Le passé rattrape

Ecrit par elsa

Chapitre 3 : Le passé nous rattrape toujours (part II)


***Troisième jour***


J’étais dans la chambre en train de m’apprêter pour me rendre au mariage de mon amie quand des éclats de voix me sont parvenus. Je me suis précipitée au salon comme c’était le point d’origine et j’ai vu mon père en train de se disputer avec un autre homme qui me faisait dos, donc je n’ai pas pu voir son visage. 


-Je ne sais pas de quoi tu parles Nathan ! Je te dis que je ne suis pour rien dans cette histoire de vol de tes produits disait mon père. 


-Et tu crois que je vais te croire ? Je vais te tuer si jamais je me rends compte que tu as essayé de me doubler !


-Arrêtez de menacer mon père et sortez d’ici immédiatement sinon j’appelle la police dis-je en haussant le ton pour signifier ma présence. 


Le dénommé Nathan s’est retourné vers moi et surpris j’ai reconnu l’homme qui ressemblait étonnamment à Kendrick….Il a paru également surpris de me voir là. 


-Tu es qui pour me parler de la sorte ? 


-Ne t’en prends pas à ma fille ! 


-Quoi ? C’est ta fille ? demanda Nathan visiblement surpris.


-Oui et en quoi cela te dérange ? 


J’ai eu subitement peur que cet homme dévoile mon secret.


-Tu sais qui je suis ? 


-Non fis-je le cœur battant la chamade. 


-Je suis l’ennemi juré de ton père et le géniteur de Kendrick, l’homme avec qui tu as passé la nuit la fois dernière.

Un rictus se dessina sur la bouche du fameux Nathan.


Mon père a bondi sur ses deux pieds comme si un chien l’avait mordu. 


-Tu as fait quoi Francine ? Me demanda Papa avec un regard qui m’a fait trembler intérieurement. 


-Je ne veux pas assister à votre dispute. Daniel, je te donne rendez-vous ce soir au lieu habituel. Sois-là !


Il m’a toisé avant d’aller dehors où deux hommes l’attendaient. Il les a rejoint et ils ont disparu dans la nuit.


-Qu’as-tu fait Francine ? hurla mon père qui semblait hors de lui. Tu te rends compte du problème dans lequel tu me plonge ? 


-Mais papa….comment aurais-je pu deviner que Kendrick est le fils de ton ennemi ? 


Il s’est approché de moi et je n’ai pas bougé. Tout le monde sait que nous ne nous entendons pas à cause de ses activités. Je suis la seule qui lui tient tête comme il le faut, donc reculer devant lui serait un signe de faiblesse. 


-Tu es donc devenue une pétasse ? Ma fille, une marie couche toi là ?!


Il a levé la main sur moi. Mon père m’a infligée une gifle monumentale et avant que je ne réalise qu’il venait de me frapper, des baffes pleuvaient sur mon visage .

Il me giflait  encore et encore et il n’y allait pas de main morte. 


« Comme si les coups effaceraient la nuit que j’ai passée avec Kendrick. Tchip ! »


Pour éviter que mon visage soit complètement amoché, je me recroquevillai sur moi-même et dès que j’eus un petit temps de répis, je reculai de plusieurs mètres. Papa était essoufflé il m’avait tellement cognée qu’il avait besoin de souffler quelques secondes. 

Lorsque je fus à une distance qui ne permettait plus à mon père de m’atteindre, les yeux larmoyants et la rage dans la voix, je lui dis :


-Dis moi Papa, pourquoi est-ce qu’on doit payer le prix de tes erreurs ? Hein ? Pourquoi c’est à nous tes enfants de payer pour tes choix papa ? 


-Tu as 27ans Francine. Cet argent qui a servi à bâtir cette maison si grande, à vous élever tes frères et toi, à vous nourrir, payer vos longues études…tu penses que je l’ai trouvé où ? Aujourd’hui chacun de vous m’a tourné le dos, comme si toutes mes souffrances n’avaient pas valu le coup. 


-Personne ne t’a demandé d’être un mafieux ! Les pères de famille qui ont un travail honnête ne nourrissent pas leur famille ? 


-Là n’est pas la question parce que ton avis m’importe peu. Tu as couché avec le fils de Nathan, donc tu as sympathisé avec l’ennemi. 


-Et quelle serait ma punition ? 


-Tu sors de chez moi ! 


-Quoi ?! Fis-je choquée. 


-Tu m’as bien entendu Francine, Tu ramasses tes affaires et tu sors de chez moi. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi et je prendrais les mesures qu’il faut pour t’enlever de mon héritage. 


-Quel héritage papa ? De quel héritage parles-tu ? Tu fais allusion à l’argent et aux biens que tu as obtenu en tuant des gens ? Je n’en ai jamais voulu et je ne le veux même pas ! Tu peux tout garder, ça m’est complètement égal ! 


-Voilà qui est clair. 


Je lui ai tourné le dos mais avant que je ne sorte, il m’a balancé une phrase que je n’ai jamais réussi à oublier. 


-Si jamais je meurs assassiné, dis-toi bien que ce serait de ta faute...


Je n’ai pas considéré ses paroles, le mettant sur le compte de ses élucubrations. 


-Tu profites de l’absence de Maman pour me jeter dehors comme une malpropre ! 


-Laisse ta mère en dehors de ça ! Ici c’est chez moi et c’est moi qui ai le dernier mot.


-Bien tes propos ont été clairs Papa…Tu ne me reverras pas sois en sûre !


-Tu n’es qu’une insolente ! 


-On se demande de qui je le tiens…


Papa a voulu lever la main sur moi une nouvelle fois, mais pour je ne sais quelle raison, il s’est ravisé.


J’ai fait ma valise et je suis sortie. 


« Je reviendrai la prendre à la fin de la réception du mariage ». 


Mon père venait de me bannir de sa famille mais néanmoins je suis arrivée chez Stella l’esprit serein.


Deux heures plus tard 


-Pourquoi tu fais cette tête ? C’est le jour de mon mariage Francine


-Je sais…je n’ai pas bien dormi cette nuit dis-je en souriant…


Stella s’est mise à crier et à battre des mains….


-Oh la coquine a découché….Alors tu l’as fait ? 


-Oui répondis-je fièrement. 


-Raconte-moi…étape par étape. Je veux tout savoir. 


Et oui ! C’était le genre d’amitié qui me liait à Stella. On se racontait tout dans les moindres détails. On n’avait pas de secret l’une pour l’autre. Je préférais parler de ma nuit avec Kendrick plutôt que d’aborder la dispute avec mon père.

J’ai raconté à Stella ma nuit avec Kendrick.  Quand je lui ai parlé du préservatif qui a lâché un peu en panique à cause du risque 


-J’espère qu’il n’a ni IST, ni VIH…


-Et merde Stella ! 


-Quoi ? Pourquoi tu prends ce ton paniqué ?


-Je n’ai pas pris la pilule du lendemain ! 


-Du calme, tu as une marge de 72heures. 


-Ah oui, c’est vrai tu as raison. 


Une des servantes est entrée dans la chambre. 


-Tata, il y a un monsieur en bas qui demande à vous parler de toute urgence. 


-Hummm qui ? 


-Je ne sais pas répondit-elle. 


-Mais vas lui demander son nom ! Pourquoi tu es bête comme ça ? 


En attendant la servante, on a finalisé le maquillage. La servante est revenue. 


-C’est William Tata. 


Stella a bondi sur ses pieds. 


-William ? Que fait-il ici ? demanda-t-elle vivement surprise.  


-Je te rappelle que le futur marié ne doit pas voir sa future épouse avant l’église…Qu’il patiente ! dis-je. 


-Ça ne lui ressemble pas d’être impatient, il doit avoir quelque chose de vraiment important à me dire. Fais le monter et que ma mère ne le voit pas. 


Je me suis assise sur l’une des chaises impatiente de découvrir ce dieu de la beauté dont m’avait si souvent parlé Stella. Il n’a pas tardé à faire son apparition.


-Will ! Que fais-tu ici ? Il y a un problème ? 


-Oui Stella…on doit parler de ce mariage. 


-« Ce » mariage ?! Mais qu’est-ce qu’il y a Will ?


J’ai reconnu cette voix qui m’est déjà si familière. J’ai failli avoir une attaque. Je me suis levée de mon siège perturbée et j’ai croisé le regard de Kendrick…il a sursauté. 


-Bébé, je te présente Francine…Ma meilleure amie…celle dont je te parle tout le temps et Fran c’est mon Will.


Kendrick alias William semblait pétrifié et je n’étais pas en reste. Je me rendais compte de la bêtise que j’avais commise.

Cette nuit j’ai couché avec le fiancé de ma meilleure amie. Seigneur !

 En plus d’être le fils de l’ennemi juré de mon père, Kendrick est le futur mari de Stella !


« J’ai l’impression que le ciel vient de me tomber sur la tête »


-Vous pouvez nous laisser seuls s’il vous plaît ?  Dit Kendrick en s’adressant à moi.


-Oui répondis-je d’une voix tremblante. 


Je suis sortie de la pièce traumatisée et l’esprit bien confus. Les larmes ont pris mes yeux en otage. Kendrick est le fiancé de Stella ! Comment cela a-t-il pu m’arriver ? Que vais-je faire avec un tel poids sur la conscience ? 


J’en étais là dans mes questionnements quand, quelques minutes plus tard il est sorti de la pièce et a détalé sans m’accorder le moindre regard. 

J’ai entendu Stella se mettre à pleurer et je me suis précipitée dans la chambre. 


-Pourquoi pleures-tu ? Demandais-je le cœur battant à tout rompre. 


-Il ne veut plus m’épouser dit-elle en larmes. 


-Quoi ? Répondis-je choquée. 


-Will dit qu’il a couché avec une autre femme et qu’il s’est rendu compte qu’il ne m’aimait pas assez pour m’épouser. Il a rompu avec moi Francine.


Elle s’est jetée dans mes bras et je suis restée pétrifiée ne sachant pas comment réagir ni quoi dire. 


Ses sœurs, Aurore et Emma qui avaient entendu Stella sangloter sont tout de suite venues dans sa chambre. 


Je me souviens être restée pendant des heures chez Stella. Elle pleurait, moi aussi je pleurais, ses soeurs étaient choquées par la décision de Will'bo, comme elles l’appellent.

J’étais toute aussi inconsolable que la mariée.  Personne ne pouvait comprendre que si je pleurais c’était parce que je me rendais compte que mon insouciance avait coûté à Stella son mariage. 

J’ai couché avec son fiancé sans me douter de rien. Et résultats des courses, je me retrouve avec un poids énorme sur ma conscience. 


-Merci Francine d’être là pour moi… pendant un moment aussi dur…Dit-elle en sanglotant , comment peut-il me faire ça ? 


-Arrête de pleurer Stella. Tu vas te rendre malade à force murmurais-je en évitant soigneusement de la regarder. 


-On était heureux et il me largue le jour de notre mariage…Que vais-je faire de ma robe ? De tout ce qu’on a acheté  pour le mariage ? La lune de miel ? 


-On s’en occupera,  répondis Aurore, tandis qu’Emma tentait de consoler Stella tant bien que mal. 

-Will a peut-être voulu être sincère avec toi. Il ne voulait pas que tu te lies à lui après qu’il t’ait trompée.Vois ça du bon côté. 


-Mais je l’aime ! Je n’avais pas besoin de connaître cette vérité…On aurait pu s’en passer. Je l’aime Francine, je l’aime !


J’avais envie de m’en aller au plus vite du Bénin mais d’un autre côté, je me devais de la soutenir. Mais comment ? C’était moi qui avait détruit son bonheur. Quand elle saura toute la vérité, elle ne me le pardonnera jamais


-Je te jure quand je découvrirai quelle est la sale garce qui m’a volé mon homme, je la tuerai de mes propres mains. Je vais lui faire la peau ! 


Mon portable s’est mis à sonner. Je me suis levée heureuse de couper court aux menaces de Stella. C’était ma mère. 


-Francine…


« On dirait que Maman est en pleurs ? Mon Dieu quelque chose de grave est-il arrivé ?  J’ai un mauvais pressentiment...Mon cœur s’est arrêté de battre….Papa ».


-Ton père est mort Francine…Il a été assassiné…dit Maman la voix meurtrie.


- Non !...


En quelques secondes, ma dispute avec mon père a défilé dans ma tête. Je l’ai entendu me renvoyer de chez lui et me dire que je serai la responsable de sa mort. Non ce n’est pas possible…


-Maman…non…. Dis-je en serrant mon téléphone portable dans mes mains. Il ne peut pas mourir. Pas maintenant…


J’ai fondu en larmes. J’étais en désaccord avec lui certes, mais il reste mon père. Et je ne souhaitais pas le voir mort. Jamais ! D’un coup, tout mon monde s’est effondré. Je n’entendais plus rien. Je ne voyais que le visage de mon père.


-Francine, qui est mort ? demanda Stella, qui semblait avoir mis sa peine de côté.


-Maman je viens répondis-je avant de couper l’appel. 


Je me suis tournée vers Stella et la honte m’a assailli une fois de plus. J’ai été aux premières loges de son bonheur, elle m’appelait à des heures indues pour me parler de son Will, de cet amour qu’il y avait entre eux, de leurs projets. Elle aimait réellement cet homme et moi j’ai tout gâché. Pire cet homme est le fils de l’ennemi de papa et ce matin ce dernier l’a menacé à cause de moi en partie. 


-Francine ?…Qui as-tu perdu ?...demanda Stella inquiète.


-Mon père. Il est mort assassiné dis-je la voix triste.


-Oh non ! Fit Emma visiblement désolée.


-Pas ça ! S’exclama Aurore.


-Mon Dieu Tonton Daniel ! Je l’ai vu il y a deux jours ! 


Stella m’a lancé un regard choqué, avant de me prendre dans ses bras. On a continué à pleurer ensemble pendant de longues minutes. 


-Cette journée est décidément maudite Fran. Toutes mes condoléances ma belle…Face à ça, ce que moi je traverse ressemble à une goutte d’eau….Sois forte comme tu l’as toujours été. 


-Je…vais y aller. Maman m’attend. 


-Je viens avec toi ! 


-Non, il se fait tard. Tu viendras demain. Tu dois déjà gérer l’annulation du mariage, je ne vais pas en plus t’imposer la mort de mon père 


-Mais tu ne m’impose rien Fran. Tu es ma sœur ! Vous avez peut être besoin d’être seuls un moment d’abord avant d’être assailli par les amis et la famille au sens large.


J’ai hoché la tête, dépassée. Une trentaine de minutes plus tard, le chauffeur me déposait devant la maison de mon père.


 Dès que les feux arrière de la voiture se sont éloignés, je fus surprise par une silhouette qui s’est projetée devant moi, me faisant sursauter. Quand je me suis tournée, j’ai vu Kendrick.


-Bonsoir Fran…On peut parler ? 


-Que fais-tu ici ? dis-je d’un ton agressif. Tu n’as pas honte de te présenter devant cette maison ? 


-Honte ? dit-il surpris. Je passais dans ma voiture quand je t’ai vue et je me suis arrêté. Pourquoi devrais-je avoir honte ? 


-Que veux-tu ? demandais-je sur un ton abrupt


-Te parler….je n’ai pas ton contact et je ne pouvais pas revenir chez Stella. On peut parler ? demanda t-il d’une voix si agréable que j’ai finalement accepté. 


Il m’a conduite  vers un endroit près de chez mon père, caché par des arbres. Cela donnait l’impression d’être dans une bulle. 


-Je t’écoute ! Fis-je impatiente.


-Je ne m’attendais pas à te voir dans la chambre de Stella, ni à ce que la femme avec qui je l’ai trompée soit sa meilleure amie et sa dame de compagnie. Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? 


Je l’ai fixé choquée par le sous-entendu évident. 


-Tu penses que je t’ai tendu un piège ? Ou que j’ai trahi sciemment mon amie ? Mais tu es malade dis-donc !


Il m’a lancé un regard froid qui a glacé le sang dans mes veines. Aussitôt je me suis reprochée le fait de l’avoir suivi dans ce coin noir. Et s’il était comme son père ? 


- Explique-moi alors parce que je ne comprends pas. Vous êtes amies non ?


-Tu sais quoi ? Vas griller en enfer et emmène y ton père parce que vous êtes pareils dis-je en explosant. Stella m’a parlé de son fiancé pendant des mois mais elle l’a toujours appelé Will et elle ne m’a jamais montré de photo de toi. Elle voulait me faire la surprise. Elle a réussi son coup avec brillot. 


-Je m’appelle William SACRAMENTO mais je préfère me faire appeler Kendrick quand je veux passer incognito. Dit-il en me fixant. 


-Voilà ! C’est de ta faute si on est dans cette merde. Si tu m’avais dit que tu t’appelais William,  j’aurais fait le rapprochement mais là je me sens coupable du fait que Stella ne se soit pas mariée.


-Je ne l’aimais pas. Je pensais le contraire jusqu’à ce matin, mais quand je t’ai déposée, l’évidence s’est imposée à moi. Je ne pouvais pas me lier à elle en sachant cette vérité. Et je tenais à te l’expliquer. 


-Ton père est Nathan ? 


Il s’est figé brusquement à l’évocation de ce nom. J’ai senti le malaise l’envahir. 


-Un problème ? 


-Ton père a assassiné le mien. Dis-je en éclatant en sanglots.


-Pardon ? Tu peux répéter ? 


-Ma mère m’a appelé alors que j’étais encore chez Stella à la réconforter après ce que tu as fait. Mon père est mort assassiné alors que ce matin encore ton père était passé à la maison le menacer. Ils n’ont pas digéré le fait que leurs enfants se retrouvent à coucher ensemble alors que…


-Ton père est Daniel MIKALA ? demanda t-il avec une voix pleine d’appréhension. 


-Exact. 


On s’est tu une fraction de seconde. Toute l’horreur de la situation nous apparaissait dans toute sa splendeur.


-Je ne le savais pas. Je l’ignorais Francine. Je savais que mon père avait un ennemi dans le coin, mais j’étais loin penser que l’un d’eux pouvait être ton père.


-Il faut que tu t’en ailles Kendrick ou devrais-je t’appeler  William ? Qu’importe ton nom, je te demande de t’en aller. Ceci est notre dernière conversation. 


-Non ! Pourquoi penses-tu que mon père a assassiné le tien ? 


-Il l’a menacé devant moi et il lui a donné rendez-vous au lieu habituel. Et mon père est retrouvé mort ! Comment expliques-tu cela ? Je dirai tout aux flics.


-Tu ne peux pas raconter ça à la police. Cela ne l’engage en rien. Mon père est peut-être innocent. 


-Innocent ? Un type comme lui ? Un assassin ? 


Il a pâlit. Malgré le faible éclairage, je pouvais le constater. Il s’est levé. 


-Je ne peux pas t’obliger à quoi que ce soit. Mais retiens juste que je ne me sens pas concerné par ce qui s’est passé. Je suis parti de ce pays quand je le pouvais pour fuir la popularité néfaste de mon père et si je me fais appeler Kendrick, c’est bien à cause de cela. Personne ne pouvait faire un lien entre nous. Malgré tout ce que je peux ressentir comme aversion pour cet homme, il demeure mon père et c’est à cause de lui que je suis revenu pour ce mariage. Donc quand je te dis de ne pas en parler à la police, considère cela comme une réaction normale d’un enfant qui a envie de sauver son père. 


-Je …


-Je n’ai pas fini Francine...Je te présente mes plus sincères condoléances et j’espère franchement que mon père n’est pour rien dans la mort du tien. Parce que cela voudrait dire que toi et moi ne pourrions jamais avoir une relation…


-De quelle relation tu parles ? Tu viens de plaquer ma meilleure amie et de surcroît je n’ai pas l’intention fricoter avec le fils d’un gangster.


-Tu es la fille de qui toi ? Depuis je t’écoute te mettre au-dessus de moi mais au fond, tu te crois meilleure  que moi ? demanda-t-il avec un aplomb qui m’a coupé le souffle. 


-….


-Dis ce que tu veux à la police afin que justice soit faite. Je te laisse. 


Je me suis rendue compte que je venais de le traiter comme la plupart des gens me traitent quand ils apprennent qui est mon père. Comme un déchet humain alors qu’il n’est qu’une victime comme mes frères et moi.


-Excuse-moi s’il te plaît Will…je n’aurais pas dû. 


-Tu as perdu ton père je comprends. Ce fut un plaisir de t’avoir connue et d’avoir pu discuter avec toi. Je te souhaite le meilleur du monde et surtout ne change pas. Ne deviens pas aigrie face aux coups de la vie. Garde ta personnalité intacte et inculque-la à d’autres. 

 

Cela sonnait comme un adieu. Il est parti sans se retourner et ce fut la dernière fois que j’ai adressé la parole à William. Cette nuit fut difficile pour moi parce que je me suis rendue compte que j’avais des sentiments naissant pour l’ex-fiancé de ma meilleure amie. Mais il était impensable pour moi d’aller vers lui.

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PLUMES 241 et ELSA


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Course contre la mor...