Le plan : on s'enfuit
Ecrit par Plénitudes by Zoé
Chapitre 5 : Le plan : on s’enfuit
Avant de commencer, mes sincères excuses pour ne pas avoir publié la semaine dernière mais j’assiste mes frères et surtout ma sœur pour leurs semaines culturelles, en plus de mon entreprise que je monte et des événements auxquels je dois participer. Ce n’est pas la joie, je suis crevée, ballotée de partout, j’ai encore plein de choses à faire mais il fallait que je prenne le temps de pondre au moins un chapitre pour ne pas être foudroyée de vos regards. Au fait, il a été porté à mon attention que les images que je choisissais pour illustrer certains chapitres sont déplacées pour le message que j’essaie de faire passer. En fait, c’est pour montrer l’évolution de mon personnage principal, mais si vous le souhaitez, vous pouvez zapper cette histoire et me retrouver pour la prochaine. Bisous mes gens.
****
J’ai enfin eu mon BAC, après tant de péripéties, tant d’épreuves… Mais cela n’a pas été le cas de Lotié. Il lui manquait à peine de quoi passer l’oral. Et vu que c’est un examen national, les contacts de son père ne lui ont été d’aucune utilité. Alors devant lui, je fais en sorte de museler ma joie pour qu’il ne se sente pas rabaissé, surtout qu’il est de mauvais poil depuis la proclamation des résultats. Je ne le savais pas si hargneux, au point de me crier dessus, ce qu’il n’avait jamais fait jusque-là. Un jour que j’étais avec Somié, parce que soyons sérieux, je n’aurais pas pu le tenir éloigné de moi indéfiniment, il a commencé à tout casser dans la maison de sorte qu’il a réussi à faire sortir Somié qui voulait savoir ce qui se passait. Ils ont failli en venir aux mains. Après Somié n’était plus d’humeur, ce qui m’allait parfaitement, mais ce qui m’allait moins c’est que Lotié débarque dans ma chambre, furieux et me balance que j’étais une chienne en chaleur et que je ne pouvais pas me contenter d’un seul homme.
Moi (les lèvres tremblantes, au bord des larmes) : C’est vraiment ce que tu penses de moi ?
Lotié (sourire mauvais) : Qu’est-ce que tu veux que je pense d’autre ? Une femme qui se tape deux hommes à la fois, comment on l’appelle ?
J’ai tendu ma main pour le gifler, le coup est parti tout seul, rien de prémédité, mais le bruit qu’il a fait a raisonné dans la chambre. Quand j’ai vu les yeux de Lotié à cet instant précis, j’ai eu peur pour la première fois de lui. Une peur irrationnelle. Mais il s’est contenu et a porté sa main à sa joue.
Moi : Je suis désolée, je ne voulais pas…
Lotié (tournant les talons) : …
Moi : Mais que veux-tu que je fasse ? Tu crois que c’est ce que je veux peut-être ? Que j’ai choisi d’être ici avec ton oncle ? De me faire violer tous les soirs pratiquement ?
Lotié (me faisant à nouveau face) : Ça n’a pas l’air de te déranger plus que ça, vu que tu ne cherches pas à t’échapper.
Moi (en larmes) : Snif, m’échapper pour aller où exactement ? Snif, je n’ai personne sur qui compter, ma famille m’a vendue comme un vulgaire sac de maïs, je n’ai pas d’amis et Ms. Brown sera affectée ailleurs l’année prochaine. Tu veux que j’aille où ?
Lotié (s’approchant) : Calme-toi ma puce, je suis désolé d’avoir crié (me prenant dans ses bras). Je me suis emporté mais ça n’arrivera plus. Mais toi aussi, ne me frappe plus, même mes parents ne l’ont jamais fait. D’accord ?
Moi (le visage dans sa poitrine) : D’accord…
Après tant d’émotion, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre et avons passé la nuit ensemble. Le lendemain, Lotié m’a proposé qu’on parte ensemble pour la capitale. J’ai immédiatement été d’accord, parce que c’était mon rêve de quitter ce trou à rats et toutes ces personnes néfastes. Le plan était simple, il devait repartir avec ses parents dans quelques jours pour suivre des cours de vacances, surtout que le fait de l’envoyer au village n’a pas eu tout à fait l’effet escompté, bien qu’il soit plus calme, côté notes ce n’est toujours pas ça. Donc, il rentrerait avec ses parents mais en partant il m’achèterait un téléphone jetable, on les appelle ici 1+1, parce qu’avec un acheté, tu en gagnes un autre. Il en a déjà un, mais pour éviter qu’on nous découvre, il en prendrait un pour lui qui servirait exclusivement à me contacter. Je me sentais trop spéciale à ce moment-là, il pensait à moi, il voulait me sauver, me sortir de mon enfer personnel, me donner une nouvelle vie. SI je pouvais retourner en arrière, je me secouerais de toutes mes forces, en me criant à moi-même, ne le suis pas, ne lui fais pas confiance. Mais c’est impossible.
****
J’ai bien observé ma proie depuis plusieurs jours, je connais sa routine par cœur et je sais exactement ce qu’elle aime, ce qu’elle déteste, ce qui lui passe par la tête à tout moment. Mine de rien, Barbie est fidèle à son mec, ce qui est très rare de nos jours, et surtout ici. Les femmes qui ont un peu de pouvoir dans cette prison ne se gênent pas pour en profiter. Elle est calme et n’abuse pas de son autorité. Il lui arrive même de sauver certaines nouvelles et de leur fournir de quoi survivre les premiers jours. Cela me ferait presque de la peine pour elle pour ce que je m’apprête à lui faire. Je dis bien presque. Mais c’est la loi de la jungle, je ne peux pas m’embarrasser de bons sentiments sinon je suis perdue.
Robin a des contacts à l’extérieur qui attendent mon signal pour envoyer une enveloppe contenant certaines photos compromettantes à Daemon en anonyme bien sûr. Comment j’ai fait pour obtenir ces photos ? Rien de plus simple, j’ai recontacté Philippe et lui ai demandé de venir me voir au moment précis où Barbie recevrait la visite de sa famille. Je savais qu’il ne pouvait pas résister à l’envie de me voir le supplier de m’aider pour pouvoir m’humilier encore une fois. Comme prévu il est venu, m’a écouté le supplier et m’a humiliée. Mais ce qu’il ne savait pas, c’est que je me suis positionnée à la table juste à côté de celle de Barbie, sous un certain angle, elle et moi nous confondons comme si elle me cachait. C’est à cet angle précis que se trouve le contact de Robin qui tient une caméra cachée. J’essaie de retenir Philippe le plus longtemps possible. Jusqu’à ce que la famille de Barbie s’en aille et qu’elle reste encore un peu assise à cette table en regardant droit devant elle, la direction qu’ils ont prise avec tendresse. C’est le moment que j’attendais. De cet angle, on croirait que c’est Philippe qu’elle regarde ainsi, surtout que ce dernier me facilite trop la tâche en choisissant ce moment précis pour se rapprocher de moi pour me murmurer que jamais il n’aiderait la meurtrière de son père. Sur les photos, on croirait qu’il s’apprête à embrasser Barbie. Trop facile.
Mais ce n’est pas encore le moment de partager ces photos. Connaissant Daemon quand il s’agit de ce qu’il « possède », il risquerait de faire tuer Philippe avant que je ne puisse récupérer ce qui est à moi et cet argent disparaîtrait dans la nature. Je ne peux pas le permettre. On parle quand même de trente millions de dollars évaporés dans la nature. Je ne peux pas le permettre.
Deuxième étape donc, récupérer mon argent. Et pour cela, rien de mieux que le chantage.
Moi (regardant Philippe droit dans les yeux) : J’ai une information qui peut t’intéresser
Philippe : Qu’est-ce que tu peux avoir à me dire qui me ferait t’aider ?
Moi (sourire carnassier) : Ah Philippe, tu es tellement prévisible, c’est pour cela que tu n’as pu être que mon assistant et rien de plus, même si je sais que tu en mourrais d’envie.
Lui : Dans tes rêves ! Et si tu n’as rien à me dire, je m’en vais (se lève).
Moi : Daemon…
Lui (se rassoit immédiatement) : Quoi Daemon ?
Moi : Il sait que tu as mon argent et il pense que tu m’as fait un coup d’état pour reprendre mon business. Et vu que tu n’as pas les mêmes soutiens que moi lorsque je dirigeais, il veut te faire éliminer avant que tu ne deviennes un concurrent. Alors cette info vaut le coup n’est-ce pas ?
Philippe (livide) : Qu’est-ce que je peux faire ? Je n’en veux même pas de votre business à la con.
Moi (me penchant vers lui) : Rends-moi mon argent et je pourrai te protéger de lui.
Lui (se levant brusquement) : Je vois clair dans ton jeu, ton bluff ne prend pas. Il ne me connaît même pas. Et surtout, tu n’auras rien de moi. Adieu
Moi (me levant à mon tour et lui hurlant pendant qu’il s’en va) : RENDS-MOI CE QUI M’APPARTIENT ! CET ARGENT EST A MOI !!! REVIENS ESPECE DE LACHE !
Je continue encore jusqu’à ce qu’une gardienne, la même qui m’a humiliée à mon arrivée ici me donne un coup de matraque dans le ventre pour me faire taire. Je me retiens de répliquer et de crier de douleur. On me ramène en cellule et me jette sur mon lit où j’éclate de rire. Je jubile, mon plan se déroule exactement comme prévu. Les humains sont tellement prévisibles.