Le passé nous rattrape toujours

Ecrit par elsa

Chapitre 2 : Le passé nous rattrape toujours (part I)


Aussitôt le moteur de la voiture éteint, Yasmine se réveilla.


-Nous sommes arrivées à la maison Maman ? Me demanda-t-elle la voix encore endormie ?


-Oui ma princesse, nous sommes arrivées à la maison.


Je descendis de voiture, fis le tour pour aider Yasmine à se détacher de son siège. 


Aline la nounou de Yasmine arriva à notre rencontre le sourire aux lèvres.


-Bonjour Tantine Francine ! 


-Bonjour Aline


Aline se retourna vers Yasmine. 


-Coucou ma princesse ! Bienvenue à la maison 


-Nounou Aline ! Comme je suis contente de te voir !


Yasmine se jeta dans les bras d’Aline. Elle l’aime bien, sa nounou. Aline garde ma fille depuis près de deux ans maintenant. C’est rassurant pour moi de savoir que je peux lui confier Yasmine les yeux fermés.


Je souris faiblement en regardant les retrouvailles de Yas et Aline. Puis je continuai à décharger la voiture.


Aline, qui n’aime pas me voir porter les courses ou autre affaires, me dit :


-Tantine laisse je vais porter. Je dépose Yasmine sur le canapé et je vais faire rentrer ses affaires.


-C’est rien Aline, je peux le faire…Occupe-toi plutôt de la petite. Elle est contente de te retrouver ça fait un moment qu’elle ne t’a pas vue…Surtout qu’on repart à l’hôpital.


Aline s’empressa d’amener Yasmine dans la maison. Elle revint vers moi à la quatrième vitesse.


-Vous repartez à l’hôpital ?  Yasmine n’est pas guérie ? demanda Aline inquiète.


Je lui souris tristement avant de répondre :


-Yasmine est gravement malade…Elle pourrait y laisser sa vie…


Le visage d’Aline s’assombrit. 


-C’est cruel Tantine…


-Oui je pense la même chose que toi…Mais il faut garder espoir. C’est justement pour cela que nous devons voir un spécialiste.


-D’accord Tantine…Je vais prier Dieu pour qu’elle guérisse.


-Merci Aline


Une fois rentrée, j’ai couché ma petite après lui avoir fait prendre un bon bain. Elle a refusé tout aliment solide et s’est juste contentée d’un pot de yaourt comme dîner. Je sais bien que je devrais être plus stricte avec elle mais ce soir, je n’en ai pas la force. Une fois que je fus rassurée qu’elle dormait paisiblement, je suis sortie de sa chambre,  à pas de loup et j’ai refermé la porte en prenant soin de ne pas éteindre la lampe. Yas déteste dormir dans le noir. Si par hasard j’éteignais la lumière il fallait que je me prépare à ce qu’elle fasse des cauchemars à coup sûr. 


A mon tour, j’ai  pris une bonne douche et je me suis allongée dans mon lit. J’avais l’estomac trop noué pour pouvoir avaler quoi que ce soit. J’ai ressassé pendant de longues minutes ma conversation avec l’oncologue. Puis à nouveau, mes pensées ont dévié. Je me rappelle encore avec une acuité terrible de mon passé. De la raison de ma fuite du Bénin pour venir m’installer définitivement au Gabon. 

Ce qui est triste c’est que j’ai toujours caché à ma famille, l’identité du père de Yasmine. Les cris des uns et des autres n’ont rien changé. J’ai tenu ferme car, je ne voulais pas me mettre à nu devant eux et révéler le péché que j’avais commis.

 Je ne parviens pas à le regretter puisque de cela est née ma fille. Lentement, les souvenirs ont afflué. 


Flashback (cinq ans plus tôt)


**Premier jour**


-Oh Francine, tu vas l’adorer…mon Will est beau comme un cœur. Je n’ai pas voulu t’envoyer de photos vu que je voulais que tu meures de jalousie devant moi. On a pouffé de rire toutes les deux. 


Mon amie m’avait tant manqué et ces moment de complicité entre filles aussi.  Je suis venue exprès du Gabon pour assister au mariage de Stella. 

Depuis près de six mois, elle me parle d’un certain Will.  J’ai été surprise d’apprendre qu’ils allaient se marier si vite. 


Je vous présente Stella GAGNON âgée de 28ans…Elle a un an de plus que moi. Elle est de teint noir, belle comme un cœur et sophistiquée jusqu’aux bout des ongles, c’est une femme qui a un cœur en or.

Quand j’avais environ 1Oans, ma famille est venue s’installer au Bénin et on m’a inscrite au Collège Notre Dame de Cotonou. C’est là-bas que j’ai rencontré Stella pour la première fois et depuis on est devenu inséparable. Puis quand j’ai obtenu mon baccalauréat, je suis repartie au Gabon pour mes études mais on n’a jamais cessé de communiquer. On se raconte tout. 


-Tu as déjà couché avec lui alors ? 


-Non, Will est trop vieux jeu, pour lui on ne fera rien tant que nous ne serons pas mariés. Il veut qu’on attende d’être mari et femme  avant de consommer la marchandise, répondit-elle en surveillant la route. 


-Non !  Des types comme lui existent encore ? Et je suppose que tu n’en peux plus n’est-ce pas ? Il doit te tarder la nuit de noces, avoue ! Krkkrkrkrkrrkkr


-Tu peux toujours rire. Moi au moins je suis active, je ne suis pas  comme toi hein, la miss vierge Gabon ! 


Je lui ai tapé très fort sur la cuisse  et elle a crié avant d’éclater de rire.


-Non mais plus sérieusement…Will et moi avons déjà sauté le pas à plusieurs reprises et c’était extraordinaire. J’ai adoré. Il est très tendre et attentif aux besoins de sa partenaire. 


-Bon voilà que tu dis la vérité maintenant  répondis-je avec un large sourire. 


-Bon, parlons encore plus sérieusement. On est au Bénin et c’est mon mariage dans deux jours. Alors laisse tes histoires de jeune prude au Gabon et couche avec le premier homme qui te plaira….Tu es assez vieille comme ça. 


-Je me réserve Stella. 


-Pour ? 


-Mon grand amour répondis-je pensive. 


-Arrête ! Depuis le temps ? Il est en voyage ou quoi ? 


-Pourquoi tu es bête comme ça ? Je dirais à ce Will de te traumatiser grave une fois qu’il t’aura épousée. Tu es trop sauvage. 


-Mais tu sais que j’ai raison….


-Oui dis-je pensive. Je le sais et j’ai déjà mon programme. Je trouverai un homme et je me donnerai à lui. Ensuite bye bye. Ni vu, ni connu.


-Tu es folle Francine !


-Oui je le confirme !


On a éclaté de rire toutes les deux. 


On a continué à papoter jusqu’à ce qu’on parvienne au domicile de mes parents. Quand je suis descendue de la voiture, mon père fut la première personne qui s’est présentée au portail. Nos relations s‘étaient tellement dégradées ces dernières années que j’avais perdu espoir de voir les choses s’améliorer.


 Je vous présente MIKALA Daniel la cinquantaine…Son nom fait très peur surtout dans certains quartiers de la ville et un peu plus loin. Je ne vais pas vous cacher la vérité. Mon père est un homme dangereux, chef d’un grand réseau de vente de drogue. Il a tellement d’amis haut placés qui lui permettent de vivre en toute quiétude, que la police locale ne se mêle pas de ses affaires.

Toute sa fortune, il l’a obtenu en vendant de la drogue et il en est fier. Mais nous, ses enfants lui avions tourné le dos quand on l’a su. C’est même l’une des raisons pour laquelle je ne rentre presque jamais au Bénin. J’ai honte d’être la fille du gangster qu’est  Daniel MIKALA. 


-Ma fille, comme tu as  grandi dit-il en avançant vers moi. Regarde-toi. Tu es une femme maintenant.


-J’étais déjà une femme avant de partir d’ici papa. Comment vas-tu ? 


Il m’a tendu les bras et naturellement, je suis allée me blottir contre lui. En venant à Cotonou, j’ai décidé de mettre une pause à notre guerre. Néanmoins cela m’a fait un bien fou de le sentir tout près de moi. 


-Et les autres ? 


-Ils sont tous là mais ils voulaient me permettre de passer quelques secondes avec toi. Viens on rentre. Oh Stella…regarde toi. Tu as tellement grandi que tu veux maintenant te marier. Sans nous avoir présenté le monsieur en question. 


-Je vous assure papa, ce n’est pas de ma faute, il était en voyage je vous l’aurai présenté s’il avait été là. Il rentre demain, plaise à Dieu….


-Je comprends. Tu rentres quelques minutes ? 


-Oui mais je ne vais pas rester longtemps….Le programme est serré vraiment et comme Francine n’a pas encore sa robe de demoiselle d’honneur, je voulais qu’elle vienne avec moi vite fait. 


-C’est noté. 


« Stella a programmé son mariage pour après-demain, très franchement le calendrier est serré ». 


Je suis entrée à la maison, heureuse de retrouver mes frères et ma mère. Je vous les présente très vite ma mère, Bianca HOUNKPE béninoise la quarantaine. Elle a donné cinq enfants à mon père parmi lesquels des triplés. Je l’ai serrée dans mes bras les yeux remplis de larmes. Ma mère m’a trop manquée.

 

-Ma fille unique….je suis tellement heureuse de te voir ! Dit-elle en me dévisageant. Tu m’as manquée. Regarde-toi. 


-Ha Maman ! On se parle  tous les jours au téléphone. On se fait même des appels vidéo non ?


-Oui mais ce n’est pas pareil !


-On dirait que l’enfant prodigue est de retour hein Bryan ? Maintenant que la princesse Francine est là on nous néglige énormément murmura Ryan.

J’ai souri à mon frère, ou du moins à mes frères. Bryan, Ryan et Yoan sont les triplés de maman. Et mes frères aînés. Ils ont cinq ans de plus que moi et sont déjà tous mariés et pères de famille. Bryan est l’architecte de la famille. Il possède sa propre entreprise. Ryan est notre médecin cardiologue et Yoan travaille dans un cabinet juridique. Ils sont tellement semblables mais moi je parviens à les différencier et enfin il y a celui qui vient avant moi, Yannick mon aîné de trois ans. Toujours célibataire mais a fondé sa propre entreprise. Il s’occupe de tout ce qui a trait au mariage et c’est justement lui qui s’occupe des préparatifs du mariage de Stella. 


On s’est tous embrassé heureux de passer quelques heures en famille. J’ai dévisagé le cadre dans lequel j’étais bien surprise de voir que les choses avaient bien changé depuis mon départ. 


-Et ou sont mes neveux ? Enfin je vais pouvoir les voir de mes propres yeux. 


-Les miens sont à l’école, commença Bryan. 


-Les miennes dorment encore,  dit fièrement Ryan. 


-La mienne est encore dans l’utérus de sa mère ajouta Yoan.


On a tous pouffé de rire. Comme vous l’avez compris, Bryan a deux garçons et Ryan rien que des filles. La femme de Yoan est enceinte actuellement.

La famille ne cesse de s’agrandir. Il ne reste que Yannick et moi pour rejoindre la troupe. 


Ce jour-là, j’ai suivi ma meilleure amie dans les courses et je suis rentrée tardivement épuisée. Néanmoins, j’ai pu dîner avec toute la famille et faire la connaissance de tous les membres et des belles-sœurs. Je ne suis venue à aucun mariage malgré toutes les supplications. Il a fallu que Stella me dise qu’elle ne se marierait pas si je n’étais pas là, pour que je me  pour me décide à venir au Bénin. 


***Un peu plus tard ***


-Comment vont les affaires par ici ? Demandais-je à mes frères. 


-Mal …Pour lui je veux dire. Tu sais bien que si on a accepté rester ici c’est à cause de maman. Pour qu’elle ne se sente pas seule du tout. Mais bientôt, on va tous partir et elle le sera finalement, répondit Bryan en me fixant. 


-Papa ne veut pas prendre en compte nos avis, je ne peux même pas le forcer, mais ses activités ont un impact négatif sur nous. Tu t’imagines qu’un jour, une patiente m’a demandé si mon père était MIKALA Daniel ? Commentant Ryan.


-Et tu as dit quoi ? 


-Oui en toute simplicité. La dame m’a dit que le fils d’un trafiquant de drogue ne pouvait pas le soigner  et elle a  refusé que je continue la consultation. Je suis parti couvert de honte et de remords. 


-Et précise bien qu’il a étendu son commerce aux armes. 


-Quoi ? Dis-je en sursautant.


-Comme tu l’entends sœurette. Notre père est devenu un vrai bandit et il est en conflit avec un gang rival. Parfois je me dis que fuir d’ici serait la meilleure solution. 


J’ai fixé mes frères, si semblables, j’étais tout simplement dépassée. Je n’en croyais pas mes oreilles. Mon père est terrible. Il ne se rend pas compte qu’il nous pourrit l’existence ? Je pense qu’il le sait mais il refuse de le voir. C’est tellement plus facile de faire la politique de l’autruche.


-Je suis déjà contente de repartir dans trois jours, tant de honte ! Ce n’est pas acceptable ! 


-Tu nous as manqué Francine dit Bryan. 


On a encore papoté pendant des minutes avant qu’on se sépare. Cette nuit, je n’ai pas tardé avant de m’endormir dès que ma tête a touché le lit.


**Deuxième jour**


Ma journée s’est très bien passée, mais elle a filé. J’ai supervisé l’avancement des préparatifs avec Yoan et j’ai essayé ma robe de demoiselle d’honneur qui m’allait à ravir. La couturière a été d’une efficacité surprenante. 

Dans la soirée, je suis allée vérifier que mon amie était prête pour le grand jour de demain. Je suis restée très tard chez elle à papoter et quand le chauffeur a voulu me déposer, j’ai préféré aller boire un pot avant de rentrer.


 Il sonnait déjà près de vingt-trois heures quand je me suis assise au bar. J’ai commandé un verre. Cela faisait un bon moment que je n’avais plus bu de l’alcool et j’espérais aussi secrètement qu’un bel homme apparaitrait et que je finirai la nuit dans son lit. Un doux rêve. 


-Bonsoir entendis-je derrière moi. Que fait une si belle femme ? Seule dans un bar à une heure aussi tardive de la nuit ? 


Je me suis tournée vers l’auteur de cette belle voix si virile et je fus surprise de constater qu’il s’agissait d’un apollon. Je me suis demandée si Dieu avait entendu mes prières. 


-Oh…la belle dame se détend et vous bel homme ? Demandais-je avec le plus charmeur de mes sourires. 


-Je fais comme vous dit-il en prenant place près de moi. 


-Francine dis-je en lui tendant la main 


-Kendrick répondit-il en serrant ma main tendue….


Je ne sais pas si c’était l’alcool ou la magie du moment mais je me suis retrouvée à papoter très vite avec lui. On a parlé pendant près de deux heures de tout et de rien. Il m’a même avoué qu’il devait se marier très bientôt et que cette soirée était un peu comme un adieu à sa vie de célibataire. Je me sentais libre avec lui. Il sentait tellement bon et il avait un sourire envoûtant. J’étais tombée sous son charme. 


-Je vous dépose chez vous ? Il commence à se faire tard. 


-Euhhhhh et si on allait plutôt chez vous ? Demandai-je audacieuse.


-Pour y faire quoi ? 


-On pourrait passer une nuit ensemble….pour faire les adieux correctes à votre vie de célibataire. 


-J’avoue que c’est tentant mais je n’ai pas pour habitude de ramener chez moi une femme trouvée dans un bar. Désolé. 


Je me sentais tellement légère que son refus ne m’a pas offensé. Je l’ai suivi jusqu’à sa voiture et j’ai attendu qu’on soit installé pour le chauffer. Je l’ai embrassé sans crier gare et il ne s’y est pas vraiment opposé. Très vite, je me suis retrouvée assise sur lui et le top était donné. Kendrick me donnait l’impression d’être une autre femme et cela me faisait plaisir. Il m’a caressé tellement bien que j’étais prête à me donner à lui sur le champ. 


-Francine….On ne devrait pas…


-Mais on a en envie…Pourquoi se retenir ? 


Il m’a fixé quelques secondes comme s’il prenait une décision importante puis il a cédé. 


-Reprends ta place. Je t’emmène chez moi. 


-Youpi ai-je répondu toute guillerette. 


On est arrivé très vite chez lui. Sa maison est très  grande. Il a garé sa voiture et m’a prise par la main pour me conduire à l’intérieur. Quelques minutes plus tard on était dans sa chambre. J’ai eu un moment de lucidité et je me suis dit que je ne prenais pas la bonne décision mais quand Kendrick a posé ses lèvres sur les miennes, j’ai rendu les armes. 

Je me rappelle avec une étonnante précision de son expression lorsqu’après avoir placé le préservatif, il a tenté de me pénétrer et qu’il s’est rendu compte qu’il y avait un barrage. 


-Francine ? dit-il d’une voix sourde. Ne me dis pas que tu es vierge ! 


J’ai hoché la tête soudain intimidée. Il a voulu se retirer mais je l’ai gardé prisonnier en entourant sa taille avec mes jambes. 


-Comment peux-tu donner ta virginité comme ça à un inconnu ? C’est un acte qui a trop d’importance. 


-Oui j’en suis consciente mais j’ai pris ma décision…Ne gâche pas tout.


-Demain matin, tu le regretteras. 


-Ne sois pas si sûr de cela….Prends moi Kendrick… 


Il a hésité encore et je me souviens avoir trouvé cela mignon…Une femme nue sous lui et il hésite à prendre ce que je lui offre si gratuitement. Pourtant j’ai changé d’avis quand il m’a pénétrée et que j’ai senti cette vive douleur irradier dans mon corps. 

Kendrick est un homme extrêmement doux ce qui contrastait avec son physique qui donnait plutôt l’impression qu’il était bourru. Je ne me souviens pas exactement des sensations qu’il m’a procurées cette nuit- là.

La première fois, je n’avais pas ressenti grand-chose jusqu’à ce qu’il éjacule. On s’est endormi collé l’un à l’autre et au petit matin il m’a refait l’amour mais le hic est que le préservatif s’est déchiré au cours du rapport et il ne s’en était rendu compte qu’une fois que nous avions fini.


-Ne t’en fait pas, je ne suis pas porteur du VIH ou d’une quelconque IST. Mais je passerais à la pharmacie pour prendre la pilule du lendemain. 


C’est ce qu’on a fait. Au moment de sortir de chez lui, on a croisé un homme qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à Kendrick. Il m’a dévisagé et son visage a exprimé une surprise sans borne. Néanmoins il s’est gardé de tout commentaire. Kendrick m’a accompagnée à la pharmacie et on s’est séparé non loin de chez moi sans échanger nos contacts.

C’était fini comme ça. Il allait se marier et moi je devais retourner au Gabon.


PLUME 241 ET  PLUME D'ELSA ©


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Course contre la mor...