Le procès
Ecrit par Gilles N. ASSANI
LE JEU
Chapitre 21: Le procès
"""" """""Romuald"""""""""
Quelque soit le temps que ça prendra, aucune vérité ne reste éternellement cachée ; elle finit par apparaitre au grand jour.
Lorsqu’elle arrive à sortir, elle ridiculise les coupables et sauve les faux accusés. Dans quelques heures , mon souhait est que la vérité éclate. Il y aura des surprises. Espérons que ces surprises soient agréables. Bref, il faut bien que j’aille rapidement sous la douche.
Après avoir pris un bon bain, je revins au salon pour porter ma chemise. Je défilais dans le salon jusqu’au moment où je me dirigeai vers mon ordinateur pour revoir encore ce fameux Gillo dans sa maison. Mon intention était juste de voir sa position dans la maison et celle de ma Sandrine, mais je le vis entrain de prendre un appel. Je vins m’asseoir confortablement pour écouter sa conversation. Peut-être qu’elle serait intéressante.
Je l’écoutai parler au téléphone pendant près d’une demi-heure avant de terminer. C’était une conversation qui m’avait vraiment troublée puisqu’une phrase me choqua énormément. C’était vraiment déroutant d’entendre de la bouche de celui qu’Advine appelle son oncle ‘’Ne t’inquiète pas du tout. J’ai déjà pris le soin de l’éliminer. Advine n’est plus de ce monde malheureusement. Je pense bien que le procès serait un grand succès. ‘’
J’étais complètement abattu par cette conversation que je venais de suivre. J’ai ensuite faire une copie sur deux disques. Je pense que cela nous servira de preuve. Quant à l’inconnu qui pense pourvoir m’aider, il ne me donnait aucun détail sur son plan depuis qu’il a commencé par discuter avec l’avocat de Castro. J’attends juste ce qui arrivera.
Après mon petit déjeuné, je m’empressai pour rencontrer l’avocat de Castro pour lui donner la vidéo dans laquelle on pouvait suivre toute la conversation du sieur Gillo.
Une fois chez l’Avocat, celui-ci était déjà entrain de s’habiller correctement pour le procès.
Moi : bonjour Maitre comment allez-vous ?
Avocat : je vais bien et chez vous ?
Moi : je vais bien aussi à part le fait que ce procès me fait froid dans le dos.
Avocat : vous n’avez pas à vous inquiéter pour ce procès. La justice béninoise est assez compétente pour faire sortir la vérité.
Moi : la justice béninoise ? N’oubliez pas qu’il y a des personnes innocentes dans nos prisons !
Avocat : Je crois en la justice béninoise. Même dans le royaume des grands rois de la Bible, il y avait des prisonniers innocents. La justice n’est pas parfaite puisqu’elle est faite par l’homme qui n’est pas aussi parfait. La justice fait parfois des erreurs et c’est pourquoi on fait de tout notre possible pour que l’innocent obtienne justice et que le coupable soit punit. C’est comme ça que ça se passe au Bénin, mon pays.
Moi : vous avez peut-être raison. Je voulais vous apporter quelque chose qui pourrait sûrement vous intéresser.
Avocat : Humm… alors, quelle est cette fameuse chose ?
Moi : je viens de prendre un enregistrement vidéo dans laquelle on peut voir clairement le sieur Gillo dire qu’il a éliminé sa nièce.
Avocat : ce n’est pas vrai ! Si c’est vraiment vrai ce que tu dis, je pense que nos chances pour gagner ce procès augmentent.
Moi : il n’est pas question de savoir si c’est vrai ce que je dis puisque vous pouvez lire le disque en même temps pour constater les faits.
Avocat : parfait !!!! Mais dis-moi, comment avez-vous fait pour avoir cette vidéo ?
Moi : j’avais placé des caméras de surveillance partout dans la maison depuis que j’ai commencé par enquêter sur ce dossier.
Avocat : vous êtes vraiment astucieux. Ça nous aidera beaucoup dans quelques heures. Rosine ne faisait que m’appeler pour me demander de tout faire pour sauver son ami.
Moi : oui elle ne cesse de m’appeler aussi depuis deux jours. Elle serait déjà au tribunal.
Avocat : d’ailleurs, il est temps que j’aille au Tribunal.
L’Avocat de Castro visualisa minutieusement la vidéo avant de mettre le disque dans son sac. Je rentrai dans ma voiture et il rentra dans la sienne. Nous arrivâmes au Tribunal et il se précipita pour rentrer. Le procès était prévu pour 13 heures.
A mon arrivé, je rencontrai Rosine et son présumé fiancer dont j’ignore le nom. Ils étaient assis et attendaient le démarrage du procès.
"""""""PROCES DE CASTRO"""""""""""
A 2 minutes du démarrage du procès, les membres du jury ; le procureur de la couronne ou procureur aux poursuites criminelles et pénales et enfin, l’Avocat de la défense firent leurs entré dans la salle. Je vins alors m’asseoir confortablement pour suivre ce fameux procès.
A l’heure prévue, le procès démarra.
Le procureur de couronne se leva pour rappeler les faits en cause ainsi que les circonstances qui entourent l’infraction et l’arrestation. Ensuite, il présentera rapidement ses preuves et sa version des faits.
Procureur : « J’adresse mes salutations aux membres de jury, aux président de jury ainsi qu’à toutes les personnes présentes dans cette salle.
Nous sommes là pour le procès du nommé Castro Oumar, accusé d’avoir assassiné les nommés Guy Tonoua et Barthélémy Gossou et peut-être même la nommée Advine.
D’après les informations reçues par la police judiciaire, il est retrouvé au domicile de l’accusé les outils suivants : deux grosses bobines de fil de pêche, deux bidons de 25 litres remplis d’acide fluorhydrique et deux couteaux de 21 centimètres chacun comportant des traces de sang. Après les analyses des experts, les résultats témoignent que les traces de sang appartiennent vraiment aux deux amis du sieur Castro dont les corps ont été retrouvés à la plage. Nous pouvons donc conclure que nous avons en notre possession l’arme qui aurait servit à égorger les victimes. Nous sommes devant un cas de meurtre prémédité, donc un assassinat. Une preuve concrète.
Nous avons envoyé des équipes pour rechercher dans l’environnement de l’accusé, des témoignages pour confirmer nos hypothèses. Nous avons donc deux témoins potentiels qui connaissent l’accusé correctement.
Je demande à faire appel au premier témoin pour qu’il vienne à la barre. »
Le Juge : accepté !
J’étais assis et je pouvais voir de mes propres yeux ce vieux porc venir à la barre pour témoigner. Ce sieur Gillo se prend pour qui même ? Il vint à la barre en ayant un sourire narcissique lorsqu’il posa ses yeux sur Castro. Je déteste ce Gillo !
Procureur : Bonjour monsieur Gillo Akplogan. Jurez-vous de ne dire que la vérité et rien que la vérité sans économie de vérité ?
Gillo : je le jure.
Procureur : Quel lien avez-vous avec l’accusé ?
Gillo : je n’ai aucun lien direct avec l’accusé. Il sortait avec ma nièce et l’obligeait à passer des nuits chez lui. Etant au courant des faits, j’ai essayé de crier sur ma nièce pour qu’elle change, mais elle s’était enfuit pour s’installer chez ce sieur Castro. Malgré toutes mes démarches pour amener ma nièce à revenir à la maison, j’étais obligé de faire renvoyé le jeune homme de la société dans laquelle il travaillait et dont je suis le plus grand actionnaire. Mon but était de réduire sa force financière et l’obliger à laisser ma nièce revenir à la maison. C’est ce que je pensais, mais comme mon plan ne marchait pas, j’étais obligé de la laisser faire ce qu’elle voulait puisqu’elle n’était plus une petite fille. Elle avait déjà 20 ans. Je ne pouvais imaginer que ce fumier de Castro avait l’intention de tuer ma fille.
Avocat de Castro : Maitre, je vous prie de maitriser votre témoin pour ses injures à l’encontre de mon client.
Procureur : il ne reprendra plus.
Avocat : je l’espère bien.
Procureur : bon, monsieur Gillo Akplogan, aviez-vous essayé de parler directement au sieur Castro pour arrête ramène votre nièce à la maison ?
Gillo : bien sûr que je l’ai fait. Ça me fait vraiment mal actuellement puisque je n’ai plus les enregistrements depuis que j’ai changé mon téléphone portable. Il m’avait menacé de me faire disparaitre si jamais je rappelle son numéro de téléphone.
Procureur : ok. Pourquoi il aurait voulu vous faire disparaitre ?
Gillo : je pense vous l’avoir expliqué tout à l’heure. Je pense bien que c’était sûrement pour ne pas que sa victime l’échappe. Il était près à tout.
Procureur : ok. Je vous remercie beaucoup.
Après avoir fini de poser ces quelques questions au sieur Gillo, c’était au tour de l’Avocat de Castro de venir poser ses questions. On appelle cette étape le « contre-interrogatoire ».
Avocat : Monsieur Gillo Akplogan. Je suis l’Avocat à la défense du sieur Castro. Permettez-moi de vous poser quelques questions.
Gillo : je vous écoute.
Avocat : Avez-vous signalé à la police que mon client vous avait menacé ?
Gillo : non.
Avocat : Au cours de mes enquêtes, j’ai pu comprendre que le père de votre nièce était le plus grand actionnaire de la société UNIR-INTERNATIONAL et que vous n’aviez que 5% d’actions dans la société lorsqu’il était en vie. Pouvez-vous expliquez à tout le monde ici comment vous avez fait pour devenir le plus grand actionnaire de la société alors qu’aucun des actionnaires n’a reconnu vous avoir vendu ses parts. Comment vous avez fait ?
Oups ! il faut être vraiment une personne intelligente pour pouvoir faire le droit ! Mon vieux Gillo n’arrivait pas à répondre. Alors, contre toute attente, le procureur de la couronne intervint.
Procureur : Objection ! Question non pertinente. Monsieur le juge, n’a aucun lien avec la disparition de la nommée Advine.
Juge : objection rejetée ! Maitre vous pouvez continuer.
Avocat : merci monsieur le juge. Comme je le disais, monsieur
Gillo ici présent est l’oncle direct de la disparut. Dans les enquêtes,il est noté que les parts du sieur Gillo ont considérablement augmentés après le décès de son jeune frère qui est encore le père de la disparut Advine. Comme vous le voyez tous, il ne peut justifier la source de ce changement.
Toute la salle était silencieuse. On pouvait même entendre sa propre respiration. J’étais tranquille dans mon coin et je suivais le procès.
L’Avocat de Castro vint s’asseoir et le procureur de la couronne se leva et prit de nouveau la parole.
Procureur : Comme je le disais tout à l’heure, cette question n’était pas pertinente. Monsieur Gillo vous pouvez vous retirer de la barre.
Il s’isola et le procureur continu son travail.
Procureur : Je demande à appeler le deuxième témoin à la barre !
Sur ordre du Juge, le deuxième témoin vint à la barre. C’était une jeune femme qui aurait environ une cinquantaine d’années. Elle boitait de la jambe gauche et les gardes étaient obligés de l’aider. Je me demande ce que celle-ci est venu dire.
Procureur : Madame Flore Dotou. Jurez-vous de dire la vérité et rien que la vérité ?
Flore : je le jure.
Procureur : Alors, depuis combien de temps avez-vous connu monsieur Castro ?
Flore : je le connaissais depuis qu’il avait eut son baccalauréat.
Procureur : Le sieur Castro était une personne de bonne
moralité ? Est-il une personne violente ?
Flore : c’était un garçon très turbulent que tout le monde craignait dans le quartier. Il se battait avec tous ses amis tout le temps. Ce que je déplore à son niveau est qu’il utilise ses compétences en informatiques pour arnaquer les blancs depuis l’Europe.
Procureur : avez-vous la preuve de vos accusations ?
Flore : je suis une preuve vivante de son caractère violent. Regardez cette cicatrice qui est sur mon avant bras. C’est ce qu’il m’a fait lorsqu’il a joué le ballon sur mes marchandises et je suis allée le réprimander.
Procureur : merci Madame Flore. Je demande à cette cour de voir le caractère agressif de cet individu qui a profité de la force de la jeunesse pour faire du mal à une vieille femme comme cette dame.
Il revint s’asseoir et l’Avocat de Castro se leva pour questionner aussi cette dame mystérieuse.
Avocat : madame Flore Dotou. J’aimerais vous poser quelques questions.
Flore : je vous écoute.
Avocat : En quelle année mon client, monsieur Castro a eut son baccalauréat ?
Flore : je suis une vieille pauvre femme. Je ne me rappelle plus exactement de l’année.
Avocat : dans quel quartier l’aviez-vous connu ?
Flore : Je l’avais connu à Agla. Il avait fait le CEG-LES PYLONES.
Avocat : Je viens de me rendre compte vraiment que vous êtes vraiment une pauvre vieille femme. Mon client a passé son Baccalauréat à Abomey-Calavi. Je ne suis pas sûr que vous parliez de mon client.
Flore : je pense bien que je ne me suis pas trompée. C’est bien lui.
Avocat : combien d’enfants avez-vous ?
Flore : J’ai six enfants.
Avocat : ok. J’aimerais vous expliquer calmement que le faux témoignage est gravement et sévèrement puni par la loi. Je vous demande de me dire la vérité et rien que la vérité.
Procureur : Objection ! Il n’a pas le droit d’user de l’intimidation pour obliger le témoin à dire des contres vérités.
Juge : Objection acception accordée.
Avocat : connaissiez-vous le sieur Castro Oumar ?
Elle baissa la tête et resta silencieuse pendant un moment comme pour réfléchir avant de choisir de répondre.
Flore : c’est peut-être le visage qui me trompe à cause de mon âge avancé. Je ne suis pas certaine que c’est lui. Je préfère retirer mon témoignage.
Procureur : Alors, celui qui vous aviez connu portait le même prénom que mon client ?
Flore : je ne m’en souviens plus. L’âge me cause beaucoup de problèmes.
Oh mon Dieu ! Donc elle prenait tout ce temps pour mentir ? Elle a été payé pour mentir ou quoi ? Toute la salle était calme et on entendait seulement ce que chacun disait.
Après quelques minutes, le juge invita La défense à présenter ses preuves.
Avocat : « votre honneur ! Mon client ici présent a été victime d’un complot afin de lui porter le chapeau d’un crime qu’il n’aurait pas commit. Je compte sur votre sagesse pour résoudre cette situation qui tend déjà vers sa fin.
Votre honneur ! Mon client ici présent ne peut rien faire avec le meurtre de ses meilleurs amis. Le jour de la disparition des deux amis et de la jeune fille, mon client était à un entretient d’embauche. Il ne peut donc pas venir les prendre. Avant que je ne présente certaines preuves à la cour, votre honneur, je vous demande d’inviter le témoin Gillo Akplogan à la barre. »
Sur ordre du juge, le sieur Gillo fut ramené à la barre.
Avocat : votre honneur ! Comme je vous le disais tout à l’heure, mon client ici présent est victime d’un complot. Le sieur Gillo ici présent est le fameux moteur de tout ce qui s’est passé dans cette affaire.
Procureur : objection ! Monsieur le juge, je crois qu’il devrait présenter ses preuves au lieu de prendre mon témoin pour un coupable.
Juge : objection rejetée. Vous êtes là pour défendre la vérité et non une personne puisque les victimes ne sont pas présentes.
Procureur: n'oubliez pas que les témoins ont aussi des droits!
Avocat : je vous remercie. Permettez-moi de poser quelques questions au sieur Gillo.
Juge : allez-y.
Avocat : monsieur Gillo Akplogan. Où étiez-vous le samedi passé entre 11heures et 15heures ?
Gillo : je ne parlerai qu’à mon avocat.
Avocat : vous n’êtes pas à un commissariat. J’ai l’autorisation de vous interroger.
Gillo : j’étais dans ma ferme le samedi passé.
Avocat : où se trouve votre ferme ?
Gillo : Ma ferme à Sékou.
Avocat : ok. Mais d’après le traceur de mouvement qui a été placé dans votre sac sur autorisation de la police nationale, vous étiez partir dans une zone un peu reculée de Dassa-Zounmè.
Gillo : je ne peux pas me souvenir de tous les lieux que je parcours par jours.
Avocat : si vous avez l’habitude d’oublier, laissez-moi vous rafraichir un peu la mémoire. Garde ! Conduisez la demoiselle Advine à la barre !!
A ces mots, le fameux Gillo commença par trembler de tout son corps. Il tournait la tête de gauche à droite pour vérifier si c’était vraiment de sa nièce qu’il ordonné qu’on tue que l’Avocat est entrain de parler.
Les gardes amenèrent Advine à la barre.
Avocat : Monsieur Gillo ! Vous vous rappelez maintenant de là où vous étiez le samedi passé ?
Il baissa la tête et garda le silence.
Avocat : comme tu ne te rappelles pas encore, laisse-moi te jouer une vidéo.
Il mit le disque dans le lecteur et on pouvait entendre la fameuse conversation de Gillo avec son ami qui n’est rien d’autre que le procureur de la couronne.
Dans la vidéo, on pouvait entendre le sieur Gillo demander à son interlocuteur son numéro de compte sur lequel le virement pouvait être fait. Son interlocuteur ayant donné le numéro de compte et avait remercié Gillo. Dans cette vidéo, on pouvait entendre clairement Gillo avouer qu’il a ordonné l’exécution de sa nièce.
Procureur : ce n’est pas vrai cette vidéo ! C’est un montage.
Avocat : Vous devriez vous calmer Maitre ! Il est écrit ici que vous avez reçu ce matin une somme de 20 millions juste quatre minutes après avoir communiqué avec le sieur Gillo. Voici! lisez vous même!
Il baissa sa tête et sur ordre du juge, les gardes viennent menotter les sieurs Gillo et son fou de Procureur de la couronne qui veut salir l’image de la justice béninoise.
Avocat : votre honneur ! Je demande à ce que justice soit faite. Que les peines en maximales soient appliquées pour cet acte ignoble.
Juge : l’audience est suspendue. Nous reviendrons dans 2heures pour délibérer. Merci.