Le doigt dans l'engrenage - Episode 3

Ecrit par chrochro241

Suite et dernière partie du Flashback de l'épisode 2

 

Romuald se dit que la jeune serveuse-là était bien orgueilleuse pour refuser un billet de 10000 Fcfa. Il pensa qu’elle ne connaissait pas la valeur de l’argent puisqu’elle vit ici à Lambaréné qui une ville à la vie pas chère et plutôt simple à vivre. Mais c’est un bon elle avait peut-être été bien éduqué par ses parents pour refuser de l’argent comme ça. Il prit bien au contraire le refus de la jeune serveuse qui lui plaisait déjà par son caractère calme et ferme mais aussi pour ses jolies courbes. Elle n’avait pas eu un regard méprisant sur lui. Cela  fit monter en lui beaucoup d'enthousiasme. Il ne voulait pas en rester là, sur un premier échec.

 

Il réfléchissait vite avant de trouver une stratégie pour l’aborder à nouveau. Il se leva d’un pas décidé et alla vers elle quand elle se trouva derrière son compteur après avoir débarrassé la table d’un autre client.

 

- Excusez-moi mademoiselle…

- Oui monsieur ?

- Euh… votre prénom, c’est quoi déjà ?

- Pourquoi ?

- Pour vous appeler plus facilement ne tant que client.

- Et bien… Savana !

- Sav quoi ?

- …

 

Elle le regarde en fronçant les sourcils.

 

- Je n’ai pas bien entendu.

- Tsuip !

- Tsuip ?! C’est votre prénom ?

- Non ! Mais vous dérangez hein !

- Ooh !

- …

- …

- Je m’appelle Savana.

- Ah ! Savana !

 

Elle opine.

 

Enchanté !  

- Vous voulez prendre autre chose ?

- Non !

- Alors vous voulez quoi ?

- En fait… Comment dire ? dit-il en grattant un peu la nuque

- …

- Je ne suis pas d’ici. Je viens de Libreville où je vis. Je suis juste passage à Lambaréné. Et…

 

Et il marqua un temps de pause pour trouver des mots.

 

- Et ? dit-elle, sceptique, en le regardant. 

- Je vous avoue que là… j’ai faim. dit-il baissant les yeux sur la grosse poitrine de la jeune serveuse.

- Faim ? dit-elle, étonnée et confuse.

- Oui ! dit-il en la regardant en se grattant sa nuque.

- …

- Je… je ne sais pas trop où aller manger quelque chose de bon.

- Ah… je vois.

- Vous connaissez des bons endroits par ici où je peux manger sans mourir après ?

- Lol ! Vous pensez que dans cette ville la nourriture locale est malsaine, allez donc manger d’où vous venez.

- Non ! Je veux bien manger ce qu’il y a de bon dans cette ville même si c’est cher.

- Vous avez de quoi payer même si cher.

- Oui, bien sûr ! dit-il en sortant quelques billets violets de 10000 Fcfa.

- Aah ! s’exclama-t-elle surprise en voyant qu’il avait tout cet argent.

- …

- Et bien vous pouvez vous payer tout ce que vous voulez manger.

- Je ne sais quoi payer. Mais j’aimerais manger un truc simple mais bien consistant. Vous voyez non ?

 

Elle opine et ne dit rien.

 

- Donc… euh… Vous me suggérer quoi à manger ?

- Je ne sais pas trop ! Il y a du poisson braisé que vous pouvez acheter à deux pas d’ici.

- Quel poisson braisé ? La carpe ?

- Oui ! Et d’autres poissons.

- Je prendrais la carpe.

- Alors vous savez ce qui vous reste à faire.

- Vous manger aussi la carpe ?

- Euh… Oui !

- Ça vous dit que je prenne une carpe braisée ?

- Hein ?

- Ne me dites pas ‘’Non merci !’’ !

- Je ne suis pas obligé d’accepter.

- Je sais ! Mais acceptez.

- Pourquoi ?

- Sinon je vous allez me vexer et je vais pleurer.

- Hein ! Vous allez pleurer ?

 

Il opine !

 

- Pour d’ici peu ? s’étonna-t-elle.

- Si c’est peu pour vous, cela est beaucoup pour moi.

- …

- …

- Pourquoi vous insistez comme ça ?

- Parce que je veux.

- Ce n’est pas parce que vous le voulez que je vais accepter.

- Je sais ! Mais on dit qu’il ne faut jamais refuser quelque chose quand c’est gentiment proposé.

- Hum !

- Oui ! C’est une règle du savoir vivre en société.

- Ah ça ! Mais bon… je ne vois pas trop pourquoi accepter.

- Si vous n’acceptez pas, ça veut que le poisson d’ici n’est pas bon et vous ne voulez pas manger ça.

- Oh ! Vous vous trompez ! La carpe ici est meilleure que le poulet hein. En plus la carpe est bien grosse.

- Ah bon ?

- Si si ! Ça, je vous assure !

- Donc acceptez !

- Aka ! Ce n’est pas obligé !

- Là c’est obligé ! Et même forcé !

- Oh ! Forcé ?

- Oui !

- …

- Si vous acceptez là tout de suite, ça va vous faire quoi même ?

- Rien !

- Alors acceptez, guéh !

- Lol !

- Allez, acceptez !

- Hum !

- Dites juste oui ! Et tout de suite je cours acheter, avec le piment à côté.

 

Elle sourit en secouant la tête et se tut un instant. Elle sembla réfléchir. Puis elle dit :

 

- Puisque vous insistez, j’accepte que vous me payer un poisson braisé.

- D’accord !

- Mais je ne vous dois rien hein. C’est vous qui avez insisté pour me le payer.

- Bien sûr oh !

- Ok !

- Ah non ! Vous devez un petit quelque chose.

- Hein ? Quel petit quelque chose ?

- Votre sourire !

- Lol ! Vous êtes sérieux ?

- Oui oui ! Souriez !

- Lol ! Pardon, allez là-bas m’acheter d’abord le poisson braisé. Après on verra pour mon sourire.

 

Ce fut ainsi que Romuald commença à parler avec Savana, jeune serveuse d’un Bar, avant de la quitter un peu plus tard dans la nuit pour rentrer à son hôtel. Ils le revoyaient le lendemain weekend suivant et les autres fois quand Romuald pouvait venir à Lambaréné. Il était épris de cette jeune fille qui ne manquait de le faire bander comme taureau, chaque fois qu’il revoyait après des jours sans l’avoir vu. Il décida de la séduire. Il la fit la cours discrètement, gentiment et patiemment, se montrant gentil, tout particulièrement à son écoute et surtout très présent même depuis Libreville pendant qu’elle était à Lambaréné. Le nombre fois qu’il l’appelait par semaine augmenta progressivement, ainsi que le temps assez long qu’il passait au téléphone pour parler avec elle de tout et de rien. Pareil pour ses virés à Lambaréné chaque weekend pendant 3 mois.

 

Avec le temps et de la patience, aussi de l’effort, il arriva à mettre Savana à l’aise avec lui. Quand il sentait qu’elle pouvait lui faire confiance, il lui proposa de venir passer une semaine avec lui à Libreville pour la faire découvrir la capitale gabonaise qu’elle n’avait jamais vu et mit les pieds.

 

- J’aimerais bien venir mais je ne peux pas !

- Stp Savana !

- Je ne peux pas. Désolé !

- Pourquoi ? Explique moi.

- C’est compliqué à dire. Et puis Libreville c’est loin.

- Mais je viendrais te prendre. Tu seras avec moi et chez moi.

- Humm ! Romuald ce que tu me demande est difficile à accepter.

- Stp Savana ! Stp !

- Viens plutôt ici pour une semaine au lieu de que je me déplace pour venir à Libreville.

- Je ne peux pas. Je te l’ai déjà dit. Mon travail retient.

- Moi aussi, mon travail me retient.

- Oh, Savana ! Je t’en prie !

- Mon travail, même si je ne gagne pas beaucoup comme toi, est tout ce que j’ai pour me faire vivre. J’y tiens vraiment. J’ai tellement cheminé pour ouvrir mon bar et je dois le faire tourner. C’est mon gagne-pain.

- Je comprends !

- Non, tu ne comprends !

- …

- Il faut que je travaille au bar chaque jour sinon je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Si je viens à Libreville pour te suivre, après je fais comment quand je reviens ici après des jours sans travailler donc sans argent pour mes besoins dans l’immédiat ?

- Je peux t’aider.

- Non merci !

- Mais…

- Je ne veux pas.

- Pourquoi ?

- …

- Savana

- Je ne veux être entretenue par un homme et lui devoir quelque chose en retour.

- Je t’aiderais sans te demander quelque chose en retour.

- Humm ! Tu es sur ? Parce que vous les hommes on vous connait. Vous êtes tous pareil !

- On n’est pas tous pareil !

- C’est toujours ce que vous dites.

- Parce que c’est vrai.

- Mais ce n’est pas ce qu’on voit.

- Qu’est-ce qu’on voit ?

- Que vous êtes tous pareil.

- Pareil comment ?

- Beau parleur mais menteur !

- Moi, je t’ai déjà menti ?

- Ah je ne sais pas ! Seul Dieu sait.

- Je ne t’ai jamais menti.

- C’est bien !

- Tu me crois ?

- Hum ! Un peu !

- Accepte de venir chez moi à Libreville.

- Tu ne lâche pas l’affaire-là depuis une semaine tu insistes.

- Désolé ! Mais je tiens vraiment à ce que tu viennes.

- Hum !

- Stp bébé !

- C’est qui que tu appelles bébé ?

- Toi !

- Je ne suis pas un bébé.

- Je sais mais c’est une façon de te dire que tu comptes pour moi, que j’aimerais t’avoir à mes coté chaque jour même si ça ne dura pas. Et je veux aussi m’occuper de toi pour te chouchouter.

- Lol ! Me chouchouter ?

- Oui et comme un bébé !

- Ahahahahah ! Très drôle !

- Accepte de venir et tu verras que je ne blague pas.

- Hum !

- Je te le promets ! Tout va bien se passer. Tu ne regretteras pas d’être venue. Tu verras comment Libreville est comme je te l’ai dit. Pareil pour ma maison. Tu verras que je ne t’ai menti et que les photos que je t’ai envoyées sont vraies et réelles.

 

Savana fut réticence car elle ne connaissait pas trop ce qui l’attendait en venant à Libreville. Mais vu l’insistance de Romuald, ses arguments elle accepta l’invitation mais ne viendrait que dans 1 mois, le temps de se préparer et s’organiser. Romuald accepta de patienter jusqu’au Jour-J.

 

*** Fin du flashback ***

 

Depuis lors, il appelle Savana dès qu’il peut comme c’est le soir (voir l’épisode précédent) pour lui parler de tout et de rien. Il a hâte de la voir et ce sera le cas dès ce weekend et pendant une semaine.

 

 

A SUIVRE ! 

Le doigt dans l'engr...