L’annonce
Ecrit par Saria
***Trois mois plus tard***
***Sous d’autres cieux***
***Eaubonne – Ile de France, France***
***Zouhératou Bah***
Quand Booba est venu me parler du voyage sur le Burkina Faso, je savais déjà de quoi il retournait : Kader était de retour. Depuis quelques temps, j’ai remarqué un jeu pas clair entre ma bru et Booba. Mais je m’en fous, mon fils saura gérer cette situation. Le plus important est que mes petits-enfants retrouvent leur père. Pour elle, ce qu’elle fait de sa vie la regarde ; mais Booba qu’il lui cède… Hum.
Bref, je m’avance à petits pas vers le coin de prière aménagé dans un côté du salon. Je voudrais parler aux petits avant leur départ. Si ça se trouve, d’ici là je perdrai toute lucidité. Je n’ai pas peur de ça, j’ai fait ce que je pouvais pour préserver mon fils.
Moi : Salam anléikoum, les enfants.
Yacine : Wa anléikoum salam, Mamie
Chérifa : Salam
Moi : C’est quoi salam-là ?! On répond comme ça ?
Chérifa : Hey mamie toi aussi ! Wa anléikoum salam.
Moi : J’aime mieux ça !
- Bon… Dans un mois exactement vous vous envolerez pour le Burkina Faso.
A ces mots, ils se figent. C’est vrai que ce pays réveille en eux des souvenirs douloureux. Mais cette fois-ci, ce sera différent.
Les enfants : Pourquoi ?!
Moi (sévère) : Vous ne m’interrompez pas !
Les enfants : …
Moi : Donc je disais… Que vous irez au Burkina… Ne me demandez pas pourquoi, vous découvrirez sur place par vous-même ! Je sais que ces dernières années ont été difficiles pour vous mais vous avez été braves. Je ne vous le dis pas, je vous le montre rarement… Mais je vous aime… Profondément ! Vous êtes une partie de moi. Quoi qu’il arrive, je vous demande de rester unis et soudés, ne laissez rien gâcher cette belle complicité entre vous.
Yacine : Mamie… Tu vas mourir ? Chez qui nous allons au Burkina ?
Moi (les attirant contre moi) : Je vous aime… Dans la vie… On fait des choix qu’on pense être les bons pour protéger l’être aimé… Ils ont parfois des conséquences douloureuses mais quand on se dit que c’est pour la bonne cause, ça vaut le coup. Vous aurez certainement une belle surprise là-bas ! C’est aussi une part de vous !
Chérifa : Tu ne viens pas avec nous ?
Moi : Non… Pas encore… Pas maintenant.
Yacine : Qui nous emmène ?
Moi : Votre mère et Tonton Booba.
Yacine : Hum… Il est bizarre, tonton Booba ! Il me fait peur !
Moi : Faut pas mon grand ! Tant que tu restes près de ta sœur, rien ne vous arrivera. Veillez à ne pas être séparés… Tu m’entends bien, Chérifa ?
Chérifa : Oui, Mamie.
Mes yeux rencontrent ceux de ma petite fille. Je lui caresse tendrement la joue.
Moi : Je t’ai laissé être en colère ma puce… Parce que ça te maintenait debout et en vie. Je t’aime énormément et nous nous ressemblons beaucoup. Tu as la responsabilité de ton frère !
Je les serre fort contre moi avec toute la force de mes bras.
***Un peu plus tard à la cuisine***
***Chérifa***
J’entre dans la cuisine pour me faire un sandwich et Marlène est là. On se jauge du regard. Je commence à sortir ce dont j’ai besoin.
Marlène (dans mon dos) : Je suppose que tu es ravie ? On va tous se retrouver dans ce bled pourri !
Moi (ricanant) : C’est hallucinant quand même, ton degré d’ignorance quoi ! Hein le Burkina Faso, c’est un bled pourri tu crois ? Et puis tu ne penses pas par exemple qu’on pourrait en savoir plus sur la disparition de papa c’est-à-dire TON mari ! A moins que…
Marlène : Je ne te permets pas !
Moi : Sinon quoi ?! Je t’ai dit que le jour où tu vas te tromper et lever la main sur moi, je vais me faire le plaisir de t’arracher tes brésiliennes, tes faux cils, puis tes faux ongles !
Marlène : Espèce de petite morveuse
Moi : Elle t’emmerde, la petite morveuse !
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