Neta

Ecrit par lecoeurdunefemme

Chap.3. Qui me sauvera?

[Presley Mbongopasi]

La journée a été difficile, je suis épuisé... Tout ce dont j'ai envie, c'est de prendre une bonne douche, m'empiffrer du plat de nsaka-madesu que ma mère a cuisiné, et ensuite dodo...
Le nsaka-madesu est mon plat préféré, c'est des feuilles de manioc préparés avec des haricots, ça se mange avec du riz. En tant que mukongo qui se respecte, il n'y a pas meilleur plat que celui-là...

Je suis l'aîné d'une famille de 8 enfants, j'ai 6 frères qui me suivent, et la cadette, Elsa qui a 12 ans, est notre chouchoute.
J'ai 29 ans, je suis IT dans une société de la place depuis 2 ans déjà... Je n'ai pas fait ces études, mais vu que trouver du travail est difficile, et que je suis doué en informatique, c'est le seul poste que j'ai pu me trouver grâce aux relations de mon oncle, le petit frère de notre défunt père.

J'ai pu, avec ce travail, ouvrir une petite cabine téléphonique à mon frère qui me suit, il vend des cartes de recharges, fait des photocopies et vend ses services de graphiste designer parfois. Je paye l'université des deux autres frères qui suivent, ainsi que leur transport et argent de poche, j'aide ma mère pour arrondir ses fins de mois de couturière, et j'essaye de subvenir au mieux aux besoins de ma petite sœur, pour éviter qu'elle fasse les conneries que font les autres filles à cause de la misère, à savoir, sortir avec des hommes et leur soutirer des tunes. 

Je vis seul dans un petit appartement, mais ça ne m'empêche pas de passer voir ma famille tous les jours. 

Enfin rassasié de mon copieux repas, je rejoins ma mère assise au salon avec dans ses mains une robe en pagne, surement celle d'une cliente... Elle l'examine pour voir si la filature a été faite proprement. Ma mère est une perfectionniste, quand elle confectionne des tenues, elle les fait sans le moindre défaut, c'est pour ça qu'elle ne manque jamais de clientes.

Maman: alors mon fils, comment ça se passe à ton travail?

Moi: ça va, le nouveau manager est plus exigeant que le précédent, mais en même temps plus cool concernant les primes, donc ça va...

Maman: ok c'est bien... Je prie pour toi, que notre Seigneur te protège toujours, je bénie l'Eternel chaque jour de ma vie pour cette bénédiction de t'avoir comme fils, tu fais ma fierté...

Moi: merci maman

Maman: seulement il y a un point sur lequel je suis un peu triste parce que tu m'en as pas parlé

Moi: - lequel?

Maman: maman Béa m'a dit qu'elle t'avait vu dernièrement avec une demoiselle, comment ça se fait que jusque-là tu ne m’as pas encore présentée quelqu'un, hein? C'est moi ta mère ou bien? Tu crois que ça ne me ferait pas plaisir de connaître ta copine? Et c'est quand que tu vas te décider à te poser? Tu n'as plus l'âge pour vivre d'amourettes

Elle doit surement m'avoir vu avec Betty, parce que je ne m'affiche pas avec Dalia...

Moi: mais bien sûr que je finirais par te la présenter maman, seulement je le ferais une fois que notre relation sera devenue sérieuse, si je suis vraiment prêt quoi, tu vois un peu?

Maman: ehhh mon fils! Ne me dis pas que tu joues avec la fille d'autrui hein! Ne t'étonnes pas de souffrir dans ton ménage plus tard, on ne récolte que ce que l'on sème... Je n'ai pas élevé un don juan, si tu n'as pas d'intentions sérieuses avec elle, c'est mieux de laisser!

Moi: non maman, ce n'est pas ce que tu penses! Je ne joue pas avec les filles, c'est juste que je veux prendre le temps de bien la connaître avant de prendre une quelconque décision, je ne peux pas l'emmener ici, te la présenter ou bien moi aller voir ses parents, elle va penser que je veux me marier... Le moment où je l'emmènerais ici, sera le moment où je serais prêt à envisager un engagement, pour le moment je ne veux pas être engagé, on se fréquente seulement mais rien de plus.

Maman: hum... Et depuis combien de temps vous vous fréquentez?

Moi: 2 ans à peu près

Maman (scandalisée): - 2 ans??? Et jusque-là tu n'es toujours pas prêt?? Humm je vais porter ton cas en prière! Ce n'est pas possible ça!

Kiekiekiekie... Ahh ma chère maman... Elle vit encore dans son temps, où la vie était encore en noir et blanc. Les temps ont changé, il est devenu difficile de tomber sur une femme qui peut prétendre au titre d'épouse, que l'on peut présenter à la famille instantanément.
Une femme vertueuse, sage, humble, attentionnée, qui sache bien cuisiner et pas les trucs rapides là, une femme compréhensible sur qui on peut compter, économe, travailleuse...

Les femmes d'aujourd'hui sont superficielles, paresseuses, matérialistes, insolentes, impatientes, compliquées... Il y a des perles qui existent mais je n'ai pas eu la chance d'en rencontrer.

Lorsque j'ai vu Dalia pour la première fois, je suis tombé sous son charme, elle respirait la séduction, la beauté, l'assurance de soi... Mais celle-ci n'avait pas voulu de moi, elle m'avait clairement fait comprendre que je ne faisais pas le poids comparé au type d'homme qu'elle fréquentait. 
Sa meilleure amie m'a fait des avances, et j'ai accepté... Betty aussi est un canon, je ne pouvais pas la refuser. Puis, amenés à se fréquenter, Dalia a curieusement changé d'avis à mon sujet, et a commencé à me séduire. 
Sachant la vie que ces deux-là mènent, même si elles croient que je n'en sais rien, j'ai pris plaisir à les baiser toutes les deux, évidemment sans que Betty ne sache que je vois aussi Dalia... Ces filles sont le type pourri de la société d'aujourd'hui. Ces filles qui vendent leur corps pour un quelconque intérêt... 

Je ne suis pas non plus un saint, je contribue à la déchéance de cette société aussi... Mais je ne suis qu'un homme, et si les femmes commençaient à se respecter elles-mêmes, les hommes les respecteraient...

Bref, je sens que plus je fréquente Dalia, plus je m'y attache. Il y a ce quelque chose qui m'attire à elle, au point où quand je suis avec elle, je n'ai plus envie de m'en séparer. C'est très étrange, je me surprends parfois à imaginer que nous vivons ensemble et qu'elle m'appartient à moi et moi seul. 

Je sais que j'agis en beau salop envers Betty, car si elle n'est pas loyale ce n'est pas une raison pour que j'en fasse autant!
Je la sens amoureuse de moi, je ne veux pas que ça aille plus loin entre nous... J'aimerais continuer avec Dalia et arrêter avec Betty. 
Mais où est-ce que j'ai la tête moi? Je deviens maboule avec tout ça, avoir des sentiments pour Dalia! La prostituée de Babylone... Bah oui, c'est le cas!

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[Dalia Tshitenge]

On a beau faire les folles pendant nos heures perdues, mais lorsque nous sommes ici, il n'y a que les études qui comptent. Kimpese est un coin à 2h de route du centre-ville. Donc très éloignée et très retiré, pour pouvoir se consacrer pleinement aux études. Nous y restons pendant la semaine et avons la liberté de partir pour le week-end. 
Un pigeon vient me chercher tous les vendredis, me paye l'hôtel ou m'emmène à Brazza, qui fait que je n'ai pas besoin d'aller à la maison, de toute façon tante Mado s'en foutait complètement...

Betty et moi sommes dans la salle d'étude, il est 16h, et nous avons passé déjà plus de 2h, nous nous préparons pour un contrôle qui aura lieu demain... 

Betty: - j'ai besoin d'un break là, un petit somme me ferait du bien...

Moi: - moi aussi, et puis franchement je commence à en avoir marre de partager la chambre avec des pimbèches, vivement que je termine cette année et que je m'envole pour les states!

Betty: - sérieux! Un dortoir pour 4 c'est beaucoup trop, on n'est pas à l'internat quand même! 

Moi: - t'es sûre de toujours vouloir te spécialiser dans la cardiologie?

Betty: - bien sûr, la chirurgie générale ne m'intéresse pas tant que ça! Et puis ça demande plus d'années, des sélections très serrées... Non merci...

Moi: - hum...

Son phone sonne...

Betty (tout sourire): - c'est Presley...

Elle s'éloigne pour parler avec lui.

Une fille fait irruption dans la salle d'étude, livres en main, ne trouvant pas de place pour s'asseoir, se dirige vers moi...

Elle: - salut, la place est prise?

Moi: - celle-ci est libre!

Elle: - ok merci!

Elle prend place, son sac Mikaël Kors made in China attire tout de suite mon attention... Ca me fait rire, si t'as pas les moyens de t'en payer un vrai ne te ridiculises pas avec un faux! Elle porte une chemise manches courtes, un jean slim, des ballerines... Rien d'exceptionnel quoi! Mais elle est mignonne avec ses tresses.

Moi: - t'es nouvelle? Je ne t'ai jamais vu dans les parages.

Elle: - je suis arrivée depuis 2 jours déjà, je m'appelle Gisèle, en médecine...

Moi: - j'ignorais qu'on prenait des étudiants en cour d'année...

Elle: - j'ai été transférée de Kimwenza, le programme est pratiquement le même, et puis mon père a de bonnes relations avec le doyen.

Moi: - enchantée, moi c'est Dalia!

Au même moment surgit Betty en larmes...

Moi: - mais que t'arrive-t-il ma chérie?

Betty: - je dois aller prendre l'air, on se retrouve au dortoir tout à l'heure ok?

Elle ramasse ses affaires et sort de la salle. Elle s'est encore disputé avec Presley, je dois aller la consoler. Je la suis dans le jardin, ce jardin aussi est tellement immense! 
La voilà assise sur le gazon, recroquevillée sur elle-même, des mouchoirs à la main. Je prends place à ses côtés...

Moi: - raconte-moi chérie, qu'est-ce qui s'est passé avec Presley?

Betty: - snif...il m'a plaquée

Moi: - vraiment? Mais pourquoi? 

Betty: - il dit qu'il pense que notre relation ne peut plus aller loin, qu'il est lasse de mes mensonges, il sait que je vois d'autres hommes, qu'il a besoin d'une femme sérieuse dans sa vie,... Il m'a déballé tout un tas de conneries, et puis bref... Que notre histoire devait 
s'arrêter ici.

Moi: - et il n'a même pas eu la décence de te le dire en face, il a préféré rompre par un appel tchipp quel con!! Vraiment je ne vois pas qu'est-ce que tu lui trouves... 

Betty: - la dernière fois que j'étais chez lui, il a évoqué ça, mais je ne l'avais pas pris au sérieux, j'ai mis ça sur le compte de la colère car il avait vu un message explicite dans mon phone.

Moi: - bah bon débarras!

Betty: - je l'aime Dalia!!! Grâce à lui j'ai enfin décidé d'arrêter ma mauvaise vie et être à lui seul. Je ne veux pas rompre, toi tu ne sais pas ce qu'est l'amour!

Moi: - l'amour c'est pour les imbéciles, les femmes sont stupides, elles se laissent berner par les mensonges des hommes, et ceux-ci ne savent même pas aimer, ils ne pensent qu'à leur p**tin de p**nis et s'en foutent du reste, ils se marient avec une femme, l'utilisent jusqu'à ce qu'elle flétrisse, se fatigue... Puis la jette. L'amour est une pure connerie.

Betty: - tu dis ça parce que tu n'as jamais vécu ça, j'aime Presley jusqu'à la moelle épinière, je ne veux pas qu'on se quitte!

La voir si triste comme ça me fait de la peine, mais je me réjouis en même temps car je n'aurais plus à partager Presley avec elle.

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Il est 19h, je reçois un appel, c'est presley! Je sors du dortoir pour répondre dans un endroit discret, Betty est sur son lit toute effondrée.

Moi : - oui...

Presley: - bonsoir ma douce, je ne te dérange pas j'espère? 

Moi: - non mon beau, quoi de neuf?

Presley: - je suis au niveau de la station, tu peux m'y rejoindre?

Moi: - hein!!! Tu es à Kimpese?

Presley: - oui, je veux te voir! On ne fera pas plus d'une heure...

Moi: - ok donne-moi 20 minutes

Presley: - ok

Je rentre dans la chambre me préparer, je tire un chignon, j'enfile un top bretelle noir, un jean, des ballerines, une touche de Chanel n*5 et me voilà prête.

Betty: - tu vas où?

Moi: - je vais acheter un truc à la boutique, je te ramène quelque chose?

Betty: - non merci.

Nzola (notre coloc): - s'il te plaît ramène-moi un jus et des gaufres, je te rembourse à ton retour.

Moi: - ok!

Je marche jusqu'à l'autoroute, et monte sur un taxi-moto qui me conduit jusqu'à la station. Presley m'a dit qu'il se trouvait au resto du coin. Je m'avance et lui fait la bise.

Moi: - tu as l'air heureux comme ça pourquoi?

Presley: - ta copine a dû te mettre au courant, c'est fini entre nous!

Moi: - hum... Et c'est ça qui te met de bonne humeur alors que ma meilleure amie est malheureuse et pleure sur mon épaule? D’ailleurs pourquoi tu es ici?

Presley: - tout doux ma chérie! Tu veux boire quoi?

Moi: - un sprite avec des glaçons, cette chaleur m'a donné une de ces soif!

Ce gars me donne envie de rire quoi! Je devine déjà ce qu'il a l'intention de me dire. Non mais il est fou! Moi Dalia, je n'éprouve aucun sentiment affectueux envers les autres, je n'aime que moi, s'il pense que je vais démarrer une relation officielle avec lui han il se met le doigt dans l'œil! Il n'a même pas de tunes, comment il va m'entretenir? Et d’ailleurs même si! Moi je ne suis pas le genre qu'on apprivoise, je suis indépendante en tout point!
Il me dévore du regard et se mord la lèvre inférieure.

Presley: - Dalia, je...

Moi: - hum... Je t'arrête tout de suite! Toi et moi on s'est entendu sur notre relation, juste du sexe et rien de plus.

Presley: - c'est toi qui m'a dit de la plaquer!

Moi: - et je ne t'ai jamais dit que je me mettrais avec toi. Tu crois que je vais compromettre mon amitié avec Betty? Tu as avancé comme raison qu'elle voyait d'autres hommes, et bien je ne suis pas différente d'elle, tu le sais!

Presley: - je suis persuadé que tu peux changer et devenir sérieuse Dalia, je ne suis pas parfait, mais je pense que je ferais ton bonheur...

Moi: - non mais tu es tombé sur la tête ou quoi? Betty elle, était prête à changer pour toi parce qu'elle t'aime vraiment mais moi je ne ferais jamais ça pour toi, ni pour aucun autre homme!

Presley: - Dalia je ne te comprends pas! C'est pourtant toi qui m'y a encouragé, je croyais que tu voulais être avec moi...

Moi: - Prichou, j'aime baiser avec toi, rien de plus... Bye, je dois rentrer.

Sur ce, je me lève et le laisse là. Depuis mon adolescence, j'ai constaté que j'avais un pouvoir séduction très élevé, je pouvais avoir tous les hommes que je voulais, et même détourner un homme du droit chemin. 
C'est pour ça que j'ai tôt fait de l'utiliser pour obtenir ce que je voulais dans la vie. Même si un homme sait que je ne suis pas sérieuse, il suffit qu'on couche deux ou trois fois, que celui-ci s'attache automatiquement et me veut pour le mariage. Ce qui se passe avec Presley ne m'étonne guère. Et c'est son problème! 

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J'ai rendez-vous avec Etienne, l'ami de Popol avec qui nous sommes sorties en boite le week-end passé.
Comme je n'avais pas cours aujourd'hui, j'en ai profité pour descendre en ville très tôt matin. 
J'ai voulu emmener Betty avec moi, histoire de lui changer les idées car elle est toujours triste et tente de joindre Presley tous les jours, sans que celui-ci ne prenne ses appels.
Et elle a refusé de venir avec moi.

Etienne m'attend au grand hotel de Kinshasa. Il a déjà loué une chambre. Je monte, je frappe à la porte, et il m'ouvre, déjà vêtu d'un peignoir blanc, tout sourire.

Etienne: - bonjour chérie

Moi: - bonjour mon beau

Il me fait entrer, m'embrasse avec ses grosses lèvres là... Il me mange la bouche on dirait c'est la queue de bœuf qu'il veut engloutir, je me retrouve avec sa salive partout... Beurk!!!
On se retrouve en un rien de temps sur le lit. Je n'ai même pas eu besoin de faire mes démonstrations, il était tellement excité qu'au bout de 2 minutes de labeur su moi, il était fini.

Tant mieux d’ailleurs! Nous appelons le room service qui nous apporte à boire et à manger, puis il refait un deuxième coup, qui dure cette fois-ci plus de 3 minutes, ensuite il me donne une enveloppe de 1000 dollars (je ne suis pas une fille de qualité moins chère hein, qu'est-ce que vous croyez!) puis je me mets en tête de faire du shopping à la boutique Zarah, à la gare centrale.

Après avoir séduit et amadoué le vendeur, je n'ai payé que la moitié des vêtements que j'ai pris. Je me dirige à présent vers une boutique de bijoux appartenant à une libanaise.
Parcourant le rayon des boucles d'oreille, je remarque une femme qui m'observe et me dévisage même. Elle est très belle, peut avoir 30 ans, elle porte une robe juste au corps noire et des hauts talons noirs. Je ne fais pas attention à elle, mais elle s'avance vers moi;

Elle: - bonjour

Moi: - bonjour

Elle reste silencieuse un moment, avec ce sourire en coin, peut-être que c'est la femme d'un de mes pigeons. Ce ne serait pas la première fois que j'affronte une rivale.

Elle: - non je ne suis pas qui tu penses

 elle lit dans mes pensées???

Elle: - kiekiekiekiekie je m'appelle Neta, tu as le temps qu'on aille prendre un verre quelque part?

Moi: - je ne te connais pas, pourquoi accepterais-je?

Elle: - tu n’as rien à craindre, je ne te veux aucun mal, je veux juste discuter avec toi.

Je ne sais pas si je dois la suivre. Mais je suis dévastée par la curiosité de vouloir savoir qui est cette femme. 

Moi: - je paye ces trucs et puis on y va.

Elle: ok

Les bijoux payés, nous sortons de la boutique, elle m'invite à monter dans sa voiture. Vu la marque, elle doit vraiment être riche. 
En d'autres circonstances j'aurais été méfiante et sceptique, après tout, qui à ma place accepterait de suivre cette inconnue? Mais j'étais très calme, je me sentais même étrangement à l'aise.

Nous allons à Nice cream café. Nous nous asseyons à une table...

Neta: - tu prends quelque chose?

Moi: - oui, des crêpes avec une glace ou chocolat.

Neta:- ok, moi je vais prendre un milk shake.

La commande passée, nous passons un bon moment dans le silence...

Moi: - alors Neta, dis-moi qui es-tu et pourquoi tu as tenu à me voir ici?

Neta: - je suis une femme d'affaire, c'est moi qui fournis les bijoux dans cette boutique, je veux te parler Dalia...

Moi: - comment tu connais mon nom?

Neta: - je te connais depuis ta venue dans ce monde, j'ai un œil sur toi depuis ton enfance, je sais à quel point tu as souffert avec ta tante, je sais que tu as de grandes ambitions...

Moi: - attend un peu, et si tu me disais comment tu sais tout ça, t'es de la famille?

Neta: - en quelque sorte, toi et moi venons du même univers.

Moi: - hein!!! Quel univers? Tu me charries la! De quoi tu parles?

Elle sourit, vous savez, ce genre de sourire malicieux, celui qui fait peur...

Neta: - n'as-tu jamais sentie que tu avais le monde à tes pieds, que tu pouvais faire accepter ta volonté auprès des autres, que tu avais un certains pouvoir de domination, que tu possédais cette force de faire plier n'importe quel homme?

Moi: - oui et alors?

Neta: - ma chérie, tu es une sirène, tout comme moi...

Moi: - hein???

Les commandes sont déposées sur la table, l'information peine à passer, je n'ai même plus l'appétit. Mais qu'est-ce qu'elle me raconte cette folle?

Neta: - je suis loin d'être folle, c'est vrai!

Moi: - tu es certainement une sorcière puisque tu lis dans mes pensées, mais les sirènes ça n'existe pas!

Neta: - tu connais les circonstances de ta naissance non? Ta mère n'a-t-elle pas fait un sacrifice à la reine des eaux pour la rendre fertile et te concevoir?

Moi: - elle racontait surement des blagues.

Neta: - non ce n'étaient pas des blagues! C'est comme ça que tu as vu le jour, ta vraie mère est la reine des eaux. 

Moi: - admettons que ce que tu dis est vrai, ma part dans tout ça c'est quoi?

Neta: - tu es appelée à faire de grandes choses, à devenir une femme riche comme moi, à accomplir des exploits incroyables... Tu n'es pas qu'une vulgaire humaine sans avenir glorieux, tu es la fille de la grande Sumata, reine des eaux. 

Moi: - pffff c'est fou tout ça!

Neta: - la nuit quand tu dors, n'est-ce pas que tu rêves que tu te retrouves souvent dans des réunions sous l'eau? A danser à des bals avec les plus belles créatures que tu n'aies jamais vu? D’ailleurs toute personne qui rêve qu'elle est en train de nager ou de respirer sous l'eau, est sous notre emprise...

Je ne veux plus entendre une seule nouvelle ineptie, je dépose de l'argent à côté du plat que je n'ai même pas touché, et me lève, bien décidée à ne plus écouter cette folle et partir.

Neta: - ça te semble irréel pour le moment, mais un jour tu y verras clair... Quand ce jour viendra, contacte-moi, voici ma carte!

Elle me tend une carte de visite, avec son numéro de phone et son adresse mail. Je n'ai pas l'intention de la contacter, donc je refuse de prendre sa carte pourrie, je quitte ce café, je vais à l'arrêt, prendre le taxi pour rentrer à l'université.

Qui me sauvera?