Le goût de l'interdit

Ecrit par Saria

*** Manu***


Mes propositions pour le projet de Yann sont prêtes. On se voit ce soir à la bibliothèque, il a dit après mon boulot. A  21 h je lui envoie un message whatsapp...Euh oui nous avons échangé nos numéros. Au début c'était pour parler du projet, au fil du temps une petite routine s'est installée : je le réveillais le matin avec une pensée du jour, un son et lui me souhaitait une bonne nuit avec un mot, ou me raconte sa journée et les gens qu'il a vu, parfois un son qu'il a aimé...Je ne me pose pas de questions, donc ne me demandez rien, je ne saurai vous répondre. Tout ce que je sais c'est que c'est bon, c'est doux.

 

20 minutes plus tard, je pousse la porte de la bibliothèque, Yann était déjà là installé confortablement sur l'un des fauteuil.


***Yann***

Dès qu'elle rentre mes yeux se posent sur ses longues jambes dévoilées par un shorty blanc, et remontent jusqu'au hanches, puis la gorge, je la vois déglutir. Mahou! Dieu avait pris son temps pour la créer quoi! Bon faut que je me concentre même si la tâche s'annonce difficile. Elle dit un rapide bonsoir et s'installe en tailleur à même le tapis, posant à côté d'elle son ultra-book et les documents que je lui avait laissé la dernière fois. Je me laisse tomber négligemment à côté d'elle.


Moi : Bonsoir...Je peux savoir pourquoi tu dédaignes les fauteuils?

Manu : Je me sens bien au sol...

Moi : Ah ok...

Je suis soulagé parce qu'elle n'arrête pas de rappeler sa condition dans nos conversations. J'ai pensé qu'elle ne voulait pas s'asseoir sur les fauteuils pour ça.

Ça faisait déjà plus d'une heure que nous travaillons sans relâche. Je découvre avec émerveillement une Manu moins timide, directive, exigeante et méthodique. Elle me posait des questions bien précises, on sent la technicienne et lorsque je donnais des réponses vagues elle notait l'information à rapporter sur un bloc note pour que je fasse des recherches. Elle me fascine ! Je crois que ça devrait faire un moment qu'elle me parle et que je l'observe sans répondre... Je suppose puisqu'elle pose sa main sur mon bras, ce qui me ramène toute suite à la réalité.

Manu : Hé ça fait un moment que je te parle...Tu es fatigué? Tu veux qu'on arrête?

Moi : Euh non non ! Ça va. Nous reprenons le travail et je m'entends lui dire "tu me plais". Alors,  je la vois se figer un instant puis regarder derrière elle comme si je m'adressais à quelqu'un d'autre. Je souris tendrement et poursuis

- Pas la peine de regarder derrière c'est à toi Manu que je parle...Tu me plais et je sais que je ne te suis pas indifférent.


Manu : C'est absurde...tu es le fils de mes patrons et je...


Je capture sa bouche, je la sens hésitante alors je force ses lèvres avec ma langue. Elle gémit tout doucement et s'ouvre à moi. Sa bouche était chaude, le baiser qui avait commencé tout doux devint fougueux, passionné. Nous nous accrochions l'un à l'autre, nous étanchions notre soif. Je glisse ma main sous son débardeur, mes doigts dégrafent son soutien gorge et rencontraient deux globes fermes. Audacieux, je titillais le bout des tétons dressés tout en continuant d'explorer sa bouche. Je voulais plus, c'était comme une urgence.


***Manu***


Quand il m'a embrassé, mon premier réflexe fût la peur. Mais la douceur du baiser a fait fondre mes réticences. J'ai l'impression d'être à ma place là, dans ses bras, comme si j'étais rentrée d'un long périple et que je revenais chez moi. Je ne sais plus comment je me retrouve sous lui à gémir. Je me sentais comme happée, les sensations étaient fortes et intenses. Sa bouche sur mon téton, j'ai senti sa main descendre plus bas et s'arrêter sur les boutons de mon shorty, dans un éclair de lucidité

Moi : Yann...non s'il te plaît.


Il attend un moment, le souffle court, puis se rassoit


Yann (voix rauque) : Ok...tu as raison...hum file t'enfermer dans ta chambre s'il te plaît.


On voyait bien qu'il avait du mal à se maîtriser, il inspire fortement et passe la main sur son visage...au moment où je m'apprêtais à me redresser il me retint un moment contre lui et pose son front contre le mien. Il me regarde dans les yeux, me caresse la joue et me dit d'une voix rendue rauque par le désir

- tu es mienne.

Je me retrouve dans ma chambre, les jambes flageolantes, le cœur battant la chamade...Yann m'a embrassé, c'était mon premier baiser de femme! Par les baisers hésitants et maladroits d'ado boutonneux hein! Non! C'était autre chose. J'ai aimé ça, j'ai aimé chaque moment de cette soirée...c'était bon, c'était doux. Je me mets au lit, je dormirai ce soir avec la tête plein de rêve...

J'ai toujours été prudente avec les hommes, maman m'a toujours dis que je devais m'en méfier et me concentrer sur mes études. C'était le principal disait-elle. Avec Yann les choses s'étaient faites facilement sans calcul. De façon naturel...qui sait? C'est peut-être lui?


***Yann***

Je rejoins ma chambre, j'avais besoin d'une bonne douche froide...Cette petite avait allumé en moi un feu. J'avais connu des femmes, très belles, coquines et expérimentées mais Manu me fait un effet! Ce soir j'ai perdu le contrôle, et ce son qui lui sortait de la gorge, ce gémissement c'était à damner un saint. Je la veux, pas que pour le sexe, non Manu n'est pas le genre de fille pour les aventures sans lendemain...Je la veux dans ma vie mais il va falloir mettre de l'ordre. Le peu que je connais d'elle, je sais qu'elle est réglo et jamais elle n'acceptera d'être avec moi si elle sait qu'il y a une autre femme. Hum...Entre maman qu'il va falloir convaincre et Katia qui s'accroche je sens que ça va pas être facile. Mais c'est décidé, je vais sortir le grand jeu à Manu, je lui ferai la cour. Je me prépare pour ma nuit blanche le sourire au lèvres.


Moi d’ici et toi d’a...