Le touriste persistant

Ecrit par Samuel

Sur une plage déserte jonchée de sachets, bouteilles et ordures de tout genre, se trouve, assise sur le sol tiédi, une belle jeune femme, noire de peau, aux formes généreuses, seule, abandonnée dirait-on. Le regard plongé dans le vide, elle contemplait le soleil qui finissait doucement d'illuminer la ville de MAPEKO de ses rayons vifs et agaçants. À l'horizon, une foule de pêcheurs tirant de la mer un gros filet de poissons. Et à quelques mètres de là, deux touristes blancs qui dégustaient paisiblement des noix de coco. La jeune femme pensait, pleurait, suppliait Dieu, insultait le Diable, tant les maux qui l'accablaient étaient énormes. Elle était perdue dans ses réflexions quand approcha l'un des deux touristes. La dévisageant,il lui lança:

-Salut jeune dame!

-...  (Silence)

-Mademoiselle quelque chose ne va pas? Vous allez bien?

-....  (Silence)

-Non mais je vous parle!

-Suis-je obligée de vous répondre?

-Le civisme et la morale veulent que ça soit le cas.

-Pardon, dois-je prendre ça comme une insulte? Non mais, pour qui vous prenez-vous?

-Je répondais juste à votre question. Sans vouloir vous offenser, pourrais-je savoir pourquoi vous êtes seule dans cet endroit?

-...  (Silence)

-Dites quelque chose demoiselle.

-Quand on ne dit rien, c'est qu'on a beaucoup à dire!

-Ah ça ! Je vous trouve un peu philosophe!

-Soit! C'est vous qui le dites!

-Vous me semblez un peu pensive. Quelque chose a mal tourné?

-Je crois que ce n'est pas votre problème.

-Je m'inquiète juste pour vous. Je n'aime pas voir des gens dans un état triste. Je pense que vous ne perdez rien à vous confier à moi. La confidence noie la douleur vous savez?

-Bof! C'est vrai !

-Alors? Et si on discutait autour d'un pot?

-Je ne pense pas que c'est ce que je veux en ce moment. 

-S'il vous plait!

-Pardon, je n'ai pas la tête à ça.

-J'insiste. 

-Non. Je ne vous connait ni d’Adam ni d’Eve.

-Vous avez raison de vous méfier des inconnus. Mais moi, je ne vous pourrirai pas la vie. Dites juste oui. Vous ne le regretterez pas. Croyez-moi.

-Bof! Ok.

-Super!

       Alors, ils allèrent ensemble dans un restaurant, à quelques pas de là. Et la nuit commença à exercer son autorité sur le jour qui disparut lentement...

 
LE BONHEUR TANT RECH...