Chap.2. Qui me sauvera?

[Dalia Tshitenge]

Moi: bon alors! C'est pour aujourd'hui ou pour demain?

Elle: viens au Seigneur pendant qu'il est encore temps, il t'aime et veut te sauver de la place en enfer qui t'attend.

Moi: hum... Et c'est tout? ça s'arrête là ton message?

Elle: oui

Moi: hum... Répond-lui que l'enfer c'est déjà sur terre, je ne vois pas quel autre enfer qui peut encore exister, je suis très bien comme ça et je n'ai pas besoin de son amour ni de sa pitié... Ni celui d'aucune autre personne d’ailleurs! 

Sur ce, je quitte le jardin sous son air scandalisé, pour retourner à l'intérieur de la maison. 
Celle-ci n'a pas tellement changé d’ailleurs. C'est la même prison qui est dans mes souvenirs, plus ce lieu où je menais ma vie paisible avec mes parents, mais plutôt ce lieu qui m'a repulsé avec les années.

Je vais dans la pièce qui m'avait servie de chambre... J'e n’en crois pas mes yeux!!!  Cette idiote a détruit les murs et a agrandie sa chambre, ma partie à moi est devenu son dressing! 

Heureusement qu'elle a crevé tchipp!!! Si je tenais à cette maison j'en aurais été ravie, mais je la vendrais et j'utiliserais cet argent pour financer mes études aux USA.

En fouillant quelques affaires, je tombe sur une photo de mes parents, qui date de quelques semaines avant leur mort. Mes parents étaient tellement beaux et si complices!
Longtemps, ma mère a subit les critiques de leur entourage parce que papa avait laissé sa première femme pour se mettre avec elle.

Mon père était un Muluba, purement originaire de Kananga, au Kasaï, et qui avait fait fortune dans le marché de l'or et du diamant. Tandis que ma mère, était une métisse née de père indien et de mère mongo (province de l'Equateur).

Ma mère, ayant été fille unique, je n'ai pas connu de tantes ni d'oncles de son côté, et ma grand-mère maternelle est décédée lorsque j'avais 3 ans.

Lorsque j'avais 7 ans, j'ai entendu une conversation entre maman et sa copine d'enfance, tante Sylvie... Elles parlaient des circonstances de ma naissance. Tante Sylvie était mariée depuis des années mais n'arrivait pas à concevoir.
Maman lui expliquait donc qu'elle aussi avait eu des complications pour m'avoir.
En effet, lorsque papa épousa maman, celui-ci désirait plus que tout avoir un enfant avec sa bien-aimée, mais ma mère, après plusieurs examens avait été déclarée stérile par les docteurs.

Sa mère l'avait emmené au niveau où se trouve l'embouchure du fleuve Congo, avait invoqué la sirène des eaux pour lui demander son aide. 
La sirène avait exigé une offrande, l'offrande une foi donnée, celle-ci accorda à ma mère ce cadeau, qui n'était autre que moi...
Tante Sylvie avait peur en écoutant ce récit, mais fut convaincue par ma mère de faire la même chose pour elle. 
Mais je ne sais pas ce qui s'était passé, tante Sylvie était décédée une année plus tard.

Bref... Je ne vois pas ce que je pourrais tirer de toutes ces ordures qu'étaient les affaires de tante Mado. Je prends juste la photo de mes parents et basta!

Je pars trouver tonton Rocky pour lui dire que je m'en vais, il me supplie de rester pour la veillée mais je n'en ai cure!

Moi: s'il te plaît, puis-je compter sur toi pour faire nettoyer la maison après le deuil et de fermer la maison à clé? Par faire nettoyer, je veux dire débarrasser complètement les affaires de cette mégère. Fais-en cadeau à qui tu veux, plus tard je viendrais récupérer chez toi les clés de la maison ainsi que les documents...

Tonton Rocky (soupirant): je prie pour toi ma chère Dalia! Je prie pour que ton coeur s'adoucisse et que tu deviennes une bonne femme, crois-moi garder un coeur aussi dur ne te sera pas bénéfique pour ton future!

Moi (lui faisant un bisou sur la joue): tu es le seul sur qui je peux compter ici... On s'appelle, salut!

Une fois hors de la parcelle, j'aperçois Alex et Jessica sortir de la voiture de Peter. Tous vêtus de noir, avec des lunettes de soleil genre "star Hollywoodienne".

Alex: bonjour Dalia! 

Moi: bonjour!

Jessica: tu te déplaces petite soeur?

Moi: non je ne me déplace pas je m'en vais... Et à l'avenir évite de m'appeler petite soeur! C'est maintenant que tu reconnais nos liens de parenté?

Alex: héla calme-toi Dalia, pourquoi tu nous agresses comme ça?

Moi: je n'ai pas votre temps, ciao!

Peter me retient par le bras.

Peter: où crois-tu aller comme ça? C'est les funérailles de notre tante, tu n'as donc aucun respect?

Moi: et qu'est-ce qui me retient? Je suis libre de faire ce que je veux à ce que je sache! Allez-y aux funérailles de votre tante, et fichez-moi la paix!

Sur ce, je me dégage de son bras et continue mon chemin. Je les déteste ces 3 zozo qui se disent mes "frères et soeurs" qui aillent tous au diable!

Je prend le taxi et direction chez ma meilleure amie Betty.
Celle-ci habite le quartier Bon-marché, l'endroit le plus cool de Kinshasa, la place qui ne dort jamais, car ici, les gens comme leurs commerces sont toujours opérationnels de jour comme de nuit... Normal avec les bars, les boites, les vendeurs de poulet et de chèvre fumés...

Betty est une très belle fille, longue et mince comme moi, nous aurions pu être des top models... Elle est issu d'une famille recomposée aussi, et elle est la 2ème d'une famille de 5 enfants.

En toquant à leur portail, c'est Gégé qui m'ouvre... Il est vêtu d'un short, et est torse-nu, ses tablettes choco m'excitent toujours...

Moi (le dévisageant de haut en bas): salut beau goss! Tu veux me donner la fièvre avec la chaleur qu'il fait déjà?

Gégé: c'est un plaisir de te revoir ma belle! Entre!

Gégé est le grand-frère de Betty, il a 23 ans, et nous avions eu une liaison juste avant mon entrée à Kimpese. Et ça, même Betty ne le sait pas.

Moi: comment vas-tu? Et les études?

Gégé: ça va! C'est juste que ça me manque de ne plus te voir... 

Moi: moi aussi mon chou, tu me manques beaucoup!

Gégé: t'es encore plus belle...

Alors qu'il s'approche pour m'embrasser, je m'esquive pour me diriger vers l'entrée de leur salon. Hors de question qu'on s'affiche dans leur parcelle quand même!

Je salut leur bonne, maman Rose, puis entre au salon, les deux derniers sont devant la télé... C'est samedi donc pas d'école! 
La voilà qui sort du couloir, une serviette enroulée sur elle.

Betty: enfin t'es là! Ce n’était pas trop tôt!

Moi: la dame, c'est comment? C'est à cette heure que tu prends ta douche?

Betty: pour une fois que je n'ai pas à me lever tôt pour les cours, tu me veux quoi? Viens on va causer dans ma chambre!

Une fois dans la chambre...

Betty: regarde la robe que je vais porter cd soir! Et les talons... C'est Presley qui me les a offerte pour mon anniversaire!

Moi: hum... Ce sacré Presley, il a du goût hein! Mais il n'est pas dans les parages j'espère hein? Parce que si on se croise en boite ce soir, avec Popol qui nous escorte, ce ne sera pas cool

Betty: t'inquiète, Presley rentre de Kisantu demain matin, j'aurais un truc rapide à terminer avec Popol, et ensuite les après-midi j'irais le voir...

Moi: un jour tu vas te faire chopper à mixer les hommes comme ça!

Betty: regarde qui parle! Dis ça à toi-même, l'experte du mixage des hommes!

Moi: kiekiekie... Bon parlons chiffons, où se trouve ma valise?

Betty: juste là... Au-dessus de la garde-robe... T'as prévu de porter quoi ce soir?

Moi: je n'ai rien prévu, je vais appeler mon gars là, tu sais, celui qui bosse à vodacom... Il m'a tellement saoulé de lui laisser une chance, il va voir, je vais l'appeler et le faire dépenser, j'ai vu une boutique de vêtements au coin de la rue, je vais lui faire acheter une robe, des talons, et il va même me payer ma coiffure!

Betty: kiekiekie... T'es trop sûre de toi, et s'il est fauché?

Moi: je m'en fou! J'en appellerais un autre. Mais il est dans son intérêt d'avoir des tunes sinon il peut faire une croix sur moi!

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Comme convenu, mon pigeon de vodacom est venu, m'a payé ma robe, mes chaussures, le salon de coiffure pour Betty et moi, et même la chèvre avec la chikwangue...

Vers 23h, Popol vient nous chercher devant chez Betty, il est accompagné d'un autre gars de son âge, c'est à dire la cinquantaine.

Les parents de Betty sont tolérants, ils la laissent sortir à son gré... Du moment qu'elle connaisse ses limites et ne déconne pas.

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La soirée en boite a été super, j'ai fait la connaissance de Brice, l'ami et collègue de Popol, il possède plusieurs entreprises, il est riche... Un pigeon de plus dans ma liste!

Mes pigeons, je les utilise pour me payer tout ce dont j'ai envie, je n'en aime personne, je ne veux faire de projet avec aucun d'eux... Mon but est de me faire financer mes études et démarrer ma vie en tant que femme indépendante. 
Il y en a un qui m'a promi de m'envoyer aux USA, mais maintenant s'il ne respecte pas sa promesse, j'aurais l'argent de la vente de la maison, donc plus besoin de lui.

C'est moi la maîtresse de ma vie, je fais ce que je veux et j'assume les conséquences de mes choix... Cette vie je la mène depuis mes 18 ans, si je ne faisais pas ça, à l'heure actuelle personne ne serait garant de payer mes études. Et je suis trop belle et délicate pour travailler, je me casserais à bosser et je n'aurais même plus la force ni l'envie d'étudier.
Cette manière de gagner de l'argent facile me plaît bien.

Vers 4h nous sommes rentrés chez Betty pour dormir. 
Je me lève, il est déjà 11h... Je prends ma douche et m'apprête pour partir.

Betty (qui vient de se réveiller): ma belle c'est comment? Tu vas où?

Moi (me maquillant): j'ai un gars à voir, on se retrouve le soir pour monter à Kimpese non?

Betty: mais reste encore un peu, on va prendre le petit-déj

Moi: tu as dit tu dois aller voir Popol non? Eh bien moi aussi j'ai un rendez-vous tout de suite...

Betty: ok! Bon on s'appelle alors!

Moi: oui... A ce soir!

Je lui fait la bise et sors de chez elle. Arrivée à l'arrêt de bus, je reçois l'appel de mon oncle...

Moi: oui tonton Rocky...

Tonton Rocky: bonjour Dalia, tu ne viens pas à l'enterrement de ta tante? 

Moi: non, j'ai des trucs à faire!

Tonton Rocky: hum... Je croyais que tu aurais au moins changé d'avis

Moi: non n'insiste pas s'il te plaît! Les enterrements c'est déprimant, je ne veux pas me rappeler celui de mes parents

Tonton Rocky: ok, prends soin de toi alors!

Moi: merci, toi aussi, ciao!

Maintenant je compose le numéro de mon beubeu...

Lui: salut ma belle!

Moi: salut toi, ça va mon Prichou?

Lui: oui, t'es où?

Moi: à l'arrêt, je prends le taxi pour chez toi, j'arrive tout de suite

Lui: ok je t'attends!

Le taxi me descend devant la parcelle, mon beubeu habite la 2ème rue Limete... Il loue une petite maison, et habite seul.

A peine m'ouvre-t-il la porte qu'il me plaque contre le mur, m'embrasse, sur les lèvres, sur le cou, il me retire mon haut et mon soutient, me prend les seins à pleine bouche...

Lentement, on se dirige vers son lit... Où nous nous envoyons au 7ème ciel.
Juste après les ébats houleux, il me fait des chatouilles...

Moi: ohh mais Presley arrête!

Presley: j'en ai marre que tu sois aussi loin, je ne peux pas me contenter de ne te voir qu'une fois par semaine!

Moi: mais tu te console auprès de ta petite-amie non? Elle m'a dit qu'elle venait te voir en fin d'après-midi

Presley: effectivement elle va venir

Moi: vous n'allez pas ensemble, pourquoi tu ne la plaques pas?

Presley: ahahah laisse-moi rire... 

Qu'il est beau mon Prichou! C'est le petit nom que je lui ai donné... 

Presley et moi on s'est rencontré quand j'étais au campus, il était en dernière année de licence en droit, et il me faisait la cour. Moi je ne voulais pas de lui, car à part sa beauté physique, il n'avait pas d'argent, moi je ne sors avec les gars que par intérêt.
Betty avait flashé sur lui, et voyant qu'il ne m'intéressait pas, elle l'a séduit, ils ont commencé à sortir ensemble.... Et c'est là que je me suis rendue compte que Presley était un gars qui avait beaucoup de charme, de classe, intelligent, et surtout il avait ce corps!

Je savais Betty amoureuse de lui malgré qu'elle fréquentait d'autres hommes, mais je n'ai pas eu de scrupules à sortir aussi avec lui.

Ça fait presque 2 ans que je sors avec Presley sans que Betty le sache. Je sais, c'est dégueulasse de faire ce coup bas à sa meilleure amie, mais que voulez-vous?