Au restau

Ecrit par Samuel

Nous avons pris le chemin du restaurant d’à côté pour prendre un pot, comme l’a dit ce type. J’avoue que je ne lui fait pas confiance. D’ailleurs, j’ai toujours détesté les personnes de race blanche. Non pas parce qu’ils m’ont fait quelque chose, mais parce qu’ils se croient les plus intelligents alors qu’en vérité, ils sont les plus cons de la planète. Ouais, c’est ce que je pense d’eux et je suis prête à le répéter devant n’importe qui. Bref, je pense que mes échanges avec lui pourraient me détendre un peu. Je vis des moments très difficiles. Peut-être m’aiderait-il ! Ah oui, j’ai vraiment besoin qu’on m’aide. J’ai avalé mon orgueil depuis que j’ai compris que la vie pourrait être autre chose que ce que je crois. A des moments donnés, il faut voir les choses d’une autre façon… La vie ce n’est pas du lait.

                       Je m’installe sur une chaise du restaurant, l’air pensif.  Je regarde les gens qui viennent bras dessus, bras dessous, main dans la main, le sourire aux lèvres. Je regardais passer des hommes et des femmes, surement riches, parce que bien habillés et sortant de voitures luxueuses. Le restaurant est bien situé et la clientèle, ce n’est pas ce qui manque. L’intérieur est très bien décoré et c’est un cadre hyper convivial pour qui veut s’échapper des problèmes du monde pendant un moment. Je regarde passer les enfants, qui, accompagnés de leurs parents, s’amusent, tout joyeux. Je regarde… Je regarde… Je regarde... Je me dis que si moi aussi j’avais mes parents encore vivants, je serais probablement heureuse comme ces enfants là… Je me dis que, si la vie m’avait fait grâce, je serais actuellement là où je veux. Mais malheureusement, on ne soumet pas ses plans à Dieu. On ne dit pas à Dieu : Eh Dieu, je veux que ma vie soit comme ci ou comme ça. IL décide pour vous et sans vous. Il faut juste supporter.

                   Je ne vis même pas mon hôte qui se tenait juste devant moi et qui me matait. Il fit claquer ses doigts et je sursautai :

-Quoi ?

-Vous pensiez à quoi ?                                 

-A rien du tout!

-Huuuum ! Vous me cachez quelque chose là!

-Bah non !

-En êtes-vous sûre ?

-Ouais.

              Il prend pour moi un carton de pizza, ce que j’aime vachement bien. J’imagine déjà comment je vais m’en régaler. J’adore tellement ça. Mais depuis que mon père est mort, personne ne me l’a plus jamais offert. Oh mon père ! Cet homme juste et bon, adorable et attentionné ! Oh mon père !

                 Je pensais à lui quand je vis, au fond de la salle, dans un coin de la pièce, quelqu’un que je crois bien connaitre…

LE BONHEUR TANT RECH...