Le navire continue son chemin

Ecrit par Fleur de l'ogouée

Après mon passage au salon de coiffure j’ai essayée d’appliquer les conseils de Didi mais rien n’y fais il répond peu importe l’heure de la nuit, il est plus réceptif que jamais, alors soit il cache bien son jeu soit il est totalement honnête et je me fais des idées, en pensant à lui je vois son prénom s’inscrire sur mon écran.

- Bonsoir mon champagne dorée

- C’est vraiment le surnom le plus nul de l’univers très cher

On éclate de rire, et puis on prend les nouvelles l’un de l’autre, il me dit que je lui manques et qu’il a besoin de me voir.

- Rien qu’une journée pour toi et moi, je connais un magnifique hôtel où nous pourrons nous détendre

- Je t’accorde ma journée de samedi

- Parfait!! J’ai hâte, je vais passer te prendre vers 10h

Purée, c’est mon entre-jambes qui à parler à ma place, samedi 8* il y a le goûter d’anniversaire chez Francine et j’ai promis d’y être, je vais devoir supplier Sandra pour qu’elle y aille à ma place, Jérôme met vraiment ma vie en pagaille. En même temps le voir, le toucher, l’embrasser tout cela me manquent et dire qu’il y a quatre mois, je ne connaissais pas cet homme, la vie est si imprévisible souvent, je commences vraiment à m’attacher à lui, je sais que ce n’était pas le plan initial mais c’est beaucoup plus fort que moi. Il faut néanmoins que je trouves du temps pour les jumeaux, jouer le rôle des deux parents est difficile je dois être deux fois plus attentive et présente. Je m’endors paisiblement.

J’ai quelques courses à faire avant d’aller au boulot, je m’arrêtes donc à Mbolo. En me promenant dans les rayon je croises Henri un ami du lycée avec qui je rigoles en repensant aux pires coups fourrées dans lesquels il m’a entraîné, nous avons été dans la même classe de seconde en terminal, il a toujours été sympa avec moi, on avait perdu contact avec le temps, mais dorénavant je veux renouer avec certaines personnes, on échange donc nos numéros et je promets de prendre de ses nouvelles souvent. Je ne suis pas friande d’amitié, je suis certes sociale mais je sais mettre les limites quand il le faut. Revoir Henri m’a fais plaisir et dire que Thomas pensait que c’était mon copain à l’époque parce qu’on était très proche d’après lui, il m’en a fais de crises de jalousie, avec le temps ils ont appris à se connaître et les doutes se sont dissipés. J’arrive au boulot de bonne humeur contente d’avoir retrouver un vieil ami, j’avoue que l’approche de samedi me rend tout autant de bonne humeur, un journée rien que nous deux à manger, boire et pratiquer un sport d’un autre genre. La matinée se passe bien, chaque jour je remercie mon instinct qui m’a poussé à déplacer nos bureaux, mêmes les jours de basses affluences on a toujours plus de clients qu’autrefois. En montant j’ai vu la voiture de Jérôme au parking, donc l’envie de l’appeler me titilles, ou encore aller dans son entreprise demander à le voir, ce n’est pas dans mes habitudes mais j’ai envie de sortir de ma zone de confort, après tout nous avons passer beaucoup de temps en privé, je pourrais bien prétexter chercher une information, mais je ne connais même pas son rôle dans cette boîte. Il est parfois tellement mystérieux, de toute manière on se verra samedi, je réprimes mon envie de le voir, plus que la journée de demain et il sera tout à moi. Je termines de bosser un peu tard aujourd’hui, j’ai dû mettre en place les prévisions du mois prochain, heureusement que je peux toujours compter sur le chauffeur de maman pour aller récupérer les jumeaux. Il est 20h à ma montre quand je finis enfin avec la première partie de ma tâche, je dois filer chez maman, puis direction la maison. En sortant je tombes sur Jérôme qui rentres dans son entreprise, quand il me voit il vient à ma hauteur, me prends par la taille et m’embrasse. Sans un mot il m’attire à l’intérieure de leur local qui est tout à fait différent du mien, il m’entraîne dans ce qui doit être son bureau, il est aussi impersonnel que son appartement, je ne m’en formalise pas, il continue de m’embrasser, puis sans crier garde son corps et mon corps ne font plus qu’un, ces gestes sont assurés et je n’arrives pas à garder la tête froide, je m’agrippe à son corps et dans le silence de la nuit, nous chantons une douce mélodie d’amour. Au moment où mon corps s’apprêtait à livrer son plus gros secret, on a entendu la serrure s’ouvrir, comme deux gamins pris sur le fait nous nous sommes rhabiller mais la personne est tout de suite ressortie.

- C’était intense, dit-il

- Très, mais je restes sur ma faim

- On va corriger le tire samedi

Après avoir remis de l’ordre dans nos tenues, nous descendons et nous séparons au niveau du parking, je roules aussi vite que je peux pour aller chez maman, mais à mon arrivée les petits sont déjà endormis.

- Laisse les ici, demains matin Gustave les dépose à l’école, en soirée tu iras les chercher

- Merci, maman je ne sais pas ce que je ferais sans vous

- Nous sommes là pour ça, rentre et repose toi


L’avant première de notre journée de samedi m’a rendue toute chose, je vais aller m’acheter de la lingerie bien saillante demain entre midi et deux, cette histoire c’est de la folie, une vraie romance interdite, quand je repenses à nos deux corps se frottant l’un contre l’autre, ce moment doux interrompu par je ne sais qui, une chance que la personne ne soit pas entrer, ça aurait été très gênant, mais j’avoue que ce petit jeu mystérieux ajoute du piment à cette relation, on ne s’ennuie pas. Finalement ce déménagement n’a que des aspects positif, j’ai remonter mon chiffre d’affaire et j’ai rencontrer celui qui chamboule ma vie au quotidien.

Sandra est venu déposer des affaires à la maison, elle va passer tout le week-end avec nous, enfin on se verra pas beaucoup mais elle sera là. J’ai enfin meublé la chambre d’ami, elle aura son espace et les enfants sont ravis comme à chaque fois, ils sont tellement adorables mes bébés. À la pause je me suis achetés deux ensembles de lingerie bien saillant, une pièce rouge et une noire, et je n’ai pas fais dans la facilité, je sors un peu de ma ligne de conduite, la Mélanie prude c’est fini, je me libères. C’est vendredi soir, donc j’en profite pour emmener les enfants et leur tata manger une pizza dans un resto qu’on aime bien tous, on croise encore Henri qui cette fois ci est accompagné de sa femme et de leurs trois enfants, il fait la présentation, on rigole tous ensemble et sa femme nous invite Sandra et moi à une réception qu’ils organisent pour leurs 5ans de mariage, j’accepte volontiers et elle promet de nous envoyer les invitations au plus vite, je trouves le geste très gentil, elle ne nous connaît pas mais le seul fait que son mari lui nous connaisse, ça l’a suffit. On continue notre soirée à la maison devant une de ces émissions familiales du vendredi soir. Après avoir mis les enfants au lit, j’aide Sandra à se mettre sur son 31, qui dit vendredi dit sortie pour ma chère petite sœur, qui au final n’a que 25ans, elle a toute la vie devant elle, on ne vit qu’une fois et même si parfois elle fait des choix douteux, la vie est la seule vraie donneuse de leçon.


Sandra Mbourou


Fin prête pour ma soirée, cette petite robe moulante mets chaque parcelle de mon corps en valeur, et cette perruque blonde c’est la cerise sur le gâteau, je me sens invisible. Léonard un de mes amis italiano-gabonais vient d’ouvrir une boîte de nuit et il a insisté pour que je sois de la partie, tout est gracieusement offert par lui évidement, je serais avec deux amies, ce sont des filles sympathiques avec qui je m’amuse bien, mais ce sont uniquement des filles avec qui je traîne en soirée, on a pas d’activité en dehors, je ne connais pas leur entourage et vis versa. La seule d’entre nous qui a de vrais amies dans cette famille c’est Lydia, pour Mel et moi c’est une autre paire de manche.

Elles sont déjà installées à notre table VIP, pendant que je cherches Léo pour le saluer, je tombes sur Son excellence monsieur le ministre des évènements socio-culturels, je ne savais pas qu’il serait là, c’est un de me sugar daddy du moment, quand il m’aperçois il me fait signe de m’approcher, je fais mine d’être fâchée parce qu’il ne m’a pas avertis qu’il devait sortir, je lui dis que pour se racheter il devra mettre la main à la poche, il ne me refuse rien, il est avec d’autres ministres donc je me retires. J’ai enfin trouvé Léo et en parlant de tout il de rien il m’annonce qu’il va se marier, je le connais depuis mes 20ans on a même un peu flirter son annonce me surprends beaucoup, je ne pensais que c’était le genre à se faire passer la corde au cou, mais je le félicite quand même. C’est fou comme le temps passe vite, j’aurai bientôt 26ans, je n’ai aucun diplôme universitaire, aucune relation potable, un avenir incertain.

La soirée s’est bien déroulé quand je rentres au petit matin, je trouves Mélanie en train de cuisiner, avec l’alcool, je finis par me laisser aller à mon désespoir.



Mélanie Mbourou


Je me suis levée très tôt, le sommeil à déserter tellement je suis impatiente de le voir, de le sentir. Je vais faire la cuisine pour que les enfants puissent manger à midi, la fête ne commence qu’à 14h et je préfère qu’ils n’aient pas le ventre vide en partant, je suis dans la cuisine quand j’entends le gardien ouvrir le portail, c’est un vrai miracle que mademoiselle Mbourou soit sortie avec sa voiture. Quand elle rentre elle à l’air triste, elle s’assoit et reste silencieuse. Avant de se lancer à corps perdu dans ce qui doit être la prise de conscience post alcool.

- Mel j’ai bientôt 26ans et je n’ai rien fais de ma vie, collectionner les gars et les bêtises, fuguer, fumer, boire voilà mon palmarès. Même pas un BTS en poche, rien. Pas d’ami, pas de relation tout court, je suis fatiguée de me sentir seule alors que je suis entourée. J’en ai marre de tout ça.

Je l’a prends dans mes bras, elle est certes bourrée mais tout cela vient du cœur je le sais, je n’ai pas envie de me lancer dans un discours, je la laisse reprendre ses esprits, ensuite elle file se doucher et dormir. Je vois son mal être, elle s’est enfermée dans une case d’où elle n’arrive plus à sortir, j’ai bien peur que le problème soit plus profond que ça, depuis l’enfance elle a toujours tenue à être différente de nous, peut être c’était sa manière à elle de marquer sa présence, Lydia et moi avons à peine deux ans de différence, on a toujours été très complice et c’est sûrement le mécanisme qu’elle a choisi pour attirer notre attention.

Les jumeaux et moi prenons le petit-déjeuner, ensuite pendant qu’ils sont devant les dessins animés, je m’apprête. Épilation au top, manucure et pédicure au top, j’ai mis les sous-vêtements noir sous cette petite robe fleurie que je portes, un paire de lunette de soleil, mon sac en osier avec ma tenue pour le retour. Quand Jérôme me dit qu’il est devant le portail, je donnes à Sandra qui est a moitié réveillée les dernières consignes, ensuite je le rejoins.

Toujours cet odeur de cigarette et d’eau de parfum dans l’habitacle de sa voiture, on se fait la bise et nous prenons la route du cap Esterias, une heure de route plus tard nous arrivons dans un petit hôtel en bord de mer, les chambres sont dans des bungalow individuelles, elles comportent, une salle de bain et un espace salon, du luxe à l’état pur, je n’aurais jamais su qu’un lieu comme ça existe à seulement une heure de Libreville. A peine le temps de m’émerveillée sur la chambre que mon corps se retrouve hors de ma robe, il s’assoit dans le lit et commence à me regarder, il effleure mes sous vêtements en dentelles avant de les retirer, en moins de temps qu’il ne le faut nous nous retrouvons dans une étreinte enflammée. Ce que j’aime avec lui c’est qu’il tient toutes ses promesses, il assume tout ce qu’il dit. Après plusieurs galipettes, je finis par m’endormir, je suis réveillée par les éclats de voix de Jérôme, il est à l’extérieur du Bungalow et crie au téléphone. Quand il rentre, je fais celle qui se réveille à peine, il pose un baiser sur mes lèvres, et file sous la douche, quand il ressort je fais de même mais c’est sans compter sur monsieur Minko qui s’incruste près de moi, une fois de plus mon corps lui appartient.

Après la douche nous allons dîner, puis il me raccompagne chez moi. Il est 23h quand nous arrivons, les enfants sont déjà couchés. Sandra et moi on regarde un film, puis je lui raconte notre escapade, et me raconte aussi sa journée.

- Tu devineras jamais ce qui s’est passé à la fête

- Raconte guéee

- On était dans une salle de tribunal, les cinq femmes qui étaient là n’ont passer le temps qu’à se plaindre de leurs maris, franchement c’était hyper gênant, et en plus, une des dames c’est la femme du ministre avec qui je sors, quand elle a commencé à parler, j’ai faillie éclater de rire

- Il n’y a que toi pour te mettre dans ce genre de situation, dis-je en riant

- C’est toi qui m’a envoyé à l’abattoir non

- Le club des daronnes

On a continué à rigoler de toutes les histoire improbable de mademoiselle Mbourou. Mes sœurs c’est vraiment la moitié de moi, avec elles je peux tout dire et Sandra je sais qu’elle ne me jugera jamais.

J’ai l’impression d’avoir retrouvé un équilibre dans ma vie, je revis en tant que femme, ce n’est pas seulement le sexe qui me fait me sentir ainsi, mais les appels, messages, les petites attentions, ça va faire cinq mois que Jérôme et moi on se fréquente, on avance lentement mais sûrement, on a pas encore aborder les sujets sensible, pour l’instant on avance à l’aveugle et on en tire le meilleur parti. Je ne sais pas où va nous mener cette histoire, en réalité je ne me pose même plus la question.


La veuve