Le défi_La suite

Ecrit par Farida IB



*** * Entre temps **** (De bien retenir cette partie)



Romeo….


Je suis allongé sur mon siège que j’ai incliné vers l’arrière, à écouter "Reine" de Dadju. Musique que nous avons écoutée pendant tout le trajet jusqu’ici. Les choses de mamour d’Armel, il dit que ça l’aide à penser à Deborah en espérant ainsi trouver la pêche pour affronter cette Cassidy de malheur. Big lol ! Personnellement, je trouve dommage qu’il mette en périple son couple pour ce genre de meuf. Malgré ses coups foireux, il appert qu’il est beaucoup attaché à Deborah. Seulement que, beh seulement qu’il a un pénis krkrkr. Qu’à cela ne tienne, c’est un vrai bon gars mon petit même s’il est un peu trop romantique sur les bords. 


J’avais mentionné que j’ai déjà vécu cette fâcheuse expérience. Je vous rassure, je n’ai pas un casier sentimental si lourd que ça, je n’ai pas beaucoup d’expériences côté amour pour tout dire. Je me contente de quelques passades qui ne vont pas plus loin que le bout de mon nez. Moi celle que je voudrais élever au rang de reine, de déesse de préférence, c’est Magnime. (je pense qu’elle n’est plus à présenter ici) Le moins que je puisse dire, c’est qu’elle est belle, intelligente, déborde d'humour et est aussi généreuse que souriante. Cette meuf, je pourrai passer toute la journée à vous parler d’elle tant elle est magique. Nous sommes potes depuis des années et je ne vais pas nier que je l’ai toujours aimé. Je suis amoureux d’elle depuis notre adolescence et je ne le lui ai jamais caché, mais mes sentiments non jamais été partagé. Enfin, en apparence. Autant, je l’ai poursuivi de mes avances, autant, je me suis pris des râteaux. Cependant, plus les années passent, plus je suis focus sur l’idée de faire d’elle ma Juliette parce qu’il faut le dire qu’elle est comme le vin, elle se bonifie avec l’âge. 


Là, j’ai pris mon téléphone et je me suis rendu sur what’sApp. D’entrée de jeu, je tombe sur ses messages. Ça fait des semaines que je snobe ses appels et messages et je ne l’appelle presque plus. C’est fait exprès pour qu’elle réalise l’inhérent. Je me suis rendu compte que les gars avaient bien vu le soir de l’anniversaire d’Armel. Elle n’est pas si indifférente qu’elle le prétend, elle est même très "in ". Son problème, c’est qu’elle a toujours fait un blocage sur mes origines. De facto, je suis de nationalité française et d’origine Martiniquo-Togolaise. Mon père est martiniquais et ma mère logiquement, est d’ici, de Tabligbo (ville) plus spécifiquement. Je ne sais même pas ce qui la dérange dans ce tableau. J’ai toujours vécu avec ma mère après avoir passé ma plus tendre enfance en France et en Amérique avec sa famille. Quoi qu’il en soit, j’ai pris la résolution de faire bouger les choses et ça fait un moment que je suis passé à l’offensive. Je décide de l’appeler pour voir où nous en sommes. Je m’exécute donc, elle décroche à la première sonnerie.


Magnime directe : toi, tu te fais maintenant désirer inh ?


Moi (ton ironique) : bonsoir Mimine (son petit prénom) je vais bien, merci de demander. Tu vas bien toi aussi, j’espère.


Magnime : tchhhrrrr ! C’est quoi cette musique ? Tu es où ?


Moi : quelque part !


Magnime : quelque part ça ne me renseigne pas. Tu es avec une fille, c’est ça ?


Moi : je suis à un rendez-vous oui.


Magnime : tu te fous de moi là ?


Moi relaxe : pourquoi je ferai ça ? Je n’ai plus le droit de vivre ma vie ?


Magnime : et c’est qui cette fille, je la connais ?


Moi : pas à ce que je sache, c’est une nouvelle.


Elle marque un temps de pause, je devine qu’elle se retient de ne pas exploser. Je compte jusqu’à dix, le temps qu’il lui faut pour se calmer et la relance.


Moi : allô, Mimine, tu es toujours là ?


Magnime agressive : je te laisse à tes rendez-vous ! 


Moi avec empressement : hé tu n’as pas le droit de raccrocher, c’est moi qui t’ai appelé.


Magnime : fin de la conversation !


Moi parlant vite : avoue que t’es jalouse, ça nous fera gagner du temps.


Magnime : n’importe quoi, moi jalouse ?


Moi : c’est évident ! Et je dois te dire que tu ne peux pas jalouser pas ce qui ne t’appartient pas. 


Magnime ton irrité : bye Romeo !


Moi : hey moi je n’en ai pas fini avec toi ! (sans transition) Bon, j’appelle pour prendre de tes nouvelles. Ça fait des semaines qu’on s’est perdu de vue.


Magnime : la faute à qui ?


Moi biaisant : c’est toi qui deviens rare, moi je suis là


Magnime : tu ne peux pas me dire ça Ro. Malgré tout, j’essaie toujours d’être là pour toi.


Moi réprimant ma joie : de quoi tu parles Mimine ? Enfin, je ne l’ai jamais remarqué.


Magnime : c’est ce que tu me dis ? Hein Da Costa ?


C’est clair que j’ai réveillé le volcan.


Magnime commençant : j’ai toujours été à tes côtés ! À prendre soin de toi, à t’assister dans les bons comme les mauvais moments de ta vie. C’est moi que tu appelles quand ça ne va pas, j’ai passé des nuits entières à veiller sur toi quand tu t’es fait opérer pour l’appendicite. Quand je fais les courses au supermarché, je prends toujours les friandises que tu préfères et je te les apporte, DANS TA MAISON que je ménage dès que je peux. Depuis toujours je supporte ta tronche de métis aux airs suffisants…


Moi : même pas, je suis très humble.


Magnime la voix tremblante : et tu trouves humble de ta part de me dire après toutes ces années que je n’ai jamais rien fait pour toi ?


Moi désenchanté : Mimine…


Magnime : c’est très vexant ce que tu viens de dire, ça signifie tout simplement que tout ça ne comptait pas à tes yeux.


Moi : Mimine je te taquinais, je t’assure.


Il y a un autre flottement, elle essaie sûrement de se reprendre.


Magnime : ne t’avise plus jamais de me dire une chose pareille, même pour plaisanter.


Moi : je suis désolé…


Magnime m’interrompant : personne n’a jamais compté pour moi autant que toi, en dehors de ma famille bien sûr. Je donnerai ma vie pour toi Ro.


Moi : sourire*, je le sais. Je te dois tellement, je te dois le monde entier. Et puisque c’est l’heure des révélations, je t’informe que j’attends juste d’avoir mon diplôme l’année prochaine pour t’épouser. 


Magnime : weh, c’est ça ! 


Moi : je suis un peu plus sérieux Magnime, l’année prochaine je t’épouse ou je t’épouse.


Magnime avec un rire de gorge : je suis très curieuse de voir ça.


Moi : et pour une fois, les rôles seront inversés. 


Magnime : c’est un défi que tu me proposes là ?


Moi : non, une promesse.


Magnime : lol on parie combien ?


Moi : la bague de fiançailles ! Si tu perds, c’est toi qui l’achètes. 


Magnime le ton rieur : mais quel escroc ! Où tu as vu que c’est la femme qui paie la bague ?


Moi sourire entendu : c’est écrit nulle part que c’est l’homme qui est tenu de le faire. Alors, tu tiens le pari ?


Magnime : pari scellé.


Moi : prépare-toi déjà pour la nuit de noce, je ne vais pas te faire cadeau. Je vais prendre ma revanche sur toutes les fois où tu m’as mis le vent.


Magnime : mdr tu rêves éveillé.


Je regarde Armel refermé le petit portail de l'immeuble ensuite, il vient vers la voiture en boitant. Carrément !


Moi me retenant de rire : on verra bien ! Je dois te laisser, mon rendez-vous vient d’arriver.


Magnime : QUOI ?? (…)


Je n’attends plus le reste parce que je viens de raccrocher avec le sourire en pensant « le jeu est gagné d’avance ». Je me tourne vers Armel qui me parle depuis la mi-chemin.


Armel : passe de l’autre côté, passe !


Je me décale sur le siège conducteur à temps pour qu’il prenne ma place du côté non-chauffeur. Il s’attrape les couilles en grimaçant.


Armel : passe le sachet, passe, dépêche-toi !


Je lui passe le pain de glace qu’il a prévu pour la circonstance en souriant doucement, il le plonge direct dans son pantalon. 


Armel (soupirant de soulagement) : nom d’un chien, ça fait du bien.


Moi (me retenant toujours d’éclater de rire) : tu vas ruiner ta banquette.


Armel : mais qu’est-ce qu’on s’en fiche !


Moi riant sous capte : ça n’a pas dû être facile vu l’état de ton engin.


Il me lance juste un coup d’œil.


Moi : je te plains petit krkrkrkr.


Armel grinchant : fais chier mec ! J’ai gagné le défi, c’est le principal.


Moi me lâchant : kiakiakia.



 

Cassidy….


Cela fait près de cinq minutes que je suis plantée devant ma porte toujours aussi choquée par l’affront de ce petit garnement. Aucun homme, je dis bien aucun n’a jamais pu me résister. Mais qu’il ne se réjouit pas si vite, je n’ai pas encore dit mon dernier mot ! Je reprends mon seau pour descendre comme j’en avais l’intention. Depuis ce matin, l’eau ne monte pas à l’appartement et ça me fait chier. Transporter un seau d’eau pour monter des escaliers de surcroît, quoi de plus frustrant. Vivement, que je quitte cette vie de misère ! 


Je suis interrompue dans mon élan par la sonnerie de mon portable. Je réponds avec humeur.


Moi : âllo !!


Saliha : ah, c’est quoi ? C’est la guerre ?


Moi : soupir*, désolée je ne savais pas que c’était toi.


Saliha : et même si ! Ce n’est pas une manière de répondre au téléphone.


Moi agacée : tu veux me faire la morale ?


Saliha : mais non, je dis simplement ce que la bienséance aurait voulu.


Moi : eh bien, je vous emmerde ta bienséance et toi.


Saliha : ah ? Ok ! Tu n’es manifestement pas d’humeur à causer. Je vais rappeler lorsque tu te seras calmée.


Moi : non attend (me passant la main sur le visage) je m’excuse, je n’aurais pas dû te parler ainsi.


Saliha claquant la langue : tu n’aurais pas dû oui, mais tant pis. Bye !


Moi : Sali s’il…


Clic !


Je regarde mon portable agacée au plus haut point. C’est vrai que je ne devais pas lui parler comme je l’ai fait, mais pour qui se prend t'elle pour me raccrocher au nez de la sorte ? Cette petite est parfois zélée. Ça, c’est quand tu te frottes à moins âgée que toi, ils finissent par prendre la grosse tête.


C’est avec les nerfs à vif que je vais finalement chercher mon eau au rez-de-chaussée. L’eau qui sort du robinet comme le pipi d’un nouveau-né achève de me mettre en rogne. Étant aux abois, je garde mon mal en patience en ruminant tout de même les événements de toute à l’heure. Quand je pense que l’enfant-là est venu jusqu’ici pour m’humilier, si je m’attendais à ça ! Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il vient de réveiller mon instinct de chasseuse. Je déteste qu’on me prenne de haut, je déteste perdre plus que j’aime gagner. Tous les challenges de ma vie, je les ai toujours réussis la tête haute. Je n'ai pas réussi à obtenir un emploi jusque-là parce que je voulais le trouver par mes propres moyens. Je ne veux pas d’un travail sexuellement transmissible, c’est contre mes principes. Quant à Armel, je ne suis pas pressée. Je sais exactement où et comment m’y prendre pour l’avoir. Qu’il vienne un peu demander à Georges pourquoi il me suit comme un chien tenu en laisse. Comme on le dit, un chien revient toujours à son maître. Parce que oui ! Georges est tout ce qu’il est, il paraît balaise comme ça, mais dans l’intimité de notre chambre, il était doux comme un agneau. Je suis douée au sexe, ça personne ne peut le dénier. Pendant longtemps, j’ai usé de ce subterfuge pour le rendre docile, mais c’était une guerre perdue d’avance. Georges n’est pas quelqu’un qu’on peut modeler.


Je ne vais pas vous cacher que c’est dans le studio crasseux de mon premier amour que j’ai perdu ma virginité. Je dois plutôt dire mon déviergeur. Car pour moi c’était l’homme de ma vie, mais pour lui, je n’étais qu’un simple pari à gagner, une glace à faire fondre. Il se trouve que j’avais 16 ans et j’étais à ce moment-là très innocente. J’étais de celles qui croient au prince charmant et aux dénouements heureux. J’étais surtout obsédée par l’envie de mener une vie contraire, du moins meilleure à celle de ma mère. Je pense vous avoir parlé de mon enfance qui m’a rendu méfiante de la gent masculine aux abords. Mais lui, Biova se prénommait-il, avait réussi à briser la glace. Le type avait pris tout son temps pour me mettre des étoiles pleines les yeux, il me couvrait d’attentions et de cadeaux. Et puis il n’était pas avare de compliments. Alala qu’est-ce que je le kiffais. Malheureusement vient un soir, après six mois de relation sans ambiguïté, quand il m’a invité chez lui pour passer la soirée me promettant une soirée film et pop corn, rien de bizarre. 


J’arrive sur place, et à ma grande surprise, il me saute dessus dès l’instant où il a fini de barricader sa porte. À l’époque j’étais frêle et sans défense, je n’ai rien pu faire. 

Il m’a prise dans toutes les positions et très violemment en plus avant de m’avouer avoir lancé le défi à ses amis de parvenir à me mettre dans son lit. Tout ce que je sais, c’est que je suis toujours aussi affectée que les premiers instants de cet acte. Mais ça ne s’est pas arrêté là. Quelques mois plus tard, il me recontacte et prétend vouloir qu’on reste en de bons termes, qu’on soit ami. Si bête ou si amoureuse que j’étais, je l’ai cru, une seconde fois. Puis j’étais devenue sa pute. C’est cela qui me choque en fait dans tout le récit d’Armel. Car d’une certaine manière, il a raison. 


Dès lors j’ai vraiment commencé à mal tourner, d’autant plus avec mes problèmes à la maison. J’ai commencé à m’entourer de gens qui profitaient de moi, qui ne m’étaient pas bénéfiques du tout, j’étais malheureuse, je me sentais misérable. La seule chose qui me permettait de tenir, c’étaient mes études. Puis j’ai rencontré Georges en cinquième année de fac de droit, on est sortis ensemble pendant deux ou trois mois. C’était un ange, du moins un loup déguisé en agneau. La suite, je pense que vous la connaissez.


Cet acte de Biova fut le début d'une spirale d'autodestruction et de peur, et aujourd'hui, quinze ans plus tard, ce n'est pas encore réglé. Je suis définitivement allergique aux hommes et plus particulièrement aux relations amoureuses. Là, maintenant, vous êtes libres de penser ce que vous voulez, je n’en ai rien à cirer de toutes les façons. Tout ce que je veux moi, c’est tiré un bon coup pour être en forme. Vous savez comme moi que… 


Voix d’homme : Madame pour être plein, votre seau l’est. 


Moi (terminant le fond de ma pensée) : le sexe est très important pour la santé, Dieu que c’est vital ! 


Je me précipite sur le robinet pour le fermer.


Moi : oh seigneur, j’avais la tête ailleurs.


La voix : j’avais remarqué.


Je déplace le seau et me relève pour tomber sur le sosie de l’acteur nigérian Jim Lyke.


Moi à moi-même : seigneur quel homme !


Je crois que je l’ai pensé tout haut parce qu’il me regarde avec le sourire au coin des lèvres.


Le sosie de Jim Lyke : Christian Drackey pour vous servir.


Moi bredouillant : Cas…Cassidy Attila.


Le dénommé Luc : enchanté, laissez-moi vous aider à le porter. 


Moi : euh non merci, ne vous dérangez pas pour moi.


Le dénommé Christian : j’insiste, je ne vais pas laisser une diva telle que vous se démerder avec un seau d’eau plein sur plusieurs marches.


Moi haussant l’épaule : si vous insistez.


Il égrène un sourire et s’écarte pour me laisser ouvrir la marche. Pendant qu’on monte, j’entends ses pas sur les marches et sens son regard pesé sur moi. 


Moi (sur l’embrasure de la porte) : c’est ici.


Il détourne subitement son regard de mon derrière comme un enfant qu’on a attrapé en train de faire une bêtise. Ça m’amuse qu’autre chose.


Moi : merci Christian, c’était très gentil de votre part. Vous ne vous en doutez sûrement pas, mais vous venez de m’éviter l’asphyxie. 


Il sourit et reprend sa contenance par la même occasion.


Christian : au plaisir (ton hésitant) Cas…


Moi : Cassidy, vous pouvez m’appeler Cassie.


Christian : d’accord Cassie, vous ne m’invitez pas à rentrer ? (enchaînant) Je ne vais pas prétendre que vous m’êtes indifférente. Enfin ça fait un moment que j’espère depuis ma porte en face que vous daigniez poser un seul regard sur ma personne. J’ai toujours été curieux de savoir ce que votre frère aime tant dans votre appartement pour squatter trois fois par semaine depuis trois mois.


Moi perdue : mon… Frère ?


Christian : oui, le jeune homme qui vient de quitter. C’est le seul à vous rendre régulièrement visite depuis votre aménagement.


Moi sur le cul : vous m’espionniez, c’est cela ?


Christian riant : pas tout à fait, je vous analysais. En fait, j’étudiais vos mouvements pour détecter le moment propice pour vous aborder.


Moi : ah ??


Christian au tac : alors vous en dites quoi ? C’est le bon moment ?


Abasourdie, je lui lance un regard d’hésitation. Je réponds néanmoins…


Moi : je pense que oui.


Christian : je vais donc reformuler ma requête, mademoiselle Cassie me permettez-vous de visiter votre antre ?


Moi ironique : mon appart oui, il va vous falloir faire des preuves pour pouvoir visiter mon antre. 


Christian : testez-moi donc !


On se sourit.


Moi m’écartant : viens, entre. Laissons tomber les vous, ça fait trop rigide.


Christian : oh que je le suis ! (pointant ses mains vers son entrejambe) Enfin, tu lui fais cet effet-là. Je me suis pourtant promis d’arriver à le contrôler cette fois.


Moi me tournant subitement vers lui subjuguée : mais t’es coquin toi !


Il arque ses lèvres de son sourire si craquant.


Moi : pourquoi se donner cette peine ? Aller vient !


Juste l’instant d’après on se retrouve à s’embrasser frénétiquement. Laissez tomber, j’ai toujours l’engouement de mon interlude avec Armel. D’ailleurs je vous le laisse cadeau, je viens de trouver mon nouveL appât. Je me retrouve plaquée contre le mur exactement au même endroit où j’ai coincé votre Armel ! Il embrasse divinement bien ce parfait inconnu, je vous assure.


Moi me détachant : attends attends, il faut d’abord que je prenne un bain. Je suis tout en sueur là. 


Christian : c’est parfait, j’aime le goût d’une peau salée.


Moi (galvanisée) : et je ne t’en priverais pas.


Un véritable gentleman en plus. Venez voir comment il m’a soulevé pour me faire coucher sur le guéridon, et avec quelle force, il a arraché mon haut long. Par-dessous, je porte un soutien-gorge beige en soie assorti à mon string qu’il écarte et d’un geste sec, il le coupe et se met à me brouter prodigieusement le minou comme un carnivore. Je tombe des nues tant il me fait un bien fou ! Wouh le salop, qui lui a dit que j’aimais ça ? Seigneur, il sort d’où celui-là ? J’attends de jouir plusieurs fois dans sa bouche pour lui poser la question.


Moi (pendant qu’il joue avec mes lolos) : ce n’est pas qu’on ne s’amuse pas, mais je voudrais savoir qui tu es réellement.


Christian (du tac au tac) : je suis Christian Drackey, le mec qui habite juste en face et depuis trois mois, je rêve de ce moment.


Moi fronçant les sourcils : ah bon ? Je ne t’ai jamais remarqué.


Il se stoppe et me fixe.


Christian : tu n’as jamais vraiment rien remarqué. Je suis l’homme des fleurs et des chocolats sur ton paillasson. Je t’ai prêté plus d’une fois la main pour te soutenir, de peur que tu ne tombes dans les escaliers. Je suis celui qui ajuste ton robinet d’arrêt en bas pour que l’eau monte dans ton appart tous les matins, le même qui a aidé ton frère à te porter un soir où tu étais complètement bourrée…


Je place ma main sur ma bouche en le regardant avec les grands yeux alors que tous ces souvenirs affluaient dans ma tête. En fait, j’ai toujours cru que les fleurs et les chocolats, c’était Armel.


Christian : je peux continuer, la liste est longue.


Moi : seigneur, mais où avais-je la tête ?


Christian haussant l’épaule : disons que cet après-midi, j’étais là au bon moment.


Moi amusée : très juste ! (ton pressant) On en était où déjà ?


Christian : je suintais ta divine poitrine.


Il reprend donc sa besogne et moi, je pars à la conquête de son bijou. Il frémit au contact de ma main, je la glisse le long pour le mesurer. Bon ça ne rivalise pas celui de mon « frère » mais s’il sait l’utiliser, c’est déjà ça.


C’est sans l’ombre d’un doute qu’il sait s’en servir, le type m’a emmené loin, très loin. Le temps de redescendre, il était 16 h-17 h. Je le raccompagne avec un sourire satisfait et attends qu’il me fasse un dernier signe de la main en passant sa porte pour refermer la mienne. Je m’adosse contre celle-ci et me permets de rêvasser un moment. Je me suis trop bien amusée avec le Christian. Et dire que j’ai permis le manque de respect à votre gamin là. On cherche parfois bien loin de ce qu'on l'on a tout près. Je répète, gardez votre Armel pour vous !!


Je range un peu la chambre, je me déshabille puis après un grand tour à la douche, je me prépare à manger vite fait. Je m’installe sur le sofa mon plat à la main. Je deviens subitement nostalgique, je me remémore avec bonheur les trois dernières heures passées avec Christian. Putain, j’ai une forte envie d’aller tambouriner contre la porte de son appartement. J’ai envie de le pousser sur son sofa à lui pour le récupérer à son instar. Même si je regrette un peu ma folie. C’est vrai qu’on s’est protégé, mais il n’en demeure pas moins un inconnu. Kieee Attila apprend à maîtriser tes pulsions. En tout cas, c’était trop bien. Il faut que je raconte ça à Saliha.


Je me retrouve sur Messenger, dans notre discussion privée. La chance qu'elle soit toujours la numéro un connectée.


Moi écrivant : Sali bae de maman.


Elle lit le message, mais ne répond pas. Je lui fais un message voice en prenant un ton abattu.


Moi : écoute je sais que tu m’en veux, mais je viens de déconner grave. 


Elle me rappelle automatiquement après avoir écouté l’audio. Je souris contente.


Saliha : raconte-moi !


Moi (telle une automate) : ce soir, j’ai couché avec mon voisin d’en face, c’était trop bien ! J’étais partie puiser l’eau en bas, j’étais furax parce que ton Armel m’a tenu tête et m’a largué CHEZ MOI dix minutes plus tôt et j’étais perdue dans mes pensées à pester contre lui. Du coup, j’ai laissé l’eau débordé du seau et il, mon voisin, est apparu comme un ange pour m’aider à le porter puis un mot entraînant un autre, la glace a été brisée et mon antre fut visité.


Saliha : wow wow wow trop d’informations à la fois. Récapitulons, Armel t’a tenu tête et larguée inh ? Le petit Armel, l’enfant, le gamin, le petit garnement a tenu tête à toi l’invincible, l’inéluctable, la très très forte Cassidy.


Moi : rhooo Sali n’en rajoute pas s’il te plaît.


Saliha (d’un ton enchanteur) : non mais dis-donc le petit à de ces couilles !


Moi : bien plus que tu ne le penses.


Saliha : je suis impressionnée. C’est définitif, je l’adopte.


Moi roulant des yeux : à part ça, je te disais que toute à l’heure, j’avais ken avec un autre.


Saliha : j’ai entendu, mais c’est qui ?


Moi : le type de l’appartement d’en face. C’est le parfait sosie de Jim Lyke, tu vois le mec qui endosse toujours les mauvais rôles dans les Nollywoods. Celui qui a de gros yeux globuleux.


Saliha : le vilain là ?


Moi : prrr tu ne connais rien, il a un certain charme. Je dirai du chocolat noir fourré à la liqueur de cerise. 


Saliha : si tu veux ! Et donc depuis quand ça a commencé vous deux ? Je ne me souviens pas avoir entendu parler de lui.


Moi : je viens de dire qu’il m’a aidé avec mon seau d’eau cet après-midi. 


Saliha : et ?


Moi : et ça c’est terminé sur le sofa.


Saliha : Cassie tu deviens impossible, tu couches avec lui que tu le connais où ?


Moi : c’est ça que tu n’as jamais fait ici quoi ?


Elle ne répond pas tout de suite, j’ai le temps d’aller chercher un verre d’eau et revenir.


Moi : je suis toujours là pour ton info.


Saliha : je cherchais mes mots.


Moi : lol mais encore ?


Il y a un autre flottement au bout duquel elle se met à chuchoter, je devine qu’elle n’est pas seule.


Saliha : tu as certainement raison, j’ai traversé la même phase. Je couchais à droite à gauche avec n'importe qui il n’y a pas si longtemps que ça, mais j’ai revu Moustapha et tout a changé. C’est un ange mon chéri. Je regrette tellement lui avoir fait ça et je cherche un moyen pour me faire pardonner.


Moi : tu vas lui dire ????


Saliha : je pense qu’il serait mieux d’être honnête envers lui étant donné qu’on prévoit de se marier sous peu.


Moi : mais mais tu risques gros !


Saliha : j'en suis consciente. Au mieux je le perd et au pire de cas, il peut me rapatrier dans mon enfer. Mais quoi qu’il arrive, j’aurai au moins l’esprit tranquille.


Moi : hmm, je ne veux pas parier sur votre futur ensemble s’il apprend tout ça.


Saliha : comme je te l’ai dit, je suis parée à toutes les éventualités.


Moi : hmmm.


Saliha : et je vais devoir reprendre tes mots pour te dire que cette vie que tu as entreprise ne te mènera à rien. À moins que tu veuilles finir seule et aigrie. Écoutes, je te jure qu’il n’y a rien de mieux que d’avoir quelqu’un qui t’aime et te le prouve chaque jour. L’amour ne rime pas forcément avec souffrance Cassie.


Moi : qui êtes vous ? Qu’avez-vous fait de ma copine ?


Saliha : elle est là, toujours fidèle à son poste.


Moi pouffant de rire : les temps ont changé dis-donc, de là à là, tu deviens poète.


Saliha : Cassie je suis très sérieuse, tu as 31 ans dans quelques jours. Revois tes priorités.


Moi : rhoo ne le prends pas trop à cœur comme ça, je prends juste ma dose pour les prochains mois voir année. Bientôt, je quitte ce pays et tout ça ne sera plus que des souvenirs.


Saliha : dans tous les cas, ralentis le tempo !


Moi amusée : d’accord mum.


Saliha : lol ! Sinon je venais aux nouvelles, tu as pu t’inscrire à la DV Loterie ?


Moi : weh ce matin comme prévu et devine qui je rencontre à la sortie du cyber.


Saliha : Georges !


Moi : la poisse ma chérie…


Je lui raconte tout dans les détails et on se met à cancaner sur lui pendant au moins une heure. Comme je l’ai mentionné, le type est carrément devenu mon ombre. Je le croise partout, à chaque fois que je vais rendre visite à mes parents, il s’arrange toujours pour être là. Je soupçonne mon père d’être son informateur. C’est pourquoi depuis peu, je tombe sur eux par surprise. 


Après l’appel de Saliha, je reste assise à défiler sur mon téléphone quand j’entends le Ding Dong de la sonnette. Je m’empresse d’aller ouvrir en essayant de deviner qui ça peut bien être. En ouvrant la porte, je fronce les sourcils. Je savais qu’il allait revenir sans pression, mais pas si vite. Je fais un sourire malicieux avant de m’écarter pour le laisser entrer. 


Je vous laisse deviner la personne ! 





   
Le Maître du jeu-2