Le perdant

Ecrit par Boboobg



..... Farah Odongo..... 

Dans une semaine nous rentrons à Brazza. C'est pour cela que j'ai profité du dernier week-end ici pour aller au fond tsié tsié faire les courses de la rentrée des filles. Moi je n'ai besoin que de papier A4 et de stylo. 

J'ai pu ainsi trouvé des tenus pré-confectionnées pour Nao, Erica et ma petite Belle qui commence le CEP1 cette année. On en avait déjà discuté avec les filles . Naomie n'aura cour que le matin donc à sa sortie c'est elle qui passera chercher Belle les jours où moi je serai en cours. 

Depuis le temps, on trouve toujours les moyens pour s'organiser. Même si j'ai hâte que mok bébé grandisse encore un peu pour ne plus avoir à dépendre ainsi de nous. 

Et le dimanche j'en ai aussi profité pour passer du temps à me balader avec elle. Nous sommes d'abord allé à la citronnelle où je lui ai offert un gâteaux et une crème avant de l'emmener à la plage où madame s'est mise à jouer avec des petits qui étaient là. 

Au final, j' ai passé un week-end assez épuisant. Résultat,aujourd'hui je suis fatigué et je compte les minutes pour pouvoir enfin rentrer me reposer. 

Plus que quelques jours et je pourrai reprendre ma vie loin d'ici et de ses hommes trop riches qui passent leur temps à afficher leur richesse sous mes yeux. Comme si ça m'intéresse tchrrrr ! 

En parlant du loup ! C'est bizarre qu'à chaque fois que je nettoie sa suite, qu'il apparaisse toujours. Je soupçonne un employé de l'hôtel d'être sous sa botte. Sinon comment expliquer qu'il soit toujours là au moment où je suis dans la suite qu'il occupe? 

Voilà comment le monsieur reste derrière moi tout le temps que je nettoie les toilettes. A croire que j'ai un garde du corps personnel. 

Moi(agacé) : Monsieur Mathieu vous allez continuer ainsi encore pendant combien de temps ? 

Lui : aussi longtemps que vous refuserez mes avences. 

Moi : et donc vous vous êtes décidés à me pourrir l'existence ? 

Il ne dit rien et se contente de me regarder avec ce sourire qui m'énerve. Tu as l'impression que quoi que tu dises, le mec ça l'amuse. 

J'ai fini ma besogne. En sortant des toilettes, monsieur était assis sur le lit et me regardait semblant m'attendre. 

Mat(me fixant) : c'est arabe ! 

Moi : quoi ? 

Mat(souriant) : Farah est d'origine arabe. Cela signifie la joie ou la gaieté. Et c'est bizarre, je ne t'ai jamais vu une seule fois sourire ! 

Moi (soupirant) : ça ne vous fatigue donc pas ? Vous avez quel âge ? Trente ? Trente cinq?ou peut être 40 ans ? Et vous jouer encore à ça ? 

Mat(sérieux) : j'ai trente deux dans quelques jours et oui je joue encore à ça si par ça vous voulez dire faire la cour à une femme qui me plaît énormément ! 

Moi (le fixant ) : vous avez onze ans de plus que moi ! 

Mat(surpris) : vous avez vingt et un an ? Vous paraissez bien plus âgée mais bon que dit on souvent ho oui que l'amour n'a pas d'âge n'es pas ? 

Moi : donc vous allez dire que vous m'aimez ? 

Mat : sérieusement ? Je ne sais pas ! Mais c'est bien la première fois que je m'accroche ainsi...vous m'impressionnez, vous me subjuguez madame ! 

Moi : qu'est ce qui vous impressionne au juste ? 

Mat : votre force, votre détermination et surtout... 

Moi (le coupant) : et surtout le fait que je vous résiste ? 

Mat : pas du tout, j'allais dire et surtout votre présence d'esprit. 

Moi : écoutez moi monsieur Mathieu, j'espère vraiment que ce sera la dernière fois que nous aurons cette conversation. Vous ne me plaisez pas ! 

Mat(se levant) : et pourquoi dont ? Je suis beau, je suis riche, je suis généreux, je suis... 

Moi (rire nerveux) : donc c'est comme ça hein vous êtes beau, vous êtes riche généreux et puis quoi ? En fait, comme vous êtes beau, riche et bien plus encore, je dois tomber à vos pieds ? Vous baisez les orteils sous prétexte que vous êtes qui ou quoi ? Votre beauté et votre richesse monsieur, ça me fait quoi à moi ? Cela m'apporte quoi dans mon existence ? Rien ! C'est le vôtre et non le mien. 

Mat: heu je crois Farah que vous vous fourvoyé ! 

Moi : ho non, vous vous fourvoyez ! Vous débarquez ici à tout bout de champs, me mettre en retard dans mon travail sous prétexte que vous êtes beau et que vous avez de l'argents ? Que j'en ai quelque chose à fiche de votre argents ? 

Mat (décontenancé) : je crois que vous vous trompez carrément à mon sujet ! 

Moi : je me trompes ? D'accord ! Alors soyez claire, que me voulez vous. 

Mat:... 

Moi : je vais vous dire ce que vous me voulez. Vous voulez tout simplement me mettre dans votre lit, faire de mon corps votre chose, le malmené à votre guise jusqu'à ce que vous soyez fatiguer et jeter votre dévolu sur un autre corps. Et en contre partie, j'aurai quelques miettes de francs cefa sorties de vos poches. 

Moi : Farah je... 

Moi : vous n'êtes rien de plus qu'un expatrié qui se fait de l'argent plus que de raison en abusant de l'ignorance ou de l'avidité de certaines jeunes femmes. Un voleur, un vaniteux ! Un homme qui se croit tout permis parcequ'il a de l'argents. Voilà ce que vous êtes. Un être abject qui ne sait pas voir la vraie beauté, juste le physique et ce qu'il peut en tirer comme jouissance. Et pour une fois qu'on vous dit NON, vous vous sentez tellement insulter que vous êtes obligés de me poursuivre des jours durant. 

Mat:.... 

Moi : Monsieur Mathieu, je ne suis et ne serait jamais votre catin. J'ai trop de fierté en moi pour descendre aussi bas. Je vaut mieux que ça ! 

Mat :.... 

Moi (devant la porte) : j'espère m'être mieux fait comprendre cette fois ci. 

Je suis sortie de là, le cœur léger d'un coup. On aurait dit que je viens là de gagner une grande guerre ! 


.... Mathieu Denoeud.... 

De longues minutes après qu'elle soit partie, j'étais encore là à repasser encore et encore dans ma tête le discours qu'elle m'a servi. Tellement que j'ai commencé à ressentir un violon mal de crâne ! 

Obligé de sortir de l'hôtel et de rentrer chez moi. Quoi faire d'autres puisque cette fois-ci j'ai bien compris qu'elle ne voudra jamais voir en moi un homme qui simplement veut d' une femme. 

Arrivé chez moi, je n'ai même pas eu la force de discuter avec Claudia. La migraine voulait ma mort. 

Obligé de prendre deux cachets d'aspirine et de fermer les yeux en espérant à mon réveil que ces maux de têtes et l'image de Farah auront disparus. Même si je suis vraiment blessé dans mon amour propre, je le prends de bonne guerre. Comme le dit Julio en amour il y'a toujours un perdant. Et je suis le perdant ! 

(...) 

Karl (se servant) : tu vas me dire que cette petite t'a jeté comme ça ? 

Moi : elle ne m'a pas jeté comme tu dis, elle m'a expliqué sa haine pour les gens comme moi ! 

Sébastien : comment ça les gens comme vous? Vous voulez dire blanc ? Il y'a donc des noirs racistes ? 

Moi : je ne penses pas que son problème ai un rapport avec ma couleur de peau car elle même est à moitié blanche. J'ai plus compris qu'elle nous reproche comme par exemple la pauvreté de ce pays. Et le fait de nous amuser avec les femmes ! 

Sebastian : mais où va telle cherchez cela ? C'est possible d'être aussi borné, toujours ainsi à se victimiser ? 

Moi : ses arguments étaient très convainquant, je me suis détesté pendant un moment et pourtant ! 

Karl(souriant) : tu l'as vraiment dans la peau cette petite ! 

Moi : et bien il va falloir que je me l'arrache ma peau car il en va de soit qu'il ne se passera jamais rien entre nous deux ! 

Karl (se levant) : on va arrêter de faire la tête. Nous allons en mer dans quelques jours et notre cher Sebastien rejoins sa femme ainsi que la monotonie de sa vie. Je propose que nous fêtons ton anniversaire ! 

Moi (rire) : je vais avoir trente deux ans, tu ne penses pas que je veuilles afficher ma vieillesse ainsi devant tous ! 

Karl (rire) : je me charges de tout vieillard, aie confiance ! 

Sébastien (amusé) : vous allez faire quoi en trois jour ? 

Karl : j'ai des numéros ne l'oubliez pas ! 

Moi (amusé) : oui oui tes fameux numéros ! 

C'est ainsi que mon pote c'est transformé en organisateur. 


(deux jours après) 


.... Farah Odongo.... 

Orelie: je ne te comprends pas Farah ! Tu as passé deux mois ici et maintenant que tu pars, même le billet tu ne veux pas que j'achètes!

Moi : ce n'est pas toi qui achète mais ton Gaston. Je suis resté ici deux mois et ne l'ai vu qu'une seule fois parceque tu n'as jamais voulu que je reste au salon quand il est là. Et comme je pars, tu veux que je prennes son argent ? 

Orelie: je t'ai déjà dit le pourquoi je préfère protéger mon foyer ! 

Moi :foyer où c'est le foyer d'une autre que tu mets en danger ? 

Oreilie: on ne va pas encore avoir cette discussion Farah. Ce n'est pas parceque je ne partage pas ta conception des relations amoureuses que je suis un monstre. Gaston est marié oui mais c'est moi qu'il aime et moi aussi je l'aime. Je ne vois pas pourquoi je devrais mettre mon bonheur en marge pour sa femme, une personne que je ne connais même pas. C'est peut être mal vu dans la société mais aussi longtemps que ce n'est pas les gens qui me nourrissent, je m'en tape. Tous le monde ne peut être parfait comme toi ! 

Moi : je ne dis pas que je suis parfaite, juste que tu passes ton temps à répéter ici que ce que maman a fait à tantine Mado, tu ne veux pas que nous te le fassions. Mais n'es pas la même chose que tu fais à une autre en sortant avec son mari ? 

Orelie(agacé) : le bruit Farah ! Ce n'est pas toi du haut de tes vingt et un an qui va venir me dicter ce qui est bien ou pas à faire ! Une gamine qui ne sait rien de la vie et qui croit encore que la justice existe dans ce monde là ! 

Moi : et bien la gamine, c'est celle là qui nourrit vos deux petites sœurs ainsi que ta nièce ! C'est celle qui se casse le dos pour réussir sans avoir à ouvrir ses jambes pour cela. 

Orelie: voilà, tu vas me faire le plaisir de prendre ses deux billets d'avion au lieu d'aller en train. C'est tout simple. C'est toi qui fais tout donc laisse moi aussi faire cela pour toi ! 

Moi : même si je le voulais, je ne pourrai pas. J'ai été prise avec trois autre fille pour servir à l'anniversaire d'un ami à monsieur Malonga ce soir ! 

Orelie: mais tu ne devais pas prendre le train de ce soir ? 

Moi : comme tu veux que je prennes l'avion et que tu as déjà acheté les billets, d'accord ! 

Orelie(contente) : hum donc depuis tout ce temps là tu ne pouvais pas me dire que tu étais d'accord ? Me faire finir ma salive cadeau ! 

Moi : moi aussi je t'aime ma maîtresse préférée ! 

Orelie: tchrrrr 

Hum mais quand je penses que mes dix milles vont aller gratuit comme ça mais bon. 

Hier au moment de nous remettre nos salaires, monsieur Malonga nous a proposé moi ainsi que quelques filles de faire le service à un anniversaire. Vu l'enveloppe quand doit nous donner après, j'ai direct accepter. Cent milles ce n'est pas donné. 

C'est comme ça que je me prépare, met la tenue exigé. Un pantalon et gilet violet avec une chemise blanche à l'intérieur. J'aime bien, je me trouve classe dedans. 

Avec les filles, nous nous retrouvons au quartier raffinage où doit se dérouler la fête. 




Farah, rebelle de la...