
Le début de la fin
Ecrit par TANOUVI
Lucie
Ça me tue de devoir le reconnaître mais c'est la fin de mon mariage. Pas parce que j'aime encore mon mari mais parce que j'ai fais tout ce que j'ai pu pour ne pas en arriver là. Je regarde cet homme que j'ai jadis aimé et je ne ressens que tristesse et amertume. J'étais une jeune femme pleine de vie, qui aimait l'amour et qui y croyait lorsque je l'ai rencontré et même lorsque je l'ai épousé. En 3 ans de mariage il a fait de moi une coquille vide. Je suis incapable d'amour désormais. La seule chose que je veux c'est me retrouver seule, profiter de ma solitude et ne plus jamais avoir d'homme dans ma vie. 3 ans de dispute, d'infidélité, de violence verbale, de nuits blanches, de larmes, de souffrance. J'ai enfin atteint mes limites. Je n'en peux plus. Assise dans la chambre conjugale, je le regarde empiler des vêtements dans un sac de voyage pour une mission que je sais inventée de toute pièce. Il va retrouver une femme, une autre, encore une fois. Cette fois ci, je n'attendrai pas sagement qu'il me ramène une IST. C'est fini. J'ai rencontré Oliver lorsque j'étais encore à l'université. Nous y étions d'ailleurs ensemble. Entre nous ça à tout de suite été le grand amour. J'étais une adolescente perturbée par une enfance difficile. De ce fait je n'avais jamais eu de vrai relation amoureuse à 18 ans. Avec lui ça à tout de suite collée. Il a été mon premier et le seul jusqu'à présent. Nous sommes ensemble voilà bientôt 15 ans mais mariés depuis seulement 3 ans. J'ai l'impression que c'est le mariage qui a détruit notre amour. Moi qui mattendait à ce que le contraire se produise. J'en paie les frais. Je ne suis pas une femme parfaite. Non bien au contraire. J'ai mes défauts, je traîne mes casseroles et je ne lui ai pas toujours faciliter la tâche mais je n'ai jamais trahis mes vœux. Amour et fidélité. Pour le meilleur et le pire, dans la santé et la maladie, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je vais rompre ce vœux là aujourd'hui, pour mon propre bien. Parce que je me choisis. Sans un regard pour sa femme que je suis, qui suis assise sur le lit conjugal, il termine de faire son sac et se dirige vers la sortie. Je sors de ma torpeur pour lui signaler:
- je vais demander le divorce.
Il pile net. Je sais qu'il est surpris et même plus que cela. Il a toujours pensé que je ne pourrai jamais le quitter du fait de mes antécédents avec mes parents. Je ne suis normalement pas apte à gérer un divorce. Trop fragile. Seulement la donne a changé. Il a certainement des objections, des questions, des arguments mais il s'en abstiendra parce que rien est plus fort que son ego. Je poursuis donc car je n'attends rien. Je veux juste donner l'informer parce que je ne me cache pas pour fuir et parce que je nous dois quand même ça.
- je partirai de la maison avant ton retour avec mes affaires. Mon avocat te fera parvenir les papiers.
- d'accord. C'est ce qu'il me répond avant de franchir le seuil, toujours sans un regard. Je soupire de soulagement et aussi de peur. Je sais que ce sera pas facile d'affronter ma famille, sa famille, nos amis, la justice,... et moi même. Pourrais je me pardonner cet échec? Je n'en sais rien mais je