le message
Ecrit par MISS QUAD
Chapitre1
***Nathalie Délicat***
Il fait si froid. Le vent souffle dans tous les sens. Les toitures ont commencé leur concert infernal, les rideaux bougent dans tous les sens. Allongée sur ses draps glacés, mon réveil ne cesse de sonner et vibrer dans tous les sens. Encore une nuit blanche, je n’arrive toujours pas à intégrer dans mon esprit ce que j’ai pu lire dans le téléphone de Cyrille. Je suis toujours sous le choc pourtant ça fait plus de dix heures que je l’ai ce message dans lequel la mère de ses enfants me traitait de vilaine et de stérile. Venant de cette sorcière, je ne pouvais que m’attendre à ce genre de propos à mon égard, mais l’homme qui prétend m’aimer n’a pas pris ma défense, il a osé envoyer un sticker d’un singe qui marche avec beaucoup de manière dans un marécage. Que devrai-je comprendre ? que je suis une guenon maniérée qui ne sert à rien et qui passe ses journées à ne rien faire ? je suis complètement perdue, je ne sais quoi penser. J’aurai vraiment voulu qu’il prenne ma défense, qu’il montre à cette mégère que c’est moi la femme de la maison, celle qui a conquis son cœur. Déjà je ne comprends pas pourquoi au lieu de parler de leurs enfants ils parlent de moi. Cette Chimène ne m’a jamais aimé, elle n’a jamais voulu que je m’approche de ses filles, elle n’a toujours pas digéré la rupture et même huit ans passés elle y croit toujours. Avec ce genre de comportement comment peut-elle trouver un étalon pour vivre avec elle. qui pourrait d’abord la supporter, elle est hystérique. Mais bon, je m’en fou d’elle, mon problème c’est mon concubin, ce salaud. Quand je pense qu’après m’avoir critiqué avec son ex il a voulu me faire l’amour, quel hypocrite ! il sait et pourtant que je ne veux pas d’enfants parce qu’on n’est pas encore mariés. Il est hors de question que je reproduise les mêmes bêtises que mes tantes. C’est l’une de mes hantises. il m’a caressé avec beaucoup de douceur, et il m’a qu’il m’aimait. A quoi jout-il ? se moque t-il de moi ? il n’a pas intérêt, je lui couperai ses testicules avant. * Je n’arrive pas à croire que j’ai osé sortir habiller ainsi. Je suis tellement bouleversée que je n’ai pas remarqué que j’étais habillé on aurait dit que j’allais faire de la randonné. Je ne voulais vraiment pas venir au travail aujourd’hui, cette nuit a été horrible pour moi, je me voyais marcher comme ce sticker dans tous mes rêves. J’imagine déjà que je vais passer une mauvaise journée. - Ah ! ma chérie tu t’es habillé dans le placard ou quoi ? me demande Stella ma collègue et amie. - Je n’ai pas pu fermer l’œil toute ma nuit ma chère, je suis éclatée - Tu es vraiment éclatée au sol ! qu’est-ce qui t’a enlevé les étoiles dans les yeux ? - Etoiles dans les yeux ? ça me dit quelque chose, j’ai lu ou entendu ça quelque part. - Oui c’est dans l’étranger. Mais ce n’est pas le sujet de notre discussion, Madame Emane - Ne m’appelle même pas comme ça, rien que tout ce qui se rapporte à lui m’énerve en ce moment. - Oh même les anges comme Cyrille trompe aussi leurs compagnes ? on aura tout vu, vraiment il n’existe pas d’homme fidèle. - Non il n’a pas été infidèle mais j’ai surpris un message dans lequel la mère de son enfant me traite de vilaine et de stérile. - Ce n’est pas vrai, je n’y crois pas ! - Attends, dans tout ça, le bon monsieur n’a pas osé me défendre, il lui l’envoyé un sticker, d’un singe qui marche dans les marécages. Stella s’esclaffe et saute sur elle-même - Il te trompe avec elle et ça veut dire qu’ensemble ils te traitent de bête comme un singe. - On dit bête comme un singe, demandé-je étonnée - Continue à rester là à m’oser des questions sur les formulations des phrases, ce n’est pas moi qu’on caricature de guenon. - Laisse tomber, préparons plutôt la réunion de tout à l’heure avec les avenants. Tout le monde a remarqué au bureau que je n’étais pas dans mon assiette, j’étais ailleurs, je n’arrive toujours pas à oublier cette histoire avec Cyrille. Je ne sais si je devrais lui en parler pour passer à autre chose. Non, comme d’habitude, il va se défiler. Il dira encore que ce n’est rien, que je ne dois pas m’emporter pour des futilités. Ah les hommes, ces traitres qu’on aime. Je devrais me concentrer sur la conférence que mon équipe et moi organisons. Dans trois jours la Mairie pour laquelle je travaille en tant que juriste marché public lancera une série de rencontre portant sur l’intégration de l’environnement dans les marchés publics. Et je suis l’une des panélistes, je suis une experte en la matière, je peux enfin le dire, c’était l’intitulé de ma thèse doctorale. Et oui un docteur qu’on insulte dans les messages qui plus est par une vulgaire tenancière de bar de quartier.
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