis à la seconde où j’ai repensé à l’expérience drastique que cela a été pour moi de monter sur cet engin.